Tranquillement, purement, et silencieusement, nous pouvons être présent à notre Soi même dans le jeu de l’ego et dans les voies imprévisibles de la shakti [shakti-antics], dans la Lumière de la mort et dans les ténèbres de « ce que nous appelons vie ». La Lumière mystique est intérieure, au-dedans de toutes choses et de tous changements ; c’est la véritable correspondance, la « relation » immédiate naturelle. L’esprit mûr n’est pas abusé par les ambitions de l’ego ni les sentimentalités douces-rosées, ni effrayé par la force de la domination ou par les tempêtes psychiques. Aussi se souvient-il de rassembler [re-collect] ses purs souvenirs.
Dans la lucidité unifiante établie et équilibrée de l’Immanence et de la Transcendance, de la Présence et de l’Être, l’ego cesse d’usurper. Dès l’instant où le monde est connu pour n’être qu’un rêve, l’effort pour « devenir » fait place à l’éveil. Quand nous faisons l’expérience du Divin et réalisons notre Soi vivant, notre bavardage cesse et nous vivons tranquillement. « Le temps viendra - et maintenant est - où nous vénèrerons le Divin, ni dans le temple ou dans les grottes, mais dans l’esprit et la vivante réalité » ; à savoir, dans le Silence de la grotte intérieure [guha]. Ni adoration ni culte de la parole, mais une chose sans prix qui ne s’obtient pas par l’effort - laquelle est pure, vivante Lucidité.
« Vous allez lire ici la plus belle ode à la vraie vie et à la nature qui soit, à la suite de Homère, Wordsworth, Tagore. C’est l’histoire d’un homme libre, libre de tout conditionnement mental, d’un homme hors du temps, « banal » selon J. Krishnamurti. Libre du mental, libre de l’ego, libre des désirs, de la forme et du temps, comme il disait de lui. L’homme incarne la spiritualité du silence et de la solitude en l’Un (ekakaivalya) la plus haute, chère à la tradition érémitique des Pères du Désert et d’Henri le Saux, comme des yogîs hindous et Sages taoïstes. »
Comment connaître autrui spirituellement et même psychiquement, au-delà du nom et de la forme ? Les ego se révèlent ou se trahissent eux-mêmes à travers leurs efforts, et leurs bouffonneries cessent alors de contenter. Quoi qu’il en soit, les ego ne peuvent partager dans une conscience unifiée. Effort et verbosité appartiennent à la conscience individualiste.
Shûnyatâ ne fait aucun effort pour être compris
au-delà de la compréhension,
car il a la compréhension tout éveillée,
aussi peut-il crier :
la simple connaissance n’est rien de plus
que la simple ignorance du savoir et du simple bonheur.
Dès l’instant où le monde est connu pour n’être qu’un rêve, l’effort pour “devenir” fait place à l’éveil. Quand nous faisons l’expérience du Divin et réalisons notre Soi vivant, notre bavardage cesse et nous vivons tranquillement.
« Après la libération rien n’est changé, tout reste en place, seule la vision change » Swâmî Prajnânpad.
« Il faut se souvenir de celui qui oublie où mène le Chemin ». Héraclite
Il disait « n’avoir rien à enseigner ni à vendre »