Adrien Parlange

Adrien Parlange propose de nouveau avec les éditions Albin Michel Jeunesse un livre d'artiste qui allie parfaitement texte image dans un format à l'italienne en accordéon. Un enfant chemine en parcours initiatique guidé subtilement par un serpent tortueux et sinueux qui guide le regard et l'itinérance du jeune garçon à travers la subtilité de la linogravure. Voyager avec ce grand serpent c'est prendre un bain graphique des plus forts et subtils.
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Un livre vraiment original, beau et assez drôle.

Une belle découverte !

De belles et vives illustrations pour cet imagier, qui grâce au ruban/signet sort de son cadre initial. Un seul et même petit bout de ruban jaune peut alors devenir : un éclair, du thé, une langue de serpent, une queue de souris....

Un album très graphique et touchant.

Un garçon se réveille et découvre la queue d'un serpent géant. Cela l'intrigue et il décide de la suivre. Le long du chemin il rencontre des personnages, des animaux que le corps du serpent protège, rassemble, aide. Une histoire toute mignonne sur la solitude, l'amitié, l'entourage et l'entraide.

Graphiquement, les illustrations ont un côté "old school" , temps pour le trait que les couleurs. C'est frais, tendre, un brin suranné et particulièrement réussi.

La queue d'un énorme serpent intrigue un petit garçon qui décide d'aller jusqu'à la tête du reptile. Il lui faudra pour cela traverser différents paysages.



Les illustrations m'ont tout de suite attirée. Elles ont quelque chose de fascinant et de foisonnant. Les multiples détails ont tous leur importance et donnent encore plus de force à l'aboutissement de l'histoire. Histoire qui, d'ailleurs, est touchante, même si le cheminement peut paraître un peu long au début.



"Le grand serpent" d'Adrien Parlange est une jolie histoire d'amitié, pour apprendre à regarder les détails et à faire attention aux autres.

Alors que le soleil se couche, un jeune peintre pose la touche finale sur sa toile. Un amateur d’art se trouve juste derrière lui, admirant l’œuvre. L’amateur n’est pas le seul à regarder, il y a aussi un père et sa fille, juchée sur ses épaules. Et plus haut, il y a encore une autre jeune fille qui cueille des cerises dans l’arbre. Et encore plus haut, une goutte de pluie qui tombe inévitablement vers le sol…



Toute l’histoire est contenue dans le titre, et pourtant on ne quitte pas des yeux cette satanée goutte de pluie. On reste dans l’expectative jusqu’à la fin. Je me doutais bien de la manière dont tout ça allait se terminer mais je n’ai pas pu m’empêcher de rire en voyant la chute ! J’ai ri, avec une petite pointe de culpabilité tout de même ! C’est un objet-livre très particulier, si simple et pourtant si travaillé.



Adrien Parlange ne cesse de me surprendre, sans cesse il se renouvelle et nous offre des albums exceptionnels.

Scène de fin de journée. Ambiance calme et feutrée en ce moment où le jour se fait plus discret et la nuit commence à prendre le relais. Un peintre est installé. Un homme concentré, un papa et sa fille juchée sur ses épaules le regardent. Au-dessus d’eux, un arbre, sur lequel est perchée une fille qui cueille des cerises dans son panier. Un écureuil sortira de son abri, un oiseau regagnera son nid et un chien viendra tenir compagnie à l’artiste. Une petite goutte d’eau va rompre la quiétude de cet instant fugace, en se heurtant à un petit personnage de l’histoire auquel on n’avait peut-être pas prêté attention. Petites choses, grandes conséquences (Bénabar)

Je suis assez fan de ce que fait Adrien Parlange, tout puise toujours son essence dans les plus infimes détails et j’ai retrouvé ce qui m’avait fait aimé La chambre du lion (https://www.babelio.com/livres/Parlange-La-chambre-du-lion/663600 ) Un très bel album, vertical, où le texte est présent juste ce qu’il faut, distillé par petites touches, laconique.

Entre les mains du lecteurs, cet petit cartonné se passera de beaucoup de commentaires si ce n'est ceux d'étonnements et de joyeuses exclamations.



L'auteur nous propose de jouer avec son livre imagier, de jouer avec le ruban doré qui ne sert pas que de marque-page à l'ouvrage.







En effet, le dit ruban se fait le prolongement du livre et de la situation en présence, lui ajoutant une troisième dimension, en le manipulant.



