Isidore et Simone Juifs en Résistance
• L'histoire de Jean-Michel.
Jean-Michel est un ministre de l'Education nationale pétri de certitudes. Son expérience de l'école publique est immense : il effectue toute sa scolarité dans un établissement privé catholique huppé.
Se demandant à quoi ça rime, elle se farde.
Dans un quart d'heure, elle va donner son grain de beauté, son corps.
Et pour les lovés de quelques porcs...
Mimer l'amour, oublier sa foi et sa peur.
Le cœur morne, en pleine torpeur, son esprit plonge, elle se remémore le passé, cherche en vain ses erreurs et ses torts.
Et se demande pourquoi il lui semble que sa vie n'est qu'un long malheur et qu'elle se sent sœur de la mort.
Mais, surtout, quand M Ganapati expliquait comment il fallait lire, Malo faisait tout pour ne rien écouter.
Avec plusieurs potes, on alla caillasser les pompiers et jeter des parpaings sur l'autoroute, du haut du pont.
J'en garde deux souvenirs.
Des bleus sur le derche chez mes parents et un dossier de délinquant chez les bleus.
Beaucoup d'entre eux [les enseignants pendant le COVID] ne prêtent même pas attention à toute cette séquence. Cela fait longtemps qu'ils vivent la tête dans le guidon, n'appliquant plus sur le terrain toutes les conneries pondues en haut lieu. Ils sont tellement blasés qu'ils se débrouillent seuls, niant jusqu'à l'existence même de l'institution. (p.77)
Aucun mektoub là dedans, les gens choisissent de fuir la réalité.
Ils sont tellement aveuglés par leurs croyances qu'ils se persuadent de détenir la vérité.
Et la vérité étouffe.
Il faut dire que les preuves sont souvent minces dans ce genre d'affaires et que la parole de policiers assermentés l'emporte toujours sur celle d'un gamin de cité, aussi sérieux soit-il, et tant pis si, en ouvrant la boîte des écouteurs, le policier a déclenché la localisation GPS de ceux-ci sur le téléphone, prouvant qu'ils étaient bien à cet endroit précis au moment du contrôle.
Le 15 juillet, Rachida doit revenir de ses vacances bien méritées : le directeur académique la convoque. Il est agacé. Non pas par l'affaire en elle-même mais par le bruit qu'elle engendre. Il sait que l'inspecteur a merdé. Son objectif ? Appliquer à la lettre la politique de l'autruche de l’Éducation Nationale sans discernement aucun. (p.52)
Alors les syndicaux policiers communiquent, affirment que l'anglais était menaçant et insistent sur le fameux couteau . Ils prétendent même que les coups n'étaient pas dirigés vers la tête. Mais vers la main aucun des nombreux témoins présents dans le wagon ne corrobore cette version fantasmée.
[Christine Renon]
Son message d'outre-tombe est clair : son travail l'a tuée, les directives stupides et le poids de nouvelles responsabilités chaque jour ajoutées sur ses épaules l'ont conduite à une extrémité qu'elle n'aurait jusqu'alors pas imaginée. (p.30)