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Critiques de L`Histoire (26)
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L'Histoire, n°496 : Saint-Barthélémy

Je suis un fervent lecteur de cette revue sans pour autant en parler systématiquement.

Je tenais à attirer l'attention sur ce numéro particulièrement du fait de sa qualité et son actualité.

La Saint-Barthélemy, entre autres, 450 ans et massacres non encore tout à fait oubliés.

Le sous titre : "le massacre des voisins" fait sens dans sa réalité. Opposés les uns aux autres sans retenue, n'est ce point ce qu'il y de pire et comment continuer de vivre ensemble après?

Des écrivains, auteurs et historiens, content ce fait historique avec talent et cartes explicites.



A côté de cela un excellent article sur l'épopée des pharaons noirs, pacifiant les deux terres ainsi qu'une analyse sur les médecins dans la cité au Moyen-Âge, complètent avec bonheur le magazine.



Cela valait le coup de le dire (l'écrire)!
Lien : https://www.babelio.com/livr..
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L'Histoire, n°481 : Chute de Rome

Le passage de l’Empire Romain aux royaumes Barbares m’a toujours intéressé. C’est une époque riche et souvent réinterprétée par les historiens. On peut apprendre, désapprendre, réapprendre.



Le n°481 du magasine L’Histoire consacre son dossier à cette période avec un angle de vue intéressant. Il focalise sur les premiers pas des gouvernements qui ont succédé à l’empire d’Occident.



Le plus gros morceau est consacré à Odoacre. Ce type a toujours eu chez moi une aura négative. C’était le croque mitaine, le fossoyeur de l’empire, celui qui a renversé le dernier empereur – le jeune Romulus Augustule – et renvoyé à Constantinople les insignes impériaux.

L’article fournit un portrait autrement plus favorable du bonhomme. Il a ramené une certaine paix en Italie pendant une bonne décennie, car avant lui les empereurs valsaient plus vite que Johann Strauss pouvait mettre en musique. L’économie s’est rétablie, la famine s’est éloignée et les relations extérieures lui ont permis de calmer les Vandales, de récupérer la Sicile et de rapatrier les Romains de Norique (essentiellement dans l’actuelle Autriche). Le Sénat romain a tout de suite collaboré avec lui.

Malheureusement pour lui les circonstances étaient encore au déséquilibre géopolitique. La fragmentation de l’empire Huns a provoqué des mouvements de population. L’empereur d’Orient Zénon a gentiment accordé à l’Ostrogoth Théodoric d’aller s’installer en Italie (et de le laisser tranquille). Ce dernier ne s’est pas fait prier et a assez vite balayé Odoacre (cinq ans de bagarre tout de même). En fait le Sénat et l’aristocratie romaine a tout de suite lâché Odoacre pour son rival – souvent sénateur varie. L’explication donnée est qu’Odoacre a gouverné de manière fonctionnelle et n’a pas su faire rêver les foules, développer une idéologie, une histoire, comme les Francs ou les Goths ont pu le faire.



D’autres articles plus courts évoquent des sujets variés. Les métamorphoses de la ville de Rome après la chute. Je cite : « Bien que dépouillés pour l’essentiel de leurs revêtements et de leurs décors, abandonnés ou réutilisés pour d’autres fonctions, les monuments et la structure même de la cité antique restent toujours caractéristiques du paysage urbain durant toute l’Antiquité tardive et le début du Moyen-âge. Ce n’est qu’au VIIIe-Ixe siècle que s’efface le tissu monumental de la Rome impériale. »

Un autre article évoque les relations entre le Pape à Rome et le Roi à Ravenne, à travers les lettres Ennode de Pavie. On voit l’évêque de Rome monter en grade dans la hiérarchie chrétienne et, déjà, essayer de s’imposer au-dessus du Roi et de l’Empereur. Un peu plus tard les catholiques auront maille à partir avec Théodoric – les Ostrogoths étaient encore Ariens – qui les persécutera.

Puis on parle de l’existence tardive de fêtes païennes, en l’occurrence les Lupercales, qui sont devenues une sorte d’affirmation de l’aristocratie romaine face au clergé catholique. Elles disparaitront avec le retour de l’empire d’Orient, avec Justinien et Bélisaire qui reconquerront l’Italie sur les Goths (et les côtes d’Afrique sur les Vandales).

Enfin, un entretien avec Peter Heather, auteur de « Rome et les Barbares – Histoire nouvelle de la chute de l’empire » (vo en 2005, traduction française en 2017) revient sur les relations entre l’Italie et les royaumes post-romains.



