C'est là, à l'hôtel d'Albret, au cours d'une soirée, que Françoise aperçoit pour la première fois la marquise de Montespan, venue en compagnie de son époux. Tout à coup, le silence se crée autour d'une arrivée remarquée. Elle entre dans la pièce où la compagnie se tient, salue, est présentée. La rencontre provoque un choc réciproque. C'est un coup de foudre intellectuel. La Belle Indienne se retrouve face à une femme magnifique et impérieusement autoritaire. Intriguée, elle se rapproche d'elle, entame une conversation où l'intelligence le dispute à la culture. Athénaïs est frappée de trouver chez son interlocutrice tant de vivacités et de savoir-faire mondain. Habituée des salons littéraires et précieux, Françoise Scarron est dans son élément. Elle répond du tac au tac. Elle vient de trouver une partenaire de jeux. Les deux Françoise se fascinent réciproquement.
De son côté Françoise Scarron (Mme de Maintenon) cherche un but dans l'existence. Grâce à l'augmentationde sa pension, elle a quitté le couvent et s'est installée rues des Trois-Pavillons avec sa fidèle servante, Nanon Balbien. Elle devient une sorte de dame de compagnie, de garde d'enfants et de personne à tout faire de la bonne société. Elle aide son amie la marquise de Montchevreuil dont la santé précaire lui impose d'être souvent alitée. Elle la seconde auprès de ses enfants et assure la gestion de ses affaires courantes. Ors quelques mauvaises langues jasent, ce qui permet à Saint-Simon d'affirmer, trois quart de siècle plus tard, que cette activité chez les Montchevreuil cache une relation coupable.
Le procès de la marquise est désormais sur toutes les lèvres et devient le grand sujet de conversation non seulement dans les salons, mais aussi dans les cuisines et les écuries. Il anime la vie parisienne comme celle de la Cour, au point que Madame de Sévigné écrit, le 26 juin, que « cette affaire occupe tout Paris au préjudice des affaires de la guerre ». De fait, même le roi suit le déroulement du procès depuis le camp de Liévin, près de Valenciennes, où il bivouaque.
Toutes les fois que Votre Majesté créé un office, Dieu créé un sot pour l'acheter.
Louis Phélypeaux à Louis XIV
Et une femme ne peut rien faire contre les adultères de son époux. La loi ne l'autorise pas à se plaindre. Se taire et prier, voilà à quoi se résument les conseils dispensés par les confesseurs. Mais si c'est elle l'infidèle, elle n'échappe pas à de sévères sanctions quand son époux décide de se venger. Poursuivie et condamnée, elle subit la peine dite de "l'authentique" qui consiste à la raser et à l'enfermer pour le reste de ses jours dans un couvent. Elle est en outre privée de sa dot. C'est dire que l'infidélité est, pour une femme, une prise de risque.
La Bastille n'est pas le lieu sordide que décriront cent ans plus tard les révolutionnaires. Les prisonniers jouissent dans la forteresse d'une liberté qui leur permet de se faire des amis et de recréer une vie sociale presque agréable. Sainte-Croix, à l'affût de la moindre opportunité pour faire fortune, profite de son séjour pour s'initier à l'art de l'alchimie.
En 1663, le ministre Colbert (1619-1683) installe le Garde-Meuble de la Couronne dans l'hôtel du Petit-Bourbon en face du Louvre où il reste jusqu'en 1758. Il passe ensuite à l'hôtel de Conti, élevé sur l'emplacement actuel de l'hôtel de la Monnaie, puis en 1768 à l'hôtel des Ambassadeurs extraordinaires, aujourd'hui palais de l'Elysée. En 1765, le roi décide d'établir le Garde-Meuble de la Couronne dans l'un des deux palais dont il confie les plans à l'architecte Ange Jacques Gabriel.
Le style classique, qui s'impose à Versailles, se fonde sur la culture antique mais cherche à enseigner et à émouvoir, en tenant compte des mentalités sans sacrifier à la facilité.
Le souverain et ses collaborateurs partagent la conviction que la grandeur d'un pays se mesure à l'influence de sa culture, à la notoriété de ses artistes et à la renommée de ses productions.
(...) Charles-Maurice de Talleyrand-Périgord appartenait à la très haute noblesse, à cette catégorie de familles de cour solidement éduquées, favorisées par toutes sortes de prérogatives et de gratifications, menant une existence aux antipodes de celle du commun des mortels. Il vivait dans un autre monde, un monde enchanté, où le travail était un agréable passetemps, où la peur de manquer ne touchait que le superflu, où la culture de l’esprit se nourrissait aux conversations des salons.
Avant-propos