AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Sénèque (186)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


Lettres à Lucilius

124 lettres de Sénèque abordant les grandes problématiques de la vie sous un angle existentiel et philosophique sans que les thèmes des lettres soient rigoureusement circonscris. Les frontières entre les thématiques sont parfois ténues, entre philosophie-sagesse-vertu-tempérance etc. il est parfois difficile de faire un tri.

Cependant, pour des raisons de commodité je me suis fait une synthèse d'extraits en 10 pages que j'ai classés selon les thématiques suivantes, choix arbitraire de ma part :

Amitié (choix des amis, besoin d'amis, absence des amis, nature de l'amitié), Amour, Apprentissage, Prudence, Anticipation, Avoir un but, Persévérance, Discours et Ecriture, Lecture, Bonheur (bonheur et plaisirs, bonheur et vertus, bonheur et sérénité intérieure, bonheur et autosuffisance), Nature, Corps, Maladie, Vieillesse, Deuil de la perte, Mort, Suicide, Nature, Pauvreté/Richesse/Réussite, Solitude/Foule, le Temps, la vie (vivre, art de vivre, vivre bien, relation aux autres), Les Plaisirs, Voyage et Aventure, Vertu et qualités humaines, Philosophie/Stoïcisme, Sagesse (Sagesse et nécessité, Sagesse et optimisme, Sagesse pratique).



Le style est irréprochable, fluide, agréable, mais la lecture nécessite quelques pauses car on trouve des redondances. Heureusement les formulations, toujours esthétiques, varient. L'ouvrage offre une magnifique occasion de prendre ses distances avec la société de consommation, le culte des apparences, l'accumulation de richesses, la quête de pouvoir, l'insatisfaction permanente, le désir insatiable, source de frustration. Mais ce n'est pas dans l'air du temps. On a quand même l'impression que ce livre s'adresse à des personnes ayant déjà atteint une pleine maturité et qui veulent approfondir.



Les pages sur le suicide (à rapprocher du débat sur l'euthanasie) sont d'une grande actualité : voir les extraits sur ce thème du suicide en Citations.
Commenter  J’apprécie          20
De la Clémence

lu en traduction.



Certainement la lecture la plus terrifiante qui me soit tombée entre les mains. Sénèque, alors chargé d'instruire le jeune Néron, lui dédie un essai sur les vertus de la clémence.



C'est d'abord un texte magnifique, pénétré de bon sens qui n'a rien perdu de sa justesse des milliers d'années plus tard, bien qu'il nous soit parvenu incomplet. Des quantités de bienveillance, mais pas que. de l'expérience surtout, des trésors de sagesse légués par le maître à son élève. Des mises en garde, et le vertige d'entrevoir un monde dans sa réalité qu'il ne faudrait surtout pas contempler dans son entier, d'un seul coup, au rsique qu'elle s'effondre. Les idées travaillées vont bien au-delà de la seule clémence, transcendent le temps et l'espace, irrémédiablement engluées à la condition humaine. Je suis encore profondément convaincu et hanté par quelques révélations sur le monde qui m'ont sauté au visage comme des évidences affreuses, et dont je continue de disséquer l'application sur notre époque moderne, des années après ma première lecture. Sénèque et son traité ne vous apprendront rien, mais réveilleront un savoir et une conscience en sommeil ; évident et irrémédiable. Les mécanismes de l'individu et les phénomènes des masses y sont pareillement présentés.



Ils ne sont pas nombreux, les textes qui me font penser plus loin que leur dernière ligne mais continuent de participer au tracé de ma vie d'homme. Voilà un livre essentiel qui vous rendra plus riche, plus complet de l'avoir lu, mieux préparé face à la vie.



Et puis il y a le contexte de son écriture. A la mort de Britannicus, Sénèque le jeune félicite la clémence dans l'espoir non dissimulé d'en conaminer le jeune Néron. C'est là que l'horreur survient. Comment convaincre le futur tyran de ne pas céder à ses instincts ? Comment freiner la force avec des mots ? de ligne en ligne, on devine Sénèque lutter contre la marche de l'Histoire, alors que la créature échappe à son créateur. D'un argument à l'autre, le percepteur joue ses meilleures cartes, déploie ses meilleurs effets pour prévenir son disciple de s'accomplir - et à travers chaque argument et chaque mise en garde, on devine le trait de caractère qu'essaie d'étouffer le philosophe chez son poussin de tyran. L'entreprise est si intense et désespérée qu'elle perd parfois en subtilité, et on craint de voir Néron s'en rendre compte alors qu'il lisait cette même phrase que nous sommes en train de lire. A l'heure de disserter sur la clémence, Sénèque était déjà un homme terrifié par son élève. L'avenir finira de nous désenchanter ; non, la plume n'est pas plus forte que l'épée.



Il ne s'agit pas tant d'un traité philosophique que d'un vain effort. C'est l'histoire d'un navigateur qui lutte contre les éléments mais dont on sait pertinemment qu'il finira par sombrer dans la tempête qui grossit et s'épanouira sans lui. C'était un navigateur chevronné, peut-être le meilleur, et le voir échouer malgré le brio et la multiplicité de ses tentatives est une expérience aussi impitoyable que la mort elle-même ; être témoin de la chute de ce que l'humanité produit de plus capable dans son domaine nous invite au désespoir et au renoncement : son échec, c'est aussi le nôtre. Si lui n'était pas capable d'éteindre un feu naissant, quelles ambitions nous sont permises ? Une horrible lecture qui vous collera des frissons dans le dos.