D’autres articles hors dossier ont attiré mon attention : sur Voltaire qui se fait historien contemporain et journaliste avec son Précis du siècle de Louis XV. Sur les 150 ans de la Commune et sur une explication des tensions au Haut-Karabakh entre arméniens et azéris (de la pure géopolitique avec Russes, Iraniens et Turcs aux ficelles et les Occidentaux qui regardent en disant « c’est pas bien »).



De bons moments instructifs.

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L'Histoire, n°454 : Guerre de Trente Ans

J’ai acheté ce numéro attiré par le sujet que j’avais déjà parcouru grâce au livre de Henry Bogdan (La Guerre de Trente Ans).



Dossier trop court pour remplacer le détail du livre, il atteint bien son but en balayant les événements et en relativisant les tenants et aboutissants, en floutant en quelque sorte les images d’Épinal.

On remet en perspective la dimension religieuse de la guerre, on relativise la notion de gagnant de la guerre, on rappelle que France et Espagne ont continué leur conflit bien après les traités de Westphalie, on évoque ce qu’il reste aujourd’hui de cette guerre dans la mémoire des peuples et des politiques.

On appuie aussi très fort sur l’horreur que cette guerre a représenté pour les pauvres gens qui voyaient les armées multiformes survivre sur le pays, sur ceux qui ont subi des sièges qui ne pouvaient se terminer que par des pillages – paiement des mercenaires oblige.

Les entrefilets sont riches d’information, qu’ils décrivent la vie de mercenaire ou la famine qui mène au cannibalisme. Comme d’habitude, cartes et reproductions de peintures décorent l’ensemble avec brio.

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L'Histoire, n°516 : La Chine des Ming

J’imagine que lorsqu’on édite un magasine tel que l’Histoire, on essaie d’attirer le lecteur avec des sujets qui résonnent avec ce qu’il vit.



Le rapport entre le contemporain et la chute des Ming au milieu du XVIIe siècle n’est pas forcément évident au premier abord. Mais les auteurs se chargent implicitement de le démontrer. La Chine des Ming au XVIIe siècle est une société cultivée, inclue dans une première mondialisation commerciale – surtout depuis l’arrivée des Portugais et des Espagnols – mais fragilisée par de gros problèmes économiques, des famines entrainant des révoltes et – c’est là-dessus que le dossier insiste – des dérèglements climatiques.



Sécheresses, inondations récurrentes auraient en effet eu un impact non négligeable sur la chute. Le gouvernement n’arrivait plus à assurer les réparations. Les famines entrainaient des révoltes soit paysannes, soit citadines. Et cette fragilisation ne passa pas inaperçue des voisins Mandchous qui finirent par réussir à envahir la Chine et à imposer leur propre dynastie : les Qing.

Implicitement, donc, ce dossier rappelle qu’une société évoluée, en paix depuis longtemps, peut être effacée en peu de temps. Et les symptômes présentés rappellent bien évidemment ceux que nous vivons aujourd’hui.



Le dossier indique qu’il existe de nombreux témoignages de la fin de la dynastie Ming, car on a retrouvé beaucoup de journaux personnels et d’autobiographies privées, très souvent écrits par des fonctionnaires. Les extraits présentés sont fascinants. Ils montrent la montée de l’inquiétude et l’agacement devant les défaillances de l’État.



Un autre article décrit ces Mandchous qui viennent remplacer les Ming au pouvoir. Ils descendent du peuple qui fonda la dynastie Jin en Chine du nord au XIIe siècle. Ce sont eux qui imposèrent le port de la natte aux hommes Chinois.



Le dossier est illustré par de nombreuses illustrations, reproductions d’estampes et, bien sûr, de vases Ming.

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L'Histoire, n°477 : 1885 Conférence de Berlin

Un très bon numéro dans lequel j'ai appris plein de trucs.



Le plat de résistance est constitué du dossier sur la conférence de Berlin de 1885 organisée par Bismarck, qu'un lieu commun et des caricatures désignent comme le moment où les Européens se sont partagé l'Afrique.

Lieu commun non pas battu en brèche mais nuancé ici. Cette conférence avait pour objectif d'organiser le libre commerce et d'éviter la confrontation entre empires. Au passage on en profita pour rendre l'esclavage illégal et tamponner le fait que le roi des Belges Léopold II gagnait le Congo comme terrain de jeu personnel. En pratique, elle ouvrit la voie à la colonisation et au partage de fait, mais qui interviendra un peu plus tard.

