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Critiques de A. J. Kazinski (111)
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La Mort d'une sirène

La première originalité de ce roman est qu’il est écrit à six mains, A.J. Kazinski étant le pseudonyme des deux auteurs danois Anders Ronnow Klarlund et Jacob Weinreich.



La seconde originalité est que le personnage principal n’est autre que Hans Christian Andersen, l’illustre conteur danois. Ce dernier ayant tenu un journal intime de 1825 à 1875, contenant un blanc de dix-huit mois qui démarre lors de son retour d’Italie en 1834, les auteurs se sont amusés à combler ce vide en imaginant une histoire sordide qui démarre par le meurtre sanglant d’une prostituée en 1834.



Ce n’est donc pas un conte pour enfants que les auteurs imaginent, mais un polar historique bien sombre qui démarre en 1834 dans les rues de Copenhague, par la découverte du corps mutilé d’une jeune prostituée retrouvée dans les eaux du port. Lorsque la sœur de la victime désigne Hans Christian Andersen comme étant le coupable, ce dernier obtient un délai de trois jours avant son exécution afin de prouver son innocence…



À l’instar de l’excellent « 1793 » de Niklas Natt och Dag, ce roman nous plonge à une époque marquée par la pauvreté et des crimes sordides. Rydahl et Kazinski restituent avec brio le quotidien de ces habitants vivant dans la misère, la puanteur et la crasse et combattant la faim et l’injustice, tandis que la noblesse se vautre dans le grand luxe. Cette immersion dans le Copenhague du XIXe est indéniablement l’une des réussites du roman.



L’autre véritable attrait de ce polar rondement mené est la présence d’Andersen en tant qu’enquêteur pas très orthodoxe et plutôt inefficace, qui peut heureusement compter sur l’aide de l’adorable Molly, la soeur de la victime, elle aussi prostituée. Malgré quelques longueurs, l’intrigue policière parvient à tenir en haleine tout au long des 540 pages.



Une intrigue prenante, un enquêteur original et un contexte historique parfaitement restitué, pour un thriller qui propose au passage la genèse des contes les plus populaires de Hans Christian Andersen, tels que « La petite sirène » ou encore « La Petite Fille aux allumettes ».
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La Mort d'une sirène

Le roman noir permet de raconter le monde, le passé, et de créer du faux avec du vrai.



On connaît tous de nombreux contes d’Andersen, comme La petite sirène ou encore La Petite Fille aux allumettes, écrits entre 1845 et 1873.



Hans Christian Andersen a eu la particularité d’écrire également un journal personnel, chaque jour. Sauf en 1834, l’année avant qu’il ne se lance dans l’écriture de contes. Une année blanche qui a servi de point de départ à l’imagination fertile des auteurs de cet étonnant roman.



Que s’est-il passé durant cette courte période ? Quelle a été l’étincelle qui a poussé l’illustre auteur danois à se lancer dans les contes, alors qu’il écrivait tout autre chose au début de sa carrière. En 1834, il a 29 ans, et l’avenir devant lui.



N’imaginez pas que ce livre soit une histoire tournant autour de ses écrits, du genre biographie romancée. Non, La mort d’une sirène est un vrai thriller historique qui nous plonge tête la première dans un passé de monarchie et de pauvreté extrême, à travers une vraie enquête menée (malgré lui) par le conteur, qui est accompagné d’une prostituée, sœur d’une victime atrocement assassinée.



Ce thriller vaut autant pour son intrigue que pour ses personnages et son environnement, sans aucun doute la combinaison de sa réussite.



Ce qui frappe dès les premières pages, c’est cette immersion totale dans un passé où la majorité des femmes et des hommes vivaient dans la crasse, le manque, la faim.



La capacité des auteurs à faire ressentir ce que supportaient les gens est assez exceptionnelle. On se sent littéralement imprégné des odeurs et de la saleté ambiante, et de ce qu’était la vie éprouvante il y a moins de deux-cents ans. Un voyage dans le passé, incroyablement réel, avec une narration qui joue avec le sensoriel bien davantage qu’avec les descriptions.



Cette plongée si réelle rend les personnages principaux encore plus palpables, encore plus attachants. Sans manichéisme, Andersen étant bien loin de l’image de l’enquêteur courageux et fiable, au point que sa coéquipière par obligation semble s’en sortir souvent mieux que lui. Oui, ils sont touchants par leur naïveté, par leurs peurs et l’horreur au quotidien qu’ils doivent surmonter.



