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Critiques de Winshluss (141)
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In God we trust

In God we trust est une BD a ne pas mettre entre toutes les mains. C’est irrévérencieux envers la religion chrétienne (catholique notamment), l’auteur reprenant des passages importants de l’ancien et du nouveau testament pour les dynamiter et les éparpiller façon puzzle.

Je suis plutôt très bon public de ce genre d’humour totalement iconoclaste, mais je comprend tout à fait que cela ne puisse pas faire l’unanimité. Ici Dieu est un cyclope coiffé d’un triangle qui a créé le monde en dilettante et qui depuis passe son temps à glander, à faire des blagues aux humains avec son potes Gaby (l’ange Gabriel), à découcher avec Marie, et à entretenir des relations père fils très tendues avec Jésus. Du Cavanna mâtiné de Reiser en roue libre totalement déjanté. On rigole, on se dit non, il n’a pas osé, et puis si il a osé, mais en pire. Et ce pire nous fait rire, mais on se dit quand même qu’on offrira pas ce livre à untel, untel et puis aussi untel, à tous ceux qui ne trouvent pas drôle qu’on puisse se moquer des textes religieux en fait (et ils en ont le droit, aucun problème, comme on a le droit aussi de trouver ça drôle !). Un exemple parmi d’autres (plutôt soft quand même). L’histoire de Moïse façon comics avec Conan le Barbare ou Conan l’Israélite car il est circoncit (sic !) ou Joseph qui chasse les rois mages en les traitants de « romanos ». Il y en plein d’autres et des bien pires (bien bien pires !)

Les dessins sont tout à fait au diapason du thème et sont dans le style caricature pour bien montrer que c’est exactement ça.

Bref, une BD iconoclaste à ne pas mettre entre toutes les mains, mais qui dans, le style caricature antidogmatique atteint son but !
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Pinocchio

Dans la cave de sa maison, Gepetto a créé un petit bonhomme en ferraille. Très fier de lui, il montre le robot à sa femme ainsi que les tâches ménagères qu'il sera capable de faire à sa place. Il décide alors d'aller exposer sa trouvaille aux militaires, certain qu'ils seront intéressés par son projet et qu'il pourra ainsi gagner beaucoup d'argent en révolutionnant la guerre. Tandis qu'il parlemente avec un haut-gradé, Jiminy, le cafard, qui vient de se faire licencier et plaquer par son amie, tombe nez à nez avec le robot. Il décide de s'installer à l'intérieur. Alors que la femme de Gepetto a trouvé un tout nouvel objet sexuel avec le nez du petit robot, elle meurt brûlée. En effet, son nez sert d'arme. Pinocchio s'enfuit de la maison, Gepetto partira aussitôt à sa recherche...



Très librement adapté du roman éponyme de Carlo Collodi, cette version de Pinocchio est plus que jamais originale, déjantée voire trash, décalée et drôle. On est bien loin du petit personnage de Disney. L'on retiendra notamment cette image des 7 nains qui, visiblement, aiment plus que de raison Blanche-Neige, les animaux de la forêt, dont un certain Bambi, n'étant pas en reste. Certes, Pinocchio n'est pas fait de bois, Gepetto n'est pas si gentil que ça et Jiminy devient ici un cafard, la trame du roman originel est respectée. Winshluss laisse ainsi libre cours à son imagination en nous offrant un scénario dense, rythmé et, au final, bien huilé malgré une narration non linéaire. Et ceci sur presque 200 pages. Il alterne brillamment différents graphismes, passe du noir et blanc, pour les épisodes de Jiminy, aux couleurs un brin désuètes pour Pinocchio. Le tout quasi sans paroles.
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In God we trust

Quoi de mieux que la bible?

La bible revue et très légèrement corrigée par Winshluss ! A vos souhaits...



La bible, tout le monde connait. C'est consistant, truffé d'anecdotes plus ou moins croustillantes avec une fin à faire pleurer dans les chaumières.

D'ailleurs, à la moindre contrariété, il n'est pas rare de s'entendre gentiment conseiller :

- Allez, te fais pas de bible...

- Peuh, facile à conseiller, ma copine est dans le nouveau test d'amant...