Le jeune lecteur va tendre le fil, sur lequel le Funambule va se lancer prudemment en équilibre.



El cette pensée du lecteur d'aller plus vite, empressée d'imaginer si l'artiste tombera ou non de son chemin ménagé.







Que peut-on faire d'autres d'amusant avec ce ruban?



Agiter la langue du serpent,



tendre de nouveau le fil pour faire voler le cerf-volant, attraper la queue de la souris qui imprudemment nous boude,



tenter de remettre en place la corde de la balançoire qui s'est cassée..?







Les situations offrent des ouvertures courtes à imaginer des suites, et ça, c'est stimulant et amusant.



Les jeux de bleus nuit, de jaunes éblouissants et de dorés cuivrés donnent une petite touche d'élégance à la présentation.







La dernière image invite au voyage, ainsi qu' à un nouveau tour de fantaisie peut-être en reprenant le livre par le début.



L'imagier s'adresse à un très jeune public capable de prolonger la poésie et l'évocation, pour user du ruban ludiquement comme il se doit.



Très chouette.

Je suis tombée sous le charme de cet album un brin désuet.

La chambre du lion est le lieu unique de l'histoire et voit chacun des protagonistes entrer pour la découvrir et vite se cacher ayant peur que ce soit le lion qui revienne.

Peu à peu la chambre devient bien peuplée mais personne ne s'en aperçoit à part le lecteur/spectateur. Le livre devient théâtre de vaudeville et l'enfant s'en amuse.



Une jolie proposition d'Adrien Parlange, simple et charmante.
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Un petit garçon découvre un matin, sous son oreiller, une queue de serpent. Poussé par la curiosité et non par la peur, il suit le corps infiniment long du reptile, quittant sa maison, son jardin et même sa ville.



Je pensais qu'il serait difficile pour Adrien Parlange de faire un album aussi réussi que "Le ruban". Pourtant, il réitère l'exploit avec "Le grand serpent", bien qu'il soit très différent. Son style est toujours aussi graphique, cette fois-ci il ne joue pas avec le signet mais avec le cadre de l'image (le serpent traverse tout le livre et se fiche bien des cadres). L'histoire est aussi soignée que les illustrations, ce long voyage éveille la curiosité du lecteur et le questionne. La fin donne envie de relire le livre en faisant plus attention à certains détails contenus dans les images.



"Le grand serpent" est un album bluffant, que j'ajoute à ma liste de coups de cœur !

Un grand serpent se faufile entre une volée d'oiseaux en 1ère de couverture.



Le jeu des silhouette est élégante, les teintes pastels suggèrent beaucoup de douceur là où la sauvagerie et la puissance seraient en vedette avec un grand boa interminable.







Ses contours sont rehaussés, comme avec un bas-relief égyptien, creusé dans la matière, la forme offre ainsi un chemin a parcourir avec le doigt pour l'enfant et une deuxième prise de contact avec nos sens, je le vois, je le touche.



Séduction douce de la matière, suggestion ludique du chemin avec le doigt, inspiration presque d'un livre pour le dodo par les tons de nuits et les petites étoiles.



L'autre album d'Adrien Parlange, " La chambre du roi" chez Albin Michel Jeunesse, jouait déja sur toutes ses délicieuses perspectives.



Qui de notre serpent?







Il viendra tirer un jeune dormeur du sommeil au petit matin.



Oui, chez lui, dans sa chambre.



Nous découvrirons en passant le décor de la maison, le serpent est partout.







La technique graphique utilisée par Parlange rappelle celle d'une impression par le biais d'un motif gravé, "les défauts d'impression" sur la page et sa couleur non uniformisée apporte une belle esthétique rétro.







Et bien, il n'y a plus qu'à suivre le chemin de corde reptilien sans trop se poser de questions et profiter de cette situation incongrue amusante.



Les décors qui dépassent largement ceux de la maison semblent un peu chahutés, même si tous les gens donnent l'impression de s'être accommodés du gros serpent.







Pris de curiosité, notre petit garçon est tout de même parti en escapade loin de chez lui.



Est-ce bien prudent?



Le chemin semble long et il agit sur le temps qui défile.







Avec cet improbable situation, l'auteur arrive à créer des temps d'émotions là où tout est doux car c'est certain, les jeunes lecteurs ne se verraient sûrement pas suivre ce serpent aussi loin des limites autorisées.







