Dernier épisode de cette série de dark fantasy, plutôt premier degrés, une série qui nous a joué tout le long de ces quatre volumes une partition horrifique tout juste correcte et qui se clôture sur une note bien légère...
Avec cette fin, le mangaka Shinjiro annonce le début. Le combat contre la douce chimère du nom de Radu s'achève dans une certaine confusion, une confusion accentuée par l'un des chevaliers ennemis qui, pris de démence, décide de se la jouer solo en massacrant ses camarades, tout cela pour s'attirer une gloire personnelle très probablement... Nous nous rendons compte que cette attaque n'était juste qu'un petit épisode de façade avant de présenter la partie la plus intéressante de ce volume, à savoir la relation entre un frère et une sœur et les véritables origines de notre vampirique héroïque.
Les flash-backs entre Laura et Arnolt dépeignent une destinée vraiment tragique qui apporte un peu de grain à moudre dans cette confrontation finale qui condense bien la noirceur de cette série. Nosferatu devient intéressant quand ce titre demeure focalisé sur l'essentiel : la relation entre Laura et Arnolt et on ne peut que regretter que l'auteur ne soit pas plus focalisé sur cette relation, sur cette confrontation plutôt que de partir sur des digressions, des affrontements secondaires qui au final font plutôt office de remplissage. C'est spécialement le cas pour ces derniers antagonistes que sont le prêtre fou, son sbire dément et la grosse bébête tentaculaire. Autant les précédents adversaires possédaient un certain charisme , les affrontements s'enchainaient et offraient un bon petit festival d'action sans prétention au titre , autant ce volume final aurait mérité d'être davantage affiné dans ce dernier duel.
C'est dommage et c'est avec regret que nous quittons cette petite série de ce mangaka qui ne percera sans doute pas encore en France, du moins pas avec cette nouvelle série qui s'achève de manière bancale avec une fin ouverte...
Et nous connaissons la signification de ces fins ouvertes qui peuvent être bien tournées et apportent satisfaction ou, au contraire, prouvent que les éditeurs n'ont pas voulu donner suite. Nosferatu rejoint des séries comme Pitch-black ten qui propose des conclusions du style "Le combat continue mais ce sera sans vous chères lectrices, chers lecteurs ! ". Un effet qui passe ou qui casse. Ici, en l'occurrence, c'est suivant votre tolérance à la frustration...
Après, on peut être tout de même indulgent avec cette série. Le combat final contre Arnolt possède quelques plans finement travaillés avec un petit jeu de silhouettes à contrejour qui aurait pu être encore plus mis en valeur mais qui, en l'espace de quelques petites pages, fait son effet. De même, dans l'ensemble, cette petite série d'action goth et vampirique aura eu son petit lot de confrontations plus ou moins réussies mais divertissantes dans l'ensemble.
Plutôt que de s'être laisser à la fainéantise de premier ordre, Shinjiro a tout de même signé un début d'univers plutôt prometteur : un cadre médiéval-fantatisque dôté d'un bon charme tragique, une guerre humains vampires parfois stylée avec son lot de mercenaires fous, savant troubles et autres joyeuseries , un style de dessin plutôt fin avec un bon jeu d'encrage qui contribue à renforcer la noirceur autour de ce titre (même si la lisibilité n'est pas au premier plan)... En somme, on peut se dire que si les éditeurs avaient donné leur aval, peut-être que cette série aurait pu déployer ses ailes. Dans tout les cas, l'intention y était. C'est sans doute le plus important et ce qui nous donne à apprécier à sa juste valeur ce titre de genre inachevé...
Comme c'est trop souvent le cas pour des courtes séries, Nosferatu s'achève de manière bancale avec une fin ouverte peu intéressante. Le principal regret provient de ces derniers antagonistes brouillons qui noient le dernier combat entre le frère et la sœur. Pour autant, le style y est et, à travers ces quatre volumes, Shinjiro nous a donné un bon petit aperçu d'une aventure gothico-fantastique sympathique, brouillonne mais suffisamment attrayante.