Quant à l’intrigue, loin d’être le parent pauvre du livre, elle s’avère inventive, réellement originale tout en restant crédible, avec quelques scènes qui restent en mémoire.



Le plus étonnant est que ce récit a été pensé par trois cerveaux et écrit à six mains. On connaît plusieurs cas de couples d’écrivains, dans la vie ou de plume, mais rare sont les romans accouchés à trois.



Derrière le pseudonyme de A.J. Kazinski se cachent deux auteurs danois également scénaristes et réalisateurs, qui avaient proposé en 2011 et 2013 deux formidables thrillers, dans un tout autre style, et que je conseille vivement : Le dernier homme bon / Le sommeil et la mort. S’est adjoint à eux Thomas Rydahl, auteur d’un roman sorti en 2016, Dans l’île. Un vrai travail d’équipe qu’il serait captivant de disséquer.



Leur manière d’écrire n’a rien du conte de fée, elle est soignée mais directe, souvent cruelle, sans chercher à cacher la dureté et la violence de la vie et des situations. Avec une intrigue qui se révère assez folle.



L’immersion est profonde sur 540 pages, même si un brin longue. Le seul petit bémol à mon sens, j’aurais fait gagner une cinquantaine de pages à l’histoire. Mais rien de rédhibitoire, elle reste prenante de bout en bout.



La mort d’une sirène est un thriller étonnant. Par la manière de romancer le passé d’un auteur illustre et la genèse de certains de ses contes. Par la descente au plus profond de la noirceur du quotidien de l’époque, mais aussi dans celle de l’âme d’un tueur vraiment atypique.



Rydahl et Kazinski ont reconstruit le Copenhague de 1834 avec un talent d’évocation étonnant, au sein d’une intrigue âpre qui frappe par sa dureté mais qui touche par ses protagonistes et son souffle aventureux.
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La Mort d'une sirène

Cela faisait un bon bout de temps que je n’avais pas lu un thriller historique et je me suis aperçue que cela m’avait manqué ! Quel plaisir de plonger dans une époque différente de la nôtre, surtout quand c’est bien construit.



Ce qui m’a attiré en premier dans ce livre, c’est son titre, et sa couverture, puisque je ne lis pas les quatrièmes de couverture. Alors, je vous le concède ça peut être un peu casse-gueule de se lancer comme ça, mais, si la maison d’édition fait bien son boulot, en l’occurrence, c’est le cas, je fais confiance au travail éditorial.



A. J. Kazinski et Thomas Rydahl réussissent brillamment à créer une intrigue en partant d’une réalité complètement revisitée en extrapolant sur la vie de Hans Christian Andersen. En effet, l’auteur de « la petite sirène » tenait un journal qu’il alimentait chaque jour. Or, 1834, est une année qui ne contient aucune information, une année, de bascule dans la carrière de Hans Christian Andersen, puisque c’est après qu’il se lance dans l’écriture des contes que nous connaissons. Que s’est-il passé, cette fameuse année ?



A. J. Kazinski et Thomas Rydahl, proposent un excellent thriller historique, qui nous transporte littéralement au 19ème siècle avec une monarchie qui vit sur les ossements de la pauvreté, où la survie n’est pas un vain mot, mais bien une réalité dans toute sa noirceur.



Dès les premières pages, les auteurs réussissent à nous plonger dans la crasse, la dure réalité des gens au point que notre sens olfactif en prend un sacré coup. Les odeurs sont présentes, le froid, la pluie qui nous imprègne, c’est incroyablement retranscrit. Le tout est d’une sacrée densité. Sans aucune comparaison, il y a un dans les descriptions, sans longueurs, un peu de Ken Follet. La toile de fond était à ce point réaliste, que les personnages deviennent familiers, attachants, fragiles, drôles parfois, permettant un réalisme saisissant.



L’intrigue, n’est pas en reste, avec un mobile d’une modernité que l’on a du mal à envisager pour cette époque, pourtant les époques changent, mais l’Homme reste identique. Ses désirs, et ses peurs n’ont pas pris une ride, avec un tueur hors normes.



