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Critiques de A. M. Homes (113)
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Ce livre va vous sauver la vie

Richard Novak est un homme qui a réussit sa vie. Un compte en banque qui lui permet de faire ce qu’il veut, un coach sportif, une diététicienne, une employée de maison etc.

Mais voilà un soir, Novak est victime d’un malaise et appelle les secours. Et si dans sa belle maison surplombant L.A. il s’était trompé sur toute la ligne ?

Roman d’un homme qui s’ouvre au monde, cette renaissance par les autres est une belle réussite. A.M. Homes nous embarque dans des situations insolites qui vont être le déclencheur d’un retour à la vraie vie. Ce retour c’est aussi celui de belles rencontres qui donnent toute la sève du roman.

Son écriture très cinématographique, remarquablement dialoguée rajoute à notre plaisir. Encore une belle découverte chez l’excellente maison d’édition Actes Sud.
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Jack

Le jour où Jack voit son père quitter le domicile familial pour aller vivre avec un homme, son monde s'écroule. Avoir un père " Gay " lui est insupportable. Il le déteste pour ce qu'il est et refuse tout contact avec lui. Comment peut-on devenir homosexuel du jour au lendemain ? Il ne comprend pas que son père ai pu aimer sa mère, être le fruit de leur amour et tout quitter subitement pour un homme. Pire encore, la phobie que ses copains de lycée l'apprennent le met en souffrance permanente.

Mais si la vie de Jack n'est pas un long fleuve tranquille, en grandissant il comprendra qu'une famille qu'il supposait soudée, unie, comme celle de son ami Max qu'il prenait comme modèle est bien loin d'être aussi merveilleuse et enviable qu'il s'imaginait.



Ce récit de A.M. Homes sur l'homosexualité aurait gagné en appréciation si l'auteur ne s'était pas étendu en descriptions. Trop de pages concernant la vie de Jack au bahut avec son ami Max finissent par lasser par trop de redondances.

Une lecture très moyenne.
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Puissions-nous être pardonnés

Le début est excellent.

Mon erreur a été de lire au-delà des 30 premières pages.

C’est une œuvre typique d’une certaine gauche américaine, qui m’a exaspérée à la mesure du film « Juno ». Juno est une adolescente qui tombe enceinte lors de son premier rapport sexuel. Une ado qui couche, comme c’est osé. Oui mais elle n’avorte pas et continue à vivre une grande histoire d’amour avec le même garçon tandis que son bébé est recueilli par une femme seule car les femmes n’ont qu’un seul rêve, être mère.

J’ai retrouvé dans ce roman la même tentative désespérée de cacher un puritanisme fondamental sous des oripeaux dégoulinant de coolitude et de branchitude.

Donc, ça parle de bite, de Nixon, de diarrhée, de CIA, les épisodes les plus rocambolesques s’enchaînent péniblement et à la toute fin:

- le héros comprend à quel point c’est chouette d’avoir des enfants et de les aider à grandir en réalisant leurs rêves (surtout que tout le monde l’aide dès lors qu’il sort sa carte bleue)

- le héros comprend à quel point c’est chouette d’avoir des enfants et de les aider à être heureux (il est très attendrissant de les voir dévaliser toutes les boutiques de gadgets devant lesquels ils passent)

- le héros comprend à quel point c’est chouette d’avoir des parents qui sont très gentils et faciles à vivre quoique toqués.

- le héros comprend à quel point c’est chouette d’aller en Afrique parce qu’il n’y a rien de tel que des voir des petits Africains démunis quoique prompts à réclamer pour se rendre compte qu’on est très heureux en Amérique.

Bref sous des dehors anti conventionnels, c’est un éloge sirupeux et très faux-cul de l’american way of life.
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Ce livre va vous sauver la vie

A.M. Homes, je ne connaissais pas. Maintenant je m'en rappellerais, de cette auteure étonnante.

En choisissant ce livre au hasard à la médiathèque, je n'avais aucune idée de ce que j'allais trouver comme histoire au vu du titre alléchant : Ce livre va vous sauver la vie.

Très bonne surprise au final, au début aussi d'ailleurs.

Dès le début, on est intrigué par cet homme, Richard Novak, et la douleur étrange venue de nulle part qui le saisit un beau jour, comme ça, sans prévenir.

Et puis tout s'enchaine, fluide, drôle, touchant, intelligent, vivant. Les personnages se croisent, se lient, s'éloignent, tout cela naturellement, sans heurt.

Cela tient sans doute au personnage principal, Richard, cet homme en rémission/rédemption, qui découvre la vie autour de lui avec le regard d'un nouveau-né, une espèce de naïveté retrouvée qui agit comme un débrideur, pas de filtre, Richard est grand ouvert au changement, à la découverte des autres et de lui-même.

