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Critiques de Starhawk (17)
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Rêver l'obscur : Femmes, magie et politique

J'ai beaucoup de difficultés pour rendre un avis.

Le 4 est pour l’expérience vécu.

J'ai l'impression d'être venu écouter une conversation de femmes sans vraiment y être convié. Et au final je trouve déplacé de donner mon opinion.

Le but était de discuter entre femme pour se comprendre et se souder les unes les autres quelque soit les conditions sociales.



C'est très particulier comme sensation.

Et c'est finalement une expérience très formatrice.
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Rêver l'obscur : Femmes, magie et politique

Club de lectures féministes



Starhawk est une militante féministe et écologiste. C'est aussi une sorcière. Oui, dis comme ça, ça fait un drôle, voire un peu ridicule, vu les images qui arrivent lorsqu'on évoque ces personnages souvent vus comme mythiques (dans le meilleur des cas) ou néfastes (dans le pire des cas). Et pourtant.

Pourtant, la magie c'est se reconnecter à la Terre, à ses cycles, à refonder une (des) communauté(s), avec ce qu'elles portent de frustrations et de créativité. Tient, mais il semblerait que ce sont des thématiques qui reviennent beaucoup, non ? Et là, pas question de chaudron ou de formules (même si elle parle de rituels. Mais un rituel, finalement, c'est une manière d'entrer dans quelque chose, une action, un lieu : il y a des rituels d'entrée en classe. Et y a pas une once de magie, croyez moi) Ce qu'elle cherche, c'est à créer une possibilité de soigner les maux engendrés par la société moderne, contre sa violence et ses peurs réelles et ses récompenses illusoires. Pour elle, la communauté, mais aussi ce qu'elle appelle la Déesse (le principe d'immanence, d'avant les religions monothéistes et patriarcales : la divinité est partout. Il y a un principe masculin et féminin. Voir les croyances celtes par exemple) Il s'agit de tirer sa force individuelle de la terre, de la communauté et de rendre cette force par l'aide que l'on apporte par exemple. Elle met en garde contre le New Age : il ne s'agit pas de troquer une aliénation contre une autre.

On est convaincu ou non. Certaines choses me posent questions. Néanmoins, je ne crois qu'il faille tout rejeter en bloc. Elle s'appuie sur des faits historiques vérifiés, notamment pour ce qui concerne la destruction des communautés traditionnelles et des conséquences qui en découlent, notamment la destruction de la nature et la dispersion des savoirs traditionnels. Comment expliquer autrement que les Indiens possèdent une médecine naturelle efficace et que les Occidentaux la redécouvrent ? Et si au moment de la Renaissance, des femmes (et des hommes) avaient été épargné.es, quel serait notre degré de connaissances des plantes ? Pourquoi tant de maladies mentales, tant de burn out, d'impression de non-sens ? Peut-être est-il temps de revenir, un peu, à ce dont nous sommes originaires et de nous écouter davantage. Mais sans tout ces guides de développement perso, qui sont autant de manière de développer notre compétitivité (ce que Starhawk ne cherche pas) De cesser d'avoir peur de nous, des autres, de ce qui nous entoure (des insectes, des oiseaux, des mauvaises herbes)

Les sorcières ont le vent dans le balai, et je crois que ce n'est qu'un début... Demandez à Mona Chollet.
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Rêver l'obscur : Femmes, magie et politique

Starhawk est une militante américaine contemporaine, féministe, écologiste, pacifiste et altermondialiste. Je l'ai découverte par un concours de circonstances et sa personnalité m'a semblé au premier abord plutôt farfelue, je dois l'admettre. Une sorcière néo-païenne nous dit Cambourakis sur la quatrième de couverture de Rêver l'obscur, quézako ? Quoiqu'il en soit, la dame fait preuve d'un engagement politique tel qu'il serait malvenu de ne pas s'attarder un petit peu sur ses écrits.