Le temps de ma lecture, j’ai vécu au 19ème siècle, résolue une enquête digne des grands enquêteurs, aux côtés de personnages très attachants, mais j’ai surtout été épatée par la construction des auteurs A.J. Kazinski se cachent deux auteurs danois dont les livres, « le dernier homme bon » et « le sommeil et la mort » ont remporté un franc succès lors de leur sortie, ainsi que Thomas Rydahl, auteur du roman « Dans l’île », avec un récit qui se rétrécit vers la fin, pour amener vers une explication plausible du basculement dans les écrits de Hans Christian Andersen.



C’est brillant, c’est bien écrit, je me suis régalée et le tissage organisé par les auteurs est excellent. J’espère sincèrement que nous aurons l’occasion de découvrir d’autres écrits de ce trio dont le travail d’équipe démontre une réelle passion pour l’écriture et le genre.




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Le sommeil et la mort

Après un premier roman, « Le dernier homme bon », qui fut une formidable et inattendue réussite, « Le sommeil est la mort » est le deuxième roman de A.J. Kazinski.

Derrière ce pseudonyme se cachent deux auteurs danois, également scénaristes. C'est donc une œuvre à quatre mains (exercice toujours périlleux) qui nous est proposée.

Première constatation, le roman est volumineux (546 pages), de quoi s'attendre à une histoire ambitieuse.

Découpé en trois parties, le roman est une suite indirecte du premier bouquin des auteurs. Mêmes personnages principaux, mais il n'est pas indispensable d'avoir lu le précédent récit, les deux histoires étant (quasiment) indépendantes.

L'histoire est assez ambitieuse et suffisamment originale pour que le roman sorte du lot des productions actuelles. Elle tourne autour des mystères de la mort, de la réincarnation, tout en gardant toujours les deux pieds sur terre, avec un aspect scientifique bien présent (quoique...).

C'est un véritable thriller, la tension est présente. Les codes du genre sont respectés et les trois parties (même si elles sont inégales) portent l'histoire et font monter le stress crescendo.

Mais ce n'est pas qu'un simple thriller. Comme souvent dans les romans scandinaves, le récit est accompagné de vraies réflexions sur la société (voir les superbes romans de Roslund et Hellström par exemple, encore un travail à deux). Outre les réflexions sur la mort, le thème difficile de l'avortement est également au cœur de l'intrigue.

Trois parties. Une première un peu longuette et qui aurait mérité un allègement d'une bonne cinquantaine de pages à mon sens. Les deux suivantes passionnantes, et un final d'une véritable tension dramatique. Une dernière partie qui donne furieusement envie au lecteur de tourner allègrement les pages.

Un mot sur l'écriture : sobre, sans fioriture, entièrement axée sur le récit, mais tout de même suffisamment riche pour porter l'action et l'émotion de manière intelligente.

Au final, un cran en dessous du premier livre du duo, mais une histoire qui mérite véritablement le détour grâce à son duo de personnages écorchés et son intrigue originale.

Le thriller scandinave n'est clairement pas mort !
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Le dernier homme bon

Aux quatre coins de la planète, des hommes et des femmes de bien, médecins, militants des droits de l’homme, avocats, etc., décèdent de mort violente et inexpliquée. Les meurtres sont d’autant plus étranges qu’une marque, comme une brûlure, représentant un nombre apparaît sur le dos de chaque victime. À Venise, un policier, Tommaso di Barbara, prend l’affaire très au sérieux et cherche à comprendre le lien qui pourrait unir toutes ces personnes. Alerté par Interpol sur ces meurtres d’hommes bons, l’inspecteur Niels Bentzon, négociateur au sein de la police de Copenhague, est chargé de veiller sur les hommes de bien danois qui pourraient devenir à leur tour la cible du mystérieux tueur. Aidé par l’astrophysicienne Hannah Lund, Niels va très rapidement comprendre que le prochain drame aura toutes les chances de se dérouler soit à Venise soit à Copenhague. Une course contre la montre s’engage pour protéger le dernier des Justes et découvrir enfin l’identité de l’assassin. Y a-t-il un lien entre ces crimes et les trente-six Justes qui, selon le Talmud, existent à chaque génération, et sans lesquels le monde serait détruit ?