Lire de la clémence, c'est regarder une étoile, ou plutôt sa lumière morte depuis longtemps, et l'écouter nous raconter comment le mal a triomphé du bien.
Commenter  J’apprécie          00
Les Stoïciens : La Vie heureuse - La Brièveté de ..

Ce livre vaut par la présentation qu’en fait Paul Veyne autant que par le texte antique.

La préface de 165 pages est une œuvre en soi. Elle porte sur la vie de Sénèque, sur le stoïcisme, et sur la tyrannie de Néron dont Sénèque fut le précepteur, l’ami puis la victime. Comme dans son « Empire gréco-romain » de 2005, Veyne nous fait comprendre l’histoire intellectuelle de l’antiquité : pourquoi le polythéisme des élites, la soumission à l’Empereur, la tolérance à l’esclavage, aux gladiateurs et aux supplices. Veyne est aussi un philosophe du présent qui sème des coups de dents quand il compare Néron à Staline (p XV) et dans ses allusions à ses collègues contemporains ou au pape. « Malgré sa clarté, Sénèque doit être pris philosophiquement au sérieux » (p V). « Malgré sa clarté » est savoureux. « Quant à l’héroïsme inutile, au témoignage, fût-il impuissant, à la protestation de la conscience humaine, c’était une attitude qu’on attendait d’un philosophe (comme ceux qui prennent encore l’église au sérieux l’auraient attendue d’un souverain pontife), mais qui était inusitée chez les sénateurs » (p XXXIII) : ici, c’est le « souverain pontife » qui nous régale.

Les Lettres sont rédigées dans un style oratoire chargé de citations et de métaphores militaires. Elles dissertent plutôt sur la supériorité morale du philosophe et les sacrifices qu’il s’impose pour la mériter que sur un système philosophique. Elles font du stoïcisme une discipline personnelle, un art de vivre élitiste, présentés souvent sur un ton complaisant. Sénèque, philosophe officiel et l’un des hommes les plus riches de son temps, déclare tout de go à Lucilius : « Le philosophe est vénérable et saint » ; « Il s’accorde un traitement un peu rude » ; « la Nature exige bien peu, et le sage s’accommode à la Nature » ; « Il y a du mérite à ne pas se gâter dans la promiscuité des richesses ; celui-là est grand, qui, au sein des richesses, demeure pauvre » ; « Vraiment, il s’est mis au-dessus des nécessités, il a fini de servir, il est libre, celui-là qui vit, sa vie achevée » ; « L’homme de bien naît peut-être, comme le phénix, une fois tous les 500 ans » (Lettres 8, 14, 18, 20, 32, 42). Sénèque promet la gloire à son ami Lucilius, opulent gouverneur de la Sicile, s’il suit ses conseils : « J’aurai crédit chez la postérité ; j’ai de quoi faire durer les noms que j’emmène avec moi » (Lettre 21). Paternaliste, voire envahissant, il lui sert des maximes qu’il traite ensuite de « colifichets tapageurs » (Lettre 33).

On trouve un tournant vers plus de sincérité après la lettre 48, dans laquelle il reproche à Lucilius de mal traiter ses esclaves. Il devient ironique quand il parle de ses crises d’asthme, de la peur qui l’a fait se jeter en mer par gros temps (Lettre 50), de la fragilité de sa concentration (Lettre 55) : « N’oublie pas le chercheur de querelles, le filou pris sur le fait, l’homme qui trouve que dans le bain il a une jolie voix. N’oublie pas la piscine et l’énorme bruit d’eau remuée à chaque plongeon. Outre ces gens qui, à défaut d’autres choses, ont des intonations naturelles, figure-toi l’épilateur qui reprend sans cesse un glapissement en fausset, afin de signaler sa présence, et ne se taisant que pour écorcher les aisselles et faire crier un autre à sa place » (Lettre 56). À l’opposé de Rousseau, Sénèque professe que les hommes sont naturellement mauvais et que peu d’entre eux méritent la joie par l’effort : « Voici, mon cher Lucilius, une pensée qui ne doit pas t’empêcher de bien espérer de nous : le mal nous tient ; depuis longtemps il est en possession de nous. La sagesse n’est jamais venue à personne avant la déraison. Nous avons tous ce handicap. Apprendre la vertu, c’est désapprendre les vices » (Lettre 50). Il devient grave quand il affirme que la force du sage est la liberté de choisir sa mort dans le suicide : « La liberté, voilà l’enjeu, le prix qui doit payer nos peines. Qu’est-ce qu’être libre ? Tu le demandes ? C’est n’être esclave d’aucun objet, d’aucune nécessité, d’aucun accident concevable ; c’est réduire la Fortune à lutter de pair avec moi. Le jour où j’aurai compris que je puis plus qu’elle, la Fortune ne pourra rien. Subirai-je ses volontés, quand j’ai la mort à mon service ? » (Lettre 51). Il faut croire à la détermination de Sénèque puisqu’il se suicide sur ordre de Néron. Cette « mort libératrice », racontée par Tacite, sera aussi digne que dans le Couronnement de Poppée, mais bien plus douloureuse et difficile (voir la fin de la préface). La plus belle Lettre est la 102, qui présente la mort comme une nouvelle naissance en 23-30, passages si denses qu’ils découragent la citation.

Commenter  J’apprécie          91
De la providence - De la constance du sage ..

