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3.41/5 (sur 17 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Mauléon , 1557
Mort(e) à : Bordeaux , le 18/03/1595
Biographie :

Jean de Sponde (Joanes Ezponda, en basque), né en 1557 à Mauléon et mort le 18 mars 1595 à Bordeaux, est un poète baroque basque français.

Source : Wikipedia
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Jean de SPONDE – Qui est cet inconnu ? (France Culture, 1964) Un extrait de l’émission « Art et Littérature », par Madeleine Bariatinsky, diffusée le 12 juin 1964. Lecteur : Jean Martin.


Citations et extraits (32) Voir plus Ajouter une citation
Jean de Sponde
Ces masques déguisés, dont la troupe folâtre
S'amuse à caresser je ne sais quels donneurs
De fumées de Cour, et ces entrepreneurs
De vaincre encor le Ciel qu'ils ne peuvent combattre ?

Qui sont ces louvoyeurs qui s'éloignent du Port ?
Hommagers à la Vie, et félons à la Mort,
Dont l'étoile est leur Bien, le Vent leur fantaisie ?

Je vogue en même mer, et craindrais de périr
Si ce n'est que je sais que cette même vie
N'est rien que le fanal qui me guide au mourir.

P. S. : Extrait d'un sonnet dont la froide ancienneté m'a rappelé la brûlante actualité.
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Jean de Sponde
SONNETS DE LA MORT


X Mais si mon foible corps qui comme l’eau s’escoule

Mais si mon foible corps qui comme l’eau s’escoule,
(Et s’affermit encor plus longtemps qu’un plus fort,)
S’avance à tous moments vers le sueil de la mort,
Et que mal dessus mal dans le tombeau me roule,

Pourquoy tiendray-je roide à ce vent qui saboule
Le Sablon de mes jours d’un invincible effort ?
Faut-il pas resveiller cette Ame qui s’endort,
De peur qu’avec le corps la Tempeste la foule ?

Laisse dormir ce corps, mon Ame, et quant à toy
Veille, veille et te tiens alerte à tout effroy,
Garde que ce Larron ne te trouve endormie :

Le poinct de sa venüe est pour nous incertain,
Mais, mon Ame, il suffist que cest Autheur de Vie
Nous cache bien son temps, mais non pas son dessein.
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Je m'ennuie, de vivre, et mes tendres années,
Gémissant sous le faix de bien peu de journées,
Me trouvent au milieu de ma course cassé :
Si n'est-ce pas du tout par défaut de courage,
Mais je prends, comme un port à la fin de l'orage,
Dédain de l'avenir pour l'horreur du passé.

J'ai vu comme le Monde embrasse ses délices,
Et je n'embrasse rien au Monde que supplices,
Ses gais printemps me sont de funestes hivers,
Le gracieux Zéphir de son repos me semble
Un Aquilon de peine, il s'assure et je tremble,
Ô que nous avons donc de desseins bien divers !

Ce Monde, qui croupit ainsi dedans soi-même,
N'éloigne point jamais son cœur de ce qu'il aime,
Et ne peut rien aimer que sa difformité :
Mon esprit au contraire hors du Monde m'emporte,
Et me fait approcher des Cieux en telle sorte
Que j'en fais désormais l'amour à leur beauté.
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Voulez-vous voir ce trait qui si roide s’élance
Dedans l’air qu’il poursuit au partir de la main ?
Il monte, il monte, il perd : mais hélas ! tout soudain
Il retombe, il retombe, et perd sa violence.

C’est le train de nos jours, c’est cette outrecuidance
Que ces Monstres de Terre allaitent de leur sein,
Qui baise ores des monts le sommet plus hautain,
Ores sur les rochers de ces vallons s’offense.

Voire, ce sont nos jours : quand tu seras monté
À ce point de hauteur, à ce point arrêté
Qui ne se peut forcer, il te faudra descendre.

Le trait est empenné, l’air qu’il va poursuivant
C’est le champ de l’orage : hé ! commence d’apprendre
Que ta vie est de Plume, et le monde de Vent.

Sonnet sur la mort - 8ème
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O la plaisante Mort qui nous pousse à la Vie,
Vie qui ne craint plus d'être ravie !
O le vivre cruel qui craint encor la Mort !
Ce vivre est une Mer où le bruyant orage
Nous menace à tous coups d'un assuré naufrage :
Faisons, faisons naufrage, et jettons nous au Port.
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Mon Dieu, que je voudrais que ma main fût oisive,
Que ma bouche et mes yeux reprissent leur devoir.
Écrire est peu : c’est plus de parler et de voir,
De ces deux œuvres l’une est morte et l’autre vive.

