Citations de Adrian J. Walker (29)
— Comment avez-vous su ? a demandé Bryce. Comment avez-vous su que nous n’étions pas dangereux ? »
Rupert l’a dévisagé de son œil valide.
« Vous m’avez donné votre parole d’honneur, pas vrai ?
— Oui, mais…
— Le jour où on ne peut plus faire confiance à la parole d’un homme, autant laisser tomber. Ça ne vaut plus la peine. La civilisation est morte. »
Il a écrasé son poing sur la table, en poussant un grognement de satisfaction.
Comment aurions nous pu prendre soin d'une planète, alors que nous n'étions pas capable de prendre soin de nos pays, de nos villes, de nos propres communautés?
De nos propres familles. De nous mêmes.
De nos propres corps. De nos propres esprits.
Les vivants couraient dans la poussière des morts, comme ils l'avaient toujours fait.
— Tu sais pourquoi les gens se racontent des histoires, Ed ? » Il a attendu ma réponse, mais je n’ai rien dit. Il a reniflé, avant de reprendre. « Parce que la vérité n’a pas vraiment de mots à elle. Ils ne suffisent pas, tu vois ? Les histoires fonctionnent… les bonnes histoires… parce qu’elles nous font nous sentir comme on se sentirait en écoutant la vérité, si on pouvait l’entendre. »
Le passé est un pays étranger, a dit un jour quelqu’un. Les gens y vivent autrement. Mon passé – le passé en général – est désormais une autre planète.
C'est dur d'être un humain. La plupart du temps, nous ne sommes que des idiots inconscients qui recherchent la joie dans un monde ravagé par la peur et la souffrance.
Nous nous sommes engouffrés dans la brume, courant à l’aveuglette sur un sol plat et sec. "J’ai l’impression d’être à l’intérieur d’un pet", a remarqué Bryce.
"Nous sommes tous nés sous le même soleil. [...] Mais chacun reçoit son rayon."
"Les croyances sont étranges. Des certitudes au sujet de choses incertaines. [...] Je crois ce que je crois pour rendre la vie moins terrifiante. Les croyances ne sont que cela: des histoires que nous nous racontons pour ne plus avoir peur. Les croyances n'ont pas grand-chose à voir avec la réalité."
— Il y a des gens qui bossent plus dur que vous ne l’avez jamais fait, et qui ne gagnent même pas une infime partie de ce qu’ils mériteraient. Croyez-moi, je sais de quoi je parle. Et aussi des gens, je parie, qui travaillent à peine et qui gagnent beaucoup plus d’argent que vous n’en aurez jamais.
À présent, nous traversions Carlisle en courant, sur ce qui était autrefois l’autoroute M6. La "colonne vertébrale" de la Grande-Bretagne, comme le claironnait mon père, le menton dressé fièrement.
Partout où mes yeux se posaient, un conflit se déroulait, des bébés en désaccord qui s’efforçaient d’imposer leurs frontières, des petites âmes qui se percutaient de plein fouet. Tout ce vacarme et ces cris, la vie qui commençait comme elle allait se poursuivre – une lutte.
— Et puis si vous en êtes à déterrer des morts pour prouver que vous avez toute votre raison, c’est que vous l’avez sans doute déjà perdue.
Ce n’était pas un retour à une vie plus simple ; ce n’était qu’une version de cette vie plus simple.
Dans cette version, le choléra, la dysenterie, les hivers rigoureux, les récoltes perdues, la fréquence des enfants mort-nés, les violences domestiques et l’inceste étaient désormais remplacés par le chauffage au sol, l’abonnement au bouquet Sky Plus, les panneaux solaires et les placements juteux. C’était juste un changement de déco : un simple papier peint, pas un retour à quoi que ce soit.
Les gens se divisaient en deux catégories : ceux qui savaient préparer le thé, et ceux qui ne savaient pas.
Bryce a levé la tête vers elle, tout sourire.
« D’autres provisions, a-t-il répété.
- Sors-moi tout ça, a-t-elle ordonné.
- Oh, chérie, on vient à peine de se rencontrer ! », s’est amusé Bryce, toujours souriant, paumes tendues vers elle.
Elle a retourné son fusil et assené un coup de crosse sur le front de Bryce.
Moi, je le considérais comme un balourd à grande gueule, dont les fanfaronnades cachaient une inquiétude profonde sur sa propre intelligence.
À en croire Bryce, les sirènes s’étaient mises à hurler en plein coït.
Votre premier instinct vous pousse-t-il à relever les autres, ou à les piétiner ? Cette bête à l’intérieur de vous, celle dont vous pensez qu’elle est fermement attachée à son poteau, celle que vous avez apprivoisée à force d’art, d’amour, de prière ou de méditation : elle est à peine muselée. Le nœud est fragile. Le poteau est cassant. Il suffit de deux mots et d’une sirène pour arracher tout ça.
Vous voulez savoir combien de temps il faut pour que la structure d’une société s’effondre ? Je vais vous le dire. Le temps qu’il faut pour enfoncer une porte.
Il existe encore aujourd’hui des vétérans de l’armée japonaise qui se souviennent des ténèbres de la Seconde Guerre mondiale. Ils ont l’air de petits vieux avec des familles heureuses, en paix avec le monde, mais ils se rappellent encore la faim qui les a poussés à tuer et à manger des femmes chinoises.