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3.87/5 (sur 77 notes)

Nationalité : Canada
Né(e) à : Guise , 1966
Biographie :

Sylvie-Catherine de Vailly est un auteur québécois de l'imaginaire d'origine française.

Après des études en archéologie, à l'Université de Montréal, elle s'est rapidement consacrée à l'écriture et a publié plusieurs ouvrages généraux et des romans, entre autres : Ma vie sans toi ; M’aimeras-tu assez ? ; Une histoire de gars ; L’amour dans la balance ; Trop jeune pour toi ; À contre-courant ; Entre elle et lui et De l’autre côté du miroir ; Star ; Pink, publiés chez Trécarré, dans la Collection Intime.

Elle a publié Les loups du tsar, aux Intouchables, entre 2009 et 2011.

Elle est coauteur de la série Phoenix, détective du Temps avec sa sieur Corinne.

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Bibliographie de Sylvie Catherine de Vailly   (34)Voir plus

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Citations et extraits (111) Voir plus Ajouter une citation
L'inconnu plaça l'enfant contre lui dans son manteau de fourrure qu'il referma soigneusement. Il fit un signe à ses acolytes et aussitôt les trois hommes sur leur cheval disparurent dans la nuit tombante. En quelques secondes, un calme oppressant vint se glisser dans la petite clairière où se trouvait la ferme des Baranov. Quelque chose dans ce décor bucolique avait changé. Une empreinte invisible avaut marqué le paysage qui ne serait plus jamais le même. Des flocons de neige commencèrent à voltiger autour des arbres, recouvrant le sol d'un léger duvet. La pénombre engouffrait les pas des chevaux et un fin tapis blanc couvrait leurs traces, comme pour effacer l'horrible scène qui venait de se jouer. L'hiver s'installait et, avec son arrivée, s'annonçaient de longues nuits de froidure.
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Le commerce est un langage universel, et rien ne se dresse entre lui et le reste du monde. Ce n'est pas à vous que j'apprendrai que c'est le commerce qui renfloue les coffres d'un pays. Que le commerce nourrit l'économie et que sans lui, c'est la crise. Sans argent, rien n'est possible ; sans argent, on ne peut faire la guerre !
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Gizeh, Égypte, l’an 2628 avant Jésus-Christ

Lorsque Phoenix ouvrit les yeux, il était étendu sur un lit de bois tendu de draps de lin et rehaussé d’un voile léger qui servait à protéger le dormeur des insectes. La chambre
était spacieuse mais très dépouillée. Une certaine pénombre régnait dans la pièce et le jeune enquêteur se demanda à quel instant de la journée ou de la nuit il se trouvait. Il
pouvait tout de même voir, grâce à la lumière opaline de la nuit, le mobilier l’entourant, qui se résumait au lit sur lequel il était allongé, à un tabouret sur son côté gauche, un siège carré qui semblait être en cuir, à une table basse sur laquelle se trouvait une série de petits
pots d’albâtre, contenant des fards et des cosmétiques ainsi qu’un miroir. Dans un coin, une statue de pierre presque grandeur nature représentant Khéops signalait le pouvoir
absolu du pharaon. Phoenix percevait très bien les dessins et les couleurs chatoyantes qui
ornaient les murs, mais ne pouvait en lire la signification à cause du manque de lumière.
Une immense ouverture menant à ce qui ressemblait à une terrasse protégeait son accès par un voile très fin ondulant sous l’effet de la brise. Phoenix, qui reprenait tranquillement ses
esprits, sourit en se relevant sur ses coudes.
–L’Égypte, enfin!
Visiblement heureux d’être là, le jeune enquêteur se leva prestement et réalisa qu’iln’était vêtu que d’un pagne blanc en lin finement tressé.
–Ah oui, c’est vrai! Les Égyptiens ne portaient
pas grand-chose...
