Mon fils n’oublie jamais que l’écho du passé éclaire le présent.
Ecrasée sous la soleil accablant, la route n'en finit plus de serpenter. Au fur et à mesure de l'ascension, la chaussée se rétrécit. L'absence de rambardes rend chaque virage plus dangereux. Je serre les dents, le moindre écart m'enverrait valdinguer dans le décor. Tu parles d'une chute. Ce serait la grande dégringolade, une plongeon vers l'enfer, sans filet, ni réception.
Le père ne prononcera d'abord aucun mot, mais à force de voir les olives rachitiques rouler sur la table, il laissera libre cours à sa rancœur.
Sa femme tentera bien de le réconforter, mais cela ne servira à rien.
Comme tous les soirs, elle finira par se réfugier dans le silence, laissant l'amertume finir d'assécher complètement son homme.( p 32)
Car certes, son règne resterait dans l'Histoire, les règnes impériaux se chargeant de donner à ses faits et gestes des relents de légendes, mais qui se souviendrait de l'homme qu'il était, de ses préoccupations et des obstacles qu'il avait rencontrés ?
- Les traditions sont des chaines dont on ne parvient jamais à se défaire totalement.
-Père, comment pourrais-je vous succéder ?
-En gardant toujours à l'esprit que s'il faut penser pour agir, penser n'est pas agir, murmura Adali en fermant les yeux.