Première réalisation commune de deux scénaristes danois (Anders Ronnow Kharlund et Jacob Weinreich) sous le pseudonyme de A. J. Kazinski, Le Dernier homme bon est un roman d’une grande efficacité. Plus proche d’un thriller américain à la Da Vinci code que des polars nordiques rendus célèbres par Henning Mankel ou Arnaldur Indridason, ce roman ne sacrifie pas pour autant au spectaculaire la richesse des personnages et la complexité de l’intrigue. Car c’est bien là que réside son originalité. Bien sûr, l’intrigue mêle habilement religion, ésotérisme et science ; bien entendu aussi le roman se lit d’une traite sans le moindre temps mort, mais encore et surtout, les deux auteurs ont su conjuguer leurs talents pour nous faire découvrir des personnages tourmentés et profondément humains, et construire une histoire dense et subtile, fruit d’un important travail de recherche sur l’état actuel des connaissances scientifiques. Et pourtant toute cette mécanique bien huilée va un peu se gripper dans la toute dernière partie du livre pour finir dans un dénouement inattendu mais qui peut largement nous laisser sur notre faim car au final il est possible de le refermer en ayant encore en tête trop d'incompréhensions, trop de questions sans les bonnes réponses. La quatrième de couverture parle d'une suite en cours d'écriture. Alors peut-être faut-il l'attendre pour savoir tout ce qui se cache derrière ce complot anti-Justes. Faut voir ! Cela demeure un roman original et très captivant.

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La Mort d'une sirène

En ce moment j'ai envie de lire des thriller historique et celui-ci attendant son tour de lecture depuis un petit moment a vu son moment arrivé. Je suis donc parti à Copenhague au 19ème siècle en compagnie de l'auteur de la Petite Sirène Hans Christian Andersen.



Celui-ci est le client d'une prostitué dans une maison close mais pas pour le sexe, il dessine en effet celle-ci et a une réputation d'homme plutôt étrange dans cette maison de passe. La dernière prostitué avec qui il avait rendez-vous va être retrouve morte dans un canal quelques jours après sa disparition.



Rapidement Hans Christian Andersen va être emprisonné à ce sujet mais grâce à ses relations notamment avec Jonas Collin, il va rapidement faire la connaissance de la soeur de la défunte et va aider celle-ci dans la quête du meurtrier de sa soeur.



Nous connaissons dans le récit rapidement qui est le coupable, cependant ce qu'il est intéressant dans le récit et l'ambiance de la ville de Copenhague à cette période, les rues sales, la monarchie, les condamnés à mort, la médecine de l'époque, les maisons closes.



Je fais depuis le début de l'année de très belles découverte avec des romans d'ambiance de ce type qui nous plonge littéralement dans une ambiance, une époque, une ville donnée et cela fait du bien de s'évader ainsi surtout actuellement ou les voyages ne sont pas pour tout de suite.



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Le dernier homme bon

Enquêtes Niels Bentzon 01 : je l’ai lu après le second, ça m’a permis de comprendre certaines choses qui me restaient obscures.



Niels Bentzon est négociateur au sein de la police de Copenhague. Catalogué maniaco-dépressif il n’est plus en mesure d’assurer son travail d’enquêteur et mis de côté par sa hiérarchie. Afin de l’occuper lors d’une réunion importante de chefs d’état, il est chargé de mettre en garde des personnalités estimées actives et connues pour leur implication dans l’entraide humanitaire. Ils pourraient être la cible d’un tueur.



Au hasard de son enquête il va rencontrer une astrophysicienne, dépressive après le suicide de son fils adolescent. Elle va l’aider à résoudre l’énigme de la mort des « Justes » !



L’enquête est assez tonique, menée un peu mieux que dans le livre suivant mais malgré tout avec des invraisemblances de haut niveau ! Les heures font plus que 60 mn manifestement et c’est tant mieux pour eux et pour nous aussi sinon ça serait d’un ennui mortel ! Difficile de dire si c’est mystique, ésotérique ou biblique mais ce qui est certain c’est que je vais vite l’oublier !



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Le sommeil et la mort

Enquêtes Niels Bentzon 02 : Lire impérativement le 1er avant !



J’ai lu le précédent après celui-ci parce qu’il y avait des choses que je ne comprenais pas ! L’EMI « Expérience de Mort Imminente » est la composante principale de ce roman.



Les enquêtes sur les meurtres sont menées d’étrange manière, l’enquêteur faisant ce qu’il veut quand il veut alors qu’il est classé maniaco-dépressif par sa hiérarchie ! En parallèle sa femme, astrophysicienne dépressive est enceinte et passe la moitié du livre à recréer un procès pour décider si elle se fait avorter ou pas, porteuse d’une maladie génétique qui avait poussé son fils ainé à se suicider !