J'ai donc appris bien des choses sur la succession des événements. Par exemple sur Bismarck qui fut avant tout un diplomate travaillant le compromis, une fois que ses guerres eurent sécurisé l'espace allemand. Le chancelier était contre l'instauration d'un empire colonial allemand jusqu'au moment où il fut convaincu que cela pouvait rapporter des pépettes. Sur Léopold II aussi, sur ses manoeuvres pour s'emparer du Congo pour son profit personnel, et l'exploiter ignoblement jusqu'à ce que des commissions d'enquêtes révèlent les exactions pratiquées. Sur la manière de tracer les frontières entre pays, dont les historiens montrent qu'il exista un nombre de situations faible mais non négligeable où les autochtones purent intervenir sur le tracé (surtout dans les tracés intra-impériaux, par exemple entre le Sénégal et le Soudan français, futur Mali).

J'ai enfin découvert les explorateurs Stanley et Brazza sur le fleuve Congo, mais également les manoeuvres du Makoko, roi des Batéké, qui espérait jouer sur leur rivalité pour régler ses propres problèmes politiques.



Le magazine contient aussi un beau dossier de photos du journaliste Gilles Caron (disparu au Cambodge en 1970) autour du crépuscule de Charles de Gaulle, un article sur la perception médiévale de la contagion du bâillement et un papier sur l'empereur romain Dèce.



Riche et varié, donc. Bravo !

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L'Histoire, n°482 : La Hanse

Depuis ma visite à Bergen, en Norvège, j’avais envie d’appréhender cette organisation de marchands allemands, souple, agile et efficace que l’on nommait la Hanse. Ce numéro de L’Histoire m’en donne l’occasion.



Souple, agile, efficace, j’ai déjà presque tout dit. L’organisation permet aux marchands d’un certain nombre de villes allemandes – avec en tête Lübeck – de dominer pendant quelques siècles le commerce en mer Baltique et mer du Nord, de sécuriser les transferts de marchandise et de protéger leurs marchands des locaux quand c’est nécessaire. Puissance économique et politique, la Hanse parvient pendant longtemps à neutraliser ses concurrents anglais ou néerlandais, se permet d’imposer des embargos pour faire plier des élus de villes récalcitrantes et même de faire la guerre (au roi du Danemark qui imposait de trop lourdes taxes de passage, par exemple).

Nonobstant, la Hanse n’impose pas d’obéissance absolue. Les intérêts qui unissent ces marchands ne passent pas devant les liens avec leurs villes d’origine. Les représentants d’une ville peuvent refuser de participer à une diète (une sorte d’assemblée générale) si l’ordre du jour ne les intéresse pas. Bref ce n’est pas coercitif.

Les articles du dossier décrivent cela, appuyés par de chouettes cartes. L’exemple du commerce du hareng et de celui du sel, complémentaires, est détaillé. Puis ils s’orientent vers l’image qu’à laissé la Hanse encore aujourd’hui : une similarité architecturale à travers l’Europe, de Bergen à Riga, l’emprunt du nom par des sociétés telles que Lufthansa ou Hansaplast, voire même une organisation économique qui a inspiré celle de l’Union européenne.

Ce qui m’a surtout impressionné, c’est de sentir à quel point cet univers était éloigné de l’image que l’on se fait du moyen-âge, avec ses rois, ses seigneurs et ses serfs. C’est un monde tout à fait moderne qui existait alors en parallèle. Une impression peut-être liée au fait que le Saint Empire laissait les coudées franches aux gouvernements locaux.



Le numéro contient d’autres articles intéressants comme celui sur le charisme de Napoléon ou celui sur l’organisation des épouses et concubines de l’Empereur de Chine.

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L'Histoire, n°512 : Vivre sous la terreur

J'ai vécu





Un superbe numéro du magazine L'Histoire d'octobre 2023 dont le dossier principal est consacré à "Vivre sous la terreur".



Plan du dossier :

- le gouvernement des 500 jours par Annie Simonin

- Jean Conan, soldat de l'an II

- Saint-Cyr, le greffier de la terreur par Virginie Martin

- A hauteur d'enfants par Côme Simien

- En Guadeloupe, les esclaves libérés ! par Domitille de Gavriloff

- Orléans ou la démocratie directe par Pierre Serna

- La Conciergerie sort de la légende par Guillaume Mazeau.



Un dossier assez complet rédigé par des historiens de qualité.

J'ai particulièrement apprécié l'article sur "le gouvernement des 500 jours" qui explique très bien cette période d'un gouvernement en guerre, qui rédige une Constitution et met en oeuvre des mesures sociales.

Un seul regret, cet article est trop entrecoupé par d'autres, et j'ai eu du mal à le suivre…



Le décryptage des écrits de Saint-Cyr Nugues, secrétaire général du Comite de salut public du 21 novembre 1793 au 15 octobre 1794 est très intéressant (déjà développé dans les Annales historiques de la Révolution française).



