Dans le livre " Les comités de défense de la CNT " , j'essaie d'expliquer ce qu'étaient ces comités de défense , comment ils ont vaincu l'armée dans les rues de Barcelone les 19 et 20 juillet , comment ils se sont transformés en comités révolutionnaires , comment ils se sont affrontés aux comités supérieurs libertaires , comment ils se sont affrontés au stalinisme en mai 1937 . J'essaie également d'expliquer leur évolution postérieure jusqu'à leur dissolution définitive .
L’antifascisme fut, dans les années 30, la plus grande victoire du fascisme. L’union sacrée de tous les antifascistes pour vaincre le fascisme et défendre la démocratie supposait, pour le mouvement ouvrier, de renoncer à ses propres principes, à un programme révolutionnaire prolétarien, aux conquêtes révolutionnaires, à tout (c’est-à-dire le célèbre slogan faussement attribué à Durruti : "Nous renonçons à tout sauf à la victoire"), pour se soumettre au programme et aux intérêts de la bourgeoisie démocratique.
C’est ce programme d’unité antifasciste, de collaboration pleine et loyale avec toutes les forces antifascistes, qui a conduit la CNT-FAI, rapidement et inconsciemment, à la collaboration gouvernementale dans le seul but de gagner la guerre au fascisme. C’est cette adhésion au programme antifasciste (c’est-à-dire à la défense de la démocratie capitaliste) qui explique pourquoi et comment les mêmes dirigeants révolutionnaires d’hier sont devenus, quelques mois plus tard, ministres, bureaucrates et contre-révolutionnaires.