Citations de Salluste (19)
C’est à tort que le genre humain se plaint de sa nature , et déplore que , impuissante et de courte durée , son existence soit régie par le hasard plus que par le mérite .
C'est depuis de longues années un sujet d'ardents débats parmi les hommes que de savoir si l'art militaire procède davantage de la force physique ou de la vigueur de l'esprit :
Mais parmi les exercices qui sont du ressort de l'esprit, un des plus utile est le rappel des évènements.
C'est à tort que le genre humain se plaint de sa nature, et déplore que, impuissante et de courte durée, son existence soit régie plus par le hasard que par le mérite. A bien y réfléchir au contraire ,on ne saurait trouver rien de plus grand et de plus excellent et l'on constate que c'est davantage l'activité qui manque à la nature humaine, que la force ou le temps.
Et vous voyez là toute leur injustice : ils se targuent de mérites qui ne sont pas les leurs, et me refusent celui que je dois à moi seul, probablement parce que je n'ai pas de statues d'ancêtres et que nul des miens n'a été noble avant moi. Mais ne vaut-il pas mieux créer soi-même sa noblesse que d'avilir celle qu'on a reçue ? [...]
Leurs ancêtres leur ont laissé tout ce qu'ils pouvaient leur transmettre : argent, statues, glorieux souvenirs ; ils ne leur on pas laissé leur vertu : c'était impossible, la vertu étant la seule chose qui ne se donne ni ne se reçoive.
Discours de Marius aux plébéiens.
Mais ... les magistratures, les commandements militaires, bref toute l'activité politique ne me semblent nullement désirables à notre époque, où les honneurs ne sont pas donnés au mérite, et où les hommes qui les ont acquis par la fraude n'en sont ni plus en sûreté ni plus en honneur. Quant à l'emploi de la violence pour gouverner parents et patrie - dût-on y réussir et corriger des abus - il n'est pas non plus sans danger, surtout si l'on considère que toutes les révolutions entraînent à leur suite le meurtre, l'exil et autres violences.
III, p. 5
Plus vous agirez avec fermeté, plus vous affaiblirez leur résolution ; s'ils vous voient un peu faiblir, ils se montreront tous intraitables.
Tout homme qui veut l'emporter sur les autres animaux doit faire tous ses efforts pour ne point passer obscurément sa vie comme les brutes, que la nature a courbées vers la terre, esclaves de leurs appétits grossiers. Or toutes nos facultés résident dans l'âme et dans le corps : nous employons de préférence l'âme à commander, le corps à obéir : l'une nous est commune avec les dieux, l'autre avec les bêtes. Aussi me paraît-il plus juste de rechercher la gloire par les facultés de l'esprit que par celles du corps, et, puisque la vie qui nous est donnée est courte, de laisser de nous la plus longue mémoire.
Je vais raconter la guerre que soutint le peuple romain contre Jugurtha, roi des Numides, d'abord parce que la lutte fut sévère et dure, que la victoire fut longtemps incertaine, et puis parce qu'alors, pour la première fois, se marqua une résistance à la tyrannie de la noblesse. Ces hostilités déterminèrent un bouleversement général de toutes les choses divines et humaines et en vinrent à un point de violence tel, que les discordes entre citoyens se terminèrent par une guerre civile et la dévastation de l'Italie. Mais, avant de commencer, je reprendrai les faits d'un peu plus haut, afin de mieux faire comprendre les événements et de mieux les mettre en lumière.
Toutes les mesures fâcheuses ont leur source dans des mesures qui étaient bonnes quand on les prit ; mais lorsque l'autorité passe aux mains des ignorants et des gens moins honnêtes, la mesure exceptionnelle prise contre des hommes qui la méritaient, à qui elle convenait, est appliquée à d'autres qui ne sont pas coupables et à qui elle ne convient pas.
...il y a plus de déshonneur à perdre ce que l'on possède qu'à ne l'avoir jamais possédé.
Vos ancêtres, pour conquérir leurs droits et pour établir la dignité de leur ordre, par deux fois se sont retirés en arme sur l'Aventin ; et vous ne ferez pas les derniers efforts pour défendre cette liberté qu'ils vous ont léguée ?
Mais quels sont ces hommes qui se sont emparés de la République ? Des gens couverts de crimes, aux mains sanglantes, d'une cupidité sans bornes, se faisant orgueil de leurs forfaits, pour qui loyauté, honneur, piété, bref tout ce qui est vertu ou vice est une occasion de profit.
Si l'homme désire affirmer sa supériorité
sur les autres êtres vivants, il doit oeuvrer de
toute sa puissance pour ne point connaître la
vie obscure et silencieuse des animaux que la
nature a courbés vers le sol et asservis à leur
ventre. Toute notre force réside dans l'âme
et dans le corps, mais l'âme est maîtresse et le
corps, esclave : l’une nous égale aux dieux,
l'autre aux bêtes.
Ceux qui se signalaient le plus par leur mauvaise conduite et leur cynisme affluaient tous à Rome comme dans un égout.
Chacun est l'artisan de son sort.
Ces hommes, qui avaient facilement
supporté les durs travaux, les dangers, les
épreuves de l'adversité, succombèrent sous le
poids des richesses et du repos.