AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Soluto (22)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


Redites-moi des choses tendres

Parlez-moi d’amour.

« Redites-moi des choses tendres » comme au temps des Années folles (1920-1929) mais Lucienne Boyer n’a interprété la célèbre chanson qu’en 1930 alors qu’elle dormait dans des cartons depuis cinq années déjà, la chanson, pas Lucienne. Tout est question de tempo et Soluto sait cadencer ses phrases sans trop en faire. Ses jeux de mots ne sont pas gratuits et font mouche comme ces petits morceaux de taffetas faisaient briller la blancheur des visages au temps des galantes, une manière élégante d’accuser la superficie des noirceurs. Padam, padam ! Las, la tendresse s’en va toute seule. Eugène ressasse sa vie sentimentale dans un mail, modernité oblige mais le mal est intemporel et universel. Sa femme, Barbara, a le désir si corseté qu’il a fini par dessécher tous les élans, au creux des reins, au cœur de l’âme. C’est la vie évidée, évitée, éventée. Puis Eugène se prend à imaginer ce que serait la vie sans sa femme et c’est l’effroi dans le dos et en pleine face. Le doigt au-dessus de la souris, le clic en suspens, Eugène le velléitaire sent plus qu’il ne sait. Le message ne doit pas partir sinon ce sera la débandade psychologique et la misère sociale mais il ne faut pas jouer avec le feu et avec les actes manqués. Un clic et le message de rupture est envoyé. Barbara est en voyage d’étude en Allemagne avec sa classe. Ce papillon, petit feuillet virtuel, va-t-il déclencher dans son envol électronique vers la professeure vilipendée une réaction en chaîne chaotique ?

Soluto a plus d’un tour dans son sac à malice. Chaque chapitre va apporter son lot de surprise, de contrepied et de rebondissement, alternant avec vivacité et brio les différents protagonistes, passant de l’un à l’autre avec la justesse d’un metteur en scène aguerri. Eugène pérore comme une pécore. Il pourrait être blâmable ; il est pathétique, tragi-comique et tellement humain en fin de course. Peut-être Soluto éprouve-t-il une tendresse particulière envers ce loser qui ne renonce pas. Il s’accroche et invente sa vie à mesure qu’elle se dilate sans comprendre qu’elle porte en elle sa finitude et une folle capacité à se ratatiner. Il a des éclairs de lucidité mais sa tête est emplie de phrases creuses et d’emphase vaine, de bagout inextinguible. S’il n’y avait qu’Eugène, la farce de la vie pourrait virer au vaudeville. D’ailleurs la scène à Berlin quand les amants viennent gratter à la porte de la belle convoitée est un moment où le comique de situation prêterait à rire, c’est le cas sur le coup, si la tragédie ne s’ourdissait à cet instant-là. Il y a Eugène, Barbara, leurs deux enfants, Alice et Julien, famille modèle en apparence qui va peut-être exploser en plein vol alors même que la carlingue est fissurée au départ. Les seconds rôles ont aussi leurs voix au chapitre, les maîtresses Wendy et Francine, le soupirant Rémi, les deux lascars, beaux comme des dieux, Fayed et Georges, les vecteurs du destin. L’écriture est belle, déliée. Le narrateur coule son discours dans chaque personnage en l’adaptant à ses tics de langage, ses raccourcis de pensée, ses centres d’intérêt, etc. L’auteur s’est documenté afin que son vocabulaire soit précis et crédibilise les situations. Pourtant, malgré l’excellence du propos ancré au XXIe siècle, le contenu semble être nimbé en arrière-plan dans le sfumato des années quatre-vingt. Peut-être est-ce dû au choix de prénoms vieillots, aux situations semblant immuables, aux méthodes commerciales quelque peu datées. Il y a du Flaubert et du Maupassant en filigrane, savamment distillés depuis l’alambic de la mémoire, des références à la vie havraise glissées jusque dans certaines expressions (« les zoulettes de Caucri »). Quand Eugène s’enfonce dans la cambrousse cauchoise à la recherche de Lemeur, employé évaporé et tombe sur sa femme négligée dans le pavillon défraîchi, le lecteur se remémore les arrière-cours des fermes décrites par Maupassant sur ces mêmes terres crayeuses qui finissent en hautes falaises inoubliables. Tout fait vrai et mesquin, roublard et calculateur. Une fois la lecture commencée, il est difficile de reposer le livre. Les 500 pages ne font pas obstacle. Elles semblent se tourner d’elles-mêmes. Le plaisir est intact de bout en bout. Dans un genre saturé où tout a déjà été dit, parfois magistralement, c’est une belle surprise et la toute dernière phrase apporte avec pertinence son titre au livre. La classe ! Qui donne envie d’y revenir.
Commenter  J’apprécie          20
Redites-moi des choses tendres

