Je supportais très mal l'immobilité. Une heure passée le cul sur une chaise s'apparentait à une véritable torture pour moi. J'avais besoin de mouvement. Chez le professeur Pavlovic, je ne m'asseyais jamais. Je faisait des allers-retours dans la salle à manger, comme un athlète avant une compétition. Comme si le savoir avait besoin de mouvement pour aller se déposer au bon endroit. Mon corps était impliqué tout entier dans le processus d'apprentissage. Plus je grandissais, plus je prenais conscience de son existence et de sa complexité.
Donc en classe, je souffrais. Mon corps n'avait pas le droit d'exister, mon esprit affamé était mis au pain sec et à l'eau. Alors, il s'évadait par les meurtrières pour se promener dans les bois.
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