Je ne sais pas quoi trop en dire, ce n’était ni intéressant, ni accrocheur même pas l’EMI qui reste malgré tout connotée religion. Sincèrement vous gagnerez du temps à ne pas le lire !



CHALLENGE PAVES 2020

CHALLENGE MAUVAIS GENRE 2020

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La Mort d'une sirène

Lorsque l’on me parle de sirène, d’office je pense à Arielle, celle des studios Disney, bien que je n’ai jamais vu ce dessin animé… C’est vous dire la force de leur matraquage au moment de la sortie…



Honte à moi aussi, je n’ai jamais lu le conte d’Andersen…



Puisque ce polar édité chez La Bête Noire me proposait l’histoire de ses origines, je n’ai pas hésité une seconde, surtout que Bianca m’a proposé une LC.



Destination du jour : Copenhague ! Date ? 1834…



La première chose qui frappe dans ce polar, c’est l’atmosphère, qui a vraiment la gueule de l’emploi car les auteurs n’ont pas lésiné sur les décors grandeurs natures, sur les ambiances de l’époque, sur les conditions sociales et entre nous, il ne manquait que les odeurs pour se sentir encore plus dans le Copenhague de 1834.



Andersen va devoir se transformer en enquêteur s’il ne veut pas perdre la tête sur le billot puisqu’il est accusé du meurtre d’une prostituée. Nous savons que ce n’est pas lui, mais le commissaire, lui, il s’en fout. Problème : Andersen n’a rien d’un Sherlock Holmes, d’un Hercule Poirot ou d’un Columbo…



En voyant marcher de grand échalas maladroit de Andersen, j’ai même pensé qu’il avait tout d’un Pierre Richard et qu’il était aussi discret et invisible qu’un éléphant dans un magasin de porcelaine.



N’ayant rien d’un héros, Hans Christian Andersen, malgré ses défauts énormes, a tout du personnage sympathique, sorte de looser malheureux sur qui tous les merdes du monde viennent de tomber, une fois de plus. Pour l’aider dans sa quête de la vérité, Molly, prostituée de son état et sœur de la victime.



Sans être d’un rythme effréné, ce polar historique se dévore en peu de temps, ses 560 pages passant comme pour rire. Par contre, je l’avoue, j’ai sauté quelques passages horribles (les découpages de nichons et l’ablation de la patte du chaton – mais foutez la paix aux chats, nom de Zeus !) alors que je n’ai sauté aucune ligne dans l’archipel du goulag…



Il y a quelque chose de pourri au royaume du Danemark, un sordide assassin de femmes, qui les découpe, qui joue à la science sans conscience.



Mais le sordide n’est pas que chez l’assassin, il est aussi dans les taudis où des gens crèvent de faim, de froid, de misère, où les femmes vendent leur corps pour survivre, où les gosses travaillent dès leur plus jeune âge, où l’on vole et tue sans pitié pour tenter de sortir un peu de la merde.



Mais la merde est aussi dans des bas de soie : ceux de la maison royale, ceux de la bourgeoisie, de la noblesse. Si les pauvres ont encore des circonstances atténuantes, les riches n’en ont plus du tout et les voir ainsi se vautrer dans la nourriture et la débauche me conforte dans ma pensée : ils ne sont pas mieux que nous !



Sans juger aucunement les personnages, les auteurs nous les présentent tels qu’ils étaient à l’époque, sans manichéisme aucun, sans parti pris et même l’assassin a des tourments profonds.



Si l’atmosphère bien décrite est une des clé du roman, si les personnages travaillés et sans manichéisme font la force du récit, le mortier qui les fait tenir est le scénario qui n’a rien d’un truc bricolé le dimanche matin, mais est travaillé, étayé, intelligent, original, bien pensé et il tente d’apporter de la lumière sur l’année blanche (1934) qui se trouve dans les journaux d’Andersen.



Un polar historique bien conçu, bien foutu, où les auteurs n’hésitent pas à plonger leurs lecteurs dans des ambiances réalistes de misère humaine, sans jamais en faire trop, racontant juste ce qu’il en était en ces époques pas si lointaines. Un polar qui se dévore sans modération et qui comporte bien des émotions.