On connaît l’histoire de ces couples qui s’aiment, se déchirent, cherchent à composer les termes de leur rupture, envisagent de se réconcilier et finissent par tout faire éclater. Soluto signe ici son premier roman, après avoir offert une poignée de nouvelles qui ont été rassemblées et publiées chez Le Dilettante. Avec un regard brillant, il observe les ménages actuels et dresse un inventaire de la vie à deux qui ne manque pas de piquant. Dès les premiers chapitres, il nous rappelle que nous sommes gouvernés par nos craintes, dirigés par nos ambitions et fragilisés par nos instincts. En prenant le temps de poser le fil de son récit, il nous raconte de quelle manière Barbara et Eugène, des époux jusqu’ici sans histoires, s’enfoncent dans la dénégation de ce qu’ils ont bâti pour agiter les flammes du mensonge et de l’aigreur. A force de petits mensonges, d’inattentions et de malhonnêteté, leur vécu vole en éclat. Alors que Barbara badine avec Rémi, un collègue de travail, Eugène lui expédie par mégarde un mail dans lequel il formule sa rancœur. Bien qu’il tente vaille que vaille de rattraper le courrier expédié de manière impulsive, Barbara reçoit ce dernier comme un coup de poing sous le menton. Que faire ? Feindre ne rien avoir lu, effacer du revers de la main sa désillusion, tomber dans les bras de Rémi et oublier les maîtresses de son mari ? Enfin, les enfants et les services sociaux décident de s’en mêler. Derrière le vernis des convenances, chacun est réexpédié à sa solitude et refuse de se remettre en question, de réaliser un pas pour raccommoder ce qui peut l’être, de s’excuser ou d’amorcer le dialogue. Baignée dans une encre cynique, cette histoire nous renvoie à nos inconsistances et nos fatuités.
Commenter  J’apprécie          00
Redites-moi des choses tendres

Redites-moi des choses tendres, Soluto, Ed. du Rocher



***



Vous vous laisserez assez promptement abuser par le titre romanesque, Redites-moi des choses tendres. Vous aurez beau jeu d'égrener les bons sentiments, de rechercher dans le texte le mât de cocagne de la tendresse, la moralité est affaiblie dans ce roman, elle tourne court.





Ce ne seront que situations grotesques à en être risibles, histoires scabreuses jusqu'à la balourdise. Ce ne sera qu'apologie verbeuse de la violence des comportements et des mots, de la trahison, qui s'insinue adroitement dans un quotidien routinier presque vierge jusque-là des plaisirs déréglés. Si bien que la banalité du triangle amoureux devient orgiaque. Pour le prix d'une maîtresse, vous en avez deux, agrégats d'un mari volage. La grande nouveauté au tableau, c'est la figure de l'épouse conspuée pour avoir bravé des interdits ancestraux. Ajoutez-y une addiction par ci, une cleptomanie obsédante par dérogation par là, vous obtiendrez une farce familiale délirante et visqueuse moquant le primitif portrait de famille et l'apparente bien-pensance bourgeoise.

Voilà le terreau et l'argument de Soluto : des protagonistes conduits dans la fange par une puissance extérieure à leur volonté profonde.





La Destinée se confond avec la main du narrateur tout puissant à faire déchoir et à encanailler, sur le petit air convenu de l'enchaînement des misères et des fautes. Le narrateur fait ses annonces de soliste, Coryphée, il pose les bases de la Tragédie et lui emprunte sa matière : l'homme chute du haut de sa grandeur, souffre implacablement entraîné vers un désastre plus grand que ce que lui permet d'entrevoir son imagination. Tout est connu depuis la nuit des temps, cela finit mal, par des cris étouffés et des orages, des silences et des stupeurs.





L'histoire eût-elle été moins faible, plus criminelle, enfermée dans quelque passion, autre que des amourettes à la petite semaine distillées, on eût fait l'effort d'y croire, de croire à la transgénéricité de ce roman qui entend être la version 2.0 de la tragédie antique. Tout au plus on concèdera son effet cathartique, sa capacité à susciter terreur et pitié. La terreur des amateurs de sextapes qui blacklisteront de manière ferme et définitive la fonction «enregistrer » de leur mobile, la pitié à l'endroit des délaissés, des bafoués, de ceux qui ont été mis au ban du royaume de la surconsommation des plaisirs faciles.





Après cinq cent pages de mots à l'envers, de procédés argotiques, d'expressions inventées pour coller à l'adolescence révoltée et au grand réservoir libidineux de leurs parents mal assouvis, nous refermons sans regrets, mais sans rancune le premier roman de Soluto.
Commenter  J’apprécie          10
Redites-moi des choses tendres

Titre qui donne bien le ton du roman, totalement caustique et sarcastique.

Un mari trompeur et caricatural, une femme dégoutée par sa vie, des enfants totalement perturbés et détestant leurs parents, aucune tendresse dans tout ça.

L’auteur prend du recul vis à vis de ses personnages et analyse leurs relations et leurs réactions par le prisme d’une ironie mordante tout en dénonçant les travers de notre société. On sent bien le plaisir qu'il trouve à torturer ses personnages en ne leur offrant aucune possibilité de s’en tirer honorablement.

