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Citations de Adeline Yzac (50)


Adeline Yzac
Il y avait une fois

Il y avait une fois un pays qui était si petit si petit
Qu’il n’avait qu’un village.
Ce village était si petit si petit
Qu’il n’avait qu’une maison.
Cette maison était si petite si petite
Qu’elle n’avait qu’une cuisine.
Cette cuisine était si petite si petite
Qu’elle n’avait qu’une cheminée.
Cette cheminée était si petite si petite
Qu’elle n’abritait qu’un homme.
Cet homme était si petit si petit
Qu’il n’avait qu’une tête.
Cette tête était si petite si petite
Qu’elle n’avait qu’une bouche.
Mais cette bouche était si grande
Qu’il en jaillissait des histoires...
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'Nous allons nous écrire'. Irina, souriante, en rien navrée de son départ. S'écrire ? Chez les Bru, nul n'écrit. La sotte idée que de s'envoyer des lettres. On vit ensemble, on parle ou on se tait. Plus précisément, on aligne les sous-entendus et les demi-mots. Et puis, des lettres pour se dire quelles affaires ? Celles de l'âme ? On les apporte à confesse. Celles du coeur ? On les cache. Celles du corps ? Veut-on seulement les voir ?
Chez les Bru, on n'écrit pas et on ne lit pas de livres, encore moins d'ouvrages savants, sauf Maman Joséphine, ses contes à la mode en feuilleton dans le journal. On ne lit pas, non. Pour la bonne et simple raison que tout est écrit d'avance et ne doit point bouger.
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Regarder les oiseaux et les insectes, ça me plaît par-dessus tout, vous savez. Les oiseaux et les insectes ont des ailes. Même le plus petit et le plus fragile comme l'oiseau-mouche ou le moustique, ils peuvent s'envoler.
M'envoler, c'est mon rêve...
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C'est souvent que les gens me regardent. Je suis drôlement chétif, comme dit mon prof d'histoire, et très pâle. J'attire l'attention.
"Ce pauvre petit, il est maigre à faire peur, il n'a que la peau sur les os, on lui voit presque à travers, on dirait que sa mère a fait exprès de l"appeler Ange, un jour il va s'envoler, et fragile avec ça, un papillon", dit toujours Suzanne.
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Le train, son battement de coeur, son tempo. Compter sur le temps du train. En profiter pour apercevoir des bribes de raisonnement. Les attraper. Compter sur le train. Croire qu'il entraîne vers du bon. Dieu, les siens, les nonnes et les curés, du pipeau. Les médecins, mystère. Et une phrase, soudain : le monde haïrait-il tant les filles ?
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Aux filles, l'on apprend la patience, à attendre à perpétuité, mises au bord du monde, en grand retrait. A la boucler. De manière à contempler la grande comédie humaine sans en être. Cruelle place.
[ bourgeoisie de la fin du 19e siècle ]
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Non, ragoter, c'est la spécialité de Lulu la boulangère.
Lulu, c'est une grosse. Elle est large comme une cuve à vin. C'est même pas des gâteaux que fabrique son mari qu'elle se gave, c'est des histoires malheureuses des gens. Et elle en rajoute, derrière son comptoir, elle fait la chatte obèse qui se lèche les babines. Çà lui plait par-dessus tout de transformer la vie des gens. Elle récupère tout, les ragots du village, les infos de la télé, les nouvelles des journaux, elle mélange tout et elle en fait un mauvais pain de misère, dit Madeleine.
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Ses yeux se sont posés sur mon visage. Mais j'ai senti qu'en même temps, ils se posaient juste là au-dedans de moi... vous voyez, ici... au-dessus de l'estomac, entre mes os qui sortent, là où j'ai mal tout le temps. Un petit point noir, j'ai. Une épine pointue, vous savez. Ceux de la ville, vous connaissez pas les piquants d'aubépine. Ils font très mal quand on se les prend sous la peau. Des fois, le bout casse et il reste longtemps enfoncé profond, on arrive pas à le trouver pour l'enlever, on dirait que y a rien et pourtant on a mal, une douleur sourde, et qui s'enfonce, et qui rayonne, et qui tourne, et qui dure. Mon point noir, c'est une épine d'aubépine. Quelquefois je l'oublie un peu, mais lui il m'oublie jamais. Il fait comme mon père, quand ça lui prend, sans m'avertir, il m'envoie des coups.
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- Ange, les mots qu'on prononce quand on a une peine cachée, les mots qui disent cette peine, ce sont de bons amis...
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C'est comme si on a pris un train, qu'on voyage dans un autre monde, à côté du monde, et que je lui raconte ce que je raconte jamais, des mots que je garde cachés de l'autre côté de moi.