Rêver l'obscur : femmes, magie et politique rassemble les idées principales de l'autrice dans un format que j'ai trouvé pour ma part assez déstabilisant et éloigné des écrits académiques traditionnels. On y parle de divinités, de magie, de pouvoir-sur et de pouvoir-du-dedans, de rituels à réinventer, de peur à exorciser et de futur à créer. Sous ces faux airs de science-fiction ou de récits fantastiques, les propos de Starhawk sont pourtant rationnels et fondés sur une véritable expérience pratique des rassemblements de militants. Publié pour la première fois en 1982, bien avant la vague de publications sur le développement personnel que nous connaissons actuellement, Starhawk théorise la communication au sein de petits groupes d'humains. Elle observe les manières dont chacun prend la parole et apporte des conseils pour réguler ces prises de paroles de façon bienveillante dans le but de faire avancer un groupe dans son ensemble, de faire émerger de nouvelles idées politiques et d'organiser leur mise en pratique. Cette gestion du groupe passe notamment par l'organisation de rituels précisément détaillés par Starhawk.

La magie et la circulation de l'énergie sont mis au centre de la pensée et de la pratique de Starhawk. Les rituels ont notamment pour but de capter l'énergie reliée à la Terre. Pour définir cette énergie, Starhawk s'appuient sur les traditions chinoise (ch'i), indienne (prana) ou encore hawaïenne (mana). La magie, quant à elle, est décrite très rationnellement comme le pouvoir résultant de la vérité, la sincérité, le dire-vrai, le bon usage du langage. La formulation des peurs est présentée comme le meilleur moyen d'en venir à bout, et surtout la formulation des rêves est la première étape nécessaire à leurs réalisations. Qui n'ose pas rêver un monde meilleur n'obtiendra rien de meilleur. D'où l'intérêt par exemple d'une science-fiction qui mettrait à l'honneur des héroïnes puissantes et indépendantes, ou de manière générale qui proposerait d'autres modèles de société.



Je suis souvent restée perplexe en lisant les écrits de Starhawk, j'ai plus souvent encore été surprise et intriguée. Ce livre m'a rendu plus curieuse, plus militante, plus confiante aussi. Rêver l'obscur m'a surtout incitée à m'engager personnellement dans la réflexion, à me faire ma propre opinion, à engager une action après l'autre pour faire évoluer les mentalités et notre société, petit pas par petit pas, et de petit groupe en petit groupe, une idée entrainant l'autre...
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Quel monde voulons-nous ?

Écrit en 2002, ce livre est la suite de Chroniques altermondialistes - Tisser la toile du soulèvement global, paru en 2016 chez Cambourakis (mais il peut se lire indépendamment du premier), et fait furieusement écho aux mouvements militants de ces dernières années (et bien plus encore). Starhawk, qui s'identifie entre autres comme païenne, féministe, sorcière et anarchiste, est surtout connue pour sa participation à des actions directes non-violentes depuis les années 70 jusqu'à nos jours. Dans ses textes, elle essaye de concilier le monde spirituel et le monde politique, tente de trouver des solutions pour construire un monde meilleur et réveiller le pouvoir intérieur des gens pour se libérer du pouvoir de domination exercé sur elles et eux.



Il va donc être ici question des différents pouvoirs de domination contre des minorités, comment leur système s'inscrit durablement et parfois inconsciemment, comment essayer de les contrer, les changer, les défaire. Il va sans dire que son point de vue reste celui d'une personne blanche qui bénéficie de certains privilèges et elle admet volontiers devoir défaire elle-même des préjugés encore tenaces, distillés par une culture principalement dominante. Néanmoins, son approche entrera en résonance avec les personnes qui s'identifient comme militantes, activistes et anti-oppressives, tout en étant conscientes de leurs propres pouvoir-sur, volontaires ou involontaires.