Une belle surprise, une lecture agréable, régulièrement accompagnée d’un sourire en coin et surtout dernière page tournée un grand besoin de tendresse justement !
Commenter  J’apprécie          10
Redites-moi des choses tendres

Redites-moi des choses tendres est tout sauf tendre. Ce pamphlet n’épargne personne. Dans ce couple qui se délite le mari est veule, menteur, pleutre, coureur …. (il faut que certaines femmes soient en grand manque pour lui trouver un quelconque intérêt). L’épouse qui semble plus forte dans sa froideur et son insensibilité vit sa vie mais on la voit s’effondrer peu à peu et on le comprend. Quand aux enfants….. heureuse d’avoir passé l’âge d’être mère d’ados pour ne pas avoir ces spécimens à la maison!

Et malgré cela Soluto a su rendre son récit addictif. Beaucoup de choses sont bien rendues. Son style est vif, ses mots parfois crus, son humour grinçant . Mais soyons francs, je n’ai pas cherché à comprendre certains mots, l’argot des jeunes m’étant plus qu’étranger. J’ai parfois eu l’impression de me retrouver dans un San Antonio à l’humour un peu démodé. Le fait de nommer assez souvent un de ces personnages l’ « Arabe » m’a gêné. La seconde moitié de ce roman m’a un peu déçu l’auteur s’est sans doute laissé emporter par son cynisme. .

J’ai cependant ri mais enfin de compte c’est d’un rire jaune car si c’est un reflet de notre société c’est triste. Tous les personnages sont des minables et on n’imagine mal qu’ils puissent se relever d’une telle avalanche de malheurs dans laquelle ils se sont eux-même jetés.

J’attends le prochain roman de Soluto.

Commenter  J’apprécie          00
Redites-moi des choses tendres

Malgré les choses tendres que nous promet le titre, tout est noir, tout est glauque, tout n’est que mensonge et tromperie.

Quelle famille ! Commençons par Barbara, la mère bonne bourgeoise, prof d’histoire-géo dans un établissement privé de bon standing. Lors d’un voyage scolaire en Allemagne, elle cède dans un moment d’égarement à l’un de ses élèves.

Que fait Eugène le mari en attendant le retour de son épouse ? Et bien après son travail, il oscille entre deux maîtresses, papillonne de l’une à l’autre en leur faisant moult promesses.

Et les enfants dans tout ça ? Rien de bien reluisant non plus, la fille, élève brillante a pour passion de voler des articles de parfumerie dans une grande enseigne en les glissant dans les sacs de clientes innocentes et se délecte lorsqu’elles se font interpeler par le service de sécurité du magasin.

Le fils n’est pas en reste dans ce tableau édifiant d’une famille moderne puisqu’il se réfugie dans la drogue.



J’aurais dû détester cette histoire, tant ces personnages sont lamentables, hypocrites, idiots, vulgaires et j’en passe, mais ça aurait été sans compter sur le talent de l’auteur.

Soluto signe un roman passionnant, addictif. J’ai tourné les pages avec avidité.

J’ai adoré l’écriture incisive, drôle, décapante, teintée d’humour noir.

Des choses tendres écrites avec un tel brio, j’en redemande !





Commenter  J’apprécie          360
Redites-moi des choses tendres



L'idée de départ était drôle : un mail rageur, aigre, longuissime, écrit par un mari lassé de sa femme avec laquelle il cohabite depuis vingt ans, mail de rupture, méchant, méprisant, toxique, qu'il hésite à envoyer alors que la destinataire est en voyage à Berlin avec ses élèves. Non, finalement, il ne va pas faire exploser sa petite vie de famille bien tranquille en Normandie, non, il ne va pas. Mais un pouce qui glisse, un centième de seconde et hop ! Le mail est envoyé ! Panique !

Voilà qui aurait pu donner lieu à un récit à la Feydeau, avec effets insoupçonnés, mascarades et jeux en tous genres.



Car en fait, Barbara n'a aucune chance de recevoir ce mail : son téléphone a disparu ! Et comme elle a laissé son ordinateur à Yvetot, son indélicat mari va y effacer ce mail calamiteux.



Point de départ d'une saga familiale, cet acte manqué s'inscrit dans un contexte familial en pleine déliquescence. Eugène, le mari désabusé est en fait un coureur de jupons invétéré, cynique et inconstant à souhait. La sportive Barbara, belle quadragénaire qui entretient la fermeté de ses abdos-fessiers, se découvre un soupirant transi vaguement ridicule, et succombe au charme entreprenant d'un ado (élève de surcroît!) que l'auteur évoque sous l'appellation un brin dérangeante d' « Arabe » ou d' « Algérien », en fait prénommé Fayed, Lady Di n'est pas loin !



Leur fille Alice la bonne élève, est dominée par l'étrange syndrome de la kleptomanie par procuration (elle glisse des cosmétiques et autres parfums dans le sac de clientes qui déclenchent l'alarme au portique et en tire une vraie jubilation), leur fils de treize ans commence à mal tourner entre joints et mythomanie.



