On retrouve ce type de démarche dans les procédés de confusion aujourd’hui massivement mobilisés par la parole politique : dire tout et le contraire de tout, quitte à accoupler sans cesse dans sa bouche des références inconciliables tout en jouissant secrètement des réactions de perplexité que l’on suscite ainsi que des trésors d’inventivité déployés par les commentateurs afin de découvrir le principe de cohérence, la logique secrète qui peut bien commander un tel flot d’absurdités dissonantes. Le secret est qu’il n’y en a pas. Le sens de tels énoncés réside non pas dans un éventuel signifié caché, mais uniquement dans leur fonction tactique de parasitage et de saturation des capacités intellectuelles et politiques des destinataires. (Introduction de Grégoire Chamayou )
Si une maladie pandémique se déclare ce sera sans doute dans une zone à forte densité de population, de grande proximité entre humains et animaux comme il en existe en Chine.
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La dégradation des infrastructures vitales et les pertes économiques a l’échelle mondiale entraîneraient l’infection d’un tiers de la population du globe et la mort de centaines d’êtres humains.
Les mêmes raisons qui ont fait de la torture classique un pauvre moyen de preuve en font un piètre moyen de renseignement
L’apparition d’une nouvelle maladie respiratoire humaine virulente, extrêmement contagieuse, pour laquelle il n'existe pas de traitement adéquat, pourrait déclencher une pandémie mondiale. Si une telle maladie apparaît d’ici 2025, des tensions et des conflits internes ou trans frontaliers ne manqueront pas d’éclater.
En effet les nations s’efforceront alors - avec des capacités insuffisantes - de contrôler les mouvements des populations cherchant à éviter l’infection ou de préserver leur accès aux ressources naturelles.
Il faut prendre toute la mesure de l’événement que cela représente dans l’histoire du XXe siècle : la mobilisation consciente des savoirs ”psy” au service d’un programme de dislocation méthodique de la personnalité, dans un mouvement visant à exploiter une détresse psychique sciemment provoquée à des fins d’emprise et de destruction
Ce furent les noces secrètes du contre-espionnage et des sciences du comportement, des barbouzes et des docteurs en psychologie
L’extrême violence se devine de façon inquiétante sous les blocs d’encre noire. Elle rôde à la lisière du texte et montre parfois ses babines, mais elle n’est pas centrale ni dans le corps de l’ouvrage ni dans la théorie qu’elle expose
L’apparition d’une pandémie dépend de la mutation génétique naturelle, de la recombinaison de souches virales déjà en circulation ou encore de l’irruption d’un nouveau facteur pathogène... type H5N1 ou le coronavirus du SRAS....
La tendance a une diffusion plus large de l’autorité et du pouvoir que celle que l’on a pu constater ces dernières décennies va sûrement s’accélérer du fait de l’émergence de nouveaux acteurs planétaires, de l’aggravation du déficit institutionnel, de l’expansion potentiel de groupes régionaux et du renforcement des acteurs et des réseaux non étatiques.
C’est l’intolérable pour soi qui constitue la torture, et ce quel que soit le moyen de susciter cet intolérable.
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Définir la torture de cette manière revient à placer au cœur de la définition la normativité du sujet torturé. C’est à lui et lui seul de déterminer l’intolérable et, sur ce point, sa parole et, avant elle, son affect sont souverains. Le principe est intangible : c’est au sujet qu’il revient d’éprouver et de déclarer, depuis sa perspective, ce qui lui est intolérable, et la situation de torture se noue précisément lorsque, en dépit de son rejet, l’intolérable persiste à lui être imposé.