Faut dire que le sujet est porteur et susceptible de toucher quelques dizaines de curieux. Peut-être même une trentaine en période de soldes, allez savoir.

Histoire classique s'il en est. Une naissance à la paternité contestable. Un gamin qui devra s'épanouir dans l'ombre de son Dieu de père. Des potes plus ou moins fiables qui, à la moindre contrariété, n'hésiteront pas à vous planter pour quelques pièces d'argent. 33 balais et c'est déjà l'heure de plier les gaules. Un procès couru d'avance. Barabbas 1 - Jésus de Nazareth Roi des Juifs ( j'vous raconte pas la taille de la carte de visite ) 0. Sa vie fut un chemin de croix, sa disparition n'eut rien à lui envier.



Le thon, c'est bon, mais le ton Winshluss ( à vos...) c'est excellent.

Enfin dans sa très grande majorité. A l'instar de Jésus qui multipliait les pains ( tout en suscitant des vocations : Cassius Clay, Sugar Ray Leonard, Raimu dans la femme du boulanger...), l'auteur enquille les tableaux fondateurs avec une rapidité et une imagination stupéfiantes. Tout ici n'est que prétexte à bagatelle et gaudriole pouvant facilement heurter :

- les puristes

- les Boutinistes

- les adeptes du premier degré jusqu'à ce que la mort nous sépare

- les Boutinistes

- Christine Boutin...



De la genèse au déluge, c'est à un déferlement de blagounettes non stop que Winshluss ( à...) vous convie. Le trait, tout en rondeur, jure un peu avec le ton corrosif du propos. En véritable fourre-tout parfaitement assumé, l'auteur en fait des caisses en multipliant les supports informatifs : tableaux, fausses pubs, guest-stars histoire d'en accentuer un peu plus la véracité ( Superman, Conan le Barbare, autant de personnages validant, si besoin était, le titanesque travail d'historien de l'auteur ).

Mention spéciale au tout dernier chapitre, susceptible de déclencher une combustion spontanée chez nos joyeux lurons de Civitas : Adam et Dave !



C'est finalement un récit complètement loufoque que celui-ci. N'y cherchez d'autre but que celui de vous faire rire et en cela, l'auteur a fait des miracles...



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Dans la forêt sombre et mystérieuse

Angelo aime bien les bébêtes

qu'il capture et montre à son débile de frère

qui ne pense qu'à les écrabouiller.

Son rêve, c'est d'être aventurier ou explorateur.

En attendant, ses parents lui annoncent une triste nouvelle,

sa grand-mère adorée est tombée malade.

Toute la famille va lui rendre visite en auto.

Après une halte pause pipi dans les toilettes de l'autoroute,

la voiture pressée repart de plus belle

en oubliant Angelo...

Le jeune héros halluciné et déboussolé

va traverser de nuit une forêt inconnue

pour retrouver la maison de sa mémé alitée.

Un flippant voyage initiatique qui va

le faire blêmir, frémir et grandir

au milieu de créatures extravagantes

comme Fabrice, un écureuil fou volant

un crapeau dégoutant ou un ogre gourmant.

Au final plus de peur que de mal...pour toute la famille.

Une bd fantastique de Winshluss qui se lit tout shuss.
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Pinocchio

Pinocchio est plus qu'une histoire, c'est un mythe. Il y a ce personnage que nous connaissons tous du conte de Carlo Collodi, qui appartient à notre imaginaire, du moins à celle de ma génération ; qui ne connaît pas en effet ce défaut qu'a Pinocchio de mentir sans cesse, et cette particularité que son nez dès lors s'allonge. Je me suis souvenu de son père Geppetto, menuisier, dépassé par son oeuvre, qui part à la recherche de sa créature fugitive, des enfants qui sont enlevés au bord d'un cirque et transformés en ânes, le ventre de la baleine dans lequel Geppetto et Pinocchio se retrouvent... Ce n'est pas le souvenir du dessin animé de Walt Disney qui m'a marqué, mais le film de Luigi Comencini, avec Nino Manfredi dans le rôle de Geppetto et Gina Lollobrigida dans le rôle de la fée...