Le témoignage de ce soldat de l'an II, incorporé en 1792 dans le régiment d'Anjou est particulièrement émouvant : marches forcées, logement déficient, escarmouches et charges à l'arme blanche, les blessures et les soins… Le texte illustre le courage, la débrouillardise et l'esprit d'entraide de ses vaillants combattants !



Côme Simien signe un article sur les enfants, suite sa thèse sur le maître d'école ; ce thème est rarement abordé et c'est un plaisir de lire Côme qui rappelle combien la Révolution ne s'est pas résumée ni à ses militants ni aux victimes ; l'enfance permet de comprendre la profondeur sociale de l'évènement avec la création d'une école libre, laïque et obligatoire !



Laurent Theis écrit sur les orphelins de la terreur (texte un peu court de 18 lignes seulement), un sujet que je développerai prochainement en un roman historique.



La vie à Orléans, par Pierre Serna, est complet et nous dévoile ainsi la vie des citoyens dans une grande ville.



La Conciergerie, par Guillaume Mazeau, auteur d'un parcours Révolution à Paris remarquable. L'article est bien résumé (un peu trop sur une page et demi…)





Dans ce magazine, vous trouverez aussi un article lié au thème des Rendez-vous historiques De Blois sur les restes humains et leur sort, un article sur Mendès France, un dossier sur Spartacus, et enfin un article sur le peintre Thomas Cole.





Des dossiers très intéressants, disparates mais qui auraient gagné en lisibilité par une mise en page plus simple.





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Atlas des Amériques

Cet ouvrage compile des présentations de chapitres originales, de courts extraits de textes parus dans la revue L’Histoire, et 80 cartes et graphiques, présentant l'histoire du continent américain. Le livre contient peu de données géologiques, économiques ou démographiques, et reste essentiellement axé sur le traitement historique. La période précolombienne est hâtivement traitée (notamment sur les circonstances de l’effondrement de certaines civilisations d’Amérique centrale); l’arrivée des colons européens est plus développée (avec son corollaire l’asservissement des populations indigènes et l’apparition de maladies alors inconnues en Amérique). Les conditions des indépendances (des États-Unis, mais aussi des territoires sous sujétion espagnole) sont clairement exposées. Avec le dix-neuvième siècle et surtout le vingtième, l’atlas se tourne de plus en plus vers ce qui devient la première puissance mondiale : les États-Unis.



Cet Atlas constitue un balayage un peu rapide de l’histoire des Amériques. Plusieurs des cartes utilisées ont été reprises dans d’autres Atlas spécifiquement consacrés aux États-Unis.
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L'Histoire, n°494 : Rome

Passionnée de l'Antiquité, je me suis précipitée sur ce numéro de L'Histoire magazine consacrée à Rome, de Romulus à César, naissance d'une cité géante, le thème du dossier spécial.



Plan du dossier :

- Cartes : de la cité à l'empire

- De Romulus à César, les raisons d'une hégémonie. : Polybe, la vision d'un étranger, des sources rares, Mégapole antique, chronologie.

- Romulus et les cabanes du Palatin

- Et l'Italie devint romaine

- Du blé, du vin et des esclaves.



Un dossier intéressant, malgré des redites dans les articles et la faiblesse des sources. Des cartes très explicites, une chronologie bien utile et une bibliographie des auteurs complètent ce dossier.

J'ai regretté que certains passages soient assez complexes à lire, malgré des définitions de mots techniques.



Dès le 1er siècle avant notre ère, la taille de l'empire que Rome s'est taillé en Méditerranée est impressionnante. Les hommes, les idées et les marchandises ne cessent de circuler sous l'œil attentif des généraux et des gouverneurs.

Cette domination a commencé en Italie en inventant un système qui ne faisait plus coïncider la ville et la cité : on pouvait être citoyen romain hors de Rome. La cité devint universelle.

Rome avait une situation favorable avec un accès direct et naturel au Tibre mais aussi des rois conquérants dès le départ. Les extensions territoriales permirent de mettre en place un réseau de fermes agricoles (production de céréales, de vin, élevage ovin et porcin), l'exploitation des salines à l'embouchure du Tibre.

Une forte croissance démographique doublée de progrès comme le réseau d'égout et le réseau routier, des accords et amitiés avec les autres citées permirent une expansion continue.

J'ai appris, avec déception, que la légende de Romus et Romulus, n'était… qu'une légende !



Est-ce là la leçon de l'histoire ? Une cité devenue hégémonique s'effondre avec des guerres civiles, des pouvoirs personnels et des rivalités de chefs ?

Je retiendrai l'idée nouvelle d'amalgamer les nouveaux peuples conquis en leur conservant leurs coutumes, sous réserve de l'absence des mêmes droits que les romains "intra-muros" !