C’est en lisant ce livre que je me suis aperçu d’un manque de connaissance de la pensée philosophique. Quelques pensées intéressantes notamment l’épitaphe « Travail, mérite, honneurs et récompenses. Allez, après mon âme, en inquiéter d’autres. » Mais un livre qui nécessite une culture pour mieux l’apprécier en totalité.
Commenter  J’apprécie          10
Lettres à Lucilius

Monument de la philosophie, les lettres à Lucilius tiennent une place importante dans l'œuvre de Sénèque. Je l'ai lu dans la traduction de Henri Noblot édité par la Société des Belles Lettres sous le patronage de l'Association Guillaume Budé et diffusé par autorisation spéciale par le Club Français du Livre. Voilà pour l'édition qui contient ni plus ni moins que 125 lettres réparties en plusieurs « livres » mais là, je ne sais si cette partition est juste car on passe du onzième livre au quatorzième.

J'ai donc lu l'ouvrage, comme on dit, « la plume à la main » et au « fil des jours » pour compléter les lieux communs. Ce que je vais regrouper ici est le résumé de mes notes et des citations de Sénèque. Rien ne sera exempt de paraphrase par endroits. Il faut dire aussi que Sénèque insiste, se répète beaucoup sur les thèmes qui lui tiennent à cœur et il a le défaut de faire beaucoup de digressions. Cet avertissement donné voilà le résultat de ma lecture. Pour les citations, je mettrai entre parenthèses le numéro des lettres d'où elles sont tirées.



Ces Lettres à son disciple Lucilius -guère plus jeune que lui - sont écrites par Sénèque en son vieil âge et commencent, se répètent par des appels à la vie sobre à la façon que doit avoir le philosophe de « se retenir » . Il est plus facile de mourir en méprisant la vie. Comme les épicuriens, Sénèque pense que, soit la mort n'est pas présente, et l'on est vivant, soit elle est passée et on ne le sait pas. C'est aussi un thème qui revient dans ces lettres. De même, il ne faut exagérer ni sa pauvreté ni sa richesse mais, sur le plan matériel, s'intégrer au peuple, au commun des mortels. Ne pas se faire remarquer est un maître mot et il y en a d'autres.



« L'objet de la philosophie, sa première promesse c'est l'autorité du sens commun, la culture humaine, le rapprochement social » (5)



Il se contredit un peu plus loin, dans la lettre 7, où il recommande d'éviter la foule car, dans celle-ci, il y a toujours quelqu'un qui incite au vice. Il prône la retraite du sage car le sage ne peut manquer de rien ni d'amis véritables ni de richesse qui, chez l'auteur ne peut être qu'intérieure. Comme Montaigne l'a repris plus tard, on doit vivre chaque jour comme si c'était le dernier mais on ne doit pas anticiper ses malheurs et craindre la mort. Ainsi la philosophie préserve l'individu de l'adversité et reste la meilleure conseillère qu'il soit. La philosophie ne rend pas riche, c'est une richesse.



« Si quelque chose t'empêche de bien vivre, rien ne t'empêche

de bien mourir. » (17)



«Le mal n'est pas dans les choses, il est dans l'âme. » (17)



Se préparer à la pauvreté pour la rendre plus facile si elle vient, mépriser la gloire, être prêt en toutes choses, apprendre à bien vieillir et apprendre à mourir en se détachant progressivement de la vie, chercher la paix de l'âme plutôt que les biens matériels car l'âme ne peut diminuer contrairement au reste.

Pour éprouver l'homme de bien, il faut lui donner le pouvoir et voir ce qu'il en fait. La recherche du bonheur est objet de tourments. le rechercher c'est le fuir.



« Ce n'est pas le nombre de tes livres mais leur qualité qui importe : la lecture à programme défini profite, diversifiée elle n'est qu'amusement. » (45)



Je suis plus ou moins d'accord - comme avec beaucoup d'idées de Sénèque - car je pense que la lecture diversifiée et récréative peut être tout aussi profitable : elle ouvre l'esprit, le repose et cela reste de la lecture.

Des accents qu'on retrouve chez La Boétie :



« La plus indigne des servitudes est la servitude volontaire. » (47)



et d'autres dans le Christianisme :



« Vis pour autrui si tu veux vivre pour toi. » (48)



La philosophie doit rester discrète :



« La philosophie a perdu, personne n'en doutera, depuis qu'on l'a livrée à la foule. » (52)



Malade, Sénèque s'est préparé à la mort :



« Imite celui-là qui ne répugne pas à mourir, bien qu'il se plaise à vivre. »



Attention aux fausses joies. La vraie joie est difficile à atteindre. On a ici une préfiguration de Spinoza :



« On un des attributs de la joie est de ne pas cesser, de ne pas se trouver dans un état contraire. » (59)





Sénèque console Lucilius qui vient de perdre un ami. Il part du principe que « toute douleur a un terme » et prône un deuil doux sans trop de larmes et sans sanglots. Les grandes démonstrations de douleur font que le chagrin ne dure pas vraiment :



« Aussi travaillons à nous rendre douce la mémoire des êtres disparus, car personne n'aime à revenir sur une pensée qui ne peut que réveiller des tourments. » (63)



Le but de la philosophie est de travailler à rechercher le « souverain bien » par une imitation de la nature avec l'aide de la raison :



« On ne conçoit pas le bien sans raison.

Or la raison suit la nature.

Qu'est-ce donc que la raison ? L'imitation de la nature.

Quel est le souverain bien de l'homme ?

Une conduite conforme aux volontés de la nature. » (66)



Les petits accidents de la vie ou même les plus grands donnent des indices du moment où ils vont frapper mais pas la malfaisance humaine car « l'homme détruit l'homme par plaisir ». Penser à son devoir d'homme, se réjouir de la fortune des autres et être sensible à leurs infortunes, se réfugier et retourner à la philosophie comme dans un sanctuaire.

