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3.75/5 (sur 4 notes)

Né(e) : 1979
Biographie :

Né en 1979. Études de philosophie à Paris. Romancier et dramaturge. Romans chez P.O.L. Pièces de théâtre à L’Arche.

Source : POL
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
« Je me sens bien à l'étranger. Je me sens bien lorsque je ne comprends pas la langue, lorsque je ne suis au courant de rien : cela facilite le bonheur. Ne pas avoir conscience, ne pas vouloir savoir, voilà peut-être la clé. La langue souille le bonheur. Dès qu'on connaît la langue de l'autre, dès qu'on comprend l'autre, on n'est plus tout à fait étranger. On est chez soi sans être chez soi. La condition d'étranger est écorchée. Et dès qu'elle est écorchée, elle devient ambiguë. L'étranger habite alors la frontière. »
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« Je décide de revenir à la couleur naturelle de mes cheveux pour ne pas avoir de problème à la frontière. Je préfère être à l'abri de tous les aléas, quitte à devoir prendre sur moi. J'applique le produit que j'ai acheté sur mes cheveux, j'attends une demi-heure, puis j'entre sous la douche. J'ouvre les robinets à fond. Je récupère tout ce que je voulais oublier sous la douche. L'eau me ramène à ce que je suis, qui est ce que mon visage montre. Elle rapporte mon identité, la filiation que je n'assume pas, le pays natal que je méprise, et la langue maternelle que je veux oublier. Elle rapporte à grands jets toute la malédiction à laquelle je rêve d'échapper un jour. Je sors de la douche : rien n'a changé. Je suis toujours blond. Je décide de rester comme ça ; je n'ai plus la force de changer. Je mets mes lentilles bleues et je m'habille. »
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« J'inspecte mon corps ; je travaille sur la teinture de mes cheveux, de mes sourcils et de mes cils ; je nettoies mes lentilles bleues. Je suis en train de perdre les traits de mon étrangéité depuis que je suis avec Anna. Un à un tombent de mon être le manque de confiance en soi, l'incertitude, l'hésitation. Je n'évite plus les regards. Je vois les gens ; je prends le temps de les regarder dans les yeux. LE REGARD DE L'ETRANGER est toujours le regard que l'autre lui porte ; son regard est le regard que l'autre porte sur lui en tant qu'Autre. C'est pour cela que l'étranger n'a pas de regard propre. Il ne voit pas l'autre mais la façon dont cet autre le voit. C'est la raison pour laquelle les yeux de l'étranger se tournent vers lui-même dès qu'il aperçoit l'autre ; c'est la raison pour laquelle l'étranger a toujours un regard fuyant. Tout cela est en train de disparaître chez moi. Je le ressens. La manière dont j'organisais, consciemment ou inconsciemment, ma propre humiliation comme justification de mon étrangéité, de mon malheur pour le dire vite, a disparu. Je suis apaisé. Je me suis trouvé depuis que je suis devenu autre chose que ce que j'étais. »
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