La genèse romancée mais originale d’un futur conte, des personnages attachants, sympathiques, des anti héros, bourrés de défauts et qui n’ont rien d’enquêteurs hors pair, ce qui les rend encore plus humain.


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Le dernier homme bon



Plusieurs morts inexpliquées aux quatre coins du globe, une marque étrange dans le dos des victimes, deux flics qui collaborent entre Venise et Copenhague, une astrophysicienne qui se prend au jeu... Et un mythe religieux et les expériences de mort imminente en toile de fond.

Voilà les ingrédients de ce polar hors du commun.



J'avais déjà lu des romans écrits par Anders Rønnow Klarlund et Jacob Weinreich, sous le pseudonyme d'Ana Ekberg. On était alors plutôt dans le registre du thriller domestique et déjà, leur trame fictionnelle m'avait surprise, dans le bon sens du terme.

Ici, nous sommes vraiment dans le polar puisque les personnages principaux sont policiers, et on frôle le polar ésotérique vu les sujets abordés. Le roman est divisé en trois parties, dont la première couvre presque les 3/4 du livre.

Les deux flics, l'un à Venise, l'autre à Copenhague, ont tous les deux maille à partir avec leur hiérarchie. Obstinés, et s'étant finalement trouvés sans jamais s'être rencontrés, ils décident de s'entraider autour d'une obscure affaire de morts inexpliquées, qui n'ont jamais été officiellement reliées entre elles.



Contrairement à ce qu'on trouve quand on a à faire avec deux personnages principaux, la structure narrative choisie par les deux auteurs n'équilibre pas du tout les forces en présence. Ce qui génère une certaine tension à la lecture car il ne semble pas exister de schéma pré-établi auquel s'attendre.



Les trois personnages principaux sont assez vite suffisamment construits pour nous faire comprendre qu'on ne sera sans doute pas dans une enquête criminelle standard. Et l'ajout d'une astrophysicienne, rencontrée presque par hasard, ajoute à l'étonnement que l'on ressent lors de la lecture.

Jusqu'au bout, je me suis demandé où tout cela allait déboucher. Surtout qu'une note d'avertissement au lecteur en début d'ouvrage précise que l'ONU a organisé la première réunion scientifique au sujet des expériences de mort imminente en 2008. Et même si on tente de faire abstraction de cette information, on se demande pendant des pages et des pages ce que ça vient faire là-dedans.



Je ne m'attendais pas au dénouement et mon esprit cartésien n'est pas à l'aise à 100% avec le choix des auteurs. En parallèle, ma curiosité me fait penser "pourquoi pas, après tout?".



Un polar très atypique pour ma part, par deux auteurs qui confirment que leur duo est vraiment efficace et que je vais continuer de suivre.
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Le dernier homme bon

C'est un bon livre, mais ce n'est pas vraiment un coup de cœur.....

Un pavé trop épais, qui aurait eu besoin d'un régime amincissant. Certains passages laissent traîner l'intrigue en longueur et n'apportent pas grand chose à nos émotions. Juste un peu de lassitude, dommage !

Les références religieuses finissent par peser trop lourd, et les bons sentiments deviennent étouffants. L'Amour, le bel Amour oui bon et alors on va où ?

Car finalement cette lecture ne nous entraîne pas bien loin, l'imagination se fatigue vite et nous laisse sur notre faim. L'issue du roman était une voie sans issue ... Circuler il n'y a rien à voir, sera peut être le résumé !
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Le sommeil et la mort

Le premier chapitres s'ouvre sur une femme ligotée sur le sol de son appartement. Un homme l'a amener à plusieurs reprises aux portes de la mort pour qu'elle communique avec son épouse décédée.

Elle parvient à s'échapper non sans qu'au passage l'homme lui ait injecté une substance.

Elle escalade un pont de chemin de fer voulant en finir avec tout ça.



Niels un négociateur de la police est appelé, mais malgré ses efforts la jeune femme se jette dans le vide.

Niels a du mal à convaincre ses supérieurs que la femme était poursuivie par quelqu'un qui faisait partie des badauds attroupés.

Il se lance dans une enquête pour faire la lumière sur son seul échec.



Bien que pas inintéressante, dans sa première partie l'enquête s'avère assez linéaire puisque le policier se focalise uniquement sur le corps de ballet dont la victime était la danseuse étoile.