Sénèque pensait que les voyages ne servent pas à guérir l'âme tourmentée :



« Mais celui qui va choisissant ses villégiatures et court après le repos, il trouvera en tout lieu de quoi se tracasser. (104)



Si l'âme est animal, il n'en est pas de même des actions qui en découlent. Il la compare à un roi quand elle n'est habitée de passions et à un tyran quand les vices la submergent. Il y a en cela deux causes : on ne pense pas être mortel pas plus qu'un être unique. Il faut savoir limiter ses désirs :



« …quoi que tu fasses, donne un regard à la mort. » (114)



Les biens résident en l'action, non comme concepts.

La réussite, l'objet atteint ne sont que des illusions de bonheur :



« Cependant la masse admire ce qui de loin lui en impose : ce sont des choses paraissant bonnes au vulgaire qui passent pour considérables. » (118)



La faim et la soif ont juste besoin d'être rassasiées ou étanchées que ce soit avec des mets ou des boissons riches ou simples le résultat sera le même :



« La faim n'a pas de prétentions. Il lui suffit d'être calmée : elle ne se soucie guère avec quoi. »



Certes, il fut plus facile pour Sénèque enrichi en son vieil âge de prôner la sobriété et la fuite des plaisirs. On peut se poser la question en ce qui concerne ceux qui n'ont rien et les jeunes gens qui n'ont pas fait l'expérience des plaisirs :



« Vouloir ce qui suffit, c'est avoir ce que l'on veut. » (108)



Qui rejoint le fameux proverbe chinois : « celui qui se contente de peu a déjà tout ce qu'il lui faut. » (Je crois que je l'ai entendu dans Tanguy !)



Et il y a encore du travail à faire :



"...le jour où tu tiendras ton vrai bien sera celui où tu reconnaîtras que les plus malheureux des hommes, sont les plus heureux de ce monde. "(124)















Commenter  J’apprécie          40
Phèdre

Une pièce de théâtre assez lourde, sombre et tragique. Déjà lu par le passé, je n'avais absolument pas aimé et encore aujourd'hui je n'ai pas su apprécier l'histoire de cette pièce.

Mais il faut bien trouver un point positif, l'écriture est très belle et agréable pour nous faire passer un moment moins difficile durant cette lecture.
Commenter  J’apprécie          20
Lettres à Lucilius : Lettres de 1 à 9

Lettres à Lucilius

Sénèque (4 av. JC / 65 ap. JC)

Cet excellent ouvrage contenant quelques-unes des nombreuses lettres de Sénèque à Lucilius demande d’une part une présentation du personnage de Sénèque et d’autre part un rapide exposé des idées qu’il développe.

Sénèque, un des philosophes les plus lus de l’histoire de la philosophie, est né à Cordoue en 4 avant J.C. Il suivit une formation de rhétoricien en même temps que de philosophe, s’intéressa au pythagorisme avant d’adhérer à la doctrine stoïcienne. Avocat puis questeur et sénateur, Sénèque fut un très grand orateur et écrivain. Caligula, jaloux de sa réussite, entreprit en 39 de le faire condamner à mort. Sénèque échappa de justesse à la condamnation et se retira en Corse en 41. À l’avènement de Néron, après avoir été son précepteur, Sénèque devient son conseiller politique personnel et l’Empire romain est en fait dirigé et géré de façon avisée pendant huit ans par Sénèque lui-même. En 65, suite à une dénonciation calomnieuse, Sénèque se suicide.

Les lettres à Lucilius, son vieil ami et disciple bien aimé, adepte d’un épicurisme hédoniste, procurateur en Sicile, furent écrites peu de temps avant son suicide afin de lui transmettre la somme de ses méditations en vue de cultiver sa vie intérieure et infléchir sa vie vers le stoïcisme. On remarquera la limpidité, la simplicité et le concret de ses propos qui sont considérés comme un des chefs d‘œuvre de la littérature philosophique, exprimant nos forces et nos faiblesses, afin les connaissant de tendre vers le bonheur. Un magnifique message d’espoir et un ouvrage universel, que laisse Sénèque à son ami.

Pour Sénèque, continuateur de la philosophie hellénistique, la philosophie est un art, une véritable médecine de l’âme ayant pour but d’affranchir les hommes de l’extériorité et d’opérer un retour sur soi, et le premier élément à domestiquer, c’est le temps, qu’il faut savoir recueillir et ménager. « En étant maître du présent, tu dépendras moins de l’avenir. » Et il ajoute plus loin : « Je succombe au sommeil plutôt que je ne m’y livre ! » Il exprime son goût des voyages et de la lecture, et pour lui ce n’est pas parce que l’on possède peu que l’on est pauvre, c’est parce qu’on désire plus ! Savoir choisir ses amis, ne pas faire comme tout le monde, et la philosophie vous enseigne le bon sens, l’amour de l’humain et la solidarité. Ne pas dédaigner les plaisirs : « La sensualité n’est autre que la quête du raffinement, et il faudrait être fou pour fuit les plaisirs les plus simples et les plus accessibles. » Une série de conseils de Sénèque à son ami : « Fuir la foule et sa cruauté, ne point ressembler aux méchants parce qu’ils sont les plus nombreux, ne point haïr le grand nombre parce qu’il diffère de nous…Fréquente ceux qui te rendront meilleur, reçois ceux que tu peux rendre tels. » Ne pas oublier que la sagesse est le fruit d’un travail sur soi. N’accorder au corps que le strict nécessaire à la bonne santé : « Manger doit seulement apaiser la faim, boire étancher la soif, le vêtement garantir du froid, le logement abriter contre l’inclémence des saisons. » Parlant de l’amour, cette belle formule : « C’est par son propre feu que l’amour, insoucieux de tout les reste, embrase les âmes pour la beauté physique, non sans espoir d’une mutuelle tendresse. » Et l’amitié ? Bien qu’il se suffise quant à son bonheur, le sage a besoin d’amis.

