Le fait même que la courtisane, soit toujours et encore fêtée comme la reine du monde féminin, montre clairement ce qu’on attendait réellement de la femme. On n’appréciait pas du tout son individualité. Ce qui comptait chez elle, se lit dans les treize conseils à la femme de Kaibara Ekken (1630-1714). Selon lui le devoir de la femme est de s’exercer constamment dans l’obéissance, le charme, la modestie, en s’oubliant elle-même et ses intérêts.
Seul un tremblement de terre à Tokyo pouvait parvenir à créer un effet plus percutant, car il touchait la population dans les fondements de sa vie, de sorte qu’une attitude purement contemplative n’était pratiquement pas possible.
Avec l'estampe japonaise, nous expérimentons une surface bidimensionnelle animée de vibrations.
On appelait de telles gravures sur bois coloriées à la main urushi-e, des peintures à la laque.
Le moyen le plus efficace contre un sérieux jugé exagéré était effectivement le rire.
L'art japonais est devenu un élément de notre culture européenne, car il répond à des goûts de notre époque; mais il faut connaître les états successifs du développement de la gravure japonaise et les rapports entre les divers artistes pour pouvoir apprécier les efforts de chacun d'entre eux, de façon à ne pas nous contenter d'œuvres mauvaises ou d'imitations, alors que nous pouvons en obtenir de meilleures.
Face à la profanation qui apparaît dans tous les domaines, il semble naturel que la religion soit abandonnée dans l’Ukiyo-e.
Les débuts d'Hokusai furent encore plus spectaculaires et théâtraux, car, étalant une feuille de papier aux pieds du monarque, il le badigeonna de bleu, puis saisissant un coq vivant, il enduisit ses pattes d'un pigment rouge, et le laissa fouler la couleur encore humide. Le shogun et ses courtisans ébahis purent alors contempler un courant fluide de liquide bleu, sur lequel semblaient flotter des feuilles d'érables rouges aux nervures bien nettes. Un simple truc! Indigne du génie, pourrions nous dire, mais Hokusai avait jaugé ses compatriotes, et savais que son "jeu d'esprit" allait exciter et impressionner ces amateurs aristocratiques, lassés d'observer le cérémonial, plus que tout étalage de prouesse technique.
Tandis qu'ailleurs l'apparition des pulsions sexuelles entraîne un renforcement de la personnalité ou au contraire une plongée dans l'impersonnel animal, au Japon elle signifie dépersonnalisation, disparition de l'individuel au profit de la tradition.
C'est sur ce terrain que se produit la socialisation la plus forte, car les pulsions sexuelles l'amènent à un comportement officiel, conventionnel. C'est en particulier dans les maisons closes, accessibles à tous, que le Japonais de l'époque Tokugawa était en relation avec la coutume et ses contraintes.
La position de la femme à une époque donnée est de la plus grande importance dans le cadre d’une recherche sur l’histoire des religions.
Qu’elle soit un symbole de l’éternel et qu’en tant que tel on lui voue un culte, ou bien qu’elle soit considérée comme un être inférieur et ne soit donc pas autorisée à traiter des affaires sérieuses de l’homme, et en particulier des affaires religieuses, tout cela est lié aux croyances religieuses des esprits de l’époque.
Si l’on observe la situation de la femme d’un point de vue de la théonomie (soumission aux lois de Dieu comme étant les lois suprêmes) et de l’histoire des mentalités dans les religions japonaises, on se rend compte qu’aucune vraie liberté n’est concédée. Aucune religion japonaise ne donna à la femme une situation égale à celle de l’homme.
Le shintoïsme et le culte des ancêtres étaient patriarcaux. Les règles sino-confucianistes qui se répandirent plus tard limitèrent aussi considérablement la liberté de la femme dans sa vie privée. Elles l’enfermèrent dans des traditions et la mirent au service de l’homme. Elles lui donnèrent aussi une position inférieure dans la hiérarchie des espèces vivantes.
Le bouddhisme a fait preuve de misogynie dès ses débuts.