Une invention est un phénomène qui ressemble à un organisme vivant. De même qu'un organisme peut être composé d'une cellule, ou d'un amas de cellules, parties d'un organismes, une idée peut se suffire à elle-même ou être la pierre d'un vaste édifice.
La catastrophe démographique, entraînée par des ensembles complexes à grande échelle devenant insurmontable, est encore à venir.
Dans la mesure où l’on peut raisonner à partir de l’expérience d’autres espèces, la population s’effondrera au tiers environ du chiffre de crête.
Dans toutes les populations animales on voit apparaître, de temps à autre, des explosions démographiques. Toutes s’achèvent en catastrophe. L’homme sera-t-il l’unique exception ? Ou son habileté technologique lui permettra-t-elle de retarder l’apocalypse, de monter plus haut simplement pour que la chute soit plus rude ?
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Les missionnaires chrétiens trouvèrent un peuple qui, surtout dans les régions celtiques conservait une moralité sexuelle très libre. Ils essayèrent de lui imposer un code d’une extrême sévérité dont les exigences se firent sans cesse plus précises. L’Église ne réussit jamais à faire accepter unanimement son code sexuel, mais elle parvint à la longue à imposer l’abstinence à un assez grand nombre de gens pour faire s’épanouir une riche foison de maladies mentales. On peut dire sans exagération que l’Europe médiévale finit par ressembler à un vaste asile d’aliénés.
L'homme, ce microbe.
Placez des bactéries dans une éprouvette, en leur assurant nourriture et oxygène, et vous les verrez se multiplier de façon explosive, doublant en nombre toutes les vingt minutes environ, jusqu'à former une masse consistante, visible. Mais au bout d'un certain temps, la multiplication cessera, à mesure que les bactéries seront empoisonnées par leurs propres déchets. Au centre de la masse se formera un noyau de bactéries mortes et mourantes, coupées de la nourriture et de l'oxygène de leur environnement par la barrière compacte de leurs voisins. Le nombre des bactéries vivantes tombera aux environs de zéro, si on ne les débarrasse pas de leurs déchets.
L'humanité se trouve aujourd'hui dans une situation analogue. (page 9)
C’est une grave responsabilité. Il est loin d’être évident que l’homme possède les connaissances nécessaires, ou le bon sens politique voulu pour exercer convenablement ce pouvoir - c’est-à-dire assurer à l’humanité une vie au moins aussi satisfaisante que celle de l’ancien système.
En fait, il est parfaitement possible qu’il exerce son pouvoir suffisamment mal pour provoquer, dans une mesure donnée, un désastre.
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Si vous tuez des aigles, dit-on, vous risquerez de vous retrouver envahi de sauterelles. Les aigles empêchent en effet les lézards de proliférer. Quand les lézards prolifèrent, les grenouilles dont-ils se nourrissent deviennent rares. Quand il n’y a pas assez de grenouilles, les sauterelles dont elles se nourrissent se multiplient. L’étude de ce genre d’interrelations constitue l’écologie. (page 73)