Abordant la vieillesse : « L’enfance n’a tout son éclat qu’au moment où elle passe ; pour les buveurs, la dernière rasade est toujours la bonne, c’est le coup qui les noie, qui rend l’ivresse parfaite. » Et il cite l’anecdote de Pacuvius qui s’était emparé de la Syrie et qui répétait ses funérailles à chaque victoire se livrant à des libations et une formidable débauche. Sénèque plus raisonnable déclare que ce que Pacuvius faisait par dépravation, il souhaite le faire dans la paix de l’âme et se préparer à la mort chaque soir au moment de se coucher.

Philosopher doit être un exercice quotidien en quête de la sagesse car la vie heureuse est le fruit d’une sagesse parfaite. Et pour cela, s’adonner à la méditation, suivre son dieu et supporter la Fortune, mépriser la fatigue, n’écouter que soi.

Le bien, c’est le savoir. Le mal, c’est l’ignorance. La grandeur de l’homme c’est sa raison et reconnaître ses défauts est le premier pas vers la vertu. Philosopher, c’est se préparer à mourir en acceptant l’inévitable. Et Sénèque d’écrire : « Avant de vieillir, j’ai songé à bien vivre, et dans ma vieillesse à bien mourir, mourir sans regret. » Nécessairement le hasard possède sur notre vie un pouvoir immense ; nous vivons au gré du hasard.

Dans l’action à juger, il faut privilégier l’intention, car le mérite n’est pas dans l’action mais dans la manière de la faire. S’efforcer d’être toujours égal à soi-même.

Sénèque met en garde Lucilius contre l’ambition et la vanité de l’action politique.

Sénèque privilégie l’échange privé, l’intimité du dialogue avec un disciple ici illustrée à travers sa correspondance avec Lucillius plutôt que l’enseignement en classe. Une relation unit alors le maître à penser et son disciple qui est archétypique de la pensée gréco-latine et qui a pour seule finalité l’art de bien vivre. La valeur du dialogue permet alors une union intellectuelle entre un maître exemplaire modèle de vertu à imiter et un disciple, union qui implique une amitié. Alors que l’épicurisme considère le rapport à autrui comme l’une des deux clés essentielles du bonheur, l’autre étant la pratique de la philosophie, les stoïciens sont indifférents à l’affection et à l’estime d’autrui, à l’altérité en général, fuient l’opinion du vulgum pecus et préfèrent se retrouver seuls avec eux-mêmes, leur vertu étant alors leur seul bien, nécessaire et suffisant.

Quand on songe aux conditions de vie de cette époque, on est étonné de la hauteur de la pensée dans ce monde gréco-romain, un monde inégalé avec des penseurs toujours de nos jours considérés, Sénèque, Épicure, Démocrite, Platon, Héraclite, Marc-Aurèle et encore bien d’autres.

Un ouvrage qui se lit par petits chapitres en laissant sa pensée voguer.







Commenter  J’apprécie          62
La vie heureuse - La brièveté de la vie

Je ne pensais pas qu'en lisant un stoïciens, ma perception de la vie en serait changer. Même si Sénèque énumère des banalités sur l'existence qui sont visible et compréhensible de tous, le philosophe arrive a mettre le doigt sur les détails qui nous empêchent de vivre heureux et en harmonie.

L'anxiété que je vie au quotidien a peut être trouvée un écho et qui sait, une fois l'information digérer, me donnera une aide pour la surmonté.
Commenter  J’apprécie          10
Éloge de l'oisiveté

Eloge de l'oisiveté – Sénèque



« La vie inauthentique est chronophage, la vie authentique sera disponible au temps, en vue de la sagesse »



Les éditions 1001 nuits développe l’Eloge de l’oisiveté, les Lettres à Lucilius sur l’otium et un résumé de la vie de Sénèque dans soixante pages accessibles à tous.



Il semblerait que l’esprit de contention soit néfaste pour l’homme et être sectateur d’une réflexion plus douce de celles de nos violons d’Ingres doit être confortée.



Mais il semblerait que Sénèque ait développé un sens philosophique après avoir échappé par deux fois à la mort. C’est sur le tard que sa grande réflexion et ses écrits ont vu le jour.



Pourrait-on d’ailleurs parler d’esquisse philosophique lorsqu’il prône le célibat, lui qui a été marié par deux fois ? Ses phrases « on vaut mieux quand on est seul » comme « endurcissons notre âme, et tenons-là à longue distances des séductions de la volupté, en témoigne.



Le stoïcisme, dont il est abordé également dans ce petit ouvrage, semble répondre à la philosophie de Sénèque qui en a été partisan. Après tout, une personne stoïque est une personne qui essaie de travailler sur la maîtrise de soi et la conscience de soi afin de mener une vie épanouie. Etre stoïque ne signifie pas être froid ou distant, mais essayer de maitriser les émotions négatives afin d’atteindre le bonheur.



Cela dit, comme Socrate, le suicide assisté semble avoir été la coutume pour les philosophes de l’époque quand on ne veut plus d’eux dans la politique de l’instant.