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Un volume 3 qui achève à vitesse grand V le combat titanesque entre le roi des Nosferatu, Nicolaï et le redoutable commandant de l'Eglise, Tom Archie. Un combat qui a, certes, de la gueule mais qui n'a pas vraiment de style et qui se résout principalement sur la force bête et méchante des poings. Tom Archie semble surtout être un avatar de Kenshiro dont les tatanes sont aussi efficaces que des épées bien tranchantes. Scénario convenu oblige, un petit flash-back nous explique la détermination et le passé tragique de Nicolaï dont la famille, sa femme et lui-même furent victimes de la folie inquisitoriale. Ce flash-back n'apporte pas beaucoup d'eau au moulin mais permet de donner un peu de pathos et de ciment à des personnages qui sont loin d'être totalement marquants.
C'est de nouveau le cas ici avec le personnage de Rinne. J'ai du feuilleter le tome 2 pour me rappeler de l'existence de ce personnage dont il est fait mention dans le volume précédent qu'une seule fois. Un nouveau nosferatu pas forcément marquant qui semble avoir de la connaissance mais dont le rôle semble se limiter à créer des chiens-chimères ( au design par ailleurs dégueulasse). Rinne , malgré sa vacuité, est un personnage qui apporte toutefois des réponses à notre héroïne, Laura. On découvre ses origines et la cause de cette révolte qui a divisé les nosferatu. Des origines, un passé révélé dont on se moque un peu au final mais qui permet au manga de Shinjiro de se remettre sur les rails avant le tome final prévu en septembre. La question est de savoir qui restera t-il parmi les nosferatu et les humains. L'intrigue étoffe davantage sa question mais, malgré tout , outre Rinne, il faut se farder des personnages qui défilent dans l'histoire avec peu de consistance et dôté d'un background dont on n'a cure. C'est le cas pour le second couteau du nouveau méchant , à savoir un inquisiteur fou ( très original au passage) qui a été méprisé par le reste de la populace étant jeune car il était...gaucher ! Un méchant au passé très tragique donc. Je suis même un ex-gaucher contrarié et je ne peux que compatir au passé de ce bad guy.
Trêve d'ironie, Nosferatu de Shinjiro ne brille par son intrigue mais demeure sympathique visuellement avec une bonne combinaison entre la métamorphose monstrueuse d'un nosferatu et le trait élégant et fin du chara-design. La dark fantasy est bien rendue avec un bon jeu de sang qui anime nos personnages vampiriques et leur donne un certain style visuelle qui pourrait ravir le public de Tokyo Ghoul et, par extension, un lectorat avide d'une petite atmosphère fantastico--horrifique. Mention spéciale à l'éléphant cthulien qui donnera peut-être un peu de fil à tordre dans le prochain volume...
L'action demeure au rendez-vous dans cet opus caverneux avec des confrontations soulignées sous différents points de vue et qui permettent de souligner la cruauté de la très méchante Eglise qui n'hésite pas à employer ici des paysans en guise de poudre à canon. Décidément, les croyants dans les récits de dark fantasy sont souvent des tarés en puissances à l'exception ici de notre cher Archie... Cela dit, rien de bien folichon suite aux combats tout en testostérone du second tome.
Comme souvent, la fin de l'avant-dernier opus promet une confrontation épique, d'abord face au prêtre fou et son dumbo monstrueux et ensuite la plausible confrontation frère/soeur qui, je l'espère, apportera une bonne dose de piment qui relèvera enfin la saveur de ce titre.
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Très belle couverture colorée pour ce second tome de Nosferatu qui est pourtant bien sombre, cruel, nerveux, tout le contraire de l'image douce de Laura et Elein ensemble. Bien que la série ait pas mal d'action et de combats, c'est surtout l'histoire et l'univers qui l'entoure qui sont e plus important et intéressant. C'est de l'heroic fantasy assez dark et complexe, une lecture plutôt mature qui ne vise clairement pas le grand public.