Ici, dans ce roman graphique qui revisite l'histoire, la dimension du conte est encore présente, le mythe est préservé même si la féérie initiale est absente, quoique... On entre de plein pied dans la réalité et l'horreur de l'histoire, l'envers du décor est présent dès les premières pages. L'approche est violente et totalement déjantée... Le conte est revisité de manière contemporaine si on peut dire, la dérision et la violence sont les ficelles qui tiennent ce récit revisité par Winshluss.

Enfants, s'abstenir ! Ici, nous tombons dans quelque chose de froid, sombre et rugueux, métallique aussi puisque la marionnette de bois a fait place à un objet de fer, qui plus est, devenant une arme de guerre...

Finalement, tout est conforme au mythe originel, la pauvreté, la faim, la peur, un monde hostile, le rejet, l'exil...

Mais il y a des différences, des dissonances étonnantes, transgressives, ce nez de Pinocchio devient comme un objet de désir et même pire, puisque cet objet phallique peut aussi s'avérer devenir une arme destructrice au grand dam de ces dames, surtout lorsque le dit nez peut s'avérer devenir un lanceur de missiles...

J'ai aimé la visite des sept nains, coquins aussi à leur manière, sept nains partout, affairés...

Peu de paroles, mais pourquoi parler, pourquoi écrire, puisque le dessin est éloquent...

La part de l'enfance est pourtant préservée, la part de doute qui figure dans l'adulte aussi.

On retrouve ici le rite initiatique et cruel qui fait passer de l'enfance à l'âge d'adulte. le chemin que nous propose Winshluss est-il si différent ? Oui sans doute, quand même. Mais Giminy, la conscience éveillée de Pinocchio, est bien là, et surtout ce foutu rêve d'indépendance et de liberté, qu'on soit de bois ou de fer...

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Pinocchio

C'est une adaptation très libre du roman éponyme de Collodi, la trame de l'histoire est à peu près la même, mais le côté assez sombre de l'histoire originale est ici poussé à son paroxysme. Pinocchio est ici un robot de métal conçu pour la guerre. Winschluss va faire entrer dans cette histoire tous les pires maux et horreurs de notre société : exploitation des enfants, féminicide, drogue, traffic d'organes, fanatisme religieux, fascisme, pollution, guerre, assassinats, suicides, toutes formes de violences, de perversions... c'est un inventaire exhaustif de tout ce que notre société représente de laideur, et avec tout ça, on arrive pourtant à en rire, parce qu'en plus, c'est franchement drôle. On est pas très loin de “l'esprit Charlie”, bête et méchant, mais avec comme trame le roman de Collodi, cela prend une dimension de tragédie romanesque et de saga morbide.

Le graphisme est aussi noir et agressif, quelques pages sont présentées comme une affiche rétro de l'entre deux guerre, il y a un côté steampunk ou expressionniste et les références cinématographiques pullulent, surtout dans le cinéma expressionniste allemand (Murnau, Fritz Lang).

Plusieurs récits s'enchevêtrent, se croisent sans que les personnages se côtoient vraiment, même les graphismes diffèrent. Cette structure éclectique finit par former une oeuvre d'une grande homogénéité, d'une grande force, où l'humour et l'horreur se marient à la perfection. Un humour violent et dénonciateur, un humour qui n'est pas gratuit.

Ce qui en ressort, c'est un très forte impression, une bande dessinée très marquante, une démonstration percutante et magistrale sur la noirceur de la nature humaine.

Un chef d'oeuvre de l'humour noir.

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J'ai tué le soleil

Winshluss m’avait habitué à un graphisme plus cartoonesque, détournant les style Disney des premiers temps pour le pervertir dans une noirceur, un cynisme grandguignolesque, dans des petits bijoux d’humour plus noir que noir. J’avoue qu’en tant que fan de cet auteur, j’ai été perturbé par le début de cette histoire. Le style est assez réaliste, le trait est brut, comme des crobards rapides et pris sur le vif, avec des contrastes de noir et blanc, des coups de pinceaux presque brouillon, mait qui tombent juste, des hâchures agressives, qet quelques pauvres couleurs délavées. C’est un récit survivaliste : Il y a eu une épidémie, il fallait porter des masques, se confiner… et c’est parti en cacahouète… une énième aventure post-apocalyptique, peuplée de cadavres desséchés, de chiens enragés, et quelques rares survivants complètement cinglés. Qu’est-ce que Winshluss va nous trouver à raconter de plus que les autres sur un sujet déjà si surexploité. Ben voilà, c’est Winshluss, alors il fallait s’y attendre, il nous fait une démonstration du cynisme le plus profond, de la noirceur la plus noire, avec un délire toujours aussi jubilatoire.
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Welcome to the Death Club