Un livre qui, s'il ne vous sauvera peut-être pas la vie (quoique, si vous habitez en Californie, vous pourriez user à bon escient de quelques pages sur la bonne conduite à avoir en cas d'incendie de grande ampleur...), aura au moins le mérite de vous faire passer un bon moment avant de mourir...

En tout cas, auteure à suivre que cette A.M. Homes.

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Le sens de la famille

Au travers de ce récit, l'auteur parle de sa quête pour apprendre à connaître ses parents biologiques, tout en exprimant la violence, la difficulté à trouver une place auprès de cet homme et de cette femme qui n'ont pas voulu d'elle. Une quête troublante et émouvante pour se forger une identité, accepter l'autre dans ce qu'il vit à un moment donné, accepter l'absence pour apprivoiser la connaissance. Et au-delà de la souffrance, de la cicatrisation des blessures, devenir à son tour mère. Un livre fort, troublant, émouvant malgré quelques longueurs.
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Ce livre va vous sauver la vie

Je me permets tout d'abord de signaler une légère erreur de titre pour ce livre qui s'appelle en réalité "Ce livre va vous tomber des mains". Un titre il est vrai beaucoup plus adapté pour ce roman bavard, long, foutraque et qui parvient à de bien jolies conclusions :

- vive l'imprévu dans la vie

- les rencontres c'est sympa.

Un livre qui ne m'a jamais intéressé un moindre instant, et qui raconte le parcours d'un homme riche et seul dans un Los Angeles contemporain et qui va de rencontre en rencontre tout en renouant avec son fils. Personnages aux contours vagues et peu intéressants, scènes absconses s'enchainant les unes aux autres...

Lorsque j'ai découvert, dans une boite à livre, ce roman dans un état parfait, édité dans la collection de poche d'Actes Sud, d'une romancière américaine que je n'avais jamais lue, j'ai remercié intérieurement la personne qui avait déposé cet ouvrage. Je me demande désormais s'il ne faut pas y voir une vengeance. A sauver toutefois une phrase par-ci par-là. Peu de chose donc.

En y repensant, une fois entouré d'acier pur, et dans le cas ou ce livre se trouverait placé à l'endroit où l'on vous tirerait dessus avec un calibre modeste, ce livre pourrait bien remplir sa fonction, et je me rends compte que j'ai peut-être été un peu sévère. Mais trop tard pour revenir sur ce billet...

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Le sens de la famille

A.H. Holmes est écrivain. Elle est aussi une enfant adoptée. Jusque-là, pas de problème. Et voilà qu’à l’orée de ses 31 ans sa mère biologique fait irruption, entrainant derrière elle le père biologique et ses enfants. L’auteure est brusquement confrontée à cette nouvelle famille et aux questions, innombrables, qui surgissent de ce passé mis à jour.

En véritable enquêtrice, A.H. Homes va exhumer son histoire et tenter de comprendre son abandon par une mère trop jeune et immature. Quant au père, marié et père de famille à l’époque de sa naissance, il n’a qu’une crainte : que l’apparition de sa fille biologique ne bouscule sa vie bien ordonnée.

C’est pour assumer cette double famille, tenter de répondre à toutes ses interrogations, et transmettre un peu de son histoire à sa fille, qu’elle va écrire ce roman autobiographique.

Elle y parle de sa famille adoptive et, surtout, de ses parents biologiques qu’elle nous fait découvrir au fil du récit. Les rencontres, chaotiques et pleines de malentendus, avec cette mère qui la harcèle, ce père qui la fuit, sont décrites avec lucidité. Ce voyage qui tente de remonter le temps et de comprendre, ne se fait pas sans heurts et sans souffrance.

L’auteur établit un parallèle entre son métier d’écrivain, de conteuse d’histoire, et ce passé qui lui a été confisqué.

Ce document, constitué de deux livres, est écrit avec une lucidité empreinte d’émotion. Jamais on ne tombe dans l’apitoiement malgré la douleur qui affleure par instant. Quelques photos émaillent le récit et l’éclairent.

Au-delà du témoignage, A.M Homes nous livre un inventaire de toutes les ramifications de sa famille biologique ainsi que sa famille adoptive. Cette partie-là, même si elle est nécessaire dans le processus de recherche et d’identification de l’auteur, est plutôt indigeste pour le lecteur. Jusque-là, j’avais bien aimé la tonalité du livre, mais cette insistance à tout décortiquer dans le détail, cette enquête minutieuse et fastidieuse, m’a très vite lassée.



