Prêts pour un thriller de science-fiction qui se joue du temps?
Partez en 1997 aux côtés de Shannon Moss et affrontez le Terminus...
??Un roman de Tom Sweterlitsch, dès aujourd'hui en librairie : https://www.albin-michel.fr/ouvrages/terminus-9782226439932
J’étais soulagée que mon voyage touche à sa fin, mais les arrivées différaient des départs. Retrouver mon chez-moi après une si longue absence ne m’inspirait aucune exaltation, au contraire : voir cette Terre du futur revenait à se regarder dans un miroir et découvrir le visage de quelqu’un d’autre.
Le grand moment de la journée arrive vers dix heures, quand Brianna, une des infirmières, pousse le chariot du petit déjeuner à notre étage, « Bonjour », braille-t-elle dans chaque chambre, et son caquètement gras résonne dans les couloirs pendant toute la durée de sa ronde. Il lui manque les incisives inférieures, et la prothèse qui les remplace pendouille hors de sa bouche quand elle demande : « Crêpes ou omelette, chou ? J’ai appris très tôt que les crêpes sont le seul choix possible, les omelettes étant caoutchouteuses et d’un jaune banane tellement vif qu’on sent presque le goût du E102.
Moss avait appris depuis longtemps la technique dissociative permettant de voir les cadavres d’un œil différent, de séparer autant que possible les corps mutilés de la personnalité qu’ils avaient de leur vivant. Elle voyait ses collègues autour d’elle par la lentille de l’humanité, mais les cadavres par celle de la police scientifique, au point qu’ils devenaient des objets.
Les morts sont plus nombreux que les vivants, déclara Nestor. C'est mon père qui disait cela. Mais il me parlait aussi des nouveaux corps que nous recevons tous à la fin des temps, des corps auréolés de lumière. Quelles idée exaltante, renaître en Dieu ! Les morts recevront de nouveaux corps. (pages 230)
Durant toute son enfance, elle avait passé plus de temps ici que chez elle, lui semblait-il – elle se rappelait encore l’ancien numéro de téléphone des Gimm. Sensation huileuse d’une réalité bavant sur une autre, comme du blanc d’œuf échappé d’une fêlure de la coquille.
La totalité des entreprises humaines n’est rien quand on la compare aux étoiles.
Il se déplaçait avec une grâce ophidienne, la bouche entrouverte, le bout de la langue touchant les lèvres, comme s’il avait pu me goûter dans l’air.
QUATRIEME PARTIE : 2015-2016 – Chapitre 3
Quelqu’un lui avait dit qu’on ne pouvait pas plier une feuille de papier plus de onze fois, si grande qu’elle soit. Ayant essayé avec des feuilles de journal très fines, des rectangles géants, elle n’avait de fait jamais réussi à les plier plus de onze fois, et encore les derniers plis avaient-ils été difficiles, le papier se retrouvant réduit à une brique minuscule. […] Quand ses émotions bouillonnaient et la bouleversaient ainsi, elle visualisait sa vie comme une feuille de papier aussi grande qu’une voile de navire, qu’elle pliait jusqu’à ce que ses émotions soient comprimées dans son cœur en une petite brique compacte ayant la dureté du diamant.
TROISIEME PARTIE : 1997 – Chapitre 2
La procédure de l’autopsie l’aidait à clore ses expériences avec la mortalité – la mort restait un mystère, mais la vie d’une personne pouvait être résumée dans un dossier, par des poids et des mesures.
PREMIERE PARTIE : 1997 - Chapitre 2
La totalité des entreprises humaines n'est rien quand on la compare aux étoiles.