Citations de Agnès Maillard (14)
On peut être antisémite et bon parent, l’antisémite est rarement un monstre, c’est le plus souvent quelqu’un que l’on côtoie régulièrement, que l’on apprécie, qui n’est franchement ni bon ni mauvais, quelqu’un de terriblement ordinaire, comme peut l’être la voisine de palier, et c’est bien tout ce qui fait la difficulté de lutter contre ce type de comportement.
En tant que femme, je connais très bien cette rhétorique qui consiste à inverser les causalités, à faire des victimes les responsables des violences qu’on leur inflige
J’étais aussi sensible que les autres à une certaine imagerie, à certains préjugés et qu’ils biaisaient ma relation aux autres et au monde.
En l’absence de perspectives d’avenir, de projets de société progressistes et non excluants, comme toujours, les populations retrouvent leur cohésion en stigmatisant l’autre, le différent, l’ennemi intérieur et extérieur.
L’antijudaïsme est donc une forme de rejet des Juifs, basée sur l’antagonisme religieux cultivé par l’Église depuis les invasions barbares. Ceci signifie donc, à priori, que la tradition du « Juif bouc émissaire » est née de l’Église chrétienne.
ce n’est pas dans les livres, dans les discours politiques extrémistes que s’apprend l’antisémitisme aujourd’hui, mais à la maison, à l’âge tendre, quand on entend de telles atrocités tombées de la bouche de ceux que l’on aime, de ceux en qui l’on a confiance, de ceux qui sont nos modèles pour se construire notre vie d’adultes.
Pas à pas, nos parcours nous amènent toujours précisément là où nous voulons aller, même si nous n’arrivons pas à nous l’avouer à nous-mêmes.
Soumise à sa culture, esclave de son génie, l’humanité est condamnée à un brassage qui homogénéisera les peuples tout en maintenant la diversité des individus
La pensée raciste commence au moment où on lie à des caractères physiques prédéterminés un ensemble de jugements de valeur et de comportements moraux présupposé
À partir d’un certain niveau culturel, Homo sapiens a supprimé les conditions de l’évolution biologique. Il représente l’espèce animale à la fois la plus ubiquiste et la moins spécialisée, la seule qui ait peuplé tous les milieux émergés sans subir de variations adaptatives. Sa culture l’en dispensait
D’un point de vue évolutif, il ne saurait y avoir de races humaines puisque l’homme s’est adapté à pratiquement tous les écosystèmes terrestres en diversifiant les cultures et non en se spécialisant morphologiquement.
Le racisme moderne se présente donc comme une construction de l’esprit et non, comme beaucoup aimeraient le croire, comme une réaction atavique, et donc naturelle.
Seule la volonté de découvrir, de comprendre, d’apprendre ce que peut être réellement l’autre nous permet de dépasser la tentation de la caricature.
L’existence de peuples entiers non prévus par la patristique et la Tradition, ayant vécu sans baptême et sans espoir de salut, mettait à rude épreuve l’imagination théologique