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Puissions-nous être pardonnés

Ce roman est un piège ! J'ai été captivé dès les premières pages et je me suis bien demandé comment l'auteur allait faire pour tenir ce niveau sur 600 pages. Et bien elle réussit.



Le livre raconte une année de la vie d'Harold Silver. Cette année va commencer de façon catastrophique (je ne vous dis rien d'autre) pour se terminer d'une façon plus lumineuse. Et c'est toute sa vie que le héros va devoir remettre en question.



Avec une écriture très juste et un sens de la construction remarquable, Amy M Homes donne vie à des personnages très attachants, dont j'ai eu bien du mal à me détacher. C'est le genre de livre où on ralenti la lecture quand on voit la fin s'approcher car l'on n'a pas envie que cela finisse.



Très gros coup de coeur !

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Le sens de la famille

«Ce livre va vous sauver la vie» écrit par A.M.Homes a été l’une de mes romans préférés de 2008. Celui ci n’a rien à voir puisqu’il s’agit d’un récit autobiographique qui la met en scène avec son quatuor de parents: les adoptifs, des universitaires juifs new yorkais et les biologiques dont elle va faire connaissance à l’âge de 32 ans.

En réalité, si le contenu des livres est très différent, elle aurait pu intituler «The Mistress’s daughter», (littéralement «la fille de la maîtresse» traduit finalement par «le sens de la famille») par «Ce livre va me sauver la vie».

C’est une véritable mise à nu qui est ici décrite, au présent et linéairement, dans un style vif où l’on ressent l’urgence de réussir à comprendre les origines de sa filiation.

Il faut dire que ses parents biologiques ne lui facilitent pas vraiment la tâche: sa mère, Ellen Ballman, plutôt ringarde (qui l’a eue à 15 ans avec un homme déjà marié de 32 ans et père de quatre enfants) commence par apparaitre inopinément lors d’une lecture publique et la harcèle ensuite pour qu’elles se voient plus souvent. Son père, un homme lâche, ancien combattant et ex footballeur a manifestement honte de son existence.

Sa mère biologique va finir par mourir et A.M. Homes va tenter de reconstruire son histoire pour mieux se connaitre elle-même.

Sans pudeur, avec beaucoup de franchise, elle dépeint les sentiments contradictoires qui se succèdent: déception, culpabilité, honte et colère (ce dernier sentiment étant surtout réservé à son père biologique).

Cette quête d’identité et de reconnaissance va finalement trouver un certain répit lorsqu’elle va devenir mère à son tour «par dessus-tout, je suis la mère de Juliet» et c’est en écrivant ce livre empreint d’une grande sincérité qu’elle rend finalement hommage à ce qu’elle est et à sa famille.



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Ce livre va vous sauver la vie

Un titre un peu racoleur, pour autant on se laisse prendre petit à petit par le cheminement de cet homme qui à tout pour être heureux sur le papier mais qui est déconnecté de la " vraie vie",seul dans sa tour d'ivoire.Il va progressivement,suite à plusieurs incidents et au hasard des rencontres,trouver un sens à sa vie.Le style est efficace,la côte ouest des États-Unis décrite à travers les personnages ajoute à cette ultra moderne solitude une dimension particulière. "L'enfer, c'est les autres",pourtant le salut viendra par eux,et on verra qu'ici les classes sociales,les générations, les ethnies ne sont pas des barrières mais des passerelles.
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Ce livre va vous sauver la vie

Ah j'ai adoré ce livre, il m'a fait éclaté de rire, imaginez le gars complètement déprimé, il était aux urgences la veille suite à un malaise, il a l'impression que sa vie s'écroule autour de lui (et c'est loin d'être une image), il est seul, son frigo est vide et décide d'aller au simply du coin faire ses courses !! il se fait renverser par une voiture mais tient bon, la jambe en goguette il file malgré tout au supermarché, grignote dans les rayons, mange une banane, prend de l'aspirine, gobe des graines, discute avec une inconnue et se retrouve à la caisse :



"il prend place dans la file d'attente. Avec tout ça, il n'a pas acheté grand-chose - tout ce qu'il a, c'est un flacon d'aspirine entamé, les vitamines flinstones, une peau de banane, les graines de tournesol (qui se sont répandues sur le sol, laissant une longue trainée derrière lui, et le dessert glacé.

"On s'éclate ? lui demande la caissière en passant ses articles,

On dirait que vous faites une razzia, qu'un raton laveur est passé par là. Tout vos paquets sont ouverts. Vous avez mangé autre chose sur le chemin ?"

Il brandit la peau de banane. "Je vous la fais à 50 cts ?"



