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Au bout d’un quart d’heure ils avaient franchi les brandes. Ils trottaient sur la grand-route, et la Grise hennissait à chaque objet de sa connaissance. Petit-Pierre racontait à son père ce qu’il avait pu comprendre dans ce qui s’était passé.
— Quand nous sommes arrivés, dit-il, cet homme-là est venu pour parler à ma Marie dans la bergerie où nous avions été tout de suite, pour voir les beaux moutons. Moi, j’étais monté dans la crèche pour jouer et cet homme-là ne me voyait pas. Alors il a dit bonjour à ma Marie et il l’a embrassée.
— Tu t’es laissé embrasser, Marie ? dit Germain tout tremblant de colère.
— J’ai cru que c’était une honnêteté, une coutume de l’endroit aux arrivées, comme, chez vous, la grand-mère embrasse les jeunes filles qui entrent à son service, pour leur faire voir qu’elle les adopte et qu’elle leur sera comme une mère.
— Et puis alors, reprit Petit-Pierre, qui était fier d’avoir à raconter une aventure, cet homme-là t’a dit quelque chose de vilain, quelque chose que tu m’as dit de ne jamais répéter et de ne pas m’en souvenir : aussi je l’ai oublié bien vite. Cependant, si mon père veut que je lui dise ce que c’était…
— Non, mon Pierre, je ne veux pas l’entendre, et je veux que tu ne t’en souviennes jamais.