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4.03/5 (sur 18 notes)

Nationalité : Suisse
Né(e) à : Bâle , 1936
Mort(e) le : 11/07/1996
Biographie :

Adelheid Duvanel est née à Bâle en 1936. Très tôt diagnostiquée schizophrène, internée, traitée à l’insuline et aux électrochocs, elle dut encore affronter la toxicomanie de sa seule fille, puis le décès de celle-ci dans les années 80. Elle se suicidera le 11 juillet 1996. Son oeuvre débutée en 1978 fait l’objet d’une véritable redécouverte depuis 2004. Elle est aujourd’hui considérée comme l’une des voix les plus originales de la littérature allemande. Elle est inédite en français.

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Bibliographie de Adelheid Duvanel   (4)Voir plus

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Citations et extraits (8) Ajouter une citation
La femme silencieuse parlait […] Il n’y a qu’aux mains qu’elle peut faire ses confidences, parce que les mains connaissent tous les éléments : elles creusent la terre, écrivent des signes dans l’air, allument le feu et partagent l’eau.
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Je me faufile hors du lit en tremblant, enjambée la fenêtre pour atteindre le balcon et me tapis tout contre le mur de la maison. Il fait noir. Mon coeur tambourine, et j'ai le vertige. J'entends un inconnu traverser le couloir à tâtons, puis ma chambre. Je ne peux presque pas respirer. Je suis enceinte et je crains que l'enfant à naître n'ait peur avec moi. Je ferme les yeux. Dans le tramway, sous l'abri de tram, à la piscine, dans une salle d'attente, je laisse le jour à l'extérieur. C'est étonnant comme un mouvement de paupières efface le monde entier. J'aimerais pouvoir aussi rabattre mes oreilles. Mais je ne pourrais jamais me passer de montre; vivre sans montre me paraît épouvantable. (...)
J'ai mal aux jambes. Je n'entends plus de pas dans l'appartement. Je me relève doucement. Je grimpe à la fenêtre et rentre me mettre en sécurité, la sécurité que peuvent procurer quatre murs si un inconnu ne rôde pas autour du lit et ne vous tombe pas dessus comme un lourd sac noir pour vous étouffer. Il n'est plus possible alors de crier.
(L'inconnu)
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Johanna adulte escalade la fenêtre de son amie ; elle se fait une tisane de camomille, fume un cigare et lit Thomas d'Aquin. Le soleil brille dans le petit miroir de la cage où la perruche fait sa toilette ; la lumière renvoyée par le verre rond sur le mur sautille à travers toute la pièce, comme si quelqu'un jetait une pièce d'or contre les murs.
(Le cadeau)
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La mère d'Hermann ne possède pas de téléviseur; elle écoute la radio avec des écouteurs tout en lisant, en lisant sans arrêt. Un jour elle a pris une feuille de papier sur laquelle elle a écrit au feutre bleu en lettres majuscules : "Je ne veux plus souffrir, je ne veux plus que survivre", et elle a fixé le papier au mur avec quatre punaises à côté de son lit. Quelques semaines plus tard, elle l'a enlevé et en a mis un autre sur lequel était écrit : "Je suis un être humain, en chair et en os." Mais celui-ci aussi elle l'a jeté. Elle a acheté des livres à l'héritier d'une librairie d'occasion; ils étaient stockés dans un garage d'où Hermann et sa mère les ont transportés dans l'appartement à l'aide d'une brouette. Tous les samedis, ils s'acquittaient de ce travail fastidieux jusqu'au moment où les nombreux cartons contenant les livres poussiéreux ont obstrué un tiers de la salle de séjour. Hermann et sa mère sont à présent enfermés dans un wagon de marchandises relégué sur une voie de garage parce qu'on a oublié de l'accrocher à la locomotive; derrière les fenêtres, les façades des maisons sont immobiles, mais dans la tête de la mère, le monde entier passe en dansant. Hermann reste seul; ça le pique sur tout le visage - cela vient de la poussière des livres. (La photo)
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Troublé comme quelqu’un qui a vu de ses propres yeux une fleur boire l’eau d’un verre en quelque secondes, il se leva et quitta la femme pour prendre le bateau et retourner sur son île. Là, il dit à son perroquet : « J’ai fait un détour ».
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La jeune mère est sèche avec les gens et peu loquace. Souvent elle ne s'en rend compte qu'après, mais elle ne fait jamais rien pour y remédier. Elle voudrait établir le contact uniquement à l'aide de quelques mots-clés. elle voudrait suivre toute seule et en silence le cheminement sinueux de ses pensées et seulement après, sauter dans l'eau froide où sont les autres, les requins et les poissons inoffensifs. Elle se dit qu'elle devrait apprendre à être gentille avec les poissons, à bavarder avec eux pour gagner leur amitié. (La jeune mère)
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Mais il se passe à présent quelque chose d’inattendu : des phrases qui affluent se soulèvent des mots qui, deux par deux, s’élancent vers le ciel où ils s’immobilisent sous formes de lettres de feu.
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Mes désirs ou mes appréhensions, par exemple, se dissimulent en un rien de temps dans les objets et les animent.
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