La maligne a l'ouïe fine. Un jour de silence parfait, tel qu’on en trouve parfois en août par un après- midi de canicule, elle a perçu un soupir, qui s'est répété à un rythme régulier, un rythme qu’elle connaît bien, une respiration accélérée, un souffle rauque qui rapidement s'est transformé en un râle de jouissance. Son cœur s'est mis à battre, et elle s'est sentie rougir. Elle a fait semblant de n’avoir rien entendu et elle a attendu sans bouger. Mais le silence s'est refermé sur le jardin, sans qu’elle ait pu localiser précisément la provenance de cette manifestation.