Des mots que j'ai retenus derrière une digue, et li y en a eu tellement qu'ils ont fait un- raz- de -marrée , comme pendant la tempête de l'autre année.
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- Nous avons passé de si bons moments en tête-à-tête, soupire Très Vieille Dame. Maintenant, nous vivons au jour le jour, main dans la main.

- Moi, sourit Toute Petite Fille, avec Très Vieux Grand-Papa, je vis cœur contre cœur, et pas à pas !
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Un jardin, c’est une famille, ça t’entoure, tu l’entoures, il amène des surprises, des attentes, du mouvement, des naissances, des morts, des noces, des cérémonies, tu en rêves et en parles et tu regardes l’avenir avec lui.
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Ange, il est interdit de penser à la place des autres. Il est interdit de deviner ce qu'ils décideront ou ne décideront pas. Il est interdit de choisir en son nom.

Par contre, il est permis, et recommandé, et même parfois vital , de se demander, à soi, ce que l'on désire.
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Ca sert à rien de dire ou de riposter, j'aime pas les bagarres, les guerres,les gens qui crient et gesticulent.

S'ils se voyaient, Ils s'arrêteraient tout de suite. Mais ils se voient jamaient. Ils piquent leur crise c'est tout. Ils ont l'air nuls.
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Angèle a une petite moue de dépit. Elle en est encore à évoquer Guilhem. Il avait une voix de gorge et des mains fermes, on aimait follement l’homme et sa façon de dire, sa façon d’aller braconner dans la langue, il attrapait les mots
en félin, ramenait les plus vivaces, les plus fervents, les plus inédits. Pas de filets pas de flèches, un art secret de la capture. Il gardait les mots un temps bref à part lui puis les lançait s’accompagnant des deux mains, les donnaient à l’air, au vent, à l’étendue, à l’autre. Il les rendait. C’était un homme de prononciation, il avait dit quelque chose, on l’avait écouté, on attendait la prochaine prise qui serait prodige. Et quand il quittait un temps sa langue et qu’il s’emparait de l’autre, la Française, la bien fagotée de ces dames et de ces
messieurs, il la travaillait dans la glaise de la sienne, il l’interrompait
dans ses apprêts, il lui enlevait ses corsets d’une voix leste, il chamboulait ses flexions et ses articulations syntaxiques, il la laissait dans une nudité d’Ève dont on sentait bien qu’il l’avait sortie du rang pour la mettre à sa guise en mouvement et en devenir.
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"Notre bébé sera couleur de l'amour", ajoute tatie Zoé.
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Ma tatie Zoé, la soeur de maman, est arrivée cet après-midi à la maison. Elle nous a présenté son mari. Elle l'a rencontré en voyage, en Afrique. Il s'appelle Arb. Il est très grand. Et puis, il est tout noir.
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La neige soyeuse et secrète. Lalia la caressait à l’arrivée en lui passant la main sur son gros dos de mère poule. Puis elle la prenait à plein bras.
– Elle se baptise, je me disais.
– Demain, on fabriquera une cabane de neige, Mamète Gélou !
Le pays buissonne de neige, je songeai. Lalia a trouvé un joli mot : c’est tout neigé.
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...la mort de soi n'est rien quand on a vu s'en aller ce qui fut le plus cher.
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Les oiseaux et les insectes ont des ailes. Même le plus petit et le plus fragile comme l'oiseau-mouche ou le moustique, ils peuvent s'envoler.
M'envoler, c'est mon rêve...
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