La fin est étonnante et très bien vu, nous serons également dans une expérience des sens avec la rencontre du grand serpent et ce n'est finalement pas effrayant mais au contraire singulier et chouette.



Vous comprendrez, chers jeunes lecteurs, en ouvrant ce livre et en allant lui caresser la tête.



Une belle surprise et un nouveau personnage sympathique.

Le parfait pendant à l'autre album "l'enfant chasseur", une couverture presque à l'identique et évidement, la même proposition ludique d'entrer dans son conte.

Nous serons à nouveau munis d'un transparent avec une figure choisie qui transformera le parcours d'illustrations et rendra l'expérience un peu magique.

Il était une fois la Mer en bouteille.



Tout est possible pour qui ne l'a jamais vu dans son intégrale majesté, elle fut là, posée dans une bouteille. si la jeune fille de l'histoire ne pouvait aller à la Mer, la Mer viendrait à elle.



Il était une fois une jeune fille qui voulait voir la Mer, la vraie, qu'elle l'invite dans sa maison de sable et l'incite à la contempler.

La petite s'embarque dans une embarcation de bois trouvée et échoue aux gré des hasards des vents sur une île.

Elle a faim, elle a soif d'être resté endormie mais à chaque fois qu'elle trouve quelque chose pour se sustenter, un animal l'a vu le premier.

La halte ne va pas être simple et l'on comprend bien qu'il faille un moment qu'elle songe à elle.



Les illustrations sont mystérieuses, abstraites, séduisantes entre le naïf sauvage du Douanier Rousseau et les tâches bleues du ciel de Matisse.

Nos sens sont partagés entre l'histoire et le désir de jouer un peu avec le plastique, de rendre le séjour entre les pages plus hospitalier et agréable.

La suite de l'histoire est déconcertante et drôle, ainsi la jeune fille choisira elle-même de la suite de l'histoire tandis que les animaux lui imposent une trame qui ne semble pas devoir bouger d'une ligne ou d'une lettre, cela semble écrit ainsi pour le rester jusqu'à la fin des temps.



Qu'en dira la jeune fille?

Décidera t-elle que tout est écrit?



C'est charmant et les jeunes lecteurs y trouveront leur conclusion à l'histoire et refermeront le livre contenté du bon moment offert par l'auteur.

Merci l'auteur de l'inspiration à l'heure du thé, de nous avoir reçu, nous nous sommes bien senti entre les pages.

: Adrien Parlange est un auteur illustrateur à vraiment noter.

Son expérimentation ludique des pages nous fait entrer à chaque fois dans un laboratoire d'idées originales.

"Avec le ruban" nous participions interactivement aux propositions de ses illustrations, le ruban de l'album dépassait son rôle de marque-page et il pouvait être fil de funambule ou lacets de chaussures par notre manipulation.



Une belle métaphore, autour du livre, il y a la rencontre d'un auteur et de son lecteur pour lui donner raison d'être.

Dans le même esprit, nous renvoyons les lecteurs à l'excellent " Enfant et le chasseur".



Quel exercice d'imagination nous réserve l'auteur avec "la chambre du roi"?



La première de couverture, bien que toute de rose, nous intrigue avec ses enfants cachés.

Des traits simples tracés sur la page suffisent à donner l'illusion d'un mobilier.

Si l'on devine, un enfant se terre sous le lit tandis qu'un autre se camoufle derrière un miroir, nous dit-on.

Y a t'il des monstres à cauchemars dans cette chambre de roi?



L'idée est originale, surprenante et nous commençons à sourire dès la première page.

Ce n'est pas la chambre des enfants mais celle du roi, le lion, alors on peut craindre d'être croqué si il revient des toilettes et les trouve là, dans sa chambre.

C'est vraiment amusant, nous oublions le frisson pour nous enthousiasmer de la récupération ludique des quelques traits posés sur la page.

A tour de rôle, des enfants, très curieux de surprendre le lion au dodo, ne l'y trouve pas, entendent du bruit et ne voulant se faire punir pour leur indiscrétion, vont se servir des traits en guise de cachette.

Et c'est le début du cache-cache involontaire.



L'imagination fait son oeuvre, du côté des lecteurs comme de celui des héros.