Starhawk commence par le plus global : l'environnement, le rapport entretenu avec la nature. Il est bien fait mention du fait que l'on sépare encore nature et humanité, comme si nous n'en faisions pas partie mais étions une entité bien différente. Ce travers qui fait que l'on a plus de facilité à se dissocier de son environnement et à ne pas s'en sentir responsable. Bien qu'il paraît clair qu'il est difficile pour les habitant•e•s des villes de se sentir proche d'un environnement non-artificiel, et donc de se préoccuper d'un aspect de la nature qui n'est pas côtoyé chaque jour, nous avons aujourd'hui le souci et la responsabilité d'agir pour la durabilité de l'écosystème, chacun•e à sa manière.



Il est donc posé que la plupart des humains se détachent de l'entité nature, mais il est tout aussi troublant que les humains se détachent à l'intérieur même de leur propre espèce, pour se placer toujours plus au-dessus, pour toujours plus exploiter, contrôler, profiter, diminuer. Et c'est d'autant plus inquiétant que si l'humain n'est pas capable de respecter ce qui lui ressemble, il est donc incapable d'avoir du respect pour sa propre maison et sa famille élargie. En cause ici, principalement : racisme, sexisme, hétérosexisme, classisme, etc. mais aussi appropriation culturelle, réappropriation des luttes... D'où viennent ces préjugés, comment s'en défaire, comment être un•e bon•ne allié•e, quelles sont les erreurs à ne pas faire, comment mieux vivre ensemble : un mini-traité qui ne se veut jamais exhaustif et qui prend en compte ses propres œillères tout en tentant de faire toujours mieux.



Et puisqu'il est question de tout ça, il est donc question de violence. Starhawk donne sa propre définition de la violence : « Je définis comme « violence » la capacité d'infliger de la douleur physique, de nuire, ou de tuer, la capacité de punir en restreignant la liberté ou en limitant les choix, la capacité de s'accaparer des ressources vitales ou pécuniaires et de les redistribuer à sa guise, la capacité de blesser émotionnellement ou psychologiquement, de faire honte et d'humilier. » Elle admet également qu'il est difficile d'établir une définition de la violence qui soit la même pour tou•te•s et en toute circonstance. Elle fait aussi le tour de ce qui constitue une action « non-violente » et à quel moment il peut être acceptable de laisser parler sa colère et faire preuve d'une certaine violence si ça peut mener à des résultats concrets.



L'autrice termine par un chapitre qui répond à la question première du livre : Quel monde voulons-nous ? Voici ce que nous voulons. Cela passe par "la viabilité des systèmes qui entretiennent la vie sur la planète", le respect du "domaine du sacré", le contrôle des communautés sur leurs propres ressources, droits et héritages, la responsabilité des entreprises, le soutien équitable pour tou•te•s, une juste compensation du travail, le droit à la dignité et à la sécurité, la responsabilité collective et la démocratie. Les rôles de l'économie sont définis ainsi : la sécurité, l'abondance, l'équité, l'efficacité, la durabilité, la solidarité. Et si nous voulons être de bon•ne•s allié•e•s : être honnêtes, faire de la place, nous définir autrement, approfondir nos savoirs, demander la permission et reconnaître les dettes, contrecarrer l'oppression, donner en retour, penser aux enfants.



Ce livre est un bon rappel pour toute personne déjà un peu engagée ou qui souhaite l'être encore plus, encore mieux. Du bon sens, des vérités simples, des prises de conscience, du pragmatisme, des solutions, pas de moralisme, une tentative de rassembler, réfléchir, reprendre le pouvoir ou donner un peu de sa part... Pour celles et ceux qui ne se sentent pas spécialement d'affinité avec le côté "sorcière" mais qui se sentent plus ancré•e•s dans le quotidien pratique, ce livre conviendra parfaitement pour s'initier à la vision de Starhawk.
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Chroniques altermondialistes

Critique complète sur le blog.