A part ce dossier principal, j'ai apprécié les articles suivants :

- Comment le dragon est devenu diabolique

- la vanille et la découverte de la vanille de synthèse (dès 1836).



Un numéro à découvrir avant le prochain sur Clausewitz, un officier des guerres napoléoniennes.
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L'Histoire, n°443 : Les lumières

Magazine intéressant sur les Lumières.

Il retrace non les pensées des Voltaire, Hume, Kant ou Locke et autres Rousseau et Diderot mais la diffusion de leurs idées.



Si l'impact de la pensée des Lumières sur ces révolutions, prises individuellement, n'est plus sujet à caution, il reste à saisir plus largement le lien entre les Lumières et cet "âge des révolutions" : le sujet du premier article qui se demande ce qui a vraiment circulé dans l'espace transatlantique entre 1650 et 1800.

"L'âge d'or des livres pirates" rédigé par l'historien Robert Darnton décrit la production des livres, la censure et tous les acteurs (éditeurs, libraires, lecteurs) : à remarquer la liste des "best-sellers de 1789.

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Atlas des Amériques



Formés d’extraits du magazine l'Histoire et des Collections de l'Histoire, ce livre de 100 pages retrace l’histoire du continent américain depuis la préhistoire jusqu'à ces dernières années.

En cinq parties, introduites par une présentation générale de quatre pages, il développe sur plus de trente doubles pages, cartes et courts articles.

Malheureusement ce genre d’ouvrage portant sur un sujet très large ne peut apprendre beaucoup à celui qui ne connaît pas particulièrement le sujet, tout au plus peut-il permettre de rassembler des connaissances éparses ou servir de point de départ à d’autres lectures plus approfondies.

Il existe d’autres titres dans cette collection des atlas de l'Histoire.
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L'Histoire, n°173 : L'affaire Dreyfus

Ma citation extraite de l'article " Et si les services secrets étaient responsables de l'affaire ? ", laisse pantois ! L'auteur de l'article parle d'une lettre, sans préciser sa vraie nature : anonyme ! Il utilise le mot "dénoncé" plutôt que "calomnié". Il accuse en plus un membre de la famille de Dreyfus. Il "oublie" de dire qui (son chef ?) dans la procédure a fait allusion à celle lettre, à quel moment et dans quel document elle apparait. Il ne cite que Charpentier qui en aurait fait mention dans un livre... et pour cause ! Cela manque sérieusement de preuves ! Quand on sait la masse de livres publiés sur cette affaire ! Pire, il veut nous faire croire que les Allemands ignoraient la présence d'espions français en Alsace. Il faut ignorer beaucoup de choses sur l'histoire de l'Alsace allemande pour essayer de nous faire croire cela.

Quand on sait l'acharnement des antifreysards à la perte d'Alfred Dreyfus, on se doute qu'ils n'auraient pas laissé passer une pareille occasion de le dénigrer si cette lettre avait exister ou même si ce mensonge avait existé à l'époque de l'affaire.

On voudrait faire planer un doute sur l'innocence de Dreyfus on s'y prendrait pas autrement.
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L'Histoire, n°496 : Saint-Barthélémy

Ce dossier de L'Histoire revient sur le triste anniversaire de la saint Barthélemy de 1572.

Le point de vue original n'est pas la chasse au responsable politique: le premier article de Jérémie Foa s'intéresse à l'identité précise des protestants massacrés à Paris ce jour-là : s'appuyant sur les Mémoires du pasteur Simon Goulart, il remonte leur piste en s'appuyant sur les archives judiciaires et découvre que les familles protestantes étaient fort bien connues de leurs voisins et surtout de ces ultra-catholiques qui les avaient persécutés durant la troisième guerre civile (1568-1570) et qui les ont assassinés... Je n'en dirai pas plus à propos de cet article, mais il suffit de savoir que l'auteur reprend la méthode utilisée actuellement par les historiens pour étudier les crimes de masse du XX° siècle (Les Voisins de Jan T. Gross et Le génocide au village d'Hélène Dumas) pour en comprendre l'intérêt.

Le dossier ne s'arrête pas là : une mise au point historiographique sur l'événement réalisée par Joël Cornette n'est pas de trop pour comprendre la recherche de la responsabilité du massacre, mais aussi un article tout en nuances de Philippe Hamon démontre que les choses ne sont pas aussi simples que ce qu'on pourrait le croire - qui massacre à Paris refuse alors de massacrer en province-; Joël Cornette revient sur l'histoire des guerres de religion en France et l'implication des puissances étrangères alors que Philippe Joutard évoque la mémoire du protestantisme en France, et notamment l'antiprotestantisme qui a rejoint, un temps, l'antisémitisme.

