L'homme assis derrière le bureau déplaça de quelques centimètres sur la droite un lourd presse-papiers en verre. Plutôt que pensif ou préoccupé, son visage semblait dépourvu d'expression. Il avait le teint pâle des gens qui passent la plus grande partie de leurs journées à la lumière artificielle. On devinait en lui un homme de cabinet. Un homme de dossiers et de fiches. Et le fait que pour parvenir jusqu'à lui, il fallait suivre de longs et tortueux couloirs souterrains avait quelque chose d'étrange et d'insolite. Il eût été difficile de lui donner un âge. Il ne paraissait ni vieux, ni jeune. Il n'avait pas de rides, mais une grande lassitude se lisait dans ses yeux.