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Citations de Sophocle (536)


Le Messager: Après ce serment, il dit à ses filles en les pressant de ses mains défaillantes : "Mes filles, armez-vous de résignation pour vous éloigner de ces lieux, et ne demandez pas à voir ou à entendre ce qui vous est interdit. Retirez-vous promptement, que THÉSÉE seul demeure ; seul il a le droit de savoir ce qui va s'accomplir." A cet ordre, que nous avons tous entendu, nous suivons les jeunes filles en gémissant et en versant des larmes. A peine éloignés, nous tournons les yeux : Œdipe avait disparu ; nous ne voyons plus que THÉSÉE, [1650] qui tenait la main devant ses yeux, comme effrayé par un objet terrible dont il ne pouvait soutenir la vue. Quelques instants après, nous le voyons se prosterner et adorer à la fois la terre et le divin Olympe. Seul d'entre tous les mortels,
THÉSÉE pourrait dire comment Oedipe a péri. Il n'a point été frappé par la foudre étincelante de Zeus, ni englouti par une violente tempête. Sans doute quelque envoyé des dieux est venu l'enlever, ou la terre favorable s'est ouverte et l'a reçu doucement dans le séjour des Mânes. Il a quitté la vie sans gémissement, sans douleur, et d'une manière toute merveilleuse.
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OEDIPE. Eh bien! Où êtes-vous?
ANTIGONE. Nous voici toutes deux près de toi.
OEDIPE. Chers rejetons!
ANTIGONE. Tout est cher à un père.
OEDIPE. Soutiens de mes vieux os!
ANTIGONE. Tristes soutiens du malheur!
OEDIPE. Je tiens dans mes bras ce que j'ai de plus cher; je ne mourrai point tout à fait malheureux , puisque vous êtes près de moi. Mes filles, soutenez-moi des deux côtés, serrez-vous dans les bras d'un père, que j'oublie le cruel abandon auquel j'étais réduit.
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THÉSÉE. Depuis longtemps on m'a souvent conté ces yeux sanglants arrachés de leur orbite : je te reconnais, fils de Laïus; et par tous les récits que l'on m'a faits sur la route, je te reconnais encore mieux. Ces vêtements, ce front flétri par le malheur me disent assez qui tu es. Touché de ton sort, je veux te demander, malheureux Oedipe, quel secours tu attends d'Athènes ou de moi pour toi-même et pour ta compagne infortunée. Parle : il faudra que ta demande soit bien difficile à satisfaire, pour que tu éprouves de moi un refus. Je n'ai point oublié qu'élevé, comme toi, sur une terre étrangère, j'ai eu plus qu'aucun mortel des périls à courir loin de ma patrie ; aussi ne refuserai-je jamais de sauver un étranger dans une position semblable a la tienne. Je sais que je suis homme, et que je ne puis pas plus que toi disposer du jour qui doit suivre Oedipe.
THÉSÉE, ta générosité vient en peu de mots de m'épargner de longs récits. Tu as dit toi-même qui je suis, quel est mon père et quelle est ma patrie. Je n'ai donc plus qu'a t'expliquer ce que je désire, et j'aurai tout dit.
THÉSÉE. Eh bien, parle, instruis-moi.
OEDIPE. Je viens t'apporter pour présent ce triste corps, dont la vue n'a rien d'agréable; mais les avantages qu'il te procurera sont plus grands que son aspect n'est beau.
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OEDIPE. Le voici , c'est moi; vos paroles me font reconnaître l'accomplissement de l'oracle.
LE CHŒUR. Dieux! que son aspect, que son langage est terrible !
OEDIPE. Ne me regardez pas, je vous en conjure, comme un homme ennemi des lois.
LE CHŒUR. Zeus protecteur, quel est ce vieillard?
OEDIPE. Ce n'est pas un mortel fortuné, vous le voyez, chefs de cette contrée; autrement je n'aurais pas besoin des yeux d'un autre pour me conduire, et puissant naguère, je ne viendrais pas réclamer ici les dons de la pitié.
LE CHŒUR. Hélas! [150] je le vois, tu es né aveugle, tu es malheureux et chargé d'années. Du moins je t'empêcherai d'ajouter un sacrilège à tant de misères. C'est trop, c'est trop t'avancer ; ne t'enfonce pas dans ce bois verdoyant et silencieux, où se trouve un cratère rempli d'eau et de miel ; garde-toi d'en approcher, malheureux étranger, reviens. Éloigne-toi. Une grande distance nous sépare ; m'entends-tu, ô fugitif infortuné? Si tu veux me répondre, quitte ce bois sacré; quand tu seras dans un lieu ouvert à tout le monde , tu pourras parler : jusque-là garde le silence.
OEDIPE. O ma fille, que faire?
ANTIGONE. Mon père, il faut obéir aux usages de ce pays, et faire ce qu'on te demande.
OEDIPE. Prends ma main.
ANTIGONE. Je la tiens.
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Gardons-nous d'appeler jamais un homme heureux, avant qu'il ait franchi le terme de sa vie sans avoir subi un chagrin.
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Rendre service de tout son pouvoir, de toutes des forces, il n’est pas de plus noble tâche sur la terre.
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De toutes les merveilles de la nature, la plus étonnante, c'est l'homme.

