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Citations de Adalbert Stifter (60)


L’air caressant vibrait autour de moi à l’infini, la steppe embaumait, et l’éclat de la solitude se glissait partout et par-dessus tout.
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Comme les paroles que l’on dit en pensée à la personne aimée sont différentes de celles qu’on dit quand elle se présente devant nous, et que notre pauvre cœur stupide recule avec effroi, et sort une platitude
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Si loin que le regard allât, il ne voyait rien que cette même couleur indistincte des forêts, couvrant collines et vallées, répandue sur les confins de l'horizon le plus perdu - cette ligne bleuissante et brillante, pareil aux nuages ses frères.
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Toujours et toujours le soleil fera descendre sa lumière, toujours le ciel bleu sourira, de millénaire en millénaire, et la terre se revêtira de son ancienne verdure et les générations descendront leur longue chaine jusqu'au dernier enfant : lui seul est exclu de tout cela, parce que son existence n'a formé nulle image, parce que ses bourgeons ne lui permettent pas de descendre le fil du temps. Même si il a laissé après lui d'autres traces, celles-ci s'effaceront comme s'efface tout ce qui est terrestre, et quand enfin tout aura disparu dans l'océan des jours, les choses les plus grandes, les plus grandes allégresses, lui disparaitra d'abord parce que tout en lui sombre déjà tandis qu'il respire, tandis qu'en lui persiste la vie.
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[...] ignorant qu'elle avait elle-même une de ces âmes bonnes, simples et grandes qui sans y manquer font le bien comme l'eau descend des pentes ; sans doute supposait-elle que c'était là un bien commun qu'elle partageait avec tous les hommes.

