Agatha Christie

- J'ai eu un accrochage avec Rivers ! grogna lord Whitfield. Ce salopard a eu le culot de prendre la Rolls cet après-midi.
- Crime de lèse-majesté, dit Bridget.
- Il n'y a pas de quoi plaisanter, Bridget. C'est grave. Il a sorti une fille.
- Il n'aurait certainement pas pris le même plaisir à se promener tout seul en grande pompe !

Je commençais à comprendre les méthodes d'Hercule Poirot. Pour lui, le fait le plus anodin ne l'était qu'en apparence, il faisait partie d'un tout. Et toute sa conduite s'inspirait de ce principe.

Les militaires à la retraite sont les victimes rêvées quand ils se lancent dans des opérations financières. Leur crédulité excède de beaucoup celle des veuves - ce qui n'est pas peu dire.

-Nous irons lui faire une petite visite après l'interrogatoire de votre bonne. Peut-être aura-t-elle entendu quelque chose si elle n'est pas dure d'oreille.
-Je dirais au contraire qu'elle jouit d'une audition parfaite à en juger par le nombre de scandales qu'elle a dévoilés à partir d'un simple mot entendu par hasard.

Poirot ferma les yeux et se cala dans son fauteuil.
- Un crime tout simple, ronronna-t-il. Un crime sans complications. Un crime domestique... sans passion, intime.
- Comment un crime pourrait-il être intime ?
- Imaginons quatre personnes autour d'une table de bridge et une cinquième, l'outsider est retrouvé mort. L'un des quatre joueurs s'est levé et l'a tué quand c'était son tour de faire le mort. Les trois autres absorbés par la partie, n'ont rien vu. Voilà qui serait un crime pour vous ! Lequel des quatre l'a tué ?
- Je ne vois rien d'exaltant là-dedans !
Poirot me lança un regard de reproche.
- Tout ça parce qu'il n'y a pas de dague bizarrement recourbée, pas de chantage, pas d'oeil en émeraude dérobé à une idole antique, pas de ces poisons exotiques qui ne laissent aucune trace. Vous êtes un incurable amateur de mélodrame, Hastings. Ce n'est pas un meurtre qu'il vous faut, c'est le diable et son train !

Toute cette affaire ressemble à des écheveaux de laine qui se seraient embrouillés.

« L’intention est une chose, l’action en est une autre ! » (p.249)

Je sais apprécier un bon roman policier. Mais, voyez-vous, ils commencent toujours par le mauvais bout ! Ils commencent par le meurtre. Or, le meurtre n'est jamais que la fin. L'histoire débute bien avant ça - des années plus tôt, parfois - avec les mille et unes causes et la longue suite d'événements qui font que des individus donnés sont présents un jour donné, à une heure donnée, dans un endroit donné.

- Si l'on aborde un problème avec ordre et méthode, il n'y a aucune difficulté à le résoudre. Aucune, déclara-t-il sévèrement.
- Oh, je comprends, dit Jane qui ne comprenait rien du tout.

-En tout cas, il a l'air d'un charmant garçon.
Grant soupira.
-Evidemment. Les agents secrets sont presque toujours de charmants garçons. C'est un drôle de métier que le nôtre. On respecte l'adversaire et il vous respecte. Et il arrive souvent qu'on ait de la sympathie pour l'homme d'en face, alors même qu'on essaie de le descendre!

Elle avait toujours aimé les domestiques de la vieille école. On était en sécurité avec eux, on se sentait bien, comme avec de vieux amis.

Son petit visage de crapaud paraissait plus jaune encore que la veille. Elle était incontestablement très laide et, cependant, comme le crapaud, ses yeux, sombres et autoritaires, rayonnaient, mettant à nu une énergie potentielle et une puissance intellectuelle impossible à négliger.

Mais je n'y puis rien et ce sont des choses qui arrivent...
Vous êtes philosophe, monsieur Blake.
Nullement. Mais je suis assez grand pour savoir qu'il est déconseillé de donner des coups de pied dans un mur.

« _ Voudriez-vous dire qu’il y a dans cette maison… un fou ?
_ Vous pensez à un fou aux lèvres écumantes et aux yeux hagards. Mais les maniaques ne sont pas comme ça et, pour être terriblement dangereux, certains individus atteints de folie homicide n’en paraissent pas moins aussi sains, aussi normaux que vous et moi. La plupart du temps, ce sont des obsédés, en proie à une idée fixe qui peu à peu dégrade leurs facultés. Ce sont souvent des raisonneurs, qui viennent à vous pour vous expliquer comment on les persécute, comment on les espionne. Il leur arrive d’être émouvants et parfois, pour un peu, on les croirait… »

Cher pasteur, vous êtes tellement au-dessus des choses de ce monde! Mais pour ma part, je crains bien, pour avoir observé depuis longtemps la nature humaine, qu'il ne faille en attendre que peu de chose de bon. Certes, les bavardages des gens oisifs ne sont ni recommandables ni charitables, mais ils sont souvent vrais. N'est ce pas,
Sur ce dernier trait, miss Marple rentra chez elle.

Ah, ces auteurs de romans policiers !...Ils nous font toujours passer pour des imbéciles, alors quel leurs histoires sont bourrées d'erreurs. Si je parlais à mon chef comme leurs inspecteurs parlent aux leurs, on me flanquerait dehors illico. Bande de plumitifs ignares ! C'est exactement le genre de meurtre imbécile qu'un gribouilleur d'inepties peut commettre en pensant qu'il s'en tirera.

Je commençai à m'intéresser à notre mystérieux voisin, car un homme qui se montre capable de faire taire Caroline doit avoir une forte personnalité.

- On ne sait jamais le tort que l'on peut faire à quelqu'un en lui donnant de l'instruction. Souvent c'est de la cruauté et non pas de la bonté.

Je crois toujours à la démocratie, mais je pense que l’évolution de l’humanité durera encore dix mille ans, sinon plus… et qu’en attendant on peut obtenir des résultats plus ou moins appréciables par une dictature raisonnable.

Quand son patron était absent, Bill s'étendait dans un grand fauteuil près de la fenêtre et lisait une revue sportive. Il ne faisait là d'ailleurs que continuer fidèlement les plus antiques traditions ministérielles.