Laura semble enfin toucher du bout des doigts les réponses qu'elle cherche depuis qu'elle s'est réveillée amnésique. Le Roi et la Reine des Nosferatus sont des anciennes connaissances à elle et les révélations qu'ils lui font, changent absolument tout ce qu'elle pensait comprendre.
Elisa est devenu une créatures des ténèbres pour de bon, elle a de la chance d'avoir Laura pour lui montrer le droit chemin, et surtout Moroi qui tente de lui inculquer le bon sens commun. Malheureusement, cela ne va pas suffire à effacer des années d'éducation de noble et une fierté bien encrée en elle. Moroi surprend lui aussi avec sa compréhension des Nosferatu, la façon dont il arrive à les reconnaitre et on commence à avoir des doutes sur son "humanité". Il ressemble énormément à Tom Archie, un haut gradé de l'Eglise, surhumain qui est venu détruire le pays créé par Nicolaï.
Le combat entre Archie et Nicolaï est d'ailleurs le point d'orgue de ce tome, une violence débridée qui montre que dans le fond humain ou nosferatus, ils sont similaires avec leurs ambitions et volonté de dominer les autres. Mais il va falloir attendre la suite pour savoir qui sortira vainqueur de cet affrontement.
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Tu aimes les vampires ? Tu aimes les bonnes petites ambiances sombres, hard et sanguinolentes à souhait? Tu aimes les rousses amnésiques armées d'une bonne épée ? Alors , sans doute, seras-tu séduit par ce premier tome de Nosferatu , petite série seinen édité par Soleil, dessinée et scénarisée par Shinjiro. Ce dernier a dessiné et écrit une série appelée Taboo Tatoo en 13 tomes et fut le dessinateur majeur de la série Fate/zero.
Shinjiro n'est pas un mangaka qui s'est fait très remarquer malgré ces précédentes publications. Taboo tatoo a notamment reçu des avis assez tièdes. Peut-être que Nosferatu le fera davantage reconnaître... ou pas. Car si le dessin de Shinjiro est très agréable dans un style gothique et agressif avec une pointe de délicatesse dans le cadre, force est de reconnaître qu'au niveau de l'histoire, Nosferatu est un peu bancal. Je suis ressorti un peu sceptique de la lecture de ce premier tome dont on suit la quête un peu brouillonne d'une jeune guerrière amnésique. Le départ était pourtant bien accrocheur avec une vrai curiosité autour de l'héroïne et de son amnésie mais la révélation sur la présence des Nosferatu est plutôt mal emmenée. La quête devient brouillonne avec un semblant de vengeance pas forcément légitime ou cohérent, le tout avec des péripéties et de multiples personnages qui apparaissent maladroitement. On regrette que Shinjiro ne soigne pas plus son intrigue en développant davantage l'amnésie et la quête individuelle de son personnage plutôt que de vouloir à tout prix trop en dire du premier coup. Le mangaka semble constamment hésiter entre action brute et développement de son histoire et du background. Un exemple que j'ai trouvé assez maladroit , c'est lorsque la jeune guerrière combat une espèce de chimère alors qu'un ennemi qui assiste au combat en arrière-plan lui exeplique dans un même temps l'origine et la menace représentée par les Nosferatu. Au premier plan, nous avons la pure dynamique du combat qui s'accorde mal avec, en second plan, le discours. Plutôt que d'élaborer des planches plus posées et de tisser son histoire de manière claire et progressive, Shinjiro semble condenser le tout avec des scènes d'actions qui gâchent plus le rythme qu'autre chose. De même, les nombreux antagonistes possèdent des motivations artificielles avec des actes de cruautés totalement gratuits. Au niveau du ton général, certaines planches jouent la carte du gore et du macabre ce qui est plutôt efficace mais ces scènes sont aussitôt contredites par les réactions un peu balourdes de certains personnages. Ce premier volume aurait également mérité d'affirmer davantage sa noirceur plutôt que de jouer sur les réactions dérisoires de ces protagonistes. Il y a vraiment un sentiment de déséquilibre au niveau du ton employé et de l'histoire.