Le plus drôle c'est que c'est le style et non l'histoire qui est drôle et on finit par rire même quand ce n'est plus drôle !!



Je ne sais pas si ce livre va me sauver la vie mais en tout cas il m'a bien aidé à finir l'année 2012 et commencer 2013 et déjà ce n'est pas rien !! :)
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Ce livre va vous sauver la vie

Il y a des pulsions, des couvertures de bouquins, des titres ou des 4 ème de couverture quand on ne connait pas l'écrivain qui vous donne envie d'acheter un livre, j'aime ça se fier au hasard et la plupart du temps je tombe sur de belles surprises.Pour « Ce livre va vous sauver la vie » c'est le titre qui m'a attiré en 1er, quoi?comment?ce livre va me sauver la vie ? Et bien dis donc il y en a qui ont les chevilles qui enflent! Puis la couverture qui est une peinture de Tom Mc Kinley que j'adore et puis la 4éme de couverture, un homme d'affaire quinquagénaire Richard Novak a tout pour lui mais un jour il est victime d'un malaise et comble de tout la villa de milliardaire qu'il a est construite sur un terrain qui s'effrondre, et dans tous les sens du terme il se retrouve au bord du gouffre.

Sa vie ne tient qu'a un fil et là l'auteur A.M.Homes avec un style agréable à lire proche du scénario d'un film nous entraîne à suivre Richard Novak dans des situations cocasses, burlesques ou l'humour est de mise.Ce livre ne m'a peut-être pas sauvé la vie mais en tout cas il m'a fait passer un très bon moment, au bout du compte un roman a ce rôle là de nous faire évader et par l'intermédiaire des personnages vivre des aventures improbables qui nous font fantasmer dans ce cas là c'est très bien réussi.
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Ce livre va vous sauver la vie

Un titre accrocheur, légèrement prétentieux du moins dans son effet d’annonce qui laisse présager le pire comme le meilleur. Le pire étant un énième bouquin sur le self improvment ou les différentes étapes à suivre pour être mieux dans sa tête, le meilleur étant bah! je n’en sais rien franchement! J’ai choisi ce livre à cause du titre qui m’a fait hurler de rire. Il est tellement excessif, non? J’avais tout envisagé sauf la possibilité d’être prise dans les rets de A. M. Homes. Le style n’est pas bouleversant mais cette bonne comédie à la mécanique bien huilée fonctionne. Ca fait tellement longtemps que je ne suis tombée sur une histoire toute simple qui n’est là que pour mon petit plaisir que j’en reste encore interdite. Ecrit dans le plus style de la comédie hollywoodienne, l’auteure jongle entre la loufoquerie, l’absurdité transformant l’improbable en une variété de possibilités pour notre plus grande réjouissance. Ce n’est pas un grand roman, de ceux qui vous remuent de l’intérieur au point d’ébranler votre psyché, non. Il est drôle, positif, généreux.



Los Angeles, terre de refuge pour certaines âmes, terre où tout et son contraire se côtoient, terre où le rêve peut devenir réalité, l’usine à fantasmes que la douceur du climat attire. Richard Novak y vit depuis qu’il a quitté New York en laissant femme et enfant. De sa forteresse qui domine la ville entière, Richard s’est construit une vie à son image: aseptisée et routinière excluant toute relation humaine. Un casque anti-bruits sur les oreilles, il ne déroge pas à son emploi du temps. Tous les matins, il court sur son tapis, avale les repas préparés par sa nutritionniste, reçoit les derniers conseils de son coach sportif, vérifie l’état de ses investissements boursiers, règle les derniers détails de la chambre d’amis avec une décoratrice en vue, s’habille et attend sa femme de ménage. Son petit plaisir: regarder par son immense baie vitrée une voisine nager. Deux évènements chambouleront ce héros attendrissant: une dépression de terrain qui ne cesse de s’agrandir dangereusement et une foudroyante douleur qui défie toute explication logique. Après une nuit à l’hôpital, sa peur de mourir sans jamais avoir vraiment vécu le pousse à revoir certains aspects de cette existence qui jusqu’à ce jour l’avait satisfait. C’est avec un grand sourire qu’on le suit dans sa quête initiatique, dans son effort un peu gauche de prendre pied dans le réel. Renouer avec son environnement, se laisser emporter sans opposer de résistance, ouvrir des portes sans les refermer juste après, un vaste projet pour Richard. Une révolution. Qu’est-ce qui lie un vendeur de donut indien philosophe, une mère de foyer dépressive en pleine fugue, une star de cinéma au physique irréprochable fan de cuisine, un clodo icône de la contre-culture, un psychologue interniste versé dans le New Age? Sans oublier Ben, son fils.