Chroniques altermondialistes réunit une trentaine de textes de Starhawk écrits entre les manifestations de Seattle et les jeunes lendemains du 11 septembre. Récits sur le vif de manifestations écrits après la mêlée ou même pendant, retour sur des formations dispensées en Europe et Amérique du Sud, outils et stratégies pour l'action, réflexions sur la lutte, propositions pour dépasser la dichotomie entre violence et non-violence qui déchire le mouvement... Starhawk mêle ses retours d'expérience, sa sensibilité, sa pensée politique, sa conception de la lutte et sa spiritualité avec une énergie vive et contagieuse.
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Rêver l'obscur : Femmes, magie et politique

Rêver l'obscur, c'est se familiariser avec le concept de la peur, de nos côtés sombres, de nos conditionnements, de l'histoire humaine dans ses aspects macabres, c'est apprivoiser la bête pour mieux la comprendre, la dompter, vivre avec elle en espérant, une fois l'avoir identifiée, pouvoir la transformer. Affronter ce qui nous soumet, ce qui nous fait trembler, c'est affirmer son pouvoir, le pouvoir "du-dedans" contre le pouvoir "sur" (la supériorité imposée) et se rendre compte que nous pouvons changer les choses.



Starhawk est ce qu'on appelle une sorcière païenne, qui vit en harmonie avec la nature, l'environnement, l'animal et l'humain, qui crée et met en place des rituels magiques simples, basés sur la parole, l'énergie et le corps, en vue de se reconnecter à la Déesse Mère et de faire monter le pouvoir endormi en chacun de nous. Son but est de faire avec les moyens du bord pour changer la face du monde, tout en prônant une action non violente. Ce rôle n'est pas évident quand on sait à quel point la sorcellerie est mal vue, victime de préjugés depuis la nuit des temps, à quel point le mot magie peut faire rire ou trembler. C'est pour cette raison qu'elle s'évertue à en expliquer les fondements, à en donner des exemples afin que tout le monde se rende compte que la magie habite tout un chacun, et qu'elle réside dans les gestes, le verbe, l'intention, la volonté.



Tout en faisant un rapide compte rendu sur la chasse aux sorcières et ce que cette action a eu comme incidence tout au long de l'histoire, elle met en évidence les conditionnements qui ont eu pour but de diviser l'homme et la femme, de les enfermer dans des stéréotypes contraignants, et diviser également par le pouvoir et la terreur. Dans un contexte d'après guerre, de menace nucléaire, de libération de la sexualité étouffée, elle dresse un portrait, non seulement de l'Amérique mais du monde en général, peu élogieux mais nécessaire.



Le texte, écrit dans les années 80, n'a pas pris une ride, car il est intemporel - même si on peut dire qu'il est toujours urgent de redevenir soi, de redevenir humain, de retrouver l'adéquation avec l'environnement et la nature même des choses. La sagesse qui en émane s'applique partout, en tout temps, pour chacun, et ne se veut ni moraliste, ni discriminante, ni ésotérique. Il y a beaucoup d'amour, de bienveillance, de soutien, d'intelligence et de pistes de solutions pratiques dans ce texte, tout autant qu'il transpire la révolte, l'appel de la meute, et la revendication. Les maîtres-mots qui accompagnent ces solutions sont la solidarité, l'entraide et l'éveil des consciences. Et même si ce texte s'adresse essentiellement aux femmes de par sa nature féministe et par son historique, il n'en est pas pour autant un pamphlet excluant les hommes. Au contraire, il invite femmes et hommes à se départir des rôles imposés par la culture et la société pour redevenir avant tout des humains égaux.
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Quel monde voulons-nous ?

J’avais, je pense, une idée erronée de Starhawk. Bien qu’ayant déjà lu plusieurs articles la concernant, j’imaginais une sorte de chamane, un peu échevelée, un peu déconnectée des réalités du monde, écoféministe mode hippie. C’était bien réducteur et à côté de la plaque.

Certes, Starhawk se définit elle-même comme sorcière mais les pages que je viens de lire me montrent surtout une activiste engagée, une redoutable théoricienne de la lutte pour une plus grande justice sociale et une écologie réelle et raisonnée. On retrouve un peu de tout dans cet ouvrage : notre place dans la nature, l’organisation pratique de la démocratie directe, la question de la diversité et de la légitimité dans les mouvements et organisations « contestataires », le débat autour de l’utilité de la violence dans les combats sociaux et une critique du système économique actuel agrémenté de solutions en lien avec la permaculture. Le tout brillamment introduit par Isabelle Stengers qui réactualise certains passages déjà un peu datés (l’essai date de 2002).

