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Citations de Abraham Merritt (33)


Abraham Merritt
Qu’est-ce que la Fantasy ?
Vous me demandez de définir la fantasy. C'est une tâche sacrément difficile, j'en ai peur. Je n'ai pas encore trouvé de formule globale qui me satisfasse — bien que je sois assez certain de savoir ce qu'elle n'est pas.
Certains disent qu'il s'agit de l'art de rendre réel ce qui ne l'est pas, mais je pense que c'est une définition on ne peut plus vulnérable. Si je réussis à rendre l'irréel réel aux yeux du lecteur, l'irréel ne cesse-t-il pas de l'être justement, ne devient-il pas réalité ?
Et qu'est-ce donc... l'irréel ?
Je pense qu'une véritable œuvre de Fantasy doit comporter deux éléments basiques. L'un est l'esprit poétique. Et le second est le rythme, qui s'apparente à de pures mathématiques.
Par pures mathématiques, je n'entends pas l'esprit de l'abaque, ou de la Chambre des comptes, mais les séquences liées, la clarté, le caractère inéluctable de ces mathématiques supérieures qui peuvent cristalliser l'idée, par exemple, de la relativité.
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Abraham Merritt
Personne ne peut dire pourquoi « Une primevère au bord d'une rivière / Est pour lui une primevère jaune » (la citation est certainement erronée), ou pourquoi, comme pour Wordsworth, la même fleur est une demeure d'enchantement. Lequel est réel ? Peu importe, le poète nous ouvre un nouveau monde... ce que ne fait certainement pas l'autre observateur.
La Fantasy est une clef pour accéder à ce nouveau monde. Mais beaucoup ne sont pas des voyageurs et ne veulent pas vagabonder dans ces nouveaux univers ; ils préfèrent voir la primevère comme une simple fleur jaune.
Et c’est pourquoi, selon moi, beaucoup de gens sont si violemment opposés à tout ce qui ressemble de près ou de loin à la Fantasy. Ils ne s’y sentent pas en sécurité, s’en irritent, restent perplexe, confus.
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Abraham Merritt
Si tous les romanciers et dramaturges qui ont réécrit le mythe de Cendrillon, par exemple, pouvaient être collés les uns aux autres, ils atteindraient la Lune et en reviendraient.
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N’est-il pas préférable de laisser le futur se dérouler sans tenir compte de la faible voix des morts ? Qui peut dire si les fantômes sont sincères ?
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La peur ! Bien sûr que c'était la peur qui avait rendu mes mains moites, et qui m'avait serré la gorge au point de faire battre le sang à mes oreilles comme un tambour.
Comme un tambour... Oui
Mais... pas comme ces tambours dont le roulement nous était parvenu avec le vent du nord. Leur cadence évoquait des pieds d'hommes et de femmes, de jeunes et d'enfants, courant toujours plus vite et gravissant la paroi d'un monde creux pour plonger rapidement dans le vide... se dissolvant dans le néant... disparaissant dans leur chute... se dissolvant... avalés par le néant...
Comme ces tambours maudits que j'avais entendus dans le temple secret de l'oasis du désert de Gobi, deux ans plus tôt !
Déjà à l'époque, cela n'avait pas été que de la peur. C'était de la peur, certes, mais mêlée de défi... Défi de la vie face à sa négation... Une montée violente de rage vitale... la révolte frénétique du noyé contre les eaux qui l'étranglent, la rage de la flamme de bougie contre l'éteignoir...
Y avait-il donc si peu d'espoir ? Si ce que je soupçonnais était vrai, une telle pensée revenait à s'avouer vaincu dès le départ.
