La drôle de guerre de Papi et Lucien 2
Salut, Jean,
Je suis sorti de l'hôpital où je suis resté longtemps. J'ai une grosse cicatrice, c'est terrible, on dirait que j'ai fait la guerre.
On m'a mis au foyer de Guéret, dans la Creuse (comme "creuse ta tombe", c'est ce que dit un copain de chambre qui est là depuis longtemps). (...)
Le peuplement de la Réunion, déserte jusqu'en 1663, résulte de migrations volontaires ou forcées dues à la colonisation et à l'esclavage. Il est lié aux monocultures d'exportation : le café en 1715, puis la canne à sucre à partir de 1815. Besoin de bras en cas d'essor économique, peur du surpeuplement en cas de crise ; telle fut la vue à court terme des élites depuis le XVIIIe siècle.
L'avion, une caravelle, etait rempli d'enfants de tous les âges se trouvant dans la même situation que nous. Je pris place près du hublot, à côté de mon "frère" qui ne m'a pas lâché la main du voyage. C'était le silence. La peur. Aucun de nous ne reagissait, n'essayant de s'enfuir, de se manisfester. Nous ressemblions à nos ancêtres les esclaves : souffrir sans rien dire, encaisser le malheur sans réagir, garder le silence. Et personne ne savait pourquoi il se trouvait là.
p 63
- Le piment, ça ne se mange jamais seul. Il faut du riz ! Vous êtes zoreil ?
- Ma famille est d'ici. Mais d'ailleurs vous pouvez m'aider à retrouver leur adresse ? Il paraît que vous connaissez très bien la commune...
- Ah ça oui ! Je suis le dernier monument historique communal ! Ce 'chemin Gourouvin' s'appelle maintenant 'rue Picasso'. Pourquoi un nom de voiture ? Mystère.
(p. 54)
Pendant votre procès contre les écologistes, il faudra bien choisir les mots. Vous ne "tuez" pas un sanglier, vous "prélevez un spécimen surnuméraire".
Ainsi, vous "n'abattez" pas un troupeau de cerfs dans la forêt, vous "régulez la biodiversité dans le milieu naturel".
[p94]
[à la descente d'avion en France]
- Monsieur et Madame Prunier, voici Makar.
- Mais je n'ai pas commandé un esquimau.
- Comme il tremblait de froid, on lui a mis cinq pulls, trois gilets, et une doudoune !
-Ils sa marièrent et vécurent heureux pendant cent ans !...
Raconter des histoires aux enfants, c'est une autre manière de vivre le livre ! Tu devrais essayer Malika ! C'est génial !
-... Alors là, y'a Jason Flash avec sa fiancée, ici y'a Jason Flash sur sa moto...
-Wah, l'autre ! Elle nous décrit des photos !! Nous on veut des vrais livres, avec des princesses !
-Ouais !!!
-Ah... en voilà un justement !... Ça s'appelle : l... la... pri... pra... prin... ces... cesse... de... cris... cristal...
- Une colonie ? C'est quoi, Mme Annie ?
- Ne t'inquiète pas Jean. C'est un endroit où on prendra soin de toi. Et puis tu vas apprendre un métier et revenir chez toi pour les grandes vacances.
- Mais ?! La colonie de vacances, l'est pas pendant les vacances, alors ?
EEh !! Les casiers sont transparents. C'est une atteinte à l'habit privé !
Notre intimité est livré en peinture aux yeux de tous.
( p 16 )
-Tu me la fais à combien ta barbie ?
-Euh... un euro...
-QUOI ?! Une Barbie "Fun" 1999 ? C'est un collector ! Ça vaut au moins 10 euros !
-Pff ! Il lui manque la tête !
-T'as vraiment pas le sens des affaires !
-Je vous la fais à trois euros !
-QUOI ?! Ça ne va pas non ?! Je laisserai pas ma sœur dilapider le patrimoine familial sans rien faire !