C’est clair, c’est intelligent et ancré dans le réel : je ne peux que conseiller à tous ceux qui continuent à croire qu’un autre monde est possible.
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La Voie de la Terre : Connectez votre espri..

Chaque année, mon mois de décembre rime avec une sorte de marathon! Mon métier de commerçante dans les jeux et jouets y étant pour beaucoup... C'est dès lors une période où mes neurones, le soir, n'ont plus les mêmes aptitudes qu'en temps normal... Généralement, c'est le moment où je fais une pose... Maintenant c'est rare vu mon amour de la lecture! J'en profite alors pour lire des textes plus courts, plus légers ou des romans graphiques...



Cette année, une de mes amies, à l'aube de la saison, a voulu me partager une de ses lectures inspirantes... Et Merci du plus profond de mon cœur par cette attention! J'étais à ce moment-là, loin de me douter, que ce serait ma lecture de décembre!



La voie de la terre de Starhawk m'a rencontré où j'en étais dans la vie, à tous les niveaux, dans mes questionnements existentiels, dans ce carrefour dans lequel je me sens être, dans cette volonté de me construire dans une relation respectueuse à l'autre et à mon environnement, dans la construction de cette équilibre et surtout renouer avec la vie trop souvent délaissé pour répondre aux impératifs exigés par nos systèmes de fonctionnement et qui en oublient l'humain...



Starhawk est une autrice connue pour ses écrits sur le féminisme semble - t - il. Ici, je l'ai découverte dans son invitation à nous reconnecter au vivant, en s'appuyant sur tout son parcours de militante pour la défense de l'écologie. Les deux se rejoignant dans le sens que l'autrice leur donne. Et ce sens même si à la surface son essais peut interpeller puisqu'il fait appel aux termes de Déesse, de magie, de rituels et de sorcière, il ne s'inscrit pourtant pas dans un courant New Age débordant sur du développement personnel et une spiritualité déconnectée, nous faisant rencontrer les étoiles et les esprits bien avant de nous permettre de nous encrer!



Cela tient, je pense, au fait que j'ai très fort senti tout le parcours psy de Starhawk dans ce livre! Un parcours qui cumule à tout une en recherche à se construire en respect avec elle, elle et les autres, elle et son environnement.



C'est d'ailleurs entre autres dans toute sa dynamique pour cultiver un lien en équilibre avec son environnement qu'il faut ici comprendre le terme de Déesse. Terme usité encore dans des cultures racines pour désigner Mère Nature, la Nature. C'est encore au travers de ce prisme, qu'il faut la restituer lorsqu'elle se définit comme sorcière! En effet ce terme, renvoie au pratiquantes des anciennes pratiques avant l'arrivée des religions du livre et qui tout comme les peuples racines actuels, cultivaient toute une tradition spirituelle où l'environnement et du coup la nature occupait une place de choix. Une nature qui, de par ses lois, impactait et impacte encore nos vies même si aujourd'hui nous avons la sensation de plus en plus avec nos outils, l'impression de la maîtriser... J'ose le terme de "sensation" parce que suite à cette lecture, je me suis rendue compte de mon ignorance de tout un équilibre régi par tant de subtils interconnexions entre les différents éléments qui composent notre environnement et ceux que nous sommes venus induire par au - dessus... Intéressant quand on sait toutes les questions et débats soulevés par les enjeux climatiques!



En effet, avec son livre, La voie de la terre, Starhawk nous invite par une approche pédagogique, à renouer à l'histoire de l'apparition de la vie sur Terre et son évolution, en appuyant sur les interconnexions entre chaque élément. Le tout nourrit des dernières découvertes scientifiques, des connaissances que la permaculture a permis de mettre à jour et en lien aussi avec les savoirs des peuples racines... Une approche qui permet de mettre en lumière toute la magie dont notre nature recèle sans avoir besoin de la créer artificiellement pour l'embellir !