Bref, ce petit monde bien au chaud dans son confort, belle maison, bonnes vacances, est en train d'exploser. Des amantes plus ou moins de passage viennent égayer la vie d'Eugène, la gentille infirmière nigaude, Francine, la plus rouée Wendy, propriétaire d'une boutique de mode,.



Cela aurait pu être drôle, léger, déconcertant, vivant. En fait c'est surtout cynique, sans aucune gentillesse ni tendresse, les sentiments sont soit décrits comme nunuches, soit totalement égoïstes.

L'auteur mêle de surprenants imparfaits du subjonctif (si imparfaits qu'il en loupe certains accents circonflexes plus « t » final) à la langue verte ; il glisse des références à Rimbaud, Prévert, Flaubert parmi des descriptions de scènes de sexe sans invention et juste crues, s'applique à restituer le parler « djeunn's » (mais là, je me déclare incompétente, il faudrait que le donne à lire à mon petit-fils), l'argot, les trouvailles à la San-Antonio voire le phrasé de Michel Audiard façon Tontons flingueurs, mais en moins bien, nettement !



Au final, des quadras qui n'ont pas réussi à m'intéresser, des ados en pertes de repères qui ne sonnent pas très juste, un style trop fourre-tout pour me séduire. C'est seulement la frénésie de l'équipe médico-sociale du collège pour sauver l'élève Julien qui m'a fait rire, mais c'est juste parce que cela me rappelle des souvenirs !



Lors d'une rencontre avec Soluto, il a été dit que ce livre pourrait servir de trame à une série télévisée. Je pense que je pourrais l'éviter sans regrets !
Commenter  J’apprécie          112
Redites-moi des choses tendres

Explosion jubilatoire



À bien y regarder, le mari volage et désabusé n’est pas le seul à avoir quelque chose à se reprocher. Son épouse et ses enfants ne sont pas en reste pour animer cette tragi-comédie qui va faire voler la famille en éclats.



Ce premier roman est sans aucun doute l’une des très belles surprises de la sélection des «68 premières fois». Ne soyez pas effrayé par les quelque 500 pages de ve volume, vous en redemanderez en le refermant tant les tribulations de cette famille en train d’exploser vont vous tenir en haleine.

Mais commençons par le commencement, première pièce de bravoure d’un livre qui va les accumuler. Eugène est seul et s’ennuie. Aussi décide-t-il de rédiger cette lettre de rupture qu’il rumine depuis bien longtemps. De dire à Barbara, son épouse enseignante partie à Berlin avec ses élèves, tout ce qu’il a sur le cœur. Et les griefs ne manquent pas: « Que nous reste-t-il de commun au bout de vingt ans de vie commune ? Rien ou presque. Nous échangeons vaguement sur Alice et Julien qui ont la délicatesse de ne pas trop nous contrarier. Nous évoquons en zigzag des factures à régler, la toiture qui fuit, le remplissage du réfrigérateur, les vacances qui se dupliquent implacablement à Saint-Brieuc, ta mère qui vieillit et mes promotions professionnelles qui n’arrivent jamais. Le quotidien nous a hachés menu. Nous nous confondons avec lui. Nous sommes devenus des tartines d’ennui. Notre union a perdu toute sa sève. »

Seulement voilà, au moment d’envoyer cette missive explosive il se dit que sa situation a aussi quelques avantages et que, partagé entre son travail chez LiberTel&Net et ses maîtresses Francine et Wendy, il aurait tort d’ajouter ainsi un nouveau stress à cette existence à laquelle il s’est somme toute habitué. Mauvaise manipulation ou acte manqué ? Quoiqu’il en soit, le message se retrouve dans la boîte des courriers envoyés!

Sauf que le destin, qui ne manque pas de malice, vient au secours du mari trop prompt: Barbara s’est fait voler son portable et n’a pas accès à sa boîte mail. Ouf!

Cependant Soluto est un as du rebondissement, un orfèvre du coup tordu. Quand un mail a été envoyé, il est quasiment impossible de le supprimer et il y a bien des façons d’accéder à sa messagerie. Eugène a beau s’escrimer sur le PC de son épouse, sa défaite s’annonce inéluctable.

Me voici à peine au début des aventures de cette famille qui va voler en éclats et je n’ai encore rien dit des autres membres. Pourtant, ils méritent tous le détour, car sous un vernis des plus respectables, ils ont tous leur part d’ombre.

Barbara, femme bafouée et insultée a aussi trompé son mari. Si à Berlin, elle repousse les assauts de son collègue Rémi, amoureux transi, elle ne restera pas pour autant une oie blanche, vidéo à l’appui.

Sa fille Alice a beau avoir de bons résultats scolaires et viser une classe d’hypokhâgne à Paris, elle cherche avant tout à fuir Le Havre et l’institution religieuse où sa mère enseigne pour goûter aux fruits défendus.

Son frère Julien n’a pour sa part pas attendu pour braver les interdits. On dira que la puberté n’y est pas étrangère.