Sans perdre plus de temps, il enfila les sandales de cuir qui se trouvaient au pied du lit et se dirigea vers la terrasse. Même à travers le voile et malgré la pénombre, Phoenix
pouvait entrevoir le bleu électrisant du Nil, qui semblait
s’écouler tranquillement aux abords de la demeure.
D’une main, le jeune homme écarta le voile qui servait à maintenir les mouches à distance pour s’avancer sur l’immense terrasse de pierre agréablement aménagée. De magnifiques fleurs et arbustes agrément
aient l’endroit dans leurs pots en terre cuite
richement décorés. Un hamac rayé bleu et blanc s’agitait doucement sous la brise; juste au-dessus, une toile épaisse du même motif était tendue en guise de parasol. Phoenix s’avança jusqu’au parapet, l’œil pétillant de bonheur, le sourire aux lèvres.
Ce que le jeune homme vit, car la pénombre commençait à s’estomper, lui rappela ces gravures anciennes dessinées par les premiers explorateurs et qu’il avait si souvent
contemplées. L’Égypte comme il aimait se l’imaginer se présentait enfin à lui dans toute sa splendeur.
Gizeh était une métropole blanche qui, sous la lumière bleutée du petit matin, prenait des allures spectrales. Il découvrit des toits de chaume sous lesquels commençait à s’agiter
en cette heure matinale toute une société de marchands, d’artisans, d’ouvriers, de domestiques, de soldats et autres. Ceux-ci s’installaient ou circulaient à travers les dédales des marchés ouverts de la ville avant que la chaleur accablante ne prenne elle aussi sa
place.
Un mélange d’odeurs montait jusqu’à lui. Fleurs, terre humide, parfum suave des figues, des dattes et des autres fruits qui étaient à la base de l’alimentation égyptienne. Derrière toute cette activité se dessinaient en noir des collines de sable, prémices du
désert dans lequel l’Égypte était venue au monde. Un peu plus bas, en retrait vers l’ouest, Phoenix aperçut l’ombre gigantesque d’un monument qui s’élevait à bras d’homme: la
grande pyramide dont la fin de la construction semblait prochaine. Elle se
révélait dans toute sa splendeur. Chaque seconde qui passait projetait sur cet ingénieux amas de pierres la lumière pure de l’aurore. Phoenix la contempla pendant de longues minutes, interdit
devant la grandeur de l’œuvre. Il voyait ces milliers de fourmis, des esclaves, déjà au
travail, tirer, pousser ces tonnes de blocs de pierre, se rappelant avoir lu quelque part que la construction de ce mausolée avait nécessité quelque deux millions trois cent mille blocs et que sa pointe se dresserait, une fois terminée, à plus de cent quarante-
sept mètres au-dessus du sol. Phoenix était émerveillé et fasciné par cette majesté, bien que la souffrance causée par sa construction ait pu se ressentir même de là où il était. Il lui semblait entendre le bruit
du fouet et les plaintes des esclaves. Il se promit d’aller voir cela de plus près dès que possible.
Reprenant le dessus sur les nombreuses émotions qui l’envahissaient, Phoenix fit un effort pour se rappeler à l’ordre. Il était d’abord là pour mener une enquête; il aurait bien
assez de temps plus tard pour faire du tourisme. Au même instant, il entendit quelqu’un derrière lui qui tentait d’attirer son attention par un raclement discret de la gorge. Phoenix se retourna aussitôt pour voir un jeune homme d’une quinzaine d’années, le crâne rasé et vêtu d’un pagne écru et de simples sandales qui ressemblaient à des tongs.
–Je suis désolé de t’avoir fait peur, maître, mais il fallait que je te réveille tôt en ce jour si important. Mais je vois que tu es déjà debout. Ce matin, tu dois procéder à la fermeture du sarcophage de notre regrettée mère, Hétep-Hérès. Tout est prêt dans la salle
du Temple de la Vallée. Les embaumeurs ont travaillé tard, hier soir, et ont terminé les dernières préparations. Les pleureuses ont été préve
nues et elles seront au Temple dans une heure.