Une approche qui également met en lumière son impact sur ce qui peut se jouer sur la relation que nous avons à nous - même et celle aux autres. Parce que tout être humain que nous sommes, au même titre que le reste de la nature, nous faisons partie intégrante de la biodiversité et de ses lois. Ces mêmes lois qui peuvent influencer nos liens, notre façon d'interagir !



J'ai d'ailleurs trouvé intéressant de retrouver sous le terme de "rituel", une invitation pour vivre ces interactions ou la découverte de ceux - ci, par la méditation dont la science vente de plus en plus les mérites pour un aspect individuel et par des exercices à faire en groupe dont beaucoup sont repris dans des groupes de développement personnel guidé par des psy.



C'est donc un livre assez complet et didactique qui fait plus que vous inviter à vous reconnecter au vivant! Déjà par la lecture, il vous fait revenir à des sensations qui vous font sentir vivante! Et je suis sûre que comme moi, vous aurez envie d'aller vous poser à un endroit juste pour apprécier les merveilles de notre monde... Mieux vous sentir en faire partie!
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Parcours d'une altermondialiste : De Seattl..

Ce livre rassemble de courts articles écrits entre 2000 et début 2002 par une militante altermondialiste américaine.

Ce que j'ai trouvé intéressant dans cet ouvrage, c'était de revivre cette période dix ans après et de pouvoir ainsi comprendre ce que nous vivons actuellement à la lumière de ce passé. Cela met les choses en perspective.

Le livre se clôture sur un voyage en Palestine peu après les attentats du 11 septembre 2001.
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Rêver l'obscur : Femmes, magie et politique

Ce livre est en cours et le restera car il appartient désormais à cette pile parfois branlante que je garde à vue, et le jeu de mots est volontaire.

Pour les autres, dont l'excellent Livre des chemins, de Gougaud ou Les 13 mères originelles, de Jamie Sams, j'aurais dit "auprès du lit".



Acheté durant le premier déconfinement progressif, je l'avais gardé pour la fin...



Et bien sûr, je le dévore.



C'est brillant, énergisant.

Cela pose des mots, trace des chemins, ouvre des possibles.



J'aimerais beaucoup rencontrer son auteur, échanger avec celles et ceux qui, comme moi, sont époustouflés par la qualité de cette pensée qui s'offre au lecteur, nous prend par la main et nous guide à l'intérieur de nous même, là où réside " le pouvoir du dedans".
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Rêver l'obscur : Femmes, magie et politique

Non il ne s'agit pas de jeter des sorts savants aux politicards et patriar-gars. Car ceci n'est pas un grimoire pour les fans du chaudron, d'Harry Potter ou des jeux de magie des soirs de panne électrique.

Ceci est un recueil d'essais qui marie brillamment théorie et pratique de la sorcellerie néopaïenne. La plus belle entrée que je connaisse dans la philosophie Wicca, les dynamiques de groupes et l'action non-violente américaine. Un point de vue trop trop trop peu regardé en France. Car on est encore trop mal à l'aise avec l'immanence, l'ombre, les rituels païens et les termes mêmes de "sorcière", "Déesse" et "magie". Ça fait ricaner, tiquer, écarter. C'est bien arrangeant de bloquer sur les formes, ça évite d'avoir à parler du fond...

Personnellement, je ne suis pas une fana de la "Déesse" dans la mesure où je ne crois pas au genre ou à l'existence d'une essence ou énergie typiquement féminine, mais ça n'a gêné en rien ma lecture dans la mesure où le mot Déesse ici aurait très bien pu être remplacé par le mot Force tant son usage est englobant : il irrigue l'humain et pas seulement de celleux pourvu.e.s de vulves.



Un livre qui bouscule, comme je les aime. Il a rajouté des branches à mon arbre de pensée et me donne envie (avec Peau de Dorothy Allison) d'acheter toute la collection Sorcières des éditions Cambourakis. Elle a acquis son droit d'entrée au Panthéon de ma bibliothèque !