Un très joli conte pour adulte servi par de bons dialogues, des situations cocasses, de rencontres touchantes. C’est juste un bon bouquin, plein de gaîté, de tendresse, un petit livre qui vous plonge dans une autre atmosphère le temps de quelques pages. Surprenant, facétieux, efficace. Doit-on y voir dans ces pages une critique d’une certaine société? Peut-être mais franchement cet aspect est en filigrane. Un récit bien construit avec une fin dans la plus pure tradition Disney et ça le fait. Avec dans la tête I LOVE L.A de Randy Newman. C’est réjouissant. Bonne pioche.
Lien : http://www.immobiletrips.com..
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La fin d'Alice



Sujet dérangeant s'il en est.

Amy Michael Homes s'est attaquée au tabou absolu : l'enfance, la sexualité et le crime. Trois mots qui résument l'acte pédophile dans lequel l'amour et la mort se lancent dans une danse endiablée où la vie n'a plus de place lorsque passion et folie se sont confondues dans le dernier pas et que la musique s'arrête sur une dernière note qui vrille le coeur du couple "infernal".

Elle l'a fait avec d'abord une plume exceptionnelle. Sa langue est belle et ce don syntaxique lui permet de surmonter les interdits, transcender la lecture de l'abject, non pas pour le dédouaner mais pour que le lecteur accepte de le lire au-delà de ses a priori, de ses tabous, de ses principes, de ses valeurs... au-delà de ce qu'il attribue, souvent à tort, comme limites, comme frontières au roman, et à sa perception d'un monde aux horizons toujours plus élargies au fur et à mesure que nous consentons à en explorer ses recoins les plus sombres.

J'ai mentionné les formidables qualités d'écriture de l'auteur... je dois y ajouter l'originalité d'une structure narrative qui chevauche habilement le temps et l'espace.

Ce bouquin est transgressif, hypnotique, esthétique et émétique... c'est un grand bouquin ( "enseigné à l'université dans les formations de thérapeutes soignant les pédophiles")... qui donne à penser autant qu'à juger, mais l'un ne va pas sans l'autre.

Pour certains ce livre sera insoutenable, insupportable... pour d'autres, il sera à la fois une leçon de stylistique et une leçon de vie.
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La fin d'Alice

Critique de HERVÉ AUBRON pour le Magazine Littéraire



Les noms des deux protagonistes principaux de La Fin d'Alice ne nous sont pas connus - on devra se contenter, pour le narrateur, de Loustick, un surnom hérité de l'enfance. On pourrait être tenté de faire de ce livre une subliminale suite de Lolita. Imaginons que Humbert Humbert, le narrateur du roman de Nabokov, n'est pas mort peu de temps avant son procès - comme il était annoncé dans le préambule de Lolita -, qu'il vit toujours quelque part en prison, où il se fait régulièrement violer par son voisin de cellule. Il se remémore sa liaison avec sa Lolita passée (la sienne s'appelait Alice), mais n'en élude pas cette fois-ci, derrière le rideau des métaphores, la réalité charnelle. Il relate aussi - révélation - comment il s'est fait abuser par sa mère démente. Il rapporte enfin, sur un mode indirect libre, les lettres d'une admiratrice inconnue : attirée par un garçon de 12 ans, une étudiante lui raconte par écrit ses manoeuvres d'approche et bientôt la consommation de ses pulsions. Le destinataire cramoisi est touché par cette jeune oie prédatrice, il en est un temps presque amoureux.

L'Américaine A. M. Homes, auteur de La Fin d'Alice, ne manque pas de courage. Il aura fallu attendre dix-sept ans pour que son troisième roman (elle en a écrit quatre autres depuis) paraisse en France. Il aurait pourtant dû être traduit dans la foulée, mais l'éditrice de l'époque a flanché lorsque l'affaire Marc Dutroux a éclaté, craignant que le livre soit réduit à une complaisante esthétisation de la pédophilie, alors érigée comme l'exclusive forme de la monstruosité. On a depuis expérimenté bien d'autres nuances de ténèbres. À l'heure où tout semble avoir été étiqueté et décrit, y compris la sexualité la plus franche, la pédophilie demeure l'un des derniers confins de l'indicible ou de l'irreprésentable. Ce qu'on appellerait un tabou si même ce terme n'avait été galvaudé. C'est à l'évidence l'un des ressorts d'A. M. Homes : est-il tenable, à la lisière du XXIe siècle, que la littérature passe globalement sous silence une telle réalité ? Est-il possible de se mettre dans la peau d'un pédophile ?