Nouvelles glauques en noir et blanc, cases serrées et réduites à l’observation de l’acte principal, découpage nerveux –parfois quelques touches de couleurs lorsque le mal triomphant se repaît de ses victoires- Welcome to the death club est une galerie d’art crayonné à l’honneur de la Faucheuse qui nous guette. Homme d’affaire, pervers sexuel, homme modèle, modeste employé, écrivain romantique –tu mourras ; et le triomphe accordé aux dégénérescences perverses n’en sera que plus glorieux.





A regarder, encore et encore, au-delà de la première compréhension dramatique. Le charme du Death Club ne s’apprécie pas entièrement dès la première rencontre.
Lien : http://colimasson.over-blog...
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In God we trust

J’ai décidé quant à moi de prendre un peu de recul quant à l’analyse de cette bd humoristique qui dénonce les travers de la religion catholique. Je me dis que si l’auteur avait eu le courage de faire la même chose au sujet de l’islam, cela ne serait certainement pas perçu de la même manière. Toujours ce fameux débat : peut-on rire de tout ?



Je ne défends pas particulièrement les religions quelles quelles soient car elles sont responsables de beaucoup de destructions, de massacres, de viols d’enfants à travers le monde etc... Cependant, plus de la moitié de la planète est croyante. Il serait alors convenable de respecter leur foi. Mon meilleur ami est par exemple un catholique pratiquant. Je ne suis pas certain qu’il aurait apprécié cette bd si je la lui avait offerte à Noël.



Alors, oui c’est une belle poilade dans un esprit déjanté pour certains. Me moquer des chrétiens (ou d’autres religions) n’est absolument pas ma tasse de thé. Pour autant, quand j’ai lu récemment « Le crépuscule des idiots », c’était également une critique de la religion mais amené de manière beaucoup plus subtile et intelligente.



Je vais prendre un exemple très concret de gags de Winschluss, un auteur pourtant que j’apprécie grandement depuis son fameux Pinocchio. Dieu demande à Abraham de sacrifier son fils puis se ravise, puis le redemande en se moquant de l’homme etc…

Cependant, Abraham commet l’irréparable. Grosse poilade : il a tué son fils dans un bain de sang. Je ne sais pas mais moi, ce genre de gag ne me fait pas rire du tout ! Je pense à mon propre enfant et ce qu'on pourrait faire sous une influence néfaste. Alors oui, on peut prendre les choses à la légère et c’est d’autant plus pratique avec une religion tolérante comme le catholicisme où il n’y aura pas de fatwa ou de vengeance terroriste posthume dans une rédaction de journaux composé d'auteurs de bd.



Je ne conseillerais pas l’achat pour ne pas offusquer les millions de chrétiens qui composent notre civilisation dont il faut être fier pour ses valeurs de démocratie et de libertés. Je l'ai dit en toute honnêteté.
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In God we trust

Je ne connaissais pas Winshluss... c'est chose réparée, car je viens de finir son terrible "In God We Trust".

Dieu est un bon gros gars qui ne pense qu'à passer le temps comme il peut, entre autre en buvant des bières, et en déconnant avec Gaby, l'ange Gabriel...

Accessoirement, il construit le Monde, en 7 jours, et puis il crée Adam, avec de la poussière... Puis comme Adam s'em... bête, tout seul, Dieu lui fabrique une copine, Eve... Et vous connaissez la suite.

Winshluss nous narre sa version à lui du nouveau testament, et ça dépote !

C'est drôle, irrévérencieux envers la bible (ce que n'avait pas osé Crumb avec sa version niaisoux de la bible, Winshluss le fait !), et ça fait bien marrer de voir Jésus en surfeur, ou Jean-Paul II en rocker décadent... ^^

Un bon moment de bande-dessinée !
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In God we trust

Quoi de mieux en cette période pauvre en concerts sataniques de Métal (vivement que la reprise arrive), qu’une bonne satire du bon dieu ?