A partager, à phosphorer seul ou entre ami(e)s !
Commenter  J’apprécie          00
Lettres à Lucilius

Lettres à Lucilius

Sénèque (4 av. JC / 65 ap. JC)

Cet excellent ouvrage contenant quelques-unes des nombreuses lettres de Sénèque à Lucilius demande d’une part une présentation du personnage de Sénèque et d’autre part un rapide exposé des idées qu’il développe.

Sénèque, un des philosophes les plus lus de l’histoire de la philosophie, est né à Cordoue en 4 avant J.C. Il suivit une formation de rhétoricien en même temps que de philosophe, s’intéressa au pythagorisme avant d’adhérer à la doctrine stoïcienne. Avocat puis questeur et sénateur, Sénèque fut un très grand orateur et écrivain. Caligula, jaloux de sa réussite, entreprit en 39 de le faire condamner à mort. Sénèque échappa de justesse à la condamnation et se retira en Corse en 41. À l’avènement de Néron, après avoir été son précepteur, Sénèque devient son conseiller politique personnel et l’Empire romain est en fait dirigé et géré de façon avisée pendant huit ans par Sénèque lui-même. En 65, suite à une dénonciation calomnieuse, Sénèque se suicide.

Les lettres à Lucilius, son vieil ami et disciple bien aimé, adepte d’un épicurisme hédoniste, procurateur en Sicile, furent écrites peu de temps avant son suicide afin de lui transmettre la somme de ses méditations en vue de cultiver sa vie intérieure et infléchir sa vie vers le stoïcisme. On remarquera la limpidité, la simplicité et le concret de ses propos qui sont considérés comme un des chefs d‘œuvre de la littérature philosophique, exprimant nos forces et nos faiblesses, afin les connaissant de tendre vers le bonheur. Un magnifique message d’espoir et un ouvrage universel, que laisse Sénèque à son ami.

Pour Sénèque, continuateur de la philosophie hellénistique, la philosophie est un art, une véritable médecine de l’âme ayant pour but d’affranchir les hommes de l’extériorité et d’opérer un retour sur soi, et le premier élément à domestiquer, c’est le temps, qu’il faut savoir recueillir et ménager. « En étant maître du présent, tu dépendras moins de l’avenir. » Et il ajoute plus loin : « Je succombe au sommeil plutôt que je ne m’y livre ! » Il exprime son goût des voyages et de la lecture, et pour lui ce n’est pas parce que l’on possède peu que l’on est pauvre, c’est parce qu’on désire plus ! Savoir choisir ses amis, ne pas faire comme tout le monde, et la philosophie vous enseigne le bon sens, l’amour de l’humain et la solidarité. Ne pas dédaigner les plaisirs : « La sensualité n’est autre que la quête du raffinement, et il faudrait être fou pour fuit les plaisirs les plus simples et les plus accessibles. » Une série de conseils de Sénèque à son ami : « Fuir la foule et sa cruauté, ne point ressembler aux méchants parce qu’ils sont les plus nombreux, ne point haïr le grand nombre parce qu’il diffère de nous…Fréquente ceux qui te rendront meilleur, reçois ceux que tu peux rendre tels. » Ne pas oublier que la sagesse est le fruit d’un travail sur soi. N’accorder au corps que le strict nécessaire à la bonne santé : « Manger doit seulement apaiser la faim, boire étancher la soif, le vêtement garantir du froid, le logement abriter contre l’inclémence des saisons. » Parlant de l’amour, cette belle formule : « C’est par son propre feu que l’amour, insoucieux de tout les reste, embrase les âmes pour la beauté physique, non sans espoir d’une mutuelle tendresse. » Et l’amitié ? Bien qu’il se suffise quant à son bonheur, le sage a besoin d’amis.

Abordant la vieillesse : « L’enfance n’a tout son éclat qu’au moment où elle passe ; pour les buveurs, la dernière rasade est toujours la bonne, c’est le coup qui les noie, qui rend l’ivresse parfaite. » Et il cite l’anecdote de Pacuvius qui s’était emparé de la Syrie et qui répétait ses funérailles à chaque victoire se livrant à des libations et une formidable débauche. Sénèque plus raisonnable déclare que ce que Pacuvius faisait par dépravation, il souhaite le faire dans la paix de l’âme et se préparer à la mort chaque soir au moment de se coucher.

Philosopher doit être un exercice quotidien en quête de la sagesse car la vie heureuse est le fruit d’une sagesse parfaite. Et pour cela, s’adonner à la méditation, suivre son dieu et supporter la Fortune, mépriser la fatigue, n’écouter que soi.

Le bien, c’est le savoir. Le mal, c’est l’ignorance. La grandeur de l’homme c’est sa raison et reconnaître ses défauts est le premier pas vers la vertu. Philosopher, c’est se préparer à mourir en acceptant l’inévitable. Et Sénèque d’écrire : « Avant de vieillir, j’ai songé à bien vivre, et dans ma vieillesse à bien mourir, mourir sans regret. » Nécessairement le hasard possède sur notre vie un pouvoir immense ; nous vivons au gré du hasard.

Dans l’action à juger, il faut privilégier l’intention, car le mérite n’est pas dans l’action mais dans la manière de la faire. S’efforcer d’être toujours égal à soi-même.

Sénèque met en garde Lucilius contre l’ambition et la vanité de l’action politique.