Phoenix tentait d’assimiler les paroles de son secrétaire en gardant une attitude normale, comme s’il était parfaitement au fait de ces coutumes. C’était donc le matin même de l’enterrement et, de toute évidence, la momie semblait toujours se trouver dans le sarcophage. Il devait donc se rendre sur place illico.
–Je suis prêt, partons.
–Ne désires-tu pas, maître, manger quelque chose avant cette longue journée?
Charou vient de te préparer un plateau. Le jeune secrétaire désigna un plateau de fruits et de galettes de miel déposé sur une
table basse en ébène, près de l’entrée du salon adjacent à la chambre, et que Phoenix n’avait pas encore visité. Le jeune détective s’aperçut alors qu’il se trouvait dans des appartements –ses appartements–
avec chambre, salle d’eau, salon, bureau et boudoir. Sans répondre, Phoenix prit quelques figues et dattes fraîches avant de mordre dans
une galette de miel. Pendant un bref instant, il en apprécia toute la saveur.
–Allons-y!
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Je ne condamne pas tout à fait les commérages, puisqu'ils recèlent bien souvent une part de vérité, soit sur ceux qui les véhiculent soit sur ceux qu'ils concernent. Il faut simplement apprendre à les décortiquer et à ne retenir que l'essence, le message caché, la clé.
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Le vieillard le fixa en fronçant les sourcils. De sa main osseuse, il tapa l’épaule de l’aubergiste, qui devait faire deux fois son poids.
– Tu es un brave garçon Lev... Écoute-moi bien, murmura-t-il en jetant un coup d’œil aux alentours. Prends grand soin de ta femme, car je crois deviner qu’elle donnera très bientôt naissance à votre nouvel enfant.
L’aubergiste opina de la tête, le sourire aux lèvres et la fierté au front.
– Je te le répète, prends grand soin d’elle, elle aura peut-être besoin de ta force et de ton soutien. Les Loups sont tapis dans l’ombre, dit-il en fixant la forêt aux limites du village. Ils attendent, mais ça ne saurait être long! Ils viennent... Ils nous guettent! Le jour de la naissance de l’enfant, barricadez-vous et n’ouvrez à personne...
[...]
Le vieux fou salua la bête d’un signe de tête, comme on salue son adversaire, ou encore comme on capitule devant sa force absolue, acceptant l’inévitable issue d’un duel perdu d’avance. Les pensées du père Droski s’effaçaient, son esprit ne pouvait plus se projeter dans l’avenir, même proche. C’était la fin.
– Nous nous retrouvons enfin... Je t’attendais depuis si longtemps, en réalité! Toutes ces années depuis notre dernière rencontre... Tu aurais dû me prendre il y a longtemps de cela, sur cette ferme isolée dans les Carpates... Je suis prêt, marmonna le vieil homme en fermant les yeux.
Le loup le fixa avec attention, immobile et puissant, jusqu’au moment où il s’élança.
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Québec, le 6 septembre 1759
Les premiers jours du mois de septembre 1759 avaient été
particulièrement pluvieux à Québec, mais depuis quelques heures,
la pluie avait enfin cessé. Le ciel demeurait menaçant, et le temps
était couvert et frais pour la saison, mais au moins les averses
laissaient un peu de répit aux soldats de la cité qui s’affairaient à
relever les défenses de la ville.
Conduisant un chariot rempli à ras bord de denrées
nécessaires à la colonie, Phoenix savait qu’il serait reçu avec
bonheur par les habitants et les militaires de la ville qui
commençaient à manquer de tout depuis que les armées
anglaises faisaient le siège de la capitale de la Nouvelle-France.