Une bonne tranche d’humour et de dérision avec des détournements.



Très bonne idée les détournements : fausses publicités, fausse « Une » de magazine.

On connaît tous les matériaux de base.

On n’est pas forcément surpris par toutes les situations burlesques et caustiques.

Mais c’est très bien dessiné et très bien mis en page. Une mise en page percutante.

C’est drôle (sauf si vous faites partie du team « crispé de la religion »).

Ancien et Nouveaux Testaments y passent avec le grand classique de la Genèse.

Mais aussi des planches spéciales « contemporaines » comme les « reborn ».

Ne manquez pas Jean-Paul II superstar et la rencontre de dieu et de Superman.

Ne manquez pas non plus la double page des enfers idéale pour s’y retrouver.



Je vous laisse avec une petite publicité :



> Comment devenir fort et musclé grâce à la méthode Jean-Baptiste :

> Grâce aux séances d’aquagym dans les eaux du Jourdain, vous pourrez enfin dire : « Ceci est mon corps »



Bonus



Très belle couverture dont une très belle tranche.

Sera du plus bel effet dans votre bibliothèque à côté de votre bible.

Note : un peu plus haut qu’une bible « Osty »
Lien : https://post-tenebras-lire.n..
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Pinocchio

Quelle découverte ! Quel plaisir !

Ma première BD de Winshluss...

Pinocchio revisité. Et avec quel brio ! Ok, c'est trash, cruel, brut, détonnant, débridé, sexe, immoral... mais c'est aussi talentueux, fin, structuré, habité !

J'en suis restée scotchée, charmée, amusée et conquise.



Je vais devoir le rendre à la médiathèque et vous prie de croire que c'est un effort difficile.

Tant pis pour mes finances, je me précipite chez mon libraire préféré aussitôt pour combler l'absence. Je le veux près de moi pour le contempler encore, et encore... Et je ne parle pas du libraire ;)



5/5 !
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Dans la forêt sombre et mystérieuse

Angelo est oublié par ses parents sur une aire d’autoroute. Il allait rendre visite à la campagne, à sa grand mère, mal en point. Angelo va continuer le voyage à pied, et se perdre dans la forêt, qui va devenir un monde fantastique, dans l’esprit d’Alice Au Pays des Merveilles. Angelo dans sa quête va faire d’étranges rencontres. Le dessin est brut, presque brouillon, l’auteur favorise une certain foisonnement, une effervescence dynamique, je trouve que ça fonctionne bien. le ton est d’un humour assez grinçant, avec des répliques drôles, des personnages improbables. L’imagination débordante de Winschluss dirige le récit, presque sur le mode de l’improvisation, laissant le lecteur choisir son interprétation, c’est en même temps naïf et cynique, et c’est ce mélange qui m’a plu, qui apporte des surprises, et qui apporte du rythme et du piment au récit.
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Pat Boon : Happy End

Pat Boon croit à l’amour, l’amitié, et Peggy veut faire du cinéma… mais le monde est bien cruel, non, pire que ça, il est sordide, violent, glauque, dégueulasse… Le dessin est en noir et blanc, avec des petits personnages cartoonesques, mais souvent le trait devient agressif, l’humour est noir, trash. Sans atteindre la démonstration percutante et magistrale sur la noirceur de la nature humaine de sa version de Pinocchio, cet album annonce déjà du lourd !
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Gang of Four

Pour moi, Gang of Four, c'est probablement le meilleur groupe de la vague post-punk formé par quatre étudiants de Leeds. le nom du groupe s'inspire de la Bande des Quatre - Gang of four en anglais - composé notamment de la femme de Mao Zedong. Les membres de cette faction communiste seront peu de temps après la mort de Mao arrêtés et amenés devant les tribunaux - pour certains spécialistes, il faudrait parler de la Bande des Cinq, le cinquième étant Mao Zedong. Du fait de cette homonymie, on comprendra aisément que le groupe de Leeds est un groupe plutôt politisé et on devinera sans mal son orientation.