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Rejeter un ami loyal, c'est en fait se priver d'une part de sa propre vie, autant dire de ce qu'on chérit plus que tout. Mais cela, il faut du temps pour l'apprendre de façon sûre. Le temps seul est capable de montrer l'honnête homme, tandis qu'il suffit d'un jour pour dévoiler un félon.
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LES TRACHINIENNES

[...] les morts seuls sont exempts de peine.
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LES TRACHINIENNES

Pourquoi donc se parer sans droit de ce noble nom de mère, quand on n'agit en rien comme une mère?
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LES TRACHINIENNES

Ce n'est plus, je crois, une jeune fille, c'est une vraie femme que, comme un marin embarquant son fret, je me trouve avoir accueillie chez moi au milieu d'autres marchandises et qui doit, celle-là, m'empoisonner le coeur. Nous voici donc deux désormais sous la même couverture à attendre qu'un homme nous prenne dans ses bras... Et c'est là le salaire que celui qui était pour moi loyal, le noble Héraclès, vient de m'envoyer, pour la peine d'avoir si longtemps gardé sa maison ! Sans doute, je ne puis, moi, lui en vouloir, s'il est si souvent repris de ce mal. Mais d'autre part, vivre avec cette fille, quelle femme en aurait le coeur? Quelle femme accepterait de partager le même époux? Je vois la jeunesse qui d'un côté s'épanouit, quand de l'autre elle se fane, et l'oeil se plait à cueillir la fleur de l'une, tandis qu'il s'écarte de l'autre. J'ai donc bien des raisons de craindre que, si Héraclès reste de nom mon époux, il ne soit en fait l'amant de la plus jeune...
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LES TRACHINIENNES

Ce n'est plus, je crois, une jeune fille, c'est une vraie femme que, comme un marin embarquant son fret, je me trouve avoir accueillie chez moi au milieu d'autres marchandises et qui doit, celle-là, m'empoisonner le coeur. Nous voici donc deux désormais sous la même couverture à attendre qu'un homme nous prenne dans ses bras... Et c'est là le salaire que celui qui était pour moi loyal, le noble Héraclès, vient de m'envoyer, pour la peine d'avoir si longtemps gardé sa maison ! Sans doute, je ne puis, moi, lui en vouloir, s'il est si souvent repris de ce mal. Mais d'autre part, vivre avec cette fille, quelle femme en aurait le coeur? Quelle femme accepterait de partager le même époux? Je vois la jeunesse qui d'un côté s'épanouit, quand de l'autre elle se fane, et l'oeil se plait à cueillir la fleur de l'une, tandis qu'il s'écarte de l'autre. J'ai donc bien des raisons de craindre que, si Héraclès reste de nom mon époux, il ne soit en fait l'amant de la plus jeune...
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LES TRACHINIENNES

Terrible est la puissance qui toujours à Cypris assure la victoire.
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LES TRACHINIENNES

Terrible est la puissance qui toujours à Cypris assure la victoire.
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LES TRACHINIENNES

Qui veut tenir tête à l'Amour, qui prétend, comme un lutteur, en venir aux mains avec lui témoigne de bien peu de sens.
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CREON. – Avec l’appui du droit, le faible triomphe du plus fort.
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Il appartenait à Sophocle de précipiter l’évolution de la pompe tragique vers l’action. Quelques années de pratique lui ont suffi pour concevoir son système : il abandonne la trilogie liée, introduit un troisième acteur, invente le décor peint et porte à quinze le nombre des choreutes. Ces réformes vont toutes dans le même sens : c’est par elles que la tragédie achève de se constituer en imitation d’êtres agissants. Avec ses organes de plus en plus différenciés, le débat prenant le pas sur le chant, on peut bien dire qu’elle est descendue du ciel sur la terre, encore qu’elle conserve aux faits et gestes humains les proportions de l’épopée. Cette évolution était dans la nature des choses : la psychologie gagne en complexité à mesure que s’émancipe l’individu et que la liberté entre dans les mœurs.

-Introduction-
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Sophocle s’est inspiré de l’Hymne à Hermès. A quelques jours de sa naissance, l’enfant-dieu est doué d’une force miraculeuse. Il a fabriqué une lyre avec une carapace de tortue, des tiges de roseau et une peau de bœuf, puis il a volé cinquante vaches appartenant au Soleil, en a tué deux, les a dépecées, en a préparé les viandes ; enfin, revenu à sa grotte natale du Cyllène, il s’est recouché dans son berceau comme si de rien n’était, en serrant sous son bras son jouet merveilleux, sa chère tortue. Cependant Phoebos, ayant constaté le vol, ouvre une enquête.

-Notes-
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PHILOCTETE. – […] Tu sais comme tout est étrange et périlleux pour les mortels, sans trêve ballottés entre bonheur et revers. Au sortir des mauvaises passes, ne perdons pas de vue le danger. C’est dans les accalmies surtout qu’il est prudent de veiller au grain : la ruine est là sans qu’on y ait pris garde.
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DEJANIRE. – […] Porter un défi à Erôs, comme un pugiliste, cela a-t-il le sens commun ? Erôs règne sur les dieux à sa fantaisie ; il règne sur moi ; pourquoi ne régnerait-il pas sur d’autres femmes ? Que mon mari soit vulnérable à ses traits, lui aussi, je serais bien folle de lui en faire grief ; et ce n’est pas non plus la faute de cette femme, car elle n’a voulu ni m’outrager ni me nuire.
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