C'est dommage car au niveau du dessin, de l'atmosphère gothique qui se dégage de ce premier volet, Nosferatu possède un réel charme. Un charme qui envoutera aisément le public friand de ce genre de manga. Le dessin est assez soigné et oscille entre violence esthétique et raffinement des décors et du chara-design. Notons le soin éditorial apporté au livre par Soleil qui met en valeur le charme dark fantasy du titre avec une couverture élégante et gothique.
En somme, c'est un charme qui aurait pu totalement nous envoûter si ce n'est cette plongée bancale dans une histoire qui semble avoir du mal, et ce dès ce premier tome, à trouver son point d'appui.
Toutefois, il serait regrettable au fond de bouder le plaisir de lecture à cause de cela. Il faudra voir l'ensemble de la série qui se résumé donc en quatre tomes pour voir si Nosferatu mérite d'être une bonne petite série de dark fantasy à ranger dans les rayons ténébreux de sa bibliothèque. Outre la qualité du dessin, on peut déjà ressentir le charisme de l'héroïne, son amitié touchante avec le jeune villageois et enfin la promesse de combats de qualité pour une série qui va vraisemblablement miser sur l'action et la décapitation en règles de démons et psychopathes.
A la différence de certaines courtes séries, Nosferatu possède un véritable magnétisme graphique qui peut lui donner un goût de reviens-y mais il faudra attendre , bien évidemment, le second opus pour voir si Shinjiro nous entraînera vers une petite série de dark fantasy suffisamment stable pour nous régaler.
Malgré son histoire un peu désarticulée, Nosferatu t.1 se rattrape par son style gothique tenue et agressif. Le charme est là, il ne reste plus qu' à combler ses fissures avec un scénario mieux construit et plus prenant.
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Troisième tome pour "Nosferatu" qui arrive toujours à maintenir un joli niveau de dessin très qualitatif et une ambiance horrifique qui fait vraiment la différence, malheureusement on ressent certains problèmes scénaristiques dû probablement à l'arrêt soudain de la série. Il ne reste plus qu'un seul tome à Shinjirô pour développer son histoire, ainsi que son univers qui sont plutôt complexe, très intéressant, mais qui ont clairement besoin de bien plus de pages que cela.
Le combat épique entre Nicolaï, le roi des Nosferatu, et Tom Archi, le sage de l'Est, prend fin avec une conclusion inattendue et des remises en question pour chaque membre du trio que forme Laura et ses deux protégés. Leur rencontre avec Rinne va d'ailleurs rien arrangé, son côté froid et inhumain rajoutant du feu sur les frustrations de chacun.
Laura commence enfin a retrouvé une partie de ses souvenirs, des révélations choquantes qui changent la vision que l'on pouvait avoir d'elle, de son frère et des nosferatus. Ces êtres maudits ne sont pas aussi libre de choix qu'on aurait pu le croire et surtout ils sont loin d'être les monstres que dépeignent l'église, sans pour autant être totalement innocents.
Bien que la lecture soit agréable, l'histoire intéressante, il est assez dommage de passer du coq à l'âne sans réellement bien développer les personnages et les doutes auxquels ils font face. Il en va de même pour les nouveaux ennemis qui apparaissent, sortant de nulle part, sans réel intérêt, à part peut-être d'accentuer l'idée que les humains sont les réels monstres et que l'Eglise est d'une cruauté sans nom. Espérons tout de même que la conclusion apportera son lot de réponses sans laisser de frustration et une impression de gâchis.
