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Citation de dadotiste


TRAGEDIE (pour aider ceux qui la mettent en thème à tout bout de champs)

Avec la comédie, c'est l'un des grands genre GENRES de la création dramatique.
C'est ainsi que les masques de THALIE* et de MELPOMENE*, opposés et accolés, ornent façades et frontons des BONBONNIERES*.

L'étymologie du mot, d'origine grecque, est "chant" (oidê) et "bouc" (tragos) ; ce serait donc un "chant du bouc", avec une incertitude : s'agit-il du chant qui accompagnait le sacrifice du bouc ou du chant grâce auquel un poète recevait un bouc à titre de récompense ? Cette étymologie, selon Aristote, laisse apparaître un lien avec le dithyrambe et le culte de Dionysos. Mais ce lien était déjà discuté dans l'Antiquité, même si l'on s'accorde sur une origine rituelle.

Les trois grands auteurs tragiques de la Grèce ancienne sont Eschyle (596-456 av. J.-C.), Sophocle (496-406 av. J.-C.) et Euripide (480-406 av. J.-C.).

La tragédie grecque classique, comme la comédie, repose sur une alternance de parties chantées par le choeur (voir STASIMON) et de parties parlées (les épisodes) et jouées à l'origine par un acteur, puis plus tard, par deux ou trois.
D'abord un prologue, monologue ou dialogue, avant l'arrivée du choeur ; puis le "parodos", ou chant d'entrée du choeur ; ensuite l'alternance entre "stasima" et "épisodes" ; enfin la sortie du choeur ou "exodos".

Ce qui caractérise le genre tragique, c'est la démesure, l'"HYBRIS" ; le héro est aux prises avec une grande douleur, une destiné impitoyable ou encore une passion d'une violence terrible. Les deux ressorts principaux en sont la terreur et la pitié. On disait que pendant les représentations des "Euménides" d'Eschyle, quand Oreste est poursuivi par les Furies (calmées par les Euménides, "les bienveillantes"), les femmes avortaient.

Hormis les tragédies de Sénèque, qui sont les plus longues qui nous soient parvenues, et qui sont toutes en 4 actes, on ne dispose que de rares fragments de tragédies latines.
Celles-ci apportent pourtant une nouveauté. A côté de celles qui s'inspirent largement du modèle grec (fabulae palliatae), de nouveaux thèmes apparaissent, puisant dans l'histoire de Rome (fabulae praetexae), et non dans la mythologie.

Entre le Bas Empire et le haut Moyen Age, peu de documents (voir article DRAME) : la Renaissance redécouvre les auteurs grecs : cet engouement se prolonge au XVIIe siècle.

Entre 1640 et 1680, c'est la grande époque de la tragédie en France avec Corneille (1606-1684) et Racine (1639-1699) surtout.
Après toute une période de FARCES et de représentations licencieuses dans l'esprit carnavalesque - dérision et obscénité - c'est la rigueur des règles et des impératifs. LA tragédie classique exige une action noble et solennelle ; ses personnages sont des rois, des princes et des héros ; les faits comme les hommes doivent être tenus dans un éloignement qui inspire le respect. La REGLE* DES TROIS UNITES est la convention la plus curieuse, celle en tous cas que l'histoire de la tragédie française a le mieux retenu.
Inspirée, dit-on, par Aristote, elle semble aussi liées aux conditions de représentation (voir BANQUETTES et SPECTATEURS* SUR LE THEATRE). Elle est divisée en cinq Actes, une réminiscence des tragédies romaines. Elle obéit aux règles de la DECLAMATION tragique, qui fut d'abord un chant, puis adopta un DEBIT emphatique et monotone. N'oublions pas que la déclamation théâtrale des Anciens était notée et accompagnée d'instruments de musique. La tragédie grecque ne peut se passer de la musique. C'est le mot qui conduisait à elle ; la musique n'était pas plaquées sur le mot.

De nos jours, la tragédie grecque, comme la tragédie classique, fait l'objet de nouvelles traductions et de nouvelles interprétations. Selon l'état des recherches des héllenistes et des latinistes, et aussi suivant l'audace du METTEUR EN SCENE face à la grande entreprise du théâtre de l'après-guerre : DEPOUSSIERER LES CLASSIQUE*, il s'agit, ou bien d'un retour aux sources et d'un travail de reconstitution, ou bien d'une adaptation de l'oeuvre au monde contemporain. Dans les deux cas, c'est tendre à rendre vivant le REPERTOIRE classique.
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