Mais n’en disons pas plus de peur d’en dire trop et laissons à l’auteur – un démiurge – le soin de nous révéler comment il a imaginé cette formidable machine romanesque, en laissant les circonstances, le sort, le hasard, la poisse ou les dieux s’acharner sur les personnages avant de se retirer sur des ruines magnifiques : « Que tourne la boule! La Destinée est sans mémoire. La culpabilité ne l’entrave pas. Elle continue en toute impunité de rafñner ses tours afin de distraire les hommes. Cette scélérate agite les consciences, empoisonne les braves gens, lustre les puissants. Elle ne se lasse jamais d’envoyer des mails par erreur, de titiller les sexes assoupis, de mettre les cœurs en terrines. Elle tue les hommes sans souci de justice, se plaît à battre et droguer les enfants. La perfide sécrète ses névroses, attise les haines… » Et nous, on se régale!
Lien : https://collectiondelivres.w..
Commenter  J’apprécie          200
Redites-moi des choses tendres

C’était le 15 décembre à Paris, jour du raout désormais annuel de l’association "les 68 premières fois" dont je suis membre. J’ai rencontré Soluto, sans avoir lu son premier roman "Redites-moi des choses tendres". Même si, aujourd’hui, j’aurais davantage à lui dire, notre échange fut très agréable.



Cet ouvrage fait partie de ceux qui me laissent intriguée, toute en impressions claires et sombres. De prime abord, l’histoire peut paraître simple, voire même banale. C’est en effet celle d’une famille : le père, responsable d’une agence de téléphonie mobile, noté au mieux par sa hiérarchie, la mère, bien sous tous rapports, professeur d‘histoire et géographie dans un établissement privé catholique et les deux enfants, une fille, brillante qui s’apprête à passer son bac et le fils collégien. Mais quelle famille ! Petit à petit, dans ce décor de catalogue tout va se déliter, s’écrouler, tout va partir en vrille. Et je dois dire que l’auteur m’a embarquée… presque jusqu’au bout à coups de paragraphes courts relatant à tour de rôle la vie de chacun Et malgré les défauts que j’ai pu lui trouver, j’ai avalé d’une traite les plus de cinq cents pages. En roi du cliffhanger, l’auteur ménage régulièrement ses effets et, même s’il ne s’agit pas d’un roman policier, je me suis surprise à tourner les pages à grande vitesse, impatiente de connaître la suite.



Parmi les côtés sombres il y a les personnages. Ils ne sont guère brillants qui tous souffrent de défauts plus ou moins lourds. Le père est veule, lâche, menteur, infidèle. La mère bien que digne, n’est pas davantage courageuse. La fille souffre d’une pathologie proche de la cleptomanie et le fils tombe petit à petit dans la consommation de drogues… Ceux qui gravitent autour de la famille ne valent pas mieux : les maîtresses du père plutôt vulgaire pour l’une, pas très futée pour une autre, Rémi, le collègue amoureux sans envergure de la mère, et je ne parlerai pas de certains des élèves de Barbara – la mère – que je vous laisse découvrir. Bref ! des personnages que j’ai souvent eu envie de repeindre en pastel. Toujours au niveau des griefs, la description des scènes de sexe à la limite – supérieure – de la pornographie. L’écriture est directe et crue et le vocabulaire particulièrement grossier, j’ai trouvé les propos culottés.



Mais à côté de ça, j’y ai découvert des moments de jolie écriture "On était au milieu du mois d’avril, Berlin baignait tout entier dans l’air lumineux d’un printemps tricheur.", des envies de bonheur, des tentatives de vie meilleure, un véritable melting pot de sentiments, de l’amour, de la gentillesse, de la drôlerie parfois.



En réalité et, comme souvent, il me semble que l’économie d’une soixantaine de pages aurait apporté davantage de nerf au récit et m’aurait permis de dire que l’auteur m’avait embarquée… jusqu’au bout.



www.memo-emoi.fr

Commenter  J’apprécie          10
Redites-moi des choses tendres

J'ai beaucoup aimé ce roman, parfois un peu foutraque, écrit d'une plume agile et nerveuse. L'histoire avance inexorablement, les rouages grincent, se grippent et tout déraille. J'ai souvent souri (même si la fin est un peu rapide).

Bref, je recommande.
Lien : https://la-clef-des-mots.e-m..
Commenter  J’apprécie          00
Redites-moi des choses tendres

Le roman commençait bien : j'aimais le ton du mail d'Eugène à sa femme Barbara. Le style me convenait.

Le voyage séjour linguistique à Berlin m'intéressait.

En bref, j'ai adhéré à la première moitié.

.

Mais ensuite, c'est trop. Une surenchère dans les événements, le comportement du père jusqu'à la caricature, celui du fils de treize ans.

Sans cela, j'aurais peut-être été plus indulgente envers les imparfaits du subjonctif pas toujours à propos,

les niveaux de langage pas toujours bien à leur place.

Je laisse à l'auteur le droit d'écrire comme il le veut car tout me semble intentionnel, même si je trouve qu'il a voulu trop en faire.