Le SENR lui avait fait endosser l’identité d’un riche négociant
de Montréal, ce qui lui permettrait de se mêler aussi bien aux
bourgeois qu’aux militaires, mais également de côtoyer la
noblesse et les hauts personnages de l’époque, comme l’intendant
François Bigot et son âme damnée, le commissaire général Joseph
Cadet.
Il avait été propulsé dans le passé, avec chargement, carriole
et cheval, à un quart de lieue de Québec, aux petites heures du
matin. Il lança aussitôt son ordinateur à commande vocale pour
s’assurer du bon fonctionnement de celui-ci. «Entrée en fonction,
Politeia!»
Aussitôt l’hologramme verdâtre, prenant l’apparence de
Faustine, sa voisine de palier, apparut.
– Test du sonotone.
– En fonction et opérationnel! répondit l’hologramme.
– Test du détecteur thermique!
– En fonction et opérationnel!
– Test du linguistographe!
– En fonction et opérationnel. Tu parleras le français du
XVIIIe siècle, sans accent! précisa Politeia.
– Parfait. Vérifie tous les circuits auxiliaires. Préviens-moi
aussitôt si tu détectes une anomalie.
Pendant que son ordinateur, caché dans son médaillon en
forme de coquillage, procédait aux multiples vérifications,
l’enquêteur examina sa mise pour vérifier que tout était en ordre.
Il arborait un beau costume bourgeois, c’est-à-dire un
justaucorps sombre, un gilet ocre, une culotte de drap brun, une
chemise de lin immaculée qui descendait aux genoux et était
repliée à l’entrejambe pour former un caleçon, car les sousvêtements
n’existaient pas encore. Phoenix ne trouvait pas cela
très confortable, mais il devait faire avec. Pas question qu’une
seule pièce de ses vêtements ne corresponde pas à ce qui se
portait à l’époque. Les bas de soie blancs qui couvraient ses
jambes jusqu’à mi-cuisse trahissaient son état de riche marchand,
tout comme la bonne qualité de sa veste qui descendait à
quelques centimètres des genoux. Les parements de ses manches
retroussées et de ses poches ainsi que les boutons dorés qui
fermaient le justaucorps lui donnaient un air distingué. Aux pieds,
il portait de bons souliers français de cuir noir à double semelle et
à talons plats en cuir, attachés par des boucles d’argent. Sa
longue chevelure châtain nouée en catogan avait du mal à
contenir ses cheveux rebelles, surtout sa mèche blanche qu’il
repoussa d’un geste machinal sous son chapeau de feutre noir
aux larges bords repliés en tricorne. Jugeant que tout était
conforme à la mode de l’époque, il se hâta vers Québec.
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Le comte revenait de sa promenade quotidienne à
cheval, habitude qu’il avait prise lorsqu’il n’était
encore qu’un enfant et qu’il vivait en Inde. Il aimait ce
moment d’évasion, qui lui offrait l’occasion de réfléchir
et de prendre du recul face aux événements, surtout
lorsqu’il avait des décisions à prendre. En tous
lieux où il avait vécu, il ne s’était jamais départi de
cette activité, et même les caprices des saisons ne
pouvaient contrevenir à ce rituel.
L’automne avait commencé son travail, parsemant
le paysage campagnard de teintes dorées et de rouille.
Le cavalier aimait particulièrement la lumière de ces
derniers jours de septembre, et même si les saisons ne
changeaient guère en Inde et que l’automne n’y existait
pas à proprement parler, malgré les pluies torrentielles
de la mousson, quelque chose dans la pureté de
cette lumière couleur ambrée lui rappelait le pays où
il avait vécu ses années de jeunesse.
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L’homme le regarda en souriant, découvrant des
dents d’une blancheur surprenante. Il arborait le
sourire
niais de celui qui pense avoir le dessus sur
quelqu’un. Ce sourire stupide qu’offre parfois l’avantage,
mais qui s’efface sitôt que la situation se renverse.
