Ils savent tous deux ce qui l’attend. D’abord décoller avec le vent sous l’aile. Avec l’énorme charge emportée, plus de seize heures d’essence, une sacrée acrobatie. Huit cents mètres aussi longs que des siècles. Ensuite, il faudra prendre la vitesse de croisière : 290 km/h, ou peut-être, si elle suit la recommandation de Lendroit [son mécanicien], seulement 270, ce qui allongera la durée de la traversée, mais assurera une plus grande sécurité à l’appareil. Quand le soleil va monter, Maryse sera enfermée dans un four. Quatre bonnes heures de vol, soudée à la machine, avant que n’apparaissent les premiers nuages, quand l’horizon perd de sa netteté et que s’approche le Pot au noir.
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