Vers la fin, l'ennui me gagnait et je lisais un peu en diagonale.

Je n'ai pas compris le pourquoi de tant de noirceur, l'enlisement dans cette noirceur.



Ceci est mon ressenti personnel . Une déception donc.
Commenter  J’apprécie          40
Redites-moi des choses tendres

« Parlez-moi d’amour

Redites-moi des choses tendres »

Dans cette famille, ils n’ont pas dû se dire beaucoup de choses tendres. Oui, quelle famille ! Chacun dans son coin.

Le père travaille dans une société de téléphonie et est pressuré par ses supérieurs, vous savez ces nouvelles méthodes de management. Cet être veule, jouisseur triste aux diverses maîtresses est doté d’une couardise sans limite. Il s’est permis d’envoyer, par mail, une « jolie » lettre de rupture à sa femme en voyage scolaire en Allemagne. Une lettre emplie de fiel, de regrets. Oh, les tergiversations du bonhomme ! qui apprenant que sa femme aurait perdu son portable, se dépêche de fouiller son ordinateur pour effacer ce courrier de rupture de sa boîte mail ! Eugène n’a vraiment pas une haute opinion de son épouse, comme si elle n’allait pas s’en apercevoir….

Barbara, l’épouse est professeur dans un établissement privé, actuellement en voyage scolaire en Allemagne. Elle se laisse courtiser par un collègue énamouré de la belle distante, pourtant elle préfère casser sa libido en courant plutôt que faire l’amour avec son mari. . Cela ne l’empêche pas de tomber sous le charme d’un lycéen jusqu’à lui faire une petite gâterie

Ce charmant couple a deux enfants à l’avenant. Le fils se drogue, fait l’école buissonnière, dresse des plans pourris. La sœur, très travailleuse pour pouvoir foutre le camp le plus rapidement possible de la maison et partir étudier à Paris se donne des sensations violentes en volant dans un magasin de produits de beauté.

Il n’y a aucune communication entre eux, presque de la haine. C’en est stupéfiant.

Bien sûr, la mère n’a pas perdu son portable et connait les termes exacts de la missive de rupture. A son retour, l’ambiance se dégrade (doux euphémisme).

L’écriture, quelque fois belle, crue, hachée, dissonante colle parfaitement à cette famille.

Ce qui m’attriste le plus c’est que c’est possible dans la « vraie » vie. Quelle tristesse, quel cynisme dans les relations familiales. Bref, un livre qui ne laisse pas indifférent, même s’il m’a pris des envies de prendre les personnages et de leur coller des baffes. Qu’est-ce que cette famille a pu me porter sur les nerfs. Une vraie tribu d’orchidoclastes.




Lien : http://zazymut.over-blog.com..
Commenter  J’apprécie          30
Redites-moi des choses tendres

C'est l'histoire d'un couple qui se déchire qui part chacun de son côté dans des relations extra conjugales...Et leurs enfants partent aussi dans tous les sens...

Chaque membre de cette famille (assez réelle tout de même) se regarde le nombril et ne voit pas ce qui se passe pour les autres.

Je n'ai pas aimé ce livre...que pourtant j'ai lu jusqu'au bout mais bien souvent en diagonale. Car je n'aime pas vraiment ne pas finir 1 livre: je me dis toujours que peut être il me plaira mieux plus tard.. Mais là, pas de chance. Ce livre est 1 torture: je n'ai vu aucun élément positif chez l'un ou l'autre des protagonistes, aucune trace d'amour ou de respect.

Franchement pas du tout dans l'esprit de Noël avec tous ces bons sentiments, ce partage... Certes notre société est de plus en plus individualiste mais là Soluto a poussé le bouchon un peu loin pour moi.

Je respecte son œuvre qui pourra plaire à d'autres mais moi je n'ai pas aimé...
Commenter  J’apprécie          30
Redites-moi des choses tendres

Dans ce livre difficile de trouver de la tendresse !!!

En lisant ce titre, on pense "amour" , mais on déchante dès la première page. De tendresse il n'en est jamais question. C'est l'histoire d'un couple qui se défait, d'ados irresponsables, d'entreprise inhumaine , bref tout est glauque... Soluto n'a pas voulu nous faire rêver, c'est sûr mais j'ai aimé ce livre cynique, négatif, qui décrit si bien cette société qui ne pense qu'à réaliser ses besoins sans jamais regarder "l'autre". Quel talent d'arriver à nous accrocher alors que tous les personnages sont minables. Bravo.
Commenter  J’apprécie          00
Redites-moi des choses tendres

Malgré le titre, pas de tendresse dans ce roman mais une dérive familiale : de l’égoïsme, de l'impertinence, des mensonges... Les sentiments sont bafoués, la vie de famille est remise en cause... J'ai ressenti une légère ressemblance avec les romans de Katherine Pancol en lisant ce livre de part les nombreux détails, l'enchainement de l'histoire, les liens entre les personnages... Un bon moment de lecture et une jolie découverte!
Commenter  J’apprécie          30
Redites-moi des choses tendres

Découverte d'un nouvel auteur, je ne suis pas déçue de ce livre. La lettre d'ouverture met bien dans l'ambiance le lecteur. Une ambiance assez terne, triste qui relate une vie banale des couples. L'ambivalence des sentiments est décrite parfaitement. On arrive à se mettre dans la peau des personnages même si c'est parfois dérangeant car criant de vérité. Je n'ai pas réussi à le lire d'une traite, il m'a fallu des jours de pause car il fait tout de même réfléchir sur les sentiments, les agissements de tous les jours de tout le monde ! Soluto touche au plus près du caractère humain que ce soit des émotions, la bipolarité de beaucoup de personnes finalement, des vices en général du genre humain.