Sénèque privilégie l’échange privé, l’intimité du dialogue avec un disciple ici illustrée à travers sa correspondance avec Lucillius plutôt que l’enseignement en classe. Une relation unit alors le maître à penser et son disciple qui est archétypique de la pensée gréco-latine et qui a pour seule finalité l’art de bien vivre. La valeur du dialogue permet alors une union intellectuelle entre un maître exemplaire modèle de vertu à imiter et un disciple, union qui implique une amitié. Alors que l’épicurisme considère le rapport à autrui comme l’une des deux clés essentielles du bonheur, l’autre étant la pratique de la philosophie, les stoïciens sont indifférents à l’affection et à l’estime d’autrui, à l’altérité en général, fuient l’opinion du vulgum pecus et préfèrent se retrouver seuls avec eux-mêmes, leur vertu étant alors leur seul bien, nécessaire et suffisant.

Quand on songe aux conditions de vie de cette époque, on est étonné de la hauteur de la pensée dans ce monde gréco-romain, un monde inégalé avec des penseurs toujours de nos jours considérés, Sénèque, Épicure, Démocrite, Platon, Héraclite, Marc-Aurèle et encore bien d’autres.

Un ouvrage qui se lit par petits chapitres en laissant sa pensée voguer.







Commenter  J’apprécie          20
La vie heureuse - La brièveté de la vie

La Vie Heureuse/Sénèque

De vita beata fut écrit par Sénèque vers 52 après J.C. C’est un dialogue avec un interlocuteur imaginaire ; il est dédié à Gallion le frère de Sénèque.

Selon Sénèque, le vrai bonheur ne peut être matériel ; il réside dans la vertu et dès lors il convient de suivre le modèle de la nature pour aspirer à la sagesse. Mener une vie conforme à sa nature entre vertu et raison mène à la vie heureuse. C’est la doctrine stoïcienne.

« La vie heureuse est celle qui s’accorde avec sa nature »

La vertu consiste à faire le bien et éviter le mal.

« La vie heureuse est celle qui a pour base un jugement droit et sûr. »

Posséder la richesse, oui ! Mais ne pas être possédé par elle : telle est la nécessité pour être heureux dans la richesse.

« Savoir user des présents de la fortune sans jamais en être l’esclave. »

L’homme le plus heureux est celui qui ne désire rien.

« L’homme heureux est celui qui se contente du présent et qui aime ce qu’il a. »

« Le plaisir nuit s’il est excessif ; dans la vertu, nul sujet de craindre aucun excès, parce qu’en elle précisément se trouve la juste mesure. »

« Supporter la condition de mortel et ne pas être troublé par les choses qu’il n’est pas en notre pouvoir d’éviter. »

On a reproché en son temps à Sénèque de ne point vivre selon ses principes. Voici sa réponse :

« Platon, Épicure, Zénon : tous ces philosophes disaient non pas comment iles vivaient eux-mêmes, mais comment il fallait vivre. C’est de la vertu, non pas de moi que je parle ; et quand j’éclate conter les vices, c’est d’abord contre les miens. »

Un petit livre à lire et relire par petit chapitre : un livre de chevet en quelque sorte pour mieux vivre.

Commenter  J’apprécie          20
De la providence - De la constance du sage ..

Recueil d'essais de Sénèque sur des thèmes souvent abordés par les stoïciens comme comment affronter les coups du sort ou comment penser ce qui nous arrive au quotidien. Sénèque s'appuie sur la figure du Sage, le modèle à atteindre pour les stoïciens, afin d'expliquer quel état d'esprit et quelle attitude adopter pour maintenir et renforcer "la tranquillité de l'âme". Sénèque renforce cette idée par l'intermédiaire de ces essais, que le stoïcisme est un ensemble d'idées mais aussi une façon d'être et de vivre au quotidien, ce qui, selon moi, fait que cette philosophie est toujours aussi appréciée aujourd'hui.
Commenter  J’apprécie          00
Médée

Quelle force pour une texte qui n'épargne rien de la tragique vengeance d'une femme qui perd tout. C'est de loin l'une des meilleures versions du mythe que j'ai eu à lire. Et bonne nouvelle, j'ai eu à lire et étudier cette pièce deux années de suite.
Commenter  J’apprécie          20
La vie heureuse - La brièveté de la vie

"De la vie heureuse" fait partie de ces petits traités philosophiques que j'affectionne énormément. Sénèque, romain de l'école stoïcienne, nous y parle de bonheur. Sujet d'actualité car qui ne souhaite pas son propre bonheur ou celui de ses proches ?



Dans notre XXIème siècle ultra-compétitif et connecté, nous avons de ce fait tendance, il me semble, à rechercher constamment la performance ou les stimulations aussi diverses que variées.

Dans quel but ? LE PLAISIR ! Celui de jouir quelques instants d'une réussite ou d'un bien récemment acheté par exemple. Cependant, Sénèque nous démontre ici que nous nous fourvoyons. Pire, cela est même délétère ! Car ceux s'attachant aux plaisirs sont les mêmes que ceux souffrant face aux affres de la vie.



Au lieu de vivre au gré de ses émotions, il vaudrait mieux s'attacher à la vertu. Faire le bien, suivre notre nature profonde et ne pas rechercher le plaisir comme une finalité en soi semblent constituer le cocktail magique. Rechercher cette vertu permettrait en quelque sorte de ne plus être l'esclave de ses émotions, mais d'en devenir le maître. Ne pas les écouter mais plutôt les interroger. Ne plus les subir mais plutôt les dominer.