Un dossier passionnant avec, comme toujours, une intéressante bibliographie proposée mais aussi des articles sur l'assassinat de Michael Collins, la "loi Pleven" de 1972 contre le racisme, les pharaons noirs etc.
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L'Histoire, n°396 : Rwanda 1994, Le génocide ..

Ce numéro du magazine « L’Histoire » consacre son dossier au génocide des Tutsis et Hutus modérés au Rwanda en 1994 qui, en moins de trois mois, a fait entre 800 000 et 1 million de victimes. Un génocide, dans les années 1990, dans l’indifférence la plus totale des pays occidentaux.



Dans un premier article, l’analyse de Jean-Pierre Chrétien, un des meilleurs spécialistes de l’Afrique des Grands Lacs, présente la manière dont les colons ont construit de toute pièce une vision ethno-raciale des Tutsis et des Hutus, alors que les théories raciales étaient très en vogue à la fin du XIXe siècle. A la base simples catégories sociales, avec d’une part des éleveurs (les Tutsis) et des agriculteurs (les Hutus), ces Rwandais partageaient la même langue (le kinyarwanda), les mêmes croyances et la même culture. Le fait que le roi était un Tutsi ne préfigurait aucunement une supériorité raciale. Mais dans l’esprit fantasmagorique des missionnaires, le raccourci est vite trouvé. Imprégnés d’une théorie des races insufflée par Gobineau, qui distingue les « Nègres en tant que tels », les Européens voient dans les Tutsis les descendants de Ham, le fils maudit de Noé et localisé dans le Proche-Orient, qui aurait mêlé son sang blanc à celui des Africains. De par ce métissage, les Tutsis sont pour les colons belges d’une race supérieure, qualifiés « d’Européens noirs » ou encore de « juifs de l’Afrique ». Au début du 20e siècle, cette idéologie hamitique est ainsi à l’origine d’une différence de traitement entre les Tutsis, privilégiés, et les Hutus, considérés comme des êtres frustres et serviles. Pour marquer cette différence, on inscrit d’ailleurs l’ethnie sur la carte d’identité des Rwandais. Cette notion de race et d’ethnie – totalement imaginaire – aboutit ainsi à une idéologie de haine et d’exclusion qui au final se retournera contre les Tutsis (les « envahisseurs féodaux ») dans années 1950. Ce qui est né des fantasmes des colons devient « traditionnel », naturel, pour les générations qui suivent. En 1959, alors que le jeune et nouveau roi Tutsi se retrouve entouré de notables tutsis réactionnaires, les Hutus mènent une « révolution sociale »et reprennent le pouvoir en tant que « peuple naturel et majoritaire » du Rwanda, avec le soutien de l’Eglise missionnaire et de l’administration belge. Les colons souhaitent en effet dorénavant remplacer les chefs tutsis par les chefs hutus. Les persécutions, les massacres et l’exil commencent dès cette date pour les Tutsis. Le génocide de 1994 n’est donc pas une « colère populaire » spontanée (ce que les gouvernements occidentaux ont voulu faire croire) mais le paroxysme d’un racisme étrangement méconnu par ceux-là même qui l’alimentaient par leurs discours sur ce pays.



Ce dossier revient aussi sur la qualification de ce génocide, dit de « proximité » ou encore « horizontal ». Car ceux qui tuent, ce sont les voisins. C’est celui qui hier aidait à cultiver le champ de son voisin qui traque ce dernier la machette à la main. C’est l’instituteur qui assassine ses élèves. C’est ce père de famille qui vient abattre le prêtre qui hier baptisait son dernier né. C’est celui qui a partagé avec vous des tâches quotidiennes, des repas de famille qui saccage et pille la maison… et qui viole la mère et ses filles. C’est celle qui gardait vos enfants qui les nourrit avant de les emmener à la fosse commune, les enfants tenus dans une main, le gourdin dans l’autre. Finalement, c’est votre voisin qui devient le meurtrier le plus efficace : il connaît vos habitudes, le nombre exact de vos enfants, vos cachettes. Il est le tueur idéal, galvanisé par les discours haineux et racistes de la radio des Mille Collines. Aujourd’hui encore, il est très difficile d’appréhender ce phénomène, de comprendre cette mutation progressive de la représentation de l’Autre. « Comment le voisin cher devient-il l’ennemi à abattre, jusque dans sa descendance ? ».