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Le Kraken ! L’ancienne légende des mers du sud parlait de la Grande Pieuvre, endormie, attendant son heure pour détruire le monde et toute la vie qu’il porte. Et à quatre mille huit cents mètres d’altitude, la Pieuvre Noire est taillée dans les falaises des Andes ! Les Scandinaves… les insulaires des mers du sud… et les Andins ! […] C’est le Kraken – ce monstre marin maléfique et très rusé qui fait partie de la mythologie nordique. Vous voyez, il y a bien douze tentacules, et non huit. Il n’a jamais été représenté avec moins de dix tentacules. Il symbolise le principe antagoniste à la Vie… pas vraiment la Mort, plutôt le néant.
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Ce que je lui avais raconté du rituel de Khalk'ru n'était que la seconde loi de la thermodynamique, exprimée en termes anthropomorphiques. La Vie était une intrusion dans le Chaos... Ce mot décrivait l'état primaire informe de l'univers. Une invasion. Un accident. En temps voulu, toute l'énergie sera changée en chaleur statique, incapable de donner naissance à la moindre forme de vie. Les univers morts flotteront, sans vie, dans le vide infini. Le vide était infini, mais pas la vie. Et donc le vide l'absorbera. Les soleils, les mondes, les dieux, les hommes, toutes les choses animées retourneront au vide. Au Chaos. Au Néant. A Khalk'ru. Ou si mon cerveau atavique préférait l'appeler ainsi, au Kraken.
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Khalk'ru était le Début-sans-Début, tout comme il serait la Fin-sans-Fin. Il était le Vide Sombre et Éternel. Le Destructeur. Le Dévoreur de Vie. L'Annihilateur. Le Dissolvant. Ii n'était pas la Mort — la Mort n'était qu'une partie de lui. Il était vivant, parfaitement vivant, mais son existence était l'antithèse de la Vie telle que nous la connaissons. La Vie était un intrus, troublant le calme sans âge de Khalk'ru. Les Dieux et les hommes, les animaux, les oiseaux, et toutes les créatures, la végétation, l'eau, l'air et le feu, le soleil, les étoiles et la lune, tous étaient destinés à être dissous en Lui, le Néant Vivant, si tel était son désir. Mais qu'ils continuent encore quelques temps. Pourquoi Khalk'ru devrait-il s'en soucier quand en fin de compte il ne resterait que... Khalk'ru ! Qu'il se retire des endroits désolés pour que la vie puisse s'y insinuer et s'y épanouir à nouveau. Qu'il ne frappe que les ennemis de ses adorateurs, pour que ceux-là soient grands et puissants, preuve que Khalk'ru était le Grand Tout. Tout cela ne durerait que le temps d'un souffle dans l'étendue de son éternité.
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Il était tout à fait certains que les Ases, les dieux et déesses de la mythologie nordique – Odin et Thor, Frigg et Freyja, Frey et Loki, dieu du feu, et tous les autres – avaient un jour existé. Nul doute qu'ils avaient été les guides d'une longue et périlleuse migration. Après leur mort, ils avaient été déifiés, comme ce fut le cas pour de nombreux héros et héroïnes similaires au sein d'autres tribus et d'autres races. Les ethnologues s'accordaient à dire que le peuple nordique originel venu s'installer au nord-est de l'Europe provenait d'Asie, comme d'autres âryens. Leur migration avait sûrement eu lieu pendant une période s'étalant entre mille et cinq mille ans avant l'ère chrétienne. Et aucun fait scientifique ne contredisait le fait qu'ils soient venus de la région de l'actuel désert de Gobi, ou qu'ils avaient été la race blonde que les Ouïghours actuels considéraient comme leurs ancêtres.
Personne, continua-t-il, ne savait exactement à quelle période le Gobi était devenu un désert, ni quelles étaient les causes de cette transformation. Certaines parties du Gobi et l'ensemble du Petit Gobi pouvaient bien avoir été encore fertiles il y a deux mille ans. On ignorait la nature de ce changement, ses causes et le rythme auquel il s'était produit ; néanmoins, il expliquait parfaitement la migration d'Odin et des autres Ases, laquelle avait débouché sur la colonisation de la péninsule scandinave. J'avais manifestement hérité de la physionomie de mes ancêtres maternels d'il y a mille ans. Rien n'excluait que j'aie hérité de celle des anciens Ouïghours — s'ils étaient bel et bien le peuple nordique originel.