La deuxième partie de l'enquête s'avère plus enlevée avec une confrontation directe avec l'homme qui avait pris pour nouvelle cible l'épouse du policier.



Le dénouement s'avère intéressant et dans l'ensemble le roman est assez plaisant si l'on excepte les longs passages sur l'EMI.
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Le dernier homme bon

Des hommes et des femmes « de bien » (médecins, militants des droits de l’homme,…) meurent étrangement à travers le monde, de curieuses marques de brûlures étant observées dans leur dos. Deux flics, l’un à Venise, l’autre à Copenhague, tentent de démêler l’intrigue…



Tout cela était bien prometteur. Mais après un début plutôt captivant, le rythme faiblit, et l’histoire ne tient au final pas toutes ses promesses. La fin est notamment gâchée à mon sens par le fait que trop de questions demeurent sans réponse.
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Le sommeil et la mort



Encore un tout bon page turner pour les deux auteurs danois.



Nous retrouvons Niels Bentzon, qui est marié avec Hannah, l'astrophysicienne du Dernier Homme bon. Alors qu'il se demande s'il n'a pas fait une erreur en se mariant si vite, Niels est appelé sur le pont de la gare, en pleine nuit, pour tenter d'empêcher une jeune femme de sauter sur la voie. Pour la première fois de sa carrière de négociateur, Niels devra assister impuissant à la chute de la personne qu'il venait aider.



J'ai beaucoup aimé retrouver le personnage de Niels et je dois avouer qu'Hannah m'a assez agacée durant la première moitié du roman. L'enquête flirtait avec l'ésotérisme, particularité qu'on avait déjà pu expérimenter dans la première enquête. L'ensemble tenait pas mal la route et à coup de chapitres courts, j'ai eu beaucoup de mal à lâcher la brique et l'ai avalée en deux jours.



Le prochain roman écrit sous ce pseudo part dans un tout autre registre. Il m'attend déjà sagement dans mon énorme PAL et sera sans doute découvert courant de l'année prochaine.
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Le dernier homme bon

Ce thriller danois maintient un suspense bien dosé tout au long de cette fiction originale.Il semblerait qu'une suite soit en préparation.Je suis preneuse!
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La Mort d'une sirène

« Loin dans la mer, l'eau est aussi bleue que les pétales du plus beau bleu et aussi limpide que le verre le plus pur, mais elle est aussi très profonde, plus profonde que la distance qu'une ancre peut atteindre, et il faudrait poser de nombreux clochers les uns sur les autres pour remonter du fond à la surface. C'est là, en bas, que vivent les gens de la mer. »

Comment le début de la lecture du conte « la petite sirène », de Hans Christian Andersen, peut déterminer des danois à nous raconter à leurs manières l’histoire de la naissance du monde d’Andersen ?

Quand l’histoire nous embarque dans le monde misérable de Copenhague en l’an 1834, pour nous faire revivre l’atmosphère de cette ville portuaire encombrée par les trafics, la misère, la prostitution, où il ne faisait pas bon être né pauvre.

Dès les premières pages du livre, j’ai été happée par mes souvenirs de la visite de la ville d’Odense, avec la silhouette de l’écrivain qui hante cette cité touristique … j’avais oublié que cet homme avait réalisé des milliers de papiers découpés où il laissait son imagination naviguer au gré de ses inspirations.

Ce personnage tout en noir, trop grand, trop maigre, toujours à la poursuite d’on ne sait quoi, nous entraîne dans son escapade à Copenhague où la petite sirène trône depuis 1913 dans les eaux du port pour le plus grand plaisir des touristes prêts à prendre tous les risques pour repartir avec un selfie !

Un livre qui nous propose une version de l’histoire permettant de lever un voile pudique sur l’absence d’écriture sur le journal du maître des contes, alors qu’il se cherchait un moyen d’expression lui permettant de faire vivre les petites gens au moins dans nos rêves ou cauchemars.

Les personnages des contes les plus tragiques d’Andersen, comme la petite fille aux allumettes trouvent le moyen de figurer dans la narration et nous invite à redécouvrir avec beaucoup d’émotion cet univers parfois un peu vite relégué au fonds de notre mémoire
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La Mort d'une sirène

A Copenhague, au 19e siècle, Hans Christian Andersen, n'est pas encore l'écrivain célèbre, lorsqu'il est client d'une prostituée. Cet étrange client ne la voit pas pour le sexe, il découpe dans du papier des silhouettes de son corps.