— Ben, pour commencer, monseigneur, vot’pécule,
ensuite… vos bottes.
Le comte le regarda d’un air malicieux, se retenant
de sourire. Il entreprit de détacher sa bourse avant de
la tendre au malfaiteur. L’homme la prit avec plaisir,
conforté dans l’idée qu’il contrôlait parfaitement la
situation et que le petit aristocrate lui obéirait au doigt
et à l’oeil. Persuadé que ces gens de la noblesse ne
savaient pas se défendre, il l’imaginait à sa merci,
croyait posséder un droit de vie ou de mort sur lui, et
cela l’amusait beaucoup. Bien que le comte ne semblât
pas effrayé, le bandit ne douta pas un instant de ses
chances de réussir cette affaire.
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Il était plus qu’évident que ces hommes n’étaient
pas là pour braconner, encore moins pour se balader.
Ils venaient de l’appeler comte, ce qui signifiait qu’ils
savaient qui il était. C’était certainement à lui qu’ils
souhaitaient avoir affaire. Sur ses gardes, Henri-
Philippe dit avec autorité :
— Vous savez que vous êtes sur un terrain privé, et
que ces bois sont la propriété du roi. À moins d’y être
conviés, vous n’avez aucun droit de vous trouver ici.
— P’t’être bien qu’c’est nous qui l’avons tuée,
p’t’être bien aussi qu’on est sur une terre privée, et
p’t’être bien qu’on a une bonne raison de s’trouver là !
Mais tout ça, ça vous r’garde pas !
Sans tergiverser plus longtemps, l’homme fit glisser
un couteau de sa manche et le pointa vers le promeneur,
qui eut un léger mouvement de surprise.
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En ce petit matin étouffant de juillet, Phoenix, détective du Temps, lança à son ordinateur
la commande vocale «Entrée en fonction, Politeia» tout en actionnant d’un geste machinal
sa machine à espresso, une antiquité ramenée d’un voyage dans l’Italie du XIXe siècle. En quelques secondes, Politeia, son informatrice préférée, apparut sous forme d’hologramme.
–Bonjour, Phoenix. Oh oh! fit-elle en grimaçant, il me semble que le réveil est difficile, ce matin!
En effet, Phoenix affichait une mine chiffonnée; ses cheveux brun foncé étaient ébouriffés, faisant clairement ressortir une petite mèche toute blanche qu’il s’évertuait à cacher derrière son oreille droite, mais qui cette fois s’exprimait en point d’exclamation sur le côté de son crâne.
Le jeune homme étouffa un profond bâillement d’une main distraite, dévoilant le tatouage d’un chat sur son poignet. D’ailleurs, à propos de félin, Amon, son fidèle chat nu, sauta sur le bureau et se glissa adroitement derrière une pile de livres en équilibre instable.
–Je suis sorti avec Faustine, hier soir, et nous sommes rentrés très tard, confirma Phoenix, tout en dégustant sa première goutte de café, boisson qui, à son avis, était indispensable à tout bon début de journée.
–Et j’imagine que tu n’as pas encore déclaré ta flamme à mon double? s’amusa Politeia.
Phoenix haussa les épaules.
–D’accord, je ne t’embête plus avec ça! convint l’hologramme.
L’hologramme que Phoenix avait conçu ressemblait trait pour trait à une jolie jeune femme rousse aux longs ondulés de ses connaissances. En fait, Politeia était la conforme de Faustine, la charmante voisine de palier de Phoenix, dont il était secrètement amoureux.
Mais le jeune enquêteur n’osait pas lui déclarer son amour
. Alors en attendant qu’il se décide enfin à faire le premier pas, il avait décidé que Politeia ressemblerait à Faustine.
Ainsi, il aurait l’impression d’avoir son amie près de lui tous les jours, peu importe l’époque qu’il était appelé à visiter.
