Je ne pouvais pas, du seul fait de ma volonté, amener 500 adolescents rebelles à trouver un intérêt à l’économie/gestion à raison d’une heure par semaine, sans leur coopération. Mais enfermée dans une forme d’idéalisme, j’avoue que j’ai longtemps cru que mon investissement finirait par payer, entraînant quelques uns des résultats escomptés. Qu’il y aurait un déclic, un petit effort même si ma bataille pour eux n’était pas près d’être gagnée. Je sais désormais qu’il n’y a aucune honte à s’avouer vaincue.
Il faut prendre du recul, se soigner, reprendre des forces pour pouvoir à nouveau exercer correctement son métier.
Quoi de plus beau que de se dire, je suis détenteur de savoirs que je vais transmettre à la génération montante ? Mais on ne peut que déchanter quand on voit comment on est traité, malmené.
Comme il n’est pas de bon ton de dire franchement les choses, l’expression d’usage favorite est : «La profession va mal», langage hypocrite, politiquement correct.
A ce moment-là, au lieu de me dire : «Tu es folle», je me suis dit : «Tu as eu une chance incroyable. Tu as failli devenir folle!»