Bref. Starhawk, une altermondialiste féministe venu tout droit de Californie, que je vous conseille vivement de lire, surtout si vous avez aimé Sorcières de Mona Chollet.
Lien : https://www.instagram.com/p/..
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Rêver l'obscur : Femmes, magie et politique

A la fois récit autobiographique, manuel de désobéissance civile, recueil d'expériences de militante altermondialiste, traité de néo-paganisme et plaidoyer écologiste et féministe (donc écofémiste) Rêver l'obscur : femmes, magie et politique est difficile à classer et donc génial.



Partant de sa propre expérience qu'elle théorise sans jamais adopter un ton docte, Starhawk tente d'esquisser les contours d'une nouvelle société où les rapports entre les être seraient basés non plus sur la domination mais sur le respect. Elle tisse une méthodologie des rapports de groupe (animation, place de chacun, célébration par des transes ou des danses collectives) et invite le lecteur à questionner sa place dans le monde. Elle en profite aussi pour distiller son expérience d'altermondialiste dans l'Amérique de Reagan, ou comment passer du désespoir le plus profond à l'activisme non-violent.



Starhawk est aussi une wiccane et parle de son rapport à la Déesse - le divin qui est en tout - et en profite pour dérouler en annexe une analyse solide et très politique du féminicide des sorcières au XVIe et XVIIe siècles.



C'est une lecture très dense mais vraiment passionnante. Cette édition de Cambourakis est en plus agrémentée d'une préface et d'une bibliographie formidable d'Emilie Hache, de deux des précédentes préfaces de Starhawk et d'une postface qui tente de replacer la pensée de Starhawk dans la société française du XXIe siècle.
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Quel monde voulons-nous ?

Le titre du livre pose une question : quel monde voulons nous ? Le livre montre ensuite un cheminement possible, un cheminement intérieur.

Dit comme ça, cela peut sembler obscur. Plus que de nous poser des questions précises, le livre nous aide à penser ces questions. D'un côté, elles dépendront du monde souhaité par le lecteur. D'un autre côté, elles orienteront le cheminement et donc la destination que le lecteur atteindra peut-être un jour. Quoi qu'on arrivera bien quelque part mais où par rapport au monde désiré ?

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Quel monde voulons-nous ?





Préfacé par l’incroyable Isabelle Stengers, la collaboration entre les deux femmes n’est pas nouvelle, l’une connaissant très bien les sujets de l’autre.



Quel monde voulons nous est une anthologie de divers textes de Starhawk, initialement publiés sur son blog. Elle explique bons nombres d’aspects de sa philosophie écologique. Respect de l’environnement, des rituels, astuces de reconnexion avec la nature. Elle rappelle que l’idée n’est pas de se couper du monde, au contraire, mais d’apprendre à se connecter aussi bien aux réseaux qu’à internet.



Militante, elle défend son mouvement écologique, explique l’urgence de la situation, elle a également passé plusieurs jours en détention pour ses convictions… Il y a donc une longue explication de ce qu’est la défense écologique, et cela est particulièrement intéressant car ça entre en raisonnement avec notre actualité directe. Non pas parce que la planète est clairement en train de crevée, mais parce que Starhawk a mené de réelles actions pacifiques militantes. Il est donc intéressant de lire ça aujourd’hui quand on voit les mouvements de contestations actuels en France et à travers le monde. La non-violence est de ne pas pratiquer la violence malgré le fait de la subir.



C’est vraiment passionnant de lire ce qui se passe à travers le monde à la lumière ce des réflexions sur l’unité citoyenne, humaine, l’écologie et la non-violence.
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Femmes, magie et politique

Dans les années 80, pour populariser l'écoféminisme, l'Américaine Starhawk en appelait aux... sorcières. Un texte majeur, toujours actuel, enfin réédité.
Lien : http://www.telerama.fr/criti..
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Rêver l'obscur : Femmes, magie et politique

Philosophe sens antique du terme, Myriam Simos, dite Starhawks croit au pouvoir des visions et des rêves. A notre capacité d'entrer en contact avec la terre. Notre pouvoir de réclamer ce qui nous a été enlevé, de guérir de la dépossession que le patriarcat inflige aux femmes, à l'humanité en général. Elle est à l'origine de nombreuses actions écologiques et politiques non violentes, inspirés d'anciens rites païens. Une lecture vertigineuse.