Pour moi, un principe de vie à suivre tel un phare dans la nuit.
Commenter  J’apprécie          12
De la brièveté de la vie

"Autant vos peurs incessantes sont celles de mortels, autant vos désirs incessants sont ceux d'immortels", à elle seule, cette citation pourrait résumer le ton général de cet essai philosophique passionnant, qui enfonce peut-être parfois des portes ouvertes mais qui est plutôt accessible et éclairant. Un conseil : lisez ensuite "du néant de la vie" d'Arthur Schopenhauer, un peu plus complexe à aborder, mais tout aussi intéressant pour une éventuelle étude comparative !
Commenter  J’apprécie          40
Lettres à Lucilius

Généralement d'avantage porté sur les romans contemporains, il m'arrive d'acheter des classiques qui patientent durant des temps immémoriaux sur mes étagères jusqu'au jour où je décide de m'y attaquer. Les lettres à Lucilius relèvent de ce cas de figure. Et quel plaisir de l'avoir lu !

Ce livre compile les 29 premières lettres d'une correspondance épistolaire entre Sénèque, philosophe Stoïcien, et Lucilius, un jeune disciple épicurien.

Si le nombre de pages est relativement faible, la densité des textes et la profondeur des réflexions nécessite de prendre le temps de se plonger dans cette ouvrage.

Et j'en ressors avec de nouvelles pensées qui m'ont particulièrement plu concernant la peur, la mort, l'amitié, le temps, la sagesse, l'adversité...
Commenter  J’apprécie          20
Lettres à Lucilius : 1 à 29 : livres I à III

Généralement d'avantage porté sur les romans contemporains, il m'arrive d'acheter des classiques qui patientent durant des temps immémoriaux sur mes étagères jusqu'au jour où je décide de m'y attaquer. Les lettres à Lucilius relèvent de ce cas de figure. Et quel plaisir de l'avoir lu !

Ce livre compile les 29 premières lettres d'une correspondance épistolaire entre Sénèque, philosophe Stoïcien, et Lucilius, un jeune disciple épicurien.

Si le nombre de pages est relativement faible, la densité des textes et la profondeur des réflexions nécessite de prendre le temps de se plonger dans cette ouvrage.

Et j'en ressors avec de nouvelles pensées qui m'ont particulièrement plu concernant la peur, la mort, l'amitié, le temps, la sagesse, l'adversité...
Commenter  J’apprécie          00
Lettres à Lucilius : Lettres de 1 à 9

Il est assez piquant, je pense , d'observer que si Néron était un artiste contrarié par l'ambition de sa mère qui lui a fait revêtir la pourpre (je partage en cela le point de vue développé par Margaret George in "Confessions of Young Nero"), Sénèque a plus d'une fois démontré qu'il s'avait s'y prendre pour tordre les principes philosophiques qu'il prônait afin de rester au plus près de cette pourpre, précisément!

Néanmoins, je luis sais gré de m'avoir procuré des adages que j'ai eu soin de garder en tête pour guider mon action lorsque c'était nécessaire. Les deux que voici m'ont particulièrement beaucoup marqué et motivé, même si leur mise en pratique n'a pas toujours été aisée et c'est d'ailleurs pourquoi je pardonne à Sénèque le bon philosophe Sénèque le mauvais politicien.

"Vis avec ton inférieur comme tu voudrais que ton supérieur vécût avec toi."

"Ce n'est pas parce que les choses sont difficiles que nous n'osons pas. C'est parce que nous n'osons pas que les choses sont difficiles".

Pertinence intemporelle des Anciens!
Commenter  J’apprécie          50
L'homme apaisé

Ce livre, recueil d'écrits de Sénèque, d'une part sur la colère (sous toutes ses formes) et d'autre part sur la clémence (et ce qui l'accompagne, pitié, commisération) fournit de la matière à réflexion sur une problématique universelle et intemporelle :-) les conseils et avis datés du début de notre ère (Sénèque est né entre -4 et +1 et mort en +65) n'ont pas vraiment vieilli et sont transposables à notre vie contemporaine.

A lire lentement mais avec régularité pour un effet durable de la philosophie stoïcienne !
Commenter  J’apprécie          10
Lettres à Lucilius : 1 à 29 : livres I à III

Après Pensées pour moi-même de Marc Aurèle, magnifique initiation au stoïcisme, je me suis attaqué à un autre monument de la philosophie du Portique: Sénèque.



Homme d'Etat de l'Empire Romain du premier siècle, conseiller à la cour de Caligula et précepteur de Néron, mais aussi dramaturge et philosophe, Sénèque multiplie les talents et a clairement marqué l'Histoire.



Lettres à Lucilius, bonne porte d'entrée pour l'œuvre de Sénèque, est un recueil de lettres adressées par ce dernier à son ami Lucilius, jeune gouverneur romain épris d'Epicurisme, afin de l'initier voir de le convertir au Stoïcisme. L'édition dont je dispose ne contient que les 29 premières lettres.



Sénèque profite de cette correspondance pour développer les préceptes stoïciens en abordant des questions philosophiques essentielles: la valeur du temps, le rapport aux biens matériels, l'amitié, la vieillesse, la peur de la mort, la vie intérieure au contact de la foule, la sagesse, les bienfaits de l'adversité, le rapport entre corps et âme sans oublier évidemment la tentation du pouvoir et de la gloire.



Pour ma part, il s'agit d'un véritable livre de chevet dont la sagesse m'aguerrit et me console.





Commenter  J’apprécie          20




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Sénèque Voir plus

Quiz Voir plus

Rhinocéros

Qui est l'auteur de cette pièce de théâtre?

Ionesco
Molière
Camus
Shakespeare

16 questions
1287 lecteurs ont répondu
Thème : Rhinocéros de Eugène IonescoCréer un quiz sur cet auteur

{* *}