Au moment de basculer dans le sommeil, les dernières manifestations de sa conscience lui faisaient souvent miroiter des lendemains glorieux et fertiles où chaque problème aurait une solution, où le travail avancerait sans effort, comme une légère caravelle aux voiles gonflées de sirocco. Mais les réveils étaient chaque jour plus difficiles, plus nébuleux et décevants, et tous les rêves de Hennes semblaient avoir pris la fuite avec l’aube. Ce matin-là, il se leva, tira l’inutile rideau de tulle et se campa devant la fenêtre. L’humidité se savait à l’œil nu. Il alla déjeuner non loin des jeunes déjà debout mais encore somnolents, s’habilla et partit sans attendre. L’atmosphère s’était imperceptiblement réchauffée, mais pas suffisamment pour rendre le climat agréable.