L'enjeu n'est pas mince. Comment compatir avec une hyène tourmentée sans angéliquement l'absoudre ? Comment « comprendre » l'impardonnable ? Eh bien, A. M. Homes y parvient, alors même qu'elle ne nous épargne rien sur ce que peut un corps (écueil que Nabokov contournait, faisant de cette occultation virtuose le gage de son génie). Elle y parvient en gardant à l'oeil les innombrables récifs de la passe où elle s'est engagée. Et d'abord la provocation irraisonnée, le gore ricanant : il n'y en a pas une once, même durant les scènes les plus insoutenables. C'est que le Loustick narrateur est aussi dégueulasse qu'émotif, aussi pervers que terrifié par ses propres actes. Il s'adresse parfois au lecteur et le met en garde : « Jouir et se sentir dégoûté, totalement horrifié, n'est en rien un motif d'inquiétude - moi ça m'arrive tout le temps. [...] si j'ai touché une corde plus profonde et réveillé le violeur vicieux qui sommeillait en vous, qu'il est pris de tics et de démangeaisons, je vous conseillerais d'éviter autant que possible les situations de stress. [...] Je vous suggère de désamorcer ces pulsions imprudentes en discutant le plus possible avec votre épouse, et en laissant, peut-être, quand vous dormez, la lumière allumée. » Oui, le livre peut aussi être drôle - un comble.

Autre écueil conjuré, à l'inverse : celui de la pure dextérité, du narcissisme créateur se gargarisant de sa capacité à transmuer n'importe quelle boue en or - et n'est-ce pas ce que l'on peut parfois reprocher à Lolita ? Chez A. M. Homes, si impressionnante soit l'écriture, certaines choses ne passent pas, ne pourront jamais passer, et c'est comme si une artiste consentait à érafler son si fin tissage contre des silex désespérément coupants. Tout au plus pourrait-on parfois lui reprocher un usage trop athlétique du montage alterné ainsi qu'une légère surcharge pondérale dans les mânes littéraires invoqués : il n'était pas nécessaire d'ajouter à l'évident sequel de Lolita la référence à Alice au pays des merveilles - quand bien même Nabokov a traduit Lewis Carroll et a explicitement déclaré que le clergyman anglais avait été l'un des modèles de Humbert.

La grande question de La Fin d'Alice n'est pas seulement celle de la pédophilie, c'est celle de l'abus. Nous devons tout au long nous fier au récit du Loustick, avec le risque de nous laisser confondre. Jusqu'à quel point fantasme-t-il les péripéties scabreuses qu'est censée lui rapporter sa correspondante ? Affabule-t-il les exactions dont il a été victime ? Ou l'ascendant que prend sur lui l'entreprenante Alice ? Il y a là une théorie sous-jacente de la littérature : bravant l'indicible, une écriture peut abuser d'un lecteur, celui-ci étant aussi capable d'abuser d'un texte en y projetant ses propres lubies. Existe-t-il un roman absolument éclairé, fondé sur un parfait consentement mutuel entre le narrateur et le lecteur ? Rien n'est moins sûr, la littérature tenant peut-être à ce terrible couple pathologique où aimer revient à dévorer.

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Jack

Ce roman m'a fait penser à "Ne le dis à personne" de Josette Chicheportiche qui abordait aussi la question du divorce suite au coming out du père et la réaction assez violente du héros qui n'accepte pas la situation.

Ici, le divorce des parents de Jack alors qu'il a 5 ans est bien antérieur à l'annonce de l'homosexualité de son père dix ans plus tard.

J'ai eu du mal à accrocher au début à cause de toute l'homophobie dans les propos de Jack et de ses camarades d'école alors que le personnage du père est très attachant.

Et puis l'histoire évolue avec en parallèle celle de la famille "parfaitement normale" de son meilleur ami, Max (que je ne peux pas m'empêcher de me représenter sous les traits du meilleur ami geek de Spiderman^^). J'ai bien aimé aussi le personnage de Michael en beau-père imperturbablement zen et la relation fraternelle qui unit Jack et le petit Sammy.

Je peux donc conseiller cette lecture mais il faut dépasser la première moitié pour que ça fasse sens.
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Ce livre va vous sauver la vie

Livre sympa, avec beaucoup de bonnes idées, des personnages bien campés, quelques coups de génies (j'adore toute la partie concernant le fossé se creusant à côté de la maison du narrateur). Il manque un petit quelque chose pour en faire un vrai coup de coeur, mais à conseiller sans souci, surtout aux amis pas trop lecteurs.
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Mauvaise mère

Livre lu dans le cadre du club de lecture de mai 2017 - Librairie L'Attrape-Mots.



Epigraphe :

Remplace-le par moi

Remplace mon gin par du Coca.