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De la dark fantasy pure et dure, un mélange de Berserk et Claymore avec une anti-héroïne malgré elle. Laura est ce qui pourrait s’apparenter à un vampire, elle est l’ennemie de l’Humanité et elle est traquée pour cela, les humains à son contact se retrouvent possédés, enragés et veulent boire son sang.
La facilité scénaristique de l’amnésie de l’héroïne est un peu redondante même si elle peut se justifier afin de nous faire découvrir le monde avec elle. On va donc la suivre dans sa quête de vérité et d’humanité grâce à sa rencontre avec un enfant qui peut résister à son influence démoniaque qui va l’accompagner dans son périple.
Le dessin est agréable et les combats sont dynamiques et très violents, j’ai envie de lire la suite.
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Ce second tome de Nosferatu suit les mêmes qualités et défauts que le premier tome. D'un côté, nous avons affaire à un titre bourré d'action et ancré dans un univers gothique au style fin et affirmé, de l'autre, nous avons un scénario qui manque singulièrement de magnétisme.
Bien que Nosferatu soit tout à fait divertissant, il faut reconnaître que les péripéties s'enchainent de manière un peu brouillonne même si ce second tome demeure plus stable dans sa narration que le premier.
Après restons dans l'indulgence, pour une série en quatre volumes, le mangaka Shinjiro mise avant tout sur l'action. Les combats sont ouverts sur l'apparition d'un nouvel adversaire, un espèce de warrior herculéen au service de l'Eglise. Ses apparitions sont plutôt réussis et nous offrent quelques combats assez palpitants jusqu'à une confrontation magistrale face au roi autoproclamé des Nosferaptu. A l'aise dans le dessin corporelle, Shinjiro emballe quelques bonnes scènes de combats. Au fond , ce second tome résume bien ce manga, à savoir une mini-série sans prises de têtes qui associe esthétisme et bagarre. A titre de comparaison, Nosferaptu rappelle le film Underworld. Le scénario est bénin mais reste enveloppé dans un style sympa.
Des affrontements dantesques qui n'éludent pas le rôle et la pauvreté des personnages, notre héroïne en tête dont le caractère gentil et lisse finit par agacer. La petite révélation autour de son passé n'apporte aucune valeur à l'intrigue. Les personnages secondaires sont également aussi marquants qu'un yaourt sans sucres et peinent à trouver une véritable consistance mise à part le héros de l'église davantage bien présent.
Ce second volume de Nosferatu , sans se démarquer, nous présentent quelques affrontements épiques qui suffisent à assouvir notre appétit carnassier. Mais le dernier manga de Shinjiro demeure tout de même palot au niveau du scénario. S'il n'est pas mauvais, le scénario emballe des péripéties bâclées et souffrent d'un certain manque de charisme, notamment au niveau de son noyau de personnages principaux. A voir si cette courte série finira par retirer une bonne épingle du jeu ou si elle se contentera d'être un petit titre d'action stylée mais un peu bête comme ses pieds.
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Rien n'est unique, tout est singulier. Nosferatu est un remarquable manga complet en 4 tomes, pourtant assimilable à une énième déclinaison de fantasy médiévale d'inspiration européenne domestiquée par un artiste nippon. Voyons ce qui permet d'éclairer ce catalogage.
Déjà, nous avons affaire à un récit de fantasy héroïque, centré sur une protagoniste charismatique et entrainante : Laura. Contrainte par sa nature de Nosferatu, un détournement intéressant du concept du vampire assoiffé de sang, mais déterminée à résoudre ses problèmes, la jeune femme nous attire dans sa quête. Cet attrait se révèle dès les révélations partielles du premier chapitre, qui suscite l'intérêt envers l'héroïne et son environnement.