Les jeunes lecteurs que nous sommes acceptent l'idée de l'auteur de faire d'un trait un lit, d'un autre un lustre ou un tapis, tandis que les pauvres héros indiscrets supposent qu'à chaque arrivée de nouveaux copains qu'il s'agit du lion qui revient.



Nous, lecteurs, voyons qu'il n'en est rien à chaque fois et profitons de la méprise qui ramène toutes sortes d'intrus à deux ou plusieurs pattes, jusqu'aux insectes.

C'est savoureux et un peu fou les sens sont sens dessous-dessous.

Les petits curieux se mettront à interagir entre eux en attendant (tant qu'à faire), oubliant de se rassurer.



La chute est tout aussi drôle et ironique, avec ce lion qui sent une présence dans sa chambre à coucher.

Et que pensez-vous qu'il s'imagine?

Un album bien pensé et encore graphiquement original.

Un album qui peut dédramatiser les petites peurs nocturnes avec un peu d'humour.

Quand on regarde ce petit album cartonné, la première chose qu'on remarque c'est le long ruban jaune qui pend... Adrien Parlange réussit à nous époustoufler avec trois couleurs (bleu, jaune, brun) et ce fameux ruban !



Au fil des pages, il se transforme en corde, en queue de souris, en langue de serpent... Le dessin est très épuré (ni expressions ni détails), car c'est le ruban qui est la vedette.



Cet imagier très particulier est vraiment un coup de cœur pour moi. S'il fallait le décrire en trois mots ? Magnifique, inventif et surprenant !

Petit bijou d’inventivité et de créativité, Le Ruban m’a fait pensé aux tableaux de Magritte Ceci n’est pas une pipe car il renvoie forcément à l’interprétation que l’on se fait d’un objet.



Ici Adrien Parlange s’amuse avec un petit bout de ruban jaune qui change de fonction et de nature à chaque double page. Au lecteur de changer sa forme, sa position ou la perspective des images pour apporter plus de concret à la vision (même s’il n’y en a pas franchement besoin). J’ai été complètement séduite par ce livre où le lecteur devient acteur.



Cet imagier hors norme s’appuie sur des illustrations sobres réalisées avec des aplats de couleur autour des tons bleu, jaune et marron. Les contrastes marchent à merveille et attireront l’œil des tout-petits.



A mettre entre les mains d’un maximum de bambin.
Lien : http://boumabib.fr/2017/02/2..

Quel coup de cœur que cet album, qu’on a envie d’offrir à tous les gens qu’on aime, de tous les âges. Par le jeu de découpes qui apparaissent et disparaissent, Adrien Parlange nous prend par la main et nous donne à voir le ballet des souvenirs. Ce qui reste, ce qui s’efface, ce qui revient, par des chemins détournés. L’ enfant se laisse bercer par le décompte mystérieux des années et l’adulte qui lit sent son cœur se gonfler. J’ai vraiment apprécié cette lecture, qu’on a envie de reprendre plusieurs fois. Chaque détail est doux et dit, au-delà du texte, toute la complexité qu’il peut y avoir à grandir.

Voici un superbe album qui raconte l'évolution d'un petit humain, du stade bébé à l'homme de 85 ans. On suit son parcours avec les émotions qu'il vit pleinement. La transmission est très présente au fil des pages et ça donne une profondeur supplémentaire à ce parcours de vie touchant et accompagné de dessins épurés et doux.

Un bel album à partager !

Des lignes droites et des courbes et nous voici dans la chambre du lion, scène unique du récit où règne la peur. Tous se cachent les uns des autres et attendent. Un récit simple pour une histoire simple pour un effet graphique très réussi !

: Un calligramme en première de couverture? Avec un titre chutant en goutte de pluie ( comme il l'indique d'ailleurs lui-même: "Les désastreuses conséquences de la chute d'une goutte de pluie").

C'est déja amusant et étonnant en couverture de ne pas avoir d'image. L'utilisation d'une calligraphie, ce genre de détails, ouvre en général sur des partis pris esthétiques postérieurs de l'auteur, entre des pages, rarement en annonce.

Où est l'illustration, n'est-ce pas?

Comment savoir de quoi il est question?

Un indice sur le ton du livre: l'auteur-illustrateur justement.  Si vous le cherchez, son nom n'apparaît pas sur la couverture mais sur le dos.

C'est en connaissant sa bibliographie atypique que l'on ne s'étonnera plus de rien avec Adrien Parlange.