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Chroniques altermondialistes

J’vais ranger mon costume de sale môme au placard le temps d’faire la critique (bon pas trop quand même t’imagines bien sinon j’aurai même pas lu ce bouquin untz untz), essayer d’être le plus clair et objectif possible. Ça va être chaud crapaud, bicause tout ça c’est super frais dans ma tête et les idées fusent de partout. J’apologise direct pour le côté décousu mais si t’arrives à en capter l’essentiel je serai super content.



Cet essai se compose de notes écrites entre 1999 et 2001 à Seattle, Washington, Prague, au Brésil et à Gênes sur l’importance de tisser une toile de résistance et des solidarités à l’échelle internationale en revoyant les techniques utilisées pendant les manifestations.



Starhawk c’est la grand-mère sorcière anarko-féministe qu’on rêverait tous d’avoir ; une baba yaga qui invoque des forces spirituelles pour contrer les sommets du G8, parle d’énergie, de confiance en soi, d’entraide, d’incantations, de sortilèges et surtout qui ne relègue personne au rang de paria peu importe ses motivations et ses convictions politiques. Par exemple, chaque flic est avant tout un être humain, tout comme les black bloc sont nécessaires pour donner envie de contester le pouvoir mis en place. Elle puise la force de chacun, regarde le verre à moitié plein et essaye d’en fabriquer des armes pour rassembler les causes.



Elle dénonce aussi clairement en quoi un attentat arrive pile poil au bon moment pour donner du pouvoir à un gouvernement contesté juste avant, comment se méfier d’une manipulation médiatique basée sur la peur et sur les dangers de cette manipulation. C’est dingue comme ça peut faire écho à l’actualité de 2015/2016. Rien que pour ça je vous recommande ce titre plus que chaudement.



J’pourrais encore une fois faire l’apologie de la collection Sorcières dans laquelle a été publié cet ouvrage, mais après on va croire que j’ai des actions chez eux ou alors que j’trouve la personne qui gère les relations libraires super sweet.



Bon en vrai y’a plus de mille raisons de sauter sur cet ouvrage, moi je m’y perds tellement elle dit les choses avec clairvoyance et que j’ai pas envie de plagier ni quoique ce soit. Alors prenez le temps (juré il en faut pas des masses, et c’est très accessible en plus).



Pour moi c’est un peu aussi une façon de lutter, de pas se laisser abattre, se donner des armes pour comprendre en quoi la violence n’est pas tout le temps nécessaire.



J’file un exemple tout bête mais qui pour moi a tout son sens ; détruire des symboles du capitalisme pendant une manifestation est tout à fait louable, bruler/casser des banques, défoncer des abribus, etc. Mais Starhawk souligne le fait que c’est peut-être une erreur d'aller péter la gueule aux flics ou de s'attaquer directement aux représentants de l'Etat en mettant en avant que si un gouvernement se sent attaqué, il réagit de façon abusive, avec encore deux fois plus de violence dans sa botte. Sur le moment le sentiment de s’être vengé est peut-être satisfaisant, mais le gouvernement reste toujours celui dont les armes meurtrières, répressives, de désinformation pour salir l’image des opposants politiques sont plus fortes.



Des muscles pour le cerveau, pour le fait de pouvoir se regarder dans une glace, d’avoir l’impression que No future peut se transformer en notre futur.



My bad pour les confusions, les maladresses, je parle de choses à l’échelle de mes neurones, si vous voulez en savoir plus lisez moi ce putain de bouquin, pour moi c’est un must read (avec L’Insurrection qui vient, ça vous refait votre soirée juré).


Lien : https://www.instagram.com/lo..
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