Le monde de Nosferatu est calqué sur la période médiévale de l'Europe du Nord. Et, bien sûr, il est altéré par l'imaginaire de la culture populaire Japonaise. Par conséquent, il est sombre et violent. La société est dominée par la survie des plus adaptés et elle est manipulée par une institution religieuse qui n'hésite pas à faire appel à des mécréants et des puissances démoniques pour arriver à ses fins. A comparaison artistique brutale, nous avons affaire à une oeuvre qui chasse sur les terres de Berserk, voir de Übel Blatt ou de Claymore. Et non pas une oeuvre teintée d'inspiration vidéo-ludique, généralement destinée à un public adolescent. Cependant, Nosferatu n'est pas aussi radical et crépusculaire que les arcs majeurs de Berserk. Même s'il y a une certaine démonstration de cynisme et de cruauté de la part de divers antagonistes, l'état d'esprit pragmatique mais altruiste de Laura va dominer l'atmosphère du récit. Ce qui atténue fortement le risque d'être détourné du plaisir de lecture pour cause de malaise.
Bien qu'ayant un esthétisme “manga” logiquement assez prononcé, Nosferatu n'emploie pas la surenchère d'exploitation (en gros, le Fanservice,) d'un Ubel Blatt ou d'un Goblin Slayer. le talent graphique du mangaka lui permet de se faire plaisir dans les designs des armes et des personnages, notamment Laura, tout en collant au mieux à une ambiance de moyen âge européen. Les scènes d'action sont percutantes, viscérales et définitive. Elles s'accordent bien à l'ambiance de combat de survie émanent du monde de Nosferatu.
Suffisamment rythmé, la quête de notre héroïne va l'amener rapidement à composer avec son Arch Némésis et les factions opportunistes en présence, chacune voulant l'exploitée à leur compte. Classique mais toujours plaisant en fonction de l'exécution. En attendant de voir si l'avenir confirme ces bonnes impressions, il est appréciable d'avoir à nouveau une solide proposition de manga fantasy héroïque à côté de cycle plus épique, mais aussi plus interminable.
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Avec un titre comme Nosferatu et une couverture pareille, on sait d'office qu'on va se retrouver dans un univers fantasy très sombre mais sublime. Pourtant on se trompe sur les créatures mises en avant, ceux ne sont pas réellement des vampires, plutôt des démons ressemblant à des zombies avec un petit twist original bienvenu.
On suit les aventures de Laura, une jeune fille à la crinière de feu qui a perdu la mémoire. Elle se retrouve face à des créatures assoiffées de sang, aidée par un étrange prêtre et son don pour le combat qui refait surface. Laura est une jeune fille touchante, gentille et curieuse qui par la force des choses est obligée de se couper du monde. Son ignorance de ce qui l'entoure nous permet de découvrir l'univers en même temps, ce qui est vraiment un point de vue intéressant.
Les différents personnages secondaires sont vraiment intéressants, apportant tous une touche à l'intrigue et permettant à Laura d'avancer, d'évoluer et de retrouver ses capacités hors du commun. Moroi lui permet de rester humaine, Georges d'en apprendre davantage sur les Nosferatu et Arnold lui donne un but.
L'auteur s'amuse à créer une nouvelle légende autour des Nosferatu de façon originale, exit les vampires classiques, mais le gore est toujours aussi présent. Il y a aussi des clins d'œil au mythe de la princesse sanglante "Bathory" que j'ai beaucoup apprécié et qui permet de définitivement localiser la série en Hongrie et dans les Carpates.
Shinjiro est surtout connu pour les séries Taboo Tattoo et Fate/Zero, ce qu'on reconnait dans le chara design, surtout des demoiselles et des gros bourrins. Mais on dénote des inspirations visibles comme Berserk avec les planches ultra détaillées et dynamiques, ainsi que Claymore avec les personnages de Laura et Moroi qui rappellent sans équivoque le duo Clare/Raki.
Coup de cœur inattendu pour une série qui promet de belles choses à l'avenir et une lecture des plus adaptées en prévision de Halloween !
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