Je voulais lire le moindre mot et en même temps je ne voulais pas savoir. Je ne voulais surtout pas savoir. Ma vie, telle que je me l'étais imaginée, dépendait de mon ignorance.
- En résumé, vous êtes en train de m'expliquer qu'il y a une bonne et une mauvaise nouvelle. Bonne nouvelle : je ne vais pas mourir d'une crise cardiaque. Mauvaise nouvelle : je ne vais pas mourir d'une crise cardiaque.
Face à son expression, je m'empressai d'ajouter :
- Je plaisante.
- Oh, mon dieu ! lâchai-je.
Il pouvait être si snob, lui par ailleurs, si adorable.
- Ca me mettrait plus à l'aise si tu m'appelais simplement David.
Nous nous étions serrés plus fort encore, comme si notre étreinte avait pu faire office de plâtre et nous aider à guérir de toutes nos fractures.
Je posais ma joue sur son torse creusé, où ses poumons, en se gorgeant d'eau, avaient fait de son coeur une île.
A la lueur brumeuse de la lune, je vis Anne sourire, les paupières closes. J'aurais donné n'importe quoi pour m'immiscer dans son rêve et y demeurer.
J'ai vécu assez longtemps pour comprendre qu'on ne peut compter que sur soi pour être heureux.
On éprouve un sentiment mystique, transcendant, quand on est entouré par la majesté d'être vivants si anciens. Quand les grains de poussière dansant dans un rayon de soleil semblent des corps célestes ou le résultat d'un tour de sorcellerie.
Ce que je voudrais lui dire - mais elle devra le découvrir par elle-même - , c'est que, peu importe la profession qu'elle choisit, elle sauvera des gens et elle en blessera, aussi. Et ce seront les mêmes, ceux qu'elle aime.
Une famille prête à l'emploi avec un trou à combler de la taille d'une maman.