Aujourd’hui, les victimes et les anciens tueurs cohabitent ensemble. Pour en arriver là, de nombreux tribunaux se sont mis en place pour juger ce crime de masse. Des tribunaux internationaux comme le TPIR (Tribunal pénal international pour le Rwanda) aux « gacacas », tribunaux populaires inspirés des assemblées villageoises présidées par des anciens, les décideurs et les bourreaux sont passés entre les mains de la justice. Les gacacas, à l’image du génocide de proximité, permet une justice de proximité. Le juge est un voisin, l’avocat un autre, le procureur encore un autre voisin. Le tribunal est la place du village. Cela a ainsi permis entre 2002 et 2012 de juger 1,9 millions de dossiers. Les gacacas, à l’image du génocide, se sont abattus dans toutes les régions du Rwanda, sur toutes les collines, pour rendre justice aux victimes.



La responsabilité de la France durant le génocide est bien sûr elle aussi étudiée. Depuis 1975, un accord de coopération militaire unit la France et le Rwanda bien que le Rwanda ne fasse pas partie de la zone d’influence postcoloniale de la France. A ce titre, la France va apporter un soutien militaire non négligeable au gouvernement hutu de Juvénal Habyarimana, alors même que ce dernier préparait le génocide. Les militaires hutus sont entraînés et conseillés par les Français. Le gouvernement français de l’époque a clairement nié le génocide, parlant de guerre ethnique. Pis encore, le 27 avril 1994, la France reçoit à Paris les représentants du gouvernement intérimaire, qui est en train d’organiser le génocide ! L’opération Turquoise, dite humanitaire, lancée le 22 juin, est elle-même ambigüe. Les Hutus y voient un retour de leur allié tandis que le FPR considère cette intervention comme une aide aux FAR (Forces armées rwandaises du gouvernement de Habyarimana). Les faits qui se sont produits sur les collines de Bisesero ne peuvent que conforter cette idée. Dans l’attente de l’intervention des militaires français, des milliers de Tutsis seront massacrés par les milices hutues. Certes, la France n’a pas été la seule à « fauter ». L’ONU a abandonné fin avril le Rwanda et a attendu deux mois pour reconnaître que des « actes de génocide » étaient en train de se produire. Les autres puissances internationales (Etats-Unis, Royaume-Uni, Italie, Suisse) sont elles aussi restées passives et ont brillé par leur absence. Mais il est certain que des fautes ont été commises par la France. Pays des droits de l’homme, il ressortirait grandi en reconnaissant ce qui a été fait, en disant la vérité.



Il reste enfin la mémoire pour se souvenir du génocide. Désormais, depuis 1995, le 7 avril – jour du déclenchement du génocide - est devenu jour férié. S’ensuit une semaine de deuil national, ponctuée de cérémonies officielles et locales, de discours des politiques. Des mémoriaux se sont érigés dans les lieux fatidiques. Cette mémoire collective cimente la politique nationale qui a définitivement rayé la mention ethnique sur les cartes d’identité. L’heure n’est plus à la stigmatisation des uns et des autres, mais au vivre ensemble.

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La révolution  fasciste

Ce format baptisé magazine-livre par la revue L Histoire est une bonne idée. Il permet de façon simple de faire un point sur ces connaissances en histoire mais aussi d'y glaner pas mal informations.

Le sujet retenu pour ce numéro est donc la révolution fasciste. Richement illustré, les différents chapitres retracent la prise du pouvoir par Mussolini avec comme point de départ la marche sur Rome, a laquelle il ne participas pas.

L'un des derniers chapitres sur les relations entre Mussolini et le roi Victor Emanuel III est des plus instructifs sur la personnalité de ce roi qui haïssait le Duce mais qui bloqué par les institutions s'est vu obligé de signer les lois du régime dont celle dites des lois raciales, alors que le roi était plus connu pour son anticléritalisme et impermable à l'antijudaîsme. On voit ici toute la compléxité de la politique et comment le totalitarisme peut en exploitant cette compléxité progresser et s'imposer.
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L'Histoire, n°491 : Pasteur. La foi dans la..

L'inventeur des microbes, pour paraphraser la jolie formule de Marcel Pagnol, a eu un parcours plus complexe que l'image généralement véhiculée et c'est ce que tente de nous montrer ce numéro avec deux grands articles-phares: le premier portant sur Pasteur et le deuxième sur le développement des Instituts Pasteur.

Ce "saint" laïque, ce "savant dans la République" comme le sous-titre ce numéro de L'Histoire était en fait très attaché au régime impérial. Scientifique hors pair -et non médecin comme on pourrait être porté à le croire-, Louis Pasteur avait plusieurs cordes à son arc dont un sens certain de la mise en scène et de la publicité ainsi qu'un sens des affaires aigu : en ce siècle d'industrialisation de la France, il s'est associé à plusieurs entreprises pour y appliquer l'objet de ses recherches. "La science n'a pas de patrie" disait Pasteur: les Instituts Pasteur qui ont fleuri à travers le monde et la diversité des chercheurs qui ont toujours travaillé à celui de Paris le prouvent, cependant le savant en a une, exacerbée alors par sa rivalité avec Robert Koch, ou, plus récemment comme on a pu le constater dans la course au vaccin contre la Covid-19 impliquant les chercheurs des différents pays.

