C'est là, à l'hôtel d'Albret, au cours d'une soirée, que Françoise aperçoit pour la première fois la marquise de Montespan, venue en compagnie de son époux. Tout à coup, le silence se crée autour d'une arrivée remarquée. Elle entre dans la pièce où la compagnie se tient, salue, est présentée. La rencontre provoque un choc réciproque. C'est un coup de foudre intellectuel. La Belle Indienne se retrouve face à une femme magnifique et impérieusement autoritaire. Intriguée, elle se rapproche d'elle, entame une conversation où l'intelligence le dispute à la culture. Athénaïs est frappée de trouver chez son interlocutrice tant de vivacités et de savoir-faire mondain. Habituée des salons littéraires et précieux, Françoise Scarron est dans son élément. Elle répond du tac au tac. Elle vient de trouver une partenaire de jeux. Les deux Françoise se fascinent réciproquement.
Toutes les fois que Votre Majesté créé un office, Dieu créé un sot pour l'acheter.
Louis Phélypeaux à Louis XIV
De son côté Françoise Scarron (Mme de Maintenon) cherche un but dans l'existence. Grâce à l'augmentationde sa pension, elle a quitté le couvent et s'est installée rues des Trois-Pavillons avec sa fidèle servante, Nanon Balbien. Elle devient une sorte de dame de compagnie, de garde d'enfants et de personne à tout faire de la bonne société. Elle aide son amie la marquise de Montchevreuil dont la santé précaire lui impose d'être souvent alitée. Elle la seconde auprès de ses enfants et assure la gestion de ses affaires courantes. Ors quelques mauvaises langues jasent, ce qui permet à Saint-Simon d'affirmer, trois quart de siècle plus tard, que cette activité chez les Montchevreuil cache une relation coupable.
En 1663, le ministre Colbert (1619-1683) installe le Garde-Meuble de la Couronne dans l'hôtel du Petit-Bourbon en face du Louvre où il reste jusqu'en 1758. Il passe ensuite à l'hôtel de Conti, élevé sur l'emplacement actuel de l'hôtel de la Monnaie, puis en 1768 à l'hôtel des Ambassadeurs extraordinaires, aujourd'hui palais de l'Elysée. En 1765, le roi décide d'établir le Garde-Meuble de la Couronne dans l'un des deux palais dont il confie les plans à l'architecte Ange Jacques Gabriel.
Le style classique, qui s'impose à Versailles, se fonde sur la culture antique mais cherche à enseigner et à émouvoir, en tenant compte des mentalités sans sacrifier à la facilité.
Le souverain et ses collaborateurs partagent la conviction que la grandeur d'un pays se mesure à l'influence de sa culture, à la notoriété de ses artistes et à la renommée de ses productions.
Versailles est tout à la fois une oeuvre d'art qui impose le goût français et une oeuvre politique qui montre la gloire du roi et met en scène le souverain.
Strasbourg demeure ville d'Empire "libre" et "neutre".
Dans le plus grand secret, Louis XIV prépare une armée et attend le moment d'intervenir.
La cour est un "pays où les gens, tristes, gais, prêts à tout, indifférents, sont ce qu'il plaît au prince".
Jean de La Fontaine
Versailles est un décor de théâtre permanent où se déroule la représentation du spectacle de la monarchie absolue.