Je trouve qu'on tombe un peu dans le rocambolesque avec les problèmes des enfants, peut-être que ça fait beaucoup pour une famille ou alors ils n'ont pas de chance ! Au moins, on rencontre un beau panel des problèmes psychiques des êtres humains.

Pour conclure, je ne suis pas féministe, mais j'ai eu l'impression que la femme en général en prenait pour son grade, comme si tous les problèmes émanaient du genre féminin. Elles sont un peu trop bafouées à mon goût. Mais oeuvre intéressante et je remercie masse critique pour cette découverte !
Commenter  J’apprécie          00
Redites-moi des choses tendres

68premièresfois 2017-2

Redire des mots tendres mais est ce qu’entre ces divers personnages de ce roman ont-ils déjà vraiment dit des choses tendres ? Il y a un certain manque de tendresse dans les rapports entre ces personnages. Nous sommes au début dans un roman qui nous parle de personnes normales : nous partons à Berlin en voyage scolaire. Chaque personnage a des doutes, des envies, des psychoses à gérer. J’ai apprécié être « baladée », quelquefois, un roman de sentiments (un homme avec plusieurs maîtresses et qui va peut être se décider à quitter sa femme, va-t-il l’envoyer cet email ??), sa femme qui a une aventure lors de ce voyage scolaire. Cela pourrait virer à un polar, que va devenir cette vidéo volée.. Cette jeune fille se fera t elle prendre dans les parfumeries ?.. Plusieurs genres, styles, et de belles pages surprenantes (je n’avais encore jamais lu de belles pages sur les bonnes sensations ressenties sur un skate-board, des pages sensuelles sur les corps). Un livre aussi qui parle du monde du travail actuel et des « nouvelles » méthodes de management et de techniques de vente. Vous n’entrerez peut être plus de la même façon dans les magasins de téléphonie ! Un premier roman qui nous parle de notre époque mais qui a un point de vue très cynique, négatif sur les rapports humains. Chaque personnage a des névroses et sous des apparences normales, traînent des psychologies complexes. Ce roman est aussi très proche de nos vies, dans les relations professionnelles (les techniques de vente, le management agressif..) et personnelles (relations au sein des familles, utilisation excessive des nouvelles technologies (attention aux ordinateurs et aux téléphones intelligents..). Peut être des longueurs mais une lecture qui m’a impressionnée et qui est un miroir de l’évolution de nos sociétés modernes et des différents rapports humains. Une écriture plaisante (vous ne regarderez pas de la même façon le prochain jeune ou moins jeune passer avec son skate board !)
Commenter  J’apprécie          30
Redites-moi des choses tendres

Tendre ? Voila bien un adjectif saugrenu pour qualifier ce roman, qui déroule le tableau sans concession d’une famille française ordinaire, et sa descente aux enfers.

La 4ème de couverture promet de l’amour : je l’ai trouvé bien pâle, dénaturé. De la drôlerie : certes, mais cruelle. Du chic ? Les situations présentées ne sont pas vraiment joli-joli.

Un père cadre commercial, une mère prof d’histoire, une lycéenne de dix sept ans, un collégien de treize, rien que de banal. Quelques personnages gravitent autour d’eux, un collègue, un élève, un copain, des maitresses. Ce qui est, je l’espère, moins courant, c’est la bassesse des sentiments qui agitent tous ces personnages sans exception, et que l’on voit s’animer et évoluer au gré d’une année de leur vie. Chacun essaie d’assouvir ses envies, ses pulsions, qu’importe si en face d’autres souffrent et si, dans le parcours de chacun, les conséquences de ces actes sont calamiteuses.

Le roman est plutôt bien écrit, l’auteur adapte son style de langage aux personnages, passant du subjonctif à un registre crû, enchainant dans de courts chapitres les déboires de chacun. L’histoire est fluide, mais nous fait spectateur d’un monde de médiocrité et de mensonges. La rouerie de chaque personnage est exposée, sans analyse. Rien ne nous explique le pourquoi de leurs comportements peu reluisants. Jamais ils n’éprouvent de la compassion, jamais d’empathie. Aucune remise en cause des parents, qui n’essaient pas de comprendre leurs enfants. A ceux-ci, on n’explique rien.