C'est fort de cette connaissance que je suis tombé sur Gang of Four de Winschluss et que cet opus m'a attiré. Pour autant, il n'y a aucun rapport avec les deux précédents Gang of Four. Ici, il s'agit juste d'une bande de quatre personnages pourchassés par une autre bande dont le chef doit les ramener à La Forteresse Noire. Pour échapper à leurs poursuivants dont le chef se réfère sans cesse à Dieu - « Dieu va nous rendre insensible à la douleur », «  Dieu a certainement voulu tester notre motivation », «  Que Dieu guide nos balles » -, le Gang of Four s'aventure dans la Forêt oubliée, via le Canyon de la Douleur, et reçoit l'aide d'habitants dont Omar l'écrevisse, un corbeau, un phasme ventriloque qui sèmera la zizanie chez les poursuivants du Gang of Four et l'arbre Big Mama. On ne sait pas vraiment pourquoi ceux-ci sont poursuivis par ceux-là mais cela ne gêne en rien le plaisir de la lecture. Cette courte aventure - a priori, il devrait y avoir une suite - est bien jouissive, irrévérencieuse et haletante. Pour faire court, c'est du Winshluss.



En plus d'être une histoire de Winshluss, ce premier volume inaugure une collaboration entre les Requins Marteaux et la Frac Aquitaine : un dessinateur est invité à choisir une oeuvre de la collection de la Frac Aquitaine et de s'en inspirer pour dessiner une bande dessinée. Winshluss a choisi une oeuvre de Diane Arbus, Untlited 4 : une photographie prise à l'occasion d'Halloween dans un établissement pour handicapés mentaux et sur laquelle quatre personnes déguisées posent - le thème des populations "laissées pour compte" occupera une place importante dans l'oeuvre de Diane Arbus. Il est dommage que, pour une sombre histoire de droits d'auteurs, il faille utiliser un QR code pour voir la photographie de Diane Arbus et que celle-ci ne soit pas reproduit ici. C'est d'autant plus dommage que l'une des idées de cette co-édition entre l'éditeur installée à Bordeaux et la Frac Aquitaine est de « [élargir] le regard sur l'art contemporain en général ». du coup, on a évidemment un premier regard sur l'art contemporain… mais il n'est pas certain que c'est celui qui était attendu.



Au-delà de cette péripétie juridique, Gang of Four est non seulement une bonne histoire mais aussi une ouverture à la culture - qui m'aura permis de découvrir l'oeuvre et le travail de Diane Arbus.
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J'ai tué le soleil

La mort. Le soleil. Des flingues. Un fou.



Maestria de Winshluss qui raconte dans un genre différent de ces précédents ouvrages, dans ce récit apocalyptique.

C'est fort, angoissant et sans morale.

Winshluss dérive habilement le centre de l'attention au fil de la bd et donne à son trait en noir et blanc une tonalité d'horreur très convaincante.

Quelques planches couleur apparaissent ça et là, comme des bouffées de vie et d'espoir, vite éteintes.

Majestueux.
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Pinocchio

Relecture du roman éponyme de Collodi, cette BD est à mille lieues de la version revue par Disney, seule version que je connaisse, n'ayant jamais lu le roman original.

Je ne sais donc pas si c'est le roman italien ou le dessin animé américain qui a servi de base à Winshluss mais c'est une sacré réussite. Que les choses soient directement dites, je déteste la version de Disney qui fait partie d'une quintette de 'grands classiques' que je ne peux plus voir. Mais ici, j'ai pris beaucoup de plaisir à resituer tel personnage ou telle situation. J'ai vraiment apprécié cette vision des plus trashs et décalées de l'histoire du pantin où les différentes étapes sont revues avec une vision bien noire de notre société contemporaine.

Bon, il ne faut pas laisser cette BD entre toutes les mains car l'auteur n'y va pas avec le dos de la cuillère en matière d'hémoglobine, d'injustice, de glauque et de sexe.

Tout cela, par le fond et par la forme n'a pas été sans me rappeler les dessin-animés de Bill Plympton.



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Dans la forêt sombre et mystérieuse

Quand Angelo part avec sa famille pour rendre une dernière visite à sa grand-mère adorée mais mourante, il se perd en forêt et va découvrir des entités anciennes et fantastiques.

Entre voyage onirique et quête de soi, on assiste à la croissance d'Angelo qui à travers cette épreuve de la perte dans tous les sens du terme va se retrouver et affronter des créatures de cauchemar.