Et nous on aime déja.

Mais patientons.



Le choix du format?

Haut et mince.

Il ne sera pas qu'un détail, on finira par le deviner, c'est l'élément important d'un processus d'observation pour l'histoire qui va suivre: l'idée de la chute.

Avec humour, Parlange reprendra l'effet papillon, l'idée de la catastrophe à partir d'une goutte d'eau.

Encore quelque chose d'amusant.



L'histoire.

C'est un moment.

C'est assez drôle d'y avoir l'impression que le cours du temps est ralenti.

Il y a des personnages sous un cerisier et nous aurons l'impression qu'ils ne bougeront pas d'un iota et pourtant si.

Lentement.

Tout est ralenti par l'observation d'une goutte de pluie qui chute de l'arbre et ordonnera le rythme saccadé qui animera la scène lentement, très lentement.

Ce qui nous laissera le temps de revenir sur les pages précédentes pour comparer.

La petite famille sous le cerisier a t-elle bougé?

On peut l'affirmer.

Avez-vous repéré qui est en train de s'activer plus vite que les autres?

Et pendant ce temps, un oiseau filera à grande vitesse pour gagner son nid. Nous le saurons puisqu'il bougera plus vite que le personnage que vous devrez repérer.

Ce phénomène bien pensé offrira déja du ludique scientifique sans le réaliser, simple mais captivant.

Et notre véritable histoire, quelle est t-elle?

Elle se crée au fur et à mesure, avec le jeu prévu par l'auteur, entre ce que racontera le texte et ce que nous constaterons qui se sera ajouté entre temps.

Des animaux arriveront ci et là, tandis que la famille s'activera petit à petit et nous nous demanderons, hormis celle de la goutte d'eau, à quelle chute nous attendre pour cette histoire.

Va t-on nous montrer le tableau qui est en train de se peindre par un des personnages?

Verrons-nous les personnages manger les cerises cueillies par le personnage dans l'arbre?

Nous chercherons l'impact, celui qui fera de l'aventure une bonne histoire.

Et il y en aura une de taille qui nous fera rire.

Le titre nous avait bien averti d'une conséquence, ça oui.

On ne l'aura pas vu venir.

On a aimé.

Ou comment Parlange se réapproprie la théorie du chaos ou « l’effet papillon » dans un album jeunesse façon flipbook.

Sélection Pépites Catégorie Livre illustré 2021 du SLPJ.

Un soir d’été, assise sur une branche haute, une jeune fille cueille des fruits tandis qu'au-dessous trois spectateurs observent un garçon peindre le paysage qui s'offre devant eux. Le temps de la narration est celui de la chute d'une goutte de pluie, de la cime jusqu'au sol, ou chaque élément qui compose le décor change imperceptiblement.

Ainsi, notre regard est inévitablement concentré sur cette fameuse goutte d’eau dont la couleur tranche avec le reste du décor crépusculaire. Le lecteur est comme suspendu à cette goutte qu’il sait devoir tomber (cf. Titre), qu’il en oublie le reste du décor. Et pourtant, chaque élément qui le compose et qui se modifie à chaque page invite à de multiples relectures pour notre plus grand plaisir.

Le titre prend tout son sens dans le dernier tableau. En effet, alors que nous étions invités à une lecture verticale des tableaux, et ce dès le titre en 1ère de couverture (notons d’ailleurs que le titre proposé verticalement accompagne la chute de la goutte), notre regard « rebondit » dans la scène finale qui laisse place à un joyeux capharnaüm. Ainsi, la sérénité régnant dans les tableaux précédents contraste largement avec la scène de chaos final et renforce l'effet comique. Un Deus ex machina revisité à la sauce Parlange ? Cocasse et cruel à la fois.

Ainsi, minutie, suspense et humour se mêlent subtilement, brillamment et ingénieusement pour proposer un album d’une intelligence rare où absolument tout fait sens. Cet album tient du génie.

Magistral !

Quel plaisir de voir se préparer une catastrophe, détail par détail. Quel jeu d'imaginer les conséquences des mouvements de chaque personnage; de l'analyser lui, puis l'ensemble de ce tableau si paisible. Quel suspens dans la chute de cette petite goutte de pluie. Et surtout, surtout, quel rire à la toute dernière page, alors qu'on comprend qu'on ne pouvait définitivement pas anticiper cet improbable domino !