Quelque beau trait d’amour que notre main écrive,
Ce sont témoins muets qui n’ont pas le pouvoir
Ni le semblable poids, que l’œil pourrait avoir
Et de nos vives voix la vertu plus naïve.

Mais quoi : n’étaient encor ces faibles étançons
Et ces fruits mi-rongés dont nous le nourrissons,
L’Amour mourrait de faim et cherrait en ruine :

Écrivons attendant de plus fermes plaisirs,
Et si le temps domine encor sur nos désirs,
Faisons que sur le temps la constance domine.
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Que faites-vous dedans mes os,
Petites vapeurs enflammées,
Dont les pétillantes fumées
M'étouffent sans fin le repos ?

Vous me portez de veine en veine
Les cuisants tisons de vos feux,
Et parmi vos détours confus
Je perds le cours de mon haleine.

Mes yeux, crevés de vos ennuis,
Sont bandés de tant de nuages
Qu'en ne voyant que des ombrages
Ils voyent des profondes nuits.

Mon cerveau, siège de mon âme,
Heureux pourpris de ma raison,
N'est plus que l'horrible prison
De votre plus horrible flamme.

J'ai cent peintres dans ce cerveau,
Tous songes de vos frénaisies,
Qui grotesquent mes fantaisies
De feu, de terre, d'air et d'eau.

C'est un chaos que ma pensée
Qui m'élance ore sur les monts,
Ore m'abîme dans un fond,
Me poussant comme elle est poussée.

Ma voix qui n'a plus qu'un filet
A peine, à peine encore tire
Quelque soupir qu'elle soupire
De l'enfer des maux où elle est.

Las ! mon angoisse est bien extrême,
Je trouve tout à dire en moi,
Je suis bien souvent en émoi,
Si c'est moi-même que moi-même.

A ce mal dont je suis frappé
Je comparais jadis ces rages
Dont Amour frappe nos courages,
Mais, Amour, je suis bien trompé,

Il faut librement que je die :
Au prix d'un mal si furieux,
J'aimerais cent mille fois mieux
Faire l'amour toute ma vie.
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[9]

Qui sont, qui sont ceux-là, dont le cœur idolatre,
   Se jette aux pieds du Monde, et flatte ses honneurs ?
   Et qui sont ces valets, et qui sont ces Seigneurs ?
   Et ces Ames d’Ebene, et ces faces d’Albastre ?
Ces masques desguisez, dont la troupe folastre,
   S’amuse à caresser je ne scay quels donneurs
   De fumées de Court, et ces entrepreneurs
   De vaincre encor le Ciel qu’ils ne peuvent combattre ?
Qui sont ces lovayeurs qui s’eslognent du Port ?
   Hommagers à la vie, et felons à la Mort,
   Dont l’estoille est leur Bien, le Vent leur fantasie ?
Je vogue en mesme mer, et craindroy de perir,
   Si ce n’est que je scay que ceste même vie
   N’est rien que le fanal qui me guide au mourir.
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Sonnets de la Mort – XII – Tout s’enfle contre moy


Tout s’enfle contre moy, tout m’assaut, tout me tente,
Et le Monde, et la Chair, et l’Ange révolté,
Dont l’onde, dont l’effort, dont le charme inventé
Et m’abisme, Seigneur, et m’esbranle, et m’enchante.

Quelle nef, quel appuy, quelle oreille dormante,
Sans péril, sans tomber, et sans estre enchanté,
Me donras-tu? Ton Temple où vit ta Saincteté,
Ton invincible main, et ta voix si constante ?

Et quoy ? Mon Dieu, je sens combattre maintes fois
Encor avec ton Temple, et ta main, et ta voix,
Cest Ange revolté, ceste Chair, et ce Monde.

Mais ton Temple pourtant, ta main, ta voix sera
La nef, l’appuy, l’oreille, où ce charme perdra,
Où mourra cest effort, où se rompra ceste onde.
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O la plaisante Mort qui nous pousse à la Vie,
Vie qui ne craint plus d'être ravie !
O le vivre cruel qui craint encor la Mort !
Ce vivre est une Mer où le bruyant orage
Nous menace à tous coups d'un assuré naufrage :
Faisons, faisons naufrage, et jettons nous au Port.
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