C’est le roman de l’incommunicabilité, de l’impossibilité de mettre des mots sur les sentiments pour les apprivoiser. Ils sont tels des bébés qui viennent de naitre, mus par leurs besoins immédiats. Ils ne tolèrent aucune frustration, c’est le règne du « tout tout de suite et advienne que pourra ».

Un roman de tristes sires. Peut-être une morale: en cédant à leurs pulsions, ils se condamnent à une vie de médiocrité ?

Comme souvent dans les premiers romans, la fin se termine en une série de pirouettes de tous les personnages. Certains seront-ils sauvés, d’où viendra l’éventuelle rédemption, on ne le saura pas.

Commenter  J’apprécie          20
Redites-moi des choses tendres

Eugène, Barbara et les enfants Alice et Julien, sont les composantes d'une famille on ne peut plus ordinaire. Jobs ordinaires, problèmes ordinaires, disputes ordinaires, tromperies, mensonges, lâchetés : ordinaires. On les découvre ici pile poil au moment de la dislocation de la famille. Et c'est un régal de cynisme.

J'ai beaucoup aimé ce premier roman de Soluto. Je ne connaissais ni l'homme ni le peintre. J'ai découvert l'auteur et son écriture toute en souplesse, avec des mots qu'on imagine scrupuleusement choisis et qui semblent rebondir les uns sur les autres. Pendant toute la lecture j'ai cherché la tendresse réclamée dans le titre. Finalement il nous prend à contre-pied, jusqu'à la dernière phrase.
Commenter  J’apprécie          22
Redites-moi des choses tendres

Dès les premières pages, on pressent toute l'ironie du titre et que de tendresse il ne sera guère question dans le roman de Soluto. S'il parle d'amour, comme dans la chanson dont le titre est issu, ce ne sera que pour en exprimer le manque et les dévoiements. Le mail qu'écrit Eugène à Barbara, son épouse depuis 20 ans, décrit en effet davantage le désamour et l'indifférence routinière installés insidieusement dans leur couple que le sentiment brûlant d'un amour partagé. "Quittons-nous enfin" suggère-t-il à sa femme, en voyage à Berlin avec un groupe de lycéens et un collègue amoureux transi de cette élégante professeur d'histoire. Ce message qu'Eugène hésite finalement à envoyer allume une mèche qui va faire exploser cette famille apparemment modèle.

Et c'est à un véritable jeu de massacre que se livre l'auteur avec une histoire qui surfe sur l'air du temps en en accentuant tous les travers et les dérives. Manipulés par leurs enfants, par leur patron, par leur maîtresse ou leur amant d'un soir, victimes des réseaux sociaux et des nouvelles technologies, Eugène et Barbara perdent peu à peu tout contrôle sur leur existence et assistent à l'effondrement spectaculaire de leur cellule familiale. Chacune de leur décision apporte de nouvelles dégradations à la situation au lieu de l'arranger et la chute paraît inexorable et de plus en plus funeste.

Les mésaventures conjugales et extra conjugales d'Eugène, l'aveuglement des parents face à la réelle personnalité de leurs deux enfants, l'avalanche de problèmes qui menacent d'engloutir le couple, pourraient être d'une drôlerie grinçante à la manière des comédies italiennes des années 70. Cependant, la veulerie des personnages, leur manque de lucidité et leur ridicule les conduisent à vivre des situations scabreuses sans pour autant susciter la moindre sympathie ou compassion. Ce choix délibéré de la cruauté m'a mise mal à l'aise car il n'est pas mis à distance par une écriture qui laisserait place au rire, à l'humour noir des comédies susdites. Un malaise alimenté aussi par une écriture dont l'hétérogénéité de registre m'a souvent paru pour le moins maladroite : d'une part l'emploi flottant et pour le moins hasardeux de l'imparfait du subjonctif alourdit le récit ; d'autre part, cet emploi entre en contraste peu probant avec le langage bas utilisé pour décrire certaines situations avec crudité. La fluidité du récit souffre, à mon avis, de ces choix linguistiques. Enfin, la pirouette finale qui permet de clore les différentes intrigues sans véritablement y apporter un dénouement m'a laissé l'impression d'un roman plutôt inabouti.

Pour résumer, c'est une lecture qui ne m'a pas vraiment déplu mais qui m'a laissée sur ma faim et dont je ne garderai sans doute pas un souvenir saillant.
Commenter  J’apprécie          37




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Listes avec des livres de cet auteur
Lecteurs de Soluto (37)Voir plus

Quiz Voir plus

Retrouvez la ville de Belgique... en suivant les indices

Ville d’origine de Simenon. Dans la série Magritte et Georgette, tome 4 de Nadine Monfils, elle est en eaux troubles. Pour Jacques Brel, " Et la neige sur XXX pour neiger met des gants. " Réputée pour ses 116 clochers, avec un nom de matière de bouchon de vin, il s'agit de…

Anvers
Bruges
Bruxelles
Charleroi
Dinant
Gand
Knokke-le-Zoute
Liège
Namur
Ostende

10 questions
30 lecteurs ont répondu
Thèmes : belgique , villes , humourCréer un quiz sur cet auteur

{* *}