[Adalbert STIFTER, "Der Hagestolz" / "L'homme sans postérité" ou "Le vieux garçon", 1844 — traduit de l'allemand (Autriche) par Georges-Arthur Goldschmidt, 1975, éditions Phébus (Paris), coll. "libretto", page 144]
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La vie est incommensurablement longue, aussi longtemps qu’on est jeune encore. On pense toujours en avoir beaucoup devant soi, et derrière n’avoir accompli qu’un petit bout de chemin. Pour cette raison, on diffère, on remet ceci ou cela à plus tard. Mais quand on veut le reprendre, il est trop tard et on s’aperçoit qu’on est devenu vieux. C’est pourquoi la vie est un champ infiniment grand quand on le regarde devant mais quand on se retourne à la fin pour le contempler, il a à peine deux empans. Et dans les champs mûrissent tant d’autres fruits que ceux que l’on a cru planter ! La vie est une chose chatoyante, si belle qu’on voudrait s’y plonger ; on croit qu’elle durera éternellement… mais la vieillesse, elle, est un papillon du soir qui fait un bruit bien inquiétant à nos oreilles.
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Là est la poésie du fatras, cette poésie mélancolique et douce, qui se grave seulement dans les vestiges du quotidien et de l'ordinaire - mais souvent de tels vestiges émeuvent notre cœur davantage que d'autres, car nous y voyons distinctement s'éloigner l'ombre des disparus, emportant dans son sillage notre propre ombre.
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Les tendres heures du premier sommeil s'écoulaient peu à peu. La nuit, toujours plus silencieuse, poursuivait sa course vers l'Ouest ; seul le murmure éternel des eaux vives qui s'écoulaient entre les roches troublait ce calme, mais leur clapotis monotone finissait par devenir un autre silence, et toute la simplicité et la splendeur de la nuit berçait avec majesté nos coeurs apaisés.
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Prôner les choses évoque trop souvent l'indigence des expériences.
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Ce qui est sans prétention a également sa fierté et sa grandeur.
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...je montai ensuite, me dominant extérieurement mais pleurant intérieurement avec amertume comme le jour où j'avais dû quitter ma mère pour la première fois et partir en pays étranger.
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La vie s’envole avant qu’on puisse la rattraper.
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Tout s'effondre dès l'instant que vous n'avez pas créé une existence qui continue par-delà la tombe : celui qu'en son âge assiste fils, petits-enfants et arrière-petits-enfants, celui-là souvent vivra mille ans.
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Celui qui s'est un jour pris d'affection pour les monts où les arbres croissent en troupes, pour les longues lignes dessinées par les crêtes, pour le sombre crépuscule bleuâtre des parois rocheuses et le scintillement de la nue qui les domine, celui-là revient toujours avec plaisir aux montagnes et aux forêts.
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Cette chose maladive, pleine de sensiblerie et d'égocentrisme que nous appelons l'amour, mais qui n'est en fait que la passion sexuelle.
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Le vieux Prokopus hante les lieux, je le sais en toute certitude. Il s'est mis à jouer de la musique cette nuit, et a recommencé cet après-midi, je l'ai entendu, comme je vous vois ! Vers quatre heures, une brise s'est levée dans la pinède, dirigeant vers nous les tonalités graves qui venaient du château en ruines.
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"Chacun existe pour soi, mais n'existe qu'autant que les forces qui lui ont été données en partage se sont transformées en actes et en faits : c'est cela qui s'appelle vivre et jouir. Il n'existe que quand il a bu à fond la vie. Aussitôt qu'il est fort pour déployer ses forces en toutes choses, les grandes comme les petites, il peut alors donner le meilleur de lui-même aux autres puisque aussi il ne peut en être autrement : nous devons agir sur ceux qui nous entourent; car la compassion, la pitié, l'obligeance sont elles aussi des forces qui demandent à agir. Je te le dis : même le sacrifice de soi-même pour autrui, la mort y compris, n'est précisément rien d'autre, passe-moi l'expression, que la fleur la plus vigoureuse et la plus épanouie de la vie. Celui qui dans sa pauvreté n'exploite qu'un seul ressort en lui pour n'apaiser qu'un seul besoin, serait-ce celui de la faim, celui-là n'est qu'une pitoyable caricature de lui-même, il ne fait que nuire à ceux qui l'entourent."
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A la lumière du jour, Victor pouvait voir maintenant à quel point cet homme était maigre et chenu. Ses traits n'exprimaient ni bienveillance ni sympathie, ils étaient fermés comme ceux de quelqu'un qui se tient sur la défensive, n'ayant visiblement eu d'amour des années durant que pour sa propre personne. Ses bras flottaient dans les manches de sa redingote, d'où émergeait vers le haut un cou tout rouge et tout plissé.
Il avait les tempes creuses, et sa chevelure, qu'on n'aurait pu dire vraiment grise, mais seulement poivre et sel, était tout autour en broussaille : aucune main tendre ne l'avait jamais caressée.
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Il arrive souvent dans la vie humaine que les choses et les circonstances ne nous apparaissent pas clairement de prime abord, et que nous restions longtemps incapables d'en pénétrer le sens. Elles attirent ainsi notre âme par un certain charme délicieux et plein de mystère.
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Le nombre ne croit-il pas que l'homme est le fleuron de la création, qu'il est supérieur à tout, même à l'inexploré ? Et ceux qui ne parviennent pas à franchir les bornes de leur moi ne croient-ils pas que l'univers n'est que le théâtre du moi, y compris les mondes innombrables de l'espace éternel ? Il se pourrait pourtant qu'il en soit tout autrement.
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Les troupes une fois campées, il faut tourner ses vues du côté du près et du loin, des avantages et des pertes, du travail et du repos, de la diligence et de la lenteur ; c’est-à-dire qu’il faut rendre près ce qui est loin, tirer profit de ses pertes même, substituer un utile travail à un honteux repos, convertir la lenteur en diligence ; il faut que vous soyez près lorsque l’ennemi vous croit bien loin ; que vous ayez un avantage réel lorsque l’ennemi croit vous avoir occasionné quelques pertes ; que vous soyez occupé de quelque utile travail lorsqu’il vous croit enseveli dans le repos, et que vous usiez de toute sorte de diligence lorsqu’il ne croit apercevoir dans vous que de la lenteur : c’est ainsi qu’en lui donnant le change, vous l’endormirez lui-même pour pouvoir l’attaquer lorsqu’il y pensera le moins, et sans qu’il ait le temps de se reconnaître.

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