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Citation de enkidu_


L'extase est l'oiseau de la théophanie qui s'est envolé du nid de Dieu. Il agite les ailes et sonde les cœurs de ceux qui recherchent. S'il voit la fidélité au pacte, il descend à cet endroit porter la lettre munie du sceau de Dieu. Mais s'il ne voit pas de sincérité, il ne montre pas le visage dans ce lieu étranger. La réalité de l'extase est telle qu'aucune de ses pratiques n'est réprouvée par le fondateur de la loi, le prince des extatiques. Elle est permise à ceux qui n'ont pas atteints mais interdite à ceux qui font des efforts pour l'obtenir, parce que c'est le lieu du tourment, le repaire des lions. C'est le bout de la rue des amants. Cent mille brigands sont tombés sans vie tués sous la palissade de la cour royale du bien-aimé. Les extatiques sont frappés d'impiété dans les révolutions incessantes des secrets. Tous les amants sont aliénés par l'ami lors de la descente de la théophanie, parce qu'eux-mêmes sont celui qu'ils sont. Dans l'assemblée de ces amants il se doit d'y avoir les brodeurs aux visages de lune, les Khusraw de la connaissance mystique, les témoins de contemplation de Chine, les amoureux de Perside, la musique de Byzance, la crécelle franque. Il y faut le musc du Tibet et le bien-aimé de l'empereur de Chine.

C'est là que le sabre acéré doit passer sur les lèvres. Ce phénomène ne se produit que pour les plus forts des amants, parce que leur transport a lieu dans le conseil de l'exil. Il est avéré qu'ils ont regardé dans la condition créaturelle par l’œil de la condition seigneuriale, et qu'ils n'ont pas regardé dans la condition seigneuriale par l’œil de la condition créaturelle. Ce sont les oiseaux royaux qui volent dans le conseil du bien-aimé autour du trône du royaume de la surexistence de « Gloire à moi! » [= Abû Yazîd Bistâmî]. La parole qu'ils prononcent est l'égoïté, la nourriture qui les fait vivre est l'unicité. Ils restent sobres en buvant le vin de la stupeur, et ils sont ivres dans l'océan de la majesté. Seigneur ! quelle couronne portent ces princes ! Seigneur ! qu'ils sont vaillants ces braves ! Content soit le cœur qui est leur ! (pp. 245-246)
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