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J'étais le cadet, et un intrus désagréable, comme un changelin. Ce n'était pas ma faute si j'étais venu au monde en arborant les traits des ancêtres vikings de ma mère, leurs cheveux blonds, leurs yeux bleus et leurs muscles saillants. Rien à voir avec un Langdon. Les Langdon étaient bruns et minces, avaient les lèvres fines et étaient saturniens, tous faits dans le même moule depuis des générations. Les portraits familiaux me regardaient de haut, moi, « l'enfant substitué », avec une hostilité dédaigneuse, légèrement amusée. Exactement comme mon père et mes quatre frères, tous de vrais Langdon, me dévisageaient lorsque je m'asseyais à leur table, mal à l'aise.
Cela m'avait rendu malheureux, mais avait aussi poussé ma mère à m'envelopper d'affection. Comme souvent, je me demandai pourquoi ma mère s'était offerte à l'homme sombre et égocentrique qu'était mon père, alors que le sang des Écumeurs de Mers chantait dans ses veines. C'était elle qui m'avait baptisé Leif — un nom tout aussi incongru pour un Langdon que l'était ma naissance dans leur famille.
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Le doute et l'incrédulité se lisaient clairement dans les yeux du marin, mais je continuai mon chemin sans m'attarder. Je savais que Throckmartin était vraiment malade, mais d'une maladie que ni le médecin de bord ni aucun autre médecin ne pourraient jamais soigner.
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Abraham Merritt
Il n'y a qu'une seule religion qui vaut la peine d'être adoptée, du moins pour moi, c'est la recherche de la beauté et de la vérité.

L'homme et l'univers - Scienti spans, avril 1940.
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_Laissez-moi voir encore, murmura-t-il.
Laissez-moi entendre ! Parlez-moi !
Rien ne lui répondit. Il insista, supplia encore. Le petit bois gardait le silence. Il s'y promena au hasard, chuchotant, priant.
Les sveltes bouleaux restaient impassibles, mornes, laissant retomber leurs feuilles et leurs branches comme les bras et les mains de captives attendant avec résignation d'être livrées à leurs vainqueurs. Les sapins semblaient courbés comme des hommes désespérés tenant leur tête entre leurs mains.
Son cœur se serra ; il partageait la douleur du petit bois, l'immense chagrin des arbres.
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🌲.Contre la lame et la flamme, nous sommes impuissants.🌲
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La nef détalait à travers la pluie, cernée de ténèbres que les éclairs striaient de serpents de verre multicolores s'étirant du firmament à la mer.
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Un parfum étrange s'exhalait de la pierre en une volute dont la caresse effleurait le visage de Kenton comme une main câline.
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Littérature et fiction sont deux choses différentes. La littérature est un luxe, la fiction, une nécessité.

Gilbert Keith Chesterton
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Ce fut comme si je marchais presque constamment dans l'ombre d'un monde inhumain, les nerfs frémissants comme sous la surveillance de choses invisibles hors de notre existence, le subconscient se hissant jusqu'au seuil du conscient, frappant violemment à la porte qui les sépare, en lui hurlant de prendre garde... de prendre garde à tous les instants.
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Dans cet immense creuset qu'on appelle l'univers, la vie bouillonne, et ses mystères - certains gigantesques, d'autres microscopiques - se manifestent à chaque instant sous les yeux des hommes qui demeurent aveugles et sourds.
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Je considère comme une des trop rares victoires importantes de mon existence le fait d'avoir supporté le choc de cette déclaration infernale avec un front apparemment serein. Bien sûr, en un sens, j'y avait été préparé. En dépit de la rage et de la haine qui bouillonnaient en moi, je parvins à lever mon verre d'une main ferme et ma voix n'exprima que la surprise et l'intérêt convenables.
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