Mais quelques jours plus tard le corps de celle-ci est découvert dans le chenal, et pour sa sœur Molly il ne peut s'agir que de cet étrange client.

Andersen est arrêté, mais grâce à des relations haut placées le commissaire lui donne trois jours pour prouver son innocence. Grâce aux vers récités par un vidangeur un peu fou qui était incarcéré dans une cellule voisine, Andersen a un début de piste.



L'enquête menée par deux personnes qui n'y sont pas habituées est assez bien réalisée malgré certaines longueurs.



L'intrigue de fond à savoir le mobile du crime est très étrange pour l'époque.



Le point fort du récit c'est l'atmosphère de l'époque, les auteurs décrivent de fort belle manière le quotidien des habitants vivant dans la misère, la crasse, combattant le froid et la faim ainsi que l'injustice tandis que la noblesse vit dans le luxe et pour certains dans la dépravation.



Les personnages sont bien brossés et intéressants à suivre, bourrés de défauts qui les rendent encore plus humains.



Une atmosphère bien décrite, une intrigue certes peu adaptée à l'époque mais travaillée, donc un policier historique d'assez bonne qualité.
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La Mort d'une sirène

Quelle curieuse histoire que celle de La mort d’une sirène. Un polar qui se déroule à Copenhague en 1834 qui met en scène le poète et écrivain Hans Christian Andersen. Celui-ci fréquente une maison de passe, question de soutenir son imaginaire, et devient le principal suspect du meurtre d’une prostituée. La sœur de celle-ci, le désigne comme coupable mais au fil du récit, devra revoir son intention et participer avec l’écrivain à la recherche du véritable meurtrier. Le récit est haletant, on parcours les dédales d’une ville corrompue, pleine d’inégalités sociales et de pauvreté. Deux autres crimes sordides viennent s’ajouter et une fête au palais ajoute une dimension clownesque à l’histoire. Le lien avec la Petite sirène arrive à la toute fin, fil ténu il me semble, mais qui me donnera probablement le goût de relire le livre et non voir le film de Disney!
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La Mort d'une sirène

Tout d'abord, merci aux opérations Masse Critique de Babelio ( merci Nicolas!) et aux éditions Robert Laffont pour l'envoi de ce livre! C'est le premier "mauvais genre "que je reçois et je n'ai pas été déçue!



J'ai passé le week-end à Copenhague avec le célèbre Hans Christian Andersen qui doit trouver le tueur d'une prostituée pour pouvoir être innocenté. Pendant trois jours, il devra mener ses propres investigations et livrer le véritable meurtrier aux autorités. Il sera aidé par la sœur de cette jeune femme qui va le secouer, le faire sortir de "sa zone de confort" et le soutenir envers et contre tout. Leur quête de la vérité les conduira dans les dédales d’une ville ravagée par la pauvreté, les tensions sociales, la corruption et les crimes sordides…

J'ai été soufflée par leurs découvertes et par le profil de l'assassin que l'on voit se profiler progressivement, ses aspirations, son but ultime...je ne m'y attendais pas du tout..

C'est n'est clairement pas un livre joyeux, la fin est vraiment noire mais c'est bien écrit, on se sent happé dans l'histoire, les chapitres défilent et on plonge toujours un peu plus dans les motivations de l'assassin et dans les découvertes des Hans Christian...on sent une accélération au milieu du livre et on est pris dans cette spirale, on veut en sortir mais on veut aussi savoir..

C'est noir mais incontestablement bien écrit et passionnant!

je le recommande sans aucune hésitation!







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Le dernier homme bon



Une intrigue quelque peu confuse ainsi que difficile à suivre, et, à comprendre. Du moins, à mon avis.



C'est "tarabiscoté" , et, surtout tiré par les cheveux au possible. Enfin bref, guère crédible. Il y a de fortes chances pour que j'ai raté un, voire plusieurs épisodes vu que j'ai au énormément de mal à cerner le fil conducteur de l'enquête menée par les deux personnages principaux. Il est vrai que je suis récalcitrante avec les romanciers nordiques et autres scandinaves, et, cela même si je reconnais que ces derniers possèdent une forte imagination pour renouveler le genre.



A lire malgré tout.

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