Remplace ma mère,

Qu'au moins ma lessive soit faite.



Peter Townshend (guitariste et compositeur du groupe de rock The Who)





Claire est psychiatre à New York. Elle a réussi sa carrière et a une famille adorable : un mari aimant et deux garçons épanouis. Elle se persuade que sa nouvelle patiente, Jody, est la fille qu'elle a abandonnée vingt-cinq ans plus tôt. Simple coïncidence ou pas, Jody est née à quelques jours près, dans la même maternité que Claire et adoptée à sa naissance. Claire n'avait pas eu le choix : elle était mineure.





Ce geste la hante et la ronge depuis. D'où cette idée folle émergeant, dans le cerveau de Claire, lors de la première consultation avec Jody.



"Si elle avait une fille, si sa fille était là, elle serait revenue à la maison avec Claire. Elle se serait glissée dans le lit de sa mère et y aurait passé l'après-midi, à lire des magazines et à boire des granités de yoghourt. Si sa fille était là, elles prendraient la voiture et iraient courir les magasins, les antiquaires et les brocantes de Sag Harbor. Elles sortiraient déjeuner et laisseraient Sam et les garçons se débrouiller seuls." (page 244).





Entre les deux femmes se noue une relation toxique. Et le lecteur découvre que la plus névrosée n'est pas celle qu'il pourrait supposer.



"La perpective de revoir Claire l'angoissait. Ce qui s'était passé entre elles avait été roboratif, mais la fin de leur relation l'avait soulagée. La passion dont Claire s'était prise pour son cas était presque inquiétante. Mais elle se conduisait d'une façon si naturelle que Jody se trouvait mesquine et se reprochait son sentiment de malaise." (page 334).





La relation devient addictive, de plus en plus nocive, du côté de Claire.



"La lettre lue, Claire téléphona aussitôt à Jody. Elles eurent une longue conversation, rirent beaucoup. Jody lui appartenait, même si elle était à Los Angeles. Elle lui appartiendrait toujours.

Claire prit l'habitude de téléphoner à Jody une ou deux fois par semaine, entre les séances, pour se détendre et se remonter le moral." (page 276).





Cette idée devient tellement obsessionnelle qu'elle est prête à sacrifier sa famille. Elle est à la limite de la folie.



"Claire s'arrêta sur le bord de la route, à côté de l'allée. Elle n'avait plus envie de montrer la maison à Sam. Elle avait l'impression qu'il allait la lui prendre.... Claire pleurait pour de bon. Sur Sam, la maison, Jody. Sur tout. Un désert, sans rien, sans personne, voilà ce qu'elle désirait. (Elle) réfléchissait au moyen de reprendre les rênes de sa vie. Se débarrasser de Sam, des enfants, de l'appartement. Oublier Jody. Se prendre un studio en ville, ou en banlieue, aucune importance." (page 379).





Ce que veut nous dire l'auteur (à mon avis) est que Claire est trop névrosée pour exercer le métier de psychiatre. Elle n'a pas encore réglé son propre traumatisme (l'abandon de sa petite fille à la maternité). Comment pourrait-elle être efficace pour soigner ses propres patients ?





Un autre thème est abordé en filigrane : les liens familiaux réels ou fantasmés. Ceux-ci peuvent être très problématiques et, pourtant, nous ne pouvons pas nous en départir. Jody s'entend assez mal avec sa mère biologique. Claire a des difficultés à éduquer ses deux garçons.



"- Vous (Jody) éprouvez des difficultés à parler de votre famille ?

- Pas du tout. C'est comme Hollywood Chewing-Gum. "La fraîcheur de vivre !"" (page 113)



" Lorsque Jody la pria de demander une couverture à l'hôtesse, elle la regarda, bouche bée. Jody la détesta. Elle détestait cette mère, car elle se révélait incompétente, et ne pouvait ou ne voulait l'aider en rien." (page 303).



" - On est comme deux amies, non ?

- Des amies, j'en ai, dit Jody. Sois ma mère." (page 339).





A.M. Homes (Amy Michael Homes) s'attaque, dans son roman, à la condition féminine, à la maternité et à la psychanalyse. Elle a été elle-même abandonnée par ses parents biologiques. Elle ne les a rencontrés qu'à l'âge de trente et un ans.

Ce qui explique, entre autre, l'oeuvre d'A.M. Homes ; peuplée par les questions sur les rapports entre parents et enfants ; sur l'identité aussi.