Les graphismes sont assez géométriques et la colorisation pertinente notamment dans les scènes de forêt.

La fin est peu réaliste mais apporte une fraîcheur au ton relativement sombre de l'ensemble de la BD.

J'ai beaucoup aimé l'évolution du personnage d'Angelo et les liens qu'il construit finalement avec ses proches.

Une BD originale dans son traitement graphique sur des sujets peu évidents traités avec justesse et finesse.
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Pinocchio

Whaouh. C'est gore, trash comme jamais. Je n'ai jamais lu une BD aussi sombre. La réadaptation du Pinocchio est totalement libre et ajustée à notre Histoire, notre société. C'est une vision noire et triste de notre existence. Pour être un coup de poing, Winshluss en a créé un ! Je suis surprise, dégoûtée mais épatée également. Quel sentiment bizarre et perturbant. Ce Pinocchio rassemble des genres différents pour des vies que nous suivons en parallèle. La violence, le sexe, le meurtre, le nazisme... tout y passe. Les contes ne vous auront jamais autant bercé de cauchemars. N'empêche : quel talent !
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Pinocchio

Après avoir co-réalisé le film d’animation « Persepolis » de Marjane Satrapi (couronné à Cannes et aux Césars et nommé aux Oscars), Vincent Paronnaud, alias Winshluss, livre l’entièreté de cette œuvre partiellement pré-publiée dans les derniers numéros de la revue Ferraille Illustré. Avec « Pinocchio », le talentueux créateur (avec Cizo) de « Monsieur Ferraille » propose une revisite des (més)aventures de la célèbre marionnette de Carlo Collodi.

Le pantin de bois prend ici les traits d’un androïde créé par un inventeur sans scrupules. Livré malgré lui aux travers de notre monde, le Pinocchio de Winshluss a tout d’un anti-héros. Jiminy Cricket est remplacé par un cafard SDF (Jiminy Cafard) qui squatte la boîte crânienne du robot depuis qu’il a perdu ses allocations chômage. Si Pinocchio n’a aucune personnalité et n’est qu’un spectateur constatant (sans juger) la misère, la haine et les nombreux vices de notre monde, Jiminy Cafard sert quelque peu de conscience, allant même jusqu’à devenir moralisateur au détour d’une bonne cuite.



L’univers proposé par l’auteur est sombre et impitoyable. Usant de personnages tels qu’une Blanche-Neige non-consentante et ses sept nains violeurs, il n’hésite pas à piétiner les contes de fées. Aidé par d’autres protagonistes tout aussi déjantés (un pingouin kamikaze, un clown dictateur, un clochard aveugle, etc), l’auteur survole avec une virtuosité incroyable des thèmes difficiles tels que le suicide, la manipulation, le capitalisme, la foi, l’écologie, le travail des enfants, le fascisme et la course à l’armement. Les thèmes, les différentes histoires et les personnages s’entremêlent avec brio afin de former un tout cohérent, juste, mais non-moralisateur. Parsemé de nombreux clins d’œil et de références (il y en a même un à AMI de « 20th Century Boys »), le récit de Winshluss fait preuve d’une grande maîtrise et est prenant de la première page jusqu’à cette conclusion étonnamment positive par rapport au reste de l’ouvrage.



Alternant les styles de narration et débordante d’imagination, cette œuvre majoritairement muette est un modèle du genre. La force graphique de « Pinocchio » est tout bonnement phénoménale : tout est bien amené, les personnages sont décrits en seulement quelques cases, l’humour est muet mais bien présent (l’harmoniciste aveugle Wonder est succulent) et la plupart des planches sont sublimes. Pastichant le dessin et l’univers de Disney des années 40-50, Winschluss va également alterner des planches superbement colorisées (colorisation de Cizo) avec des séquences crayonnées dédiées à Jiminy Cafard. Certaines scènes, comme celle où les enfants se transforment en loups (et non en ânes comme dans le conte), sont assez marquantes. De plus, l’objet proposé par Les Requins Marteaux est de toute beauté.



Bref, mon nez s’allongerait méchamment si j’affirmais que cet album nommé pour les Essentiels d’Angoulême n’est pas le meilleur que j’ai eu l’occasion de lire en 2008.
Lien : http://brusselsboy.wordpress..
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