Pour l'enfant mutilé, il n'avait que la ressource de crier ses souffrances et de crier le choc ressenti devant cette violence castratrice faite à son corps. Cette meurtrissure dans sa chair, ces hommes et ces femmes qui le torturent (...) et enfin cette ronde de bonhommes et bonnes femmes qui viennent féliciter le patient de son "heureuse accession à l'Islam" : voilà ce à quoi se réduit pour l'enfant une circoncision.
La circoncision, tout comme d'ailleurs l'excision, est davantage une pratique des musulmans qu'une pratique de l'islam. Entendons par là que l'aspect sociologique et les significations collectives l'emportent de toute évidence sur l'aspect sacral nettement secondaire ici. Il s'agit de marquer l'appartenance au groupe.
Par la fête, par la violence, par le sang, par la souffrance du corps, par l'exhibitionnisme aussi, nous avons (dans la circoncision et la défloration) les mêmes types de traumatismes sciemment infligés par le groupe afin de maintenir sa propre cohésion.