L'histoire de Pasteur et de sa postérité fait partie de l'histoire du monde avec le développement de la médecine tropicale et coloniale qui a permis des avancées certaines, parfois au prix cde la vie des colonisés comme "les effets secondaires parfois mortels de la fièvre jaune expérimentés par l'Institut Pasteur de Dakar dans les années 1940-1950". J'aurais aimé un développement plus étoffé sur cette dernière partie. Peut-être dans un prochain numéro?

Globalement, l'ensemble est intéressant mais je suis un peu restée sur ma faim.

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L'Histoire - Pluriel : Amour et sexualité

Face à une thématique "universelle" et partagée, il est aussi difficile qu'utile de relativiser les propres vérités de son temps et de son expérience. C'est à ce sain exercice que nous convient ces illustres historiens. Et le résultat est certainement dépaysant, par la variété des modèles moraux, sociaux et matériels de la sexualité conçus par nos aïeux, et éclairant dans la mesure où il contribue à nous monter comment nous en sommes venus là où nous sommes, parfois par des voies plutôt tortueuses.

Les différentes plumes et les diverses approches ne gênent pas l'homogénéité de la prose qui, comme le relève justement Maroni, est limpide comme le serait celle d'un bon roman. Une vue d'ensemble montre en outre une convergence entre plusieurs chapitres vers la thèse que le point de rupture fondamental, en France, doit être superposé à la fin de l'Ancien Régime, correspondant grosso modo au début du contrôle de la natalité (compte tenu du fait que l'âge du mariage était déjà majoritairement fixé, dans cette partie d'Europe, bien au-delà de la puberté). Plusieurs contributions portant sur des auteurs littéraires (George Sand, Oscar Wilde, etc.) ont apporté un souffle roboratif à l'essai, qui eût pu être trop inspiré d'une méthodologie de type "Annales". J'ai apprécié aussi le choix d'une chronologie qui nous accompagne pratiquement jusqu'au seuil de notre propre temps, caractérisé par le recul progressif (encore que non linéaire...) de l'homophobie - et non pas par l'avancement du féminisme, comme on pourrait le penser à tort.

Cependant j'ai été déçu par l'approche très fortement euro-centrée de l'exposé, sans aucun rappel des apports des civilisations frontalières qui sont certainement venues en contact avec la nôtre (mésopotamo-judéo-hellénico-romano-chrétienne) à différents moments. Je suis également surpris que la Réforme et surtout la Contre-réforme n'aient pas été considérées, alors que je les croyais porteuses d'un impact certain sur la perception de la sexualité ou tout au moins du corps (mais je ne sais pas au juste d'où me vient cette conviction). Jean-Louis Flandrin et Michel Foucault, abondamment cités, auraient peut-être également pu être convoqués.

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L'art byzantin

L'art byzantin au fil des siècles. C'est rapide mais, néanmoins, très intéressant, surtout si l'on n'est pas un adepte en la matière. La revue est très belle.
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L'Histoire, n°54 : Les indiens d Amérique

Pour qui, comme moi, a de vagues connaissances sur le sujet, cet ouvrage est idéalement conçu.

Suffisamment illustré, généreux en cartes claires, il n’en oublie pas pour autant de faire une place conséquente aux beaux textes d’éminents spécialistes de la question.

Quatre parties retracent chacune les grandes étapes de ces peuples depuis la nuit des temps, en passant par la présence française, la politique américaine, jusqu’au renouveau et la prise de conscience qui date du début des années 60.

Ce livre a le mérite de ne pas éluder les questions qui fâchent, sans pour autant prendre position. Il informe, éclaire, suscite l’intérêt et la curiosité sans pour autant assommer le profane.

Voilà un ouvrage qui servira de base à de futures lectures, et constitue une belle entrée en matière.




Lien : http://leblogdemimipinson.bl..
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Carthage-Tunis : D'Hannibal à la révolution de ..

Ce livre est un ensemble d’articles de différents spécialistes de la Tunisie. A la lecture d’un chapitre à l’autre, nous nous retrouvons avec des références parfois plus axées sur la littérature, parfois sur l’histoire ou l’archéologie. Cet ouvrage très riche retrace l’histoire de la Tunisie de l’antiquité à la révolution à partir de thématiques très différentes comme l’existence controversée de sacrifices d’enfants, les invasions, les guerres, la médecine etc...

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