Si le seul outil que vous avez est un marteau, vous verrez tout problème comme un clou.
Ce que l'on devrait être est pratiquement identique à ce que l'on est au plus profond de soi... L'être et le devenir sont côte à côte concomitants.
La plus grande cause de difficulté est la peur de se connaître soi-même et de connaître nos possibilités de développement.
La culture tient lieu de soleil, de nourriture et d'eau: elle n'est pas une semence.
Si le seul outil dont vous disposez est un marteau, vous aurez tendance à tout considérer comme si c'était un clou.
I suppose it is tempting, if the only tool you have is a hammer, to treat everything as if it were a nail.
un bon clinicien accompagne son patient à mettre à jour puis à briser les défenses entravant sa connaissance de soi, à se retrouver puis à se reconnaître
La culpabilité réelle vient de ce que l'on n'est pas vrai avec soi-même, avec sa vocation, avec sa nature profonde.
Bien plus important pour moi a été d’avoir un enfant. Notre premier enfant a changé le psychologue que j’étais. Il m’a fait voir le béhaviorisme, dont j’étais si enthousiaste, tellement stupide que je ne pouvais plus le supporter. C’était impossible. Avoir un deuxième enfant et comprendre à quel point les individus diffèrent dès avant la naissance m’a ouvert les yeux sur l’impossibilité de penser la psychologie de l’apprentissage comme étant d’apprendre n’importe quoi à n’importe qui. Ou la théorie de John B. Watson du « donnez-moi deux bébés et je ferai ça du premier et ça de l’autre ». Comme s’il n’avait jamais eu d’enfant. Nous ne savons que trop bien qu’un parent ne peut transformer son enfant en quoi que ce soit. Les enfants se font euxmêmes. Le mieux que nous pouvons faire et, souvent, la meilleure influence que nous pouvons avoir est de servir de réactif si l’enfant va trop loin.

Si vous êtes comme moi, vous savez que nous sommes dans une complète confusion de valeurs dans le domaine des arts. Il suffit, en musique, d’essayer de prouver la supériorité de John Cage ou Elvis Presley sur Beethoven. Même confusion en peinture et en architecture : nous ne partageons plus aucune valeur. Lire une critique musicale ne m’intéresse pas, elle ne m’apportera rien. Il en va de même pour la critique d’art, à laquelle j’ai également renoncé. Je trouve fréquemment que la critique littéraire est inutile. Il existe un chaos, une anarchie totale dans les normes. Un exemple ? Le Saturday Review émettait récemment un avis favorable sur l’un des livres minables de Jean Genet. L’auteur de l’article, professeur de théologie, a commis une confusion totale. Selon lui, le mal est devenu le bien par une sorte de paradoxe apparu à force de jouer avec les mots : si le mal devient entièrement mauvais, il finit d’une certaine façon par devenir bon, et l’on assiste à un délire sur les beautés de la sodomie et de la dépendance aux stupéfiants, incompréhensibles pour un pauvre psychologue qui consacre une grande partie de son temps à sauver des gens des souffrances engendrées par ces maux. Comment un homme, un adulte, peut-il recommander ce livre comme un incontournable de l’éthique et un guide pour la jeunesse ?
Nous avons appris avec Oscar Wilde à nous méfier de ce que nous désirons - car nous courons le risque de voir nos souhaits se réaliser.