–Mettons-nous au travail, continua Politeia. Tu vas adorer ta prochaine enquête. Le SENR
(Service des enquêtes non résolues) t’a désigné pour faire un saut à Florence en 1504.
–Hé, ça c’est cool! répliqua-t-il en employant un quelque peu dépassé à son époque, mais qu’il appréciait particulièrement, car cela traduisait bien sa pensée, se plaisait-il à dire. Et quel est le problème à Florence?
Cette fois, Phoenix était bien éveillé. Rien de tel qu’une bonne énigme pour lui remettre les idées en place.
–Pour marquer l’anniversaire de la naissance de Léonard de Vinci, et malgré tout le temps passé, plusieurs énigmes demeurées insolubles concernant la vie et l’œuvre de ce personnage gagneraient à être élucidées.
–Peux-tu me rafraîchir un peu la mémoire. Si mes souvenirs sont bons, un mystère entourant la Joconde n’a jamais été résolu.
–Il y a plusieurs mystères concernant ce tableau, Phoenix. Par exemple, on ne sait pas vraiment qui est la jeune femme qui a servi de modèle au maître. On a bien quelques hypothèses, mais rien n’a pu être confirmé. Ensuite, on sait que de Vinci a commencé à peindre la Joconde aux alentours de 1503
-1504, puis, tout à coup, plus rien. Il n’a repris son travail qu’en 1510 pour l’achever en France quelques années plus tard. D’ailleurs, ce tableau ne l’a jamais quitté et n’a pas été livré à celui qui l’a commandé.
–Étonnant! Que s’est-il passé pour qu’il suspende ainsi son travail en pleine conception?
–Voilà quelque chose qui est dans tes cordes, cher Phoenix, une nouvelle énigme à résoudre, lança l’hologramme. Mais attention! Cette fois, il ne s’agit pas de retrouver un objet volé ou de démasquer un assassin. Le service veut simplement valider les informations dont l’humanité dispose sur cet incroyable génie. Le SENR espère que tupourras étoffer nos connaissances en le côtoyant, en en apprenant plus sur ses motivations, sur ceux qui l’entourent. De Vinci a été influencé par son époque, par le contexte social et religieux de Florence, à toi de nous dire comment. Pour ma part, je me chargerai de tout enregistrer dans ma base de données!
–Super! Un petit voyage dans la Florence de la Renaissance me fera le plus grand bien ...
–Je lance l’impression du dossier, dit Politeia.
Aussitôt, plusieurs dizaines de transparents furent crachés par une holo-imprimante dernier cri déposée sur le bureau, derrière la pile de livres.
Amon fit un bond en arrière lorsque la première page surgit au ras de son museau.
Phoenix attrapa sa tasse d’espresso et en dégusta une autre gorgée, les yeux fermés pour en apprécier tout l’arôme, qui montait à ses narines et titillait ses papilles gustatives.
–Un pur nectar!
J’ai hâte d’être à Florence, je vais me délecter!
–Pas si vite, Phoenix! N’oublie pas que la Florence de la Renaissance n’était pas spécialement la Mecque de la gastronomie. On avait des goûts un peu moins raffinés à l’époque. Le jeune détective grimaça ... Il avait la fâcheuse tendance à oublier qu’on ne vivait pas autrefois comme on le fait aujourd’hui. Et son petit penchant pour la bonne chère lui causait parfois quelques désagréments. Il était gourmand et ne s’en cachait absolument pas. Il n’en était pas
à son premier voyage dans le temps, mais il y avait certaines choses auxquelles il n’arrivait pas
à s’habituer, notamment lorsqu’il était question des plaisirs de la table. C’était probablement la seule chose qui lui posait quelque problème lorsqu’il voyageait, car, pour le reste, il savait s’adapter à toutes les situations, même les plus étranges. Phoenix parcourut rapidement les notes transmises par Politeia. Il s’agissait essentiellement d’une liste des principaux personnages qu’il aurait à rencontrer.
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