A.M. Homes vit à New York. "Mauvaise mère" est son premier roman, paru en 1997.
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Jack

Jack fait parti de ces millions d'enfants de parents divorcés. A quinze ans, après quelques années difficiles au milieu de ce chaos familial, il retrouve un semblant de vie normale. Max son meilleur ami, le lycée, le permis de conduire et le basket sont autant de distractions pour cet adolescent tiraillé entre une mère protectrice et un père en mal de rédemption. Cette année aurait pu bien commencer, si ce n'est la révélation de son père qui s'avère être homosexuel. Débute pour Jack, une quête de sens et de non-sens sous fond de questionnements. Un père ne peut être homosexuel ! Si mon père est gay, le suis-je aussi ? Roman ado, ce récit aborde des thèmes importants qui font autant écho à la tolérance qu'à l'ouverture d'esprit. Quotidien d'un homme en devenir, le roman n'est pas uniquement focalisé sur le rapport père/fils, mais bien sur les répercussions de cette annonce sur lui et son entourage. Lecture agréable, j'avoue avoir été un peu déçue, ce qui ne m'a pas empêché d'apprécier les réflexions soulevées. Une fournée de cupcakes n'a donc pas été de trop à sa lecture !



Après le divorce difficile de ses parents, Jack, quinze ans, retrouve un semblant de stabilité. Bien que sa mère soit encore méfiante et rancunière contre son père, l'adolescent parvient tout de même à recréer des moments de complicité avec celui-ci. Malheureusement pour Jack, la vie n'est pas un long fleuve tranquille puisque son père lui annonce une vérité : il est homosexuel et vit avec bob, son "colocataire". Saisi par la révélation, Jack passe par toute une palette de sentiments. D'abord en colère, il se trouve même une petite amie pour prouver qu'il n'est pas comme son père. Puis, Jack essaie. Essaie de comprendre, s'informe, discute pour s'apercevoir que toutes familles comportent ses failles. 



Comme un journal des sentiments adolescents sur une année, les paroles de Jack permettent de suivre l'évolution de sa mentalité tout au long du roman. L'incompréhension prenant la forme de la colère, il est concevable que Jack prenne ses distances avec son père. Pire, il cherche et trouve une petite amie pour simplement se prouver qu'il n'est pas gay comme celui-ci. C'est dire la méconnaissance du sujet ! Les premières réactions sont violentes et détestables, entre "pédé" et "tafiole" vous avez l'embarras du choix concernant le vocabulaire utilisé... Comme un secret honteusement caché, Jack est acculé lors d'une sortie au bowling avec son père et des amis. C'est là qu'il fera plus ample connaissance avec Maggie, une des filles les plus populaires du lycée dont le père est également gay. 



Ainsi, son comportement est en voie de changement. Confronté au dégoût de Max, son meilleur ami, il se rapproche naturellement de Maggie en découvrant d'autres facettes de sa personnalité. Le poids de l'adolescent quittant l'enfance pour le monde adulte se confirme lorsqu'il est témoin des failles de la famille idéalisée de Max. En découvrant des secrets, l'amour, mais aussi sa famille, Jack part non seulement en quête d'identité, mais y trouve une tolérance qu'il ne soupçonnait pas.



Acceptation, tolérance, violence faites aux femmes...les sujets sont vastes dans ce roman. Tellement, que j'ai été un peu déçue. En me préparant à un sujet aussi fort que l'homo-parentalité, j'ai été surprise d'en voir beaucoup d'autres, ce qui m'a paru être un roman "fourre-tout". En voulant tout explorer, je ne me suis pas perdue, mais un peu ennuyée. Je ne saurais expliquer mon manque d'intérêt alors qu'il possède des qualités certaines. Probablement des personnages peu attachants ou des scènes manquants de saveurs... Quoi qu'il en soit je conseille tout de même ce livre à toutes et à tous et en particulier aux adolescents qui, j'en suis sûre, se retrouveront dans ces personnages.



Des cupcakes aux amandes et un thé glacé Origines tea & coffee ont assurément rafraîchi ce roman !
Lien : http://bookncook.over-blog.c..
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Le sens de la famille

Attirée par les yeux bleus de cette petite fille, j’ai acheté ce livre. Celui-ci est un récit autobiographique de l’auteure. Aussi, il est difficile d’en établir sa critique. Pourquoi ? Parce qu’on ne peut pas réellement exprimer : j’aime ou j’aime pas comme les œuvres de fiction. Il s’agit avant tout de la vie de quelqu’un. Malgré tout, certains passages auraient du être enlevés surtout lorsqu’elle retrace toute sa généalogie qui remonte à des siècles.

En s’éloignant du sujet principal, «elle », ce livre est parti à la dérive…

Ce ne sera pas la meilleure autobiographie que j’ai lue mais on arrive à éprouver de l’empathie pour l’auteure.

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