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Critiques de Aimé Césaire (153)
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Cahier d'un retour au pays natal

Un texte sur l'amour du pays, sur l'amour des peuples mais aussi, et surtout, sur la bêtise humaine. Un texte critique envers l'Europe et ses stéréotypes stupides sur les noirs mais aussi un texte sur l'égalité des races humaines.

Dans ce pamphlet, Aimé Cesaire n'est pas rempli de rancœur envers le peuple européen, il critique seulement ses erreurs passées et apprend, avec beaucoup d'humour, à se moquer de sa propre race.



Un livre plein d'humour et de dérision qu'il ne faut surtout pas lire au premier degré. Bien qu'un peu difficile d'accès et de compréhension parfois (on perd facilement le fil), la beauté du texte et du sens de ce dernier permet largement au lecteur de se ressaisir et l'invite, suite à cette lecture, à une longue méditation sur ce qui a été dit et écrit. A découvrir !
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Une Saison au Congo

Aimé Césaire est une fine plume et possède une envergure de vue, de conviction et de culture rare. Il a donc beaucoup de choses à nous dire et — assertion toute personnelle — peut-être a-t-il voulu trop nous en dire dans Une Saison Au Congo.



C'est une pièce éminemment politique qui évoque le passage troublé de la colonisation belge à l'indépendance du Congo (plus tard nommé Zaïre puis de nos jours République Démocratique du Congo). Il se focalise sur un personnage-clé : Patrice Lumumba, figure mythique de l'indépendance, manière de Gandhi ou de Nelson Mandela congolais.



Il faut saluer la performance d'Aimé Césaire d'arriver, aussi peu d'années après les faits et avec la difficulté d'obtenir des informations fiables à l'époque, à nous dresser un tableau très réaliste de l'assassinat du leader indépendantiste Lumumba.



Cette pièce m'a donné grandement envie de me documenter sur cette période et cette région que je connais fort peu. Beaucoup de faits sont réels, beaucoup de noms également. Certains sont légèrement modifiés car à l'époque de l'écriture de la pièce, ces personnes réelles étaient encore en place, notamment l'adorable Mobutu, baptisé Mokutu dans la pièce, tyran et assassin notoire qui mit en place une bonne vieille dictature des familles, du début des années 1960 à sa mort en 1997 et saigna son pays autant qu'il le put.



Le propos de la pièce est réellement captivant pour qui s'intéresse aux questions politiques, aux prises de pouvoir, à l'indépendance africaine voire même, à la bonne compréhension de la mondialisation que nous vivons. le rôle sourd et pourtant déterminant de l'ancienne tutelle coloniale et des banquiers internationaux n'est pas omis.



Cependant, j'ai ressenti de la gène à la lecture car quelque chose me dérangeait. Certes Aimé Césaire se réapproprie la vieille tradition du théâtre engagé et je ne peux que l'en féliciter. Par contre, le théâtre a tout de même ses règles internes qui ne correspondent pas forcément au projet littéraire que s'est fixé l'auteur.



Un partage en trois actes très artificiel, pas d'unité de temps, ni de lieu, ni de ton, ni de mode narratif. Du coup, c'est assez confus, brouillon, une suite de tableaux pas très bien reliés entre eux, des scènes extraordinairement peu scéniques avec des personnages qui nous parlent des actions au lieu que nous les vivions et que nous les voyions jouer, des passages de la prose au chant ou aux dialogues en vers que je trouve assez mal maîtrisés, des échanges entre des personnages réels et des allégories dont la encore je questionne la pertinence.



En somme, à vouloir trop en mettre dans cette soupe, peut-être perd-on le goût des ingrédients de base qui étaient pourtant, pris indépendamment, de grande qualité. C'est le principal défaut que je trouve à cette pièce et d'où mon ultime question : le théâtre était-il la forme adéquate à donner à ce propos ? de mon point de vue non ; soit il aurait été préférable de basculer carrément vers l'essai politique, soit, si l'on souhaitait à tout prix conserver la forme dramatique, revenir à une forme plus simplifiée, plus allégorique et se détacher plus nettement de la réalité factuelle pour ne conserver que l'essence du propos.



Mais il me semble que je me permets beaucoup de bémols, du haut de mon insignifiance, alors lisez, dévorez Une Saison Au Congo et faites-vous en votre propre opinion, au besoin pour la contredire, car celle-ci n'est qu'une minuscule feuille tombée sur le géant fleuve Congo, autant dire, pas grand-chose.
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Cahier d'un retour au pays natal

Lire Cahier d'un retour au pays natal, c'est d'abord lire un poème engagé. Césaire crie sa révolte contre l'état français et la colonisation imposée. C'est la prise de conscience de l'impossible vie des Martiniquais et l'inégalité de la condition des Noirs.

Mais c'est aussi la reconnaissance de la passivité d'un peuple ( "cette foule qui ne sait pas faire foule, cette foule, on s'en rend compte, si parfaitement seule sous ce soleil») et le souhait de le voir se lever et lutter contre toute oppression, même culturelle.

Césaire se bat pour démonter les images-clichés de la Martinique, son ciel bleu et ses plages romantiques. Non, ici tout est malade, jusqu'au "soleil vénérien".



Et puis bien sûr, lire Cahier d'un retour au pays natal c'est prendre conscience de l'impossible assimilation française ou européenne. Les ancêtres des Antillais (et des Africains) ne seront jamais les Gaulois. Et c'est ainsi que Césaire emploie le terme de négritude pour revendiquer son appartenance à la civilisation et à la culture noires.



"Et mon originale géographie aussi ; la carte du monde faite à mon usage, non pas teinte aux couleurs des savants, mais à la géométrie de mon sang répandu, j'accepte."



Enfin, Césaire encourage ses compatriotes à croire en eux, à oublier le passé et à se tenir debout pour retrouver tout ce qui fait leur appartenance.



"Et nous sommes debout maintenant, mon pays et moi. Les cheveux dans le vent, ma main petite dans son poing énorme..." C'est l'espoir qui renaît, tout n'est pas perdu. L'époque du "bon nègre" est révolue.



Il ne s'agit pas non plus de faire l'apologie de la haine, Césaire est tiraillé entre sa culture et celle acquise en France. Il prône la tolérance et l'ouverture à l'autre.







S'il est difficile (en tout cas pour moi ; son vocabulaire est d'une richesse incroyable, et ses tournures de style plutôt surréalistes) d'entrer de plein pied dans la poésie de Césaire, je reconnais que certains passages m'ont pris aux tripes tant son cri de révolte est audible et percutant. J'avais parfois l'impression de l'avoir là en face de moi, complètement enflammé par son discours, et de l'entendre et non de le lire. Comme un récit psalmodié, un chant negro-spiritual



Alors même si certains passages me sont restés hermétiques, je veux saluer ici Aimé Césaire, qui en son nom et pour les siens, agit en écrivant, en dénonçant.


Lien : http://mes-petites-boites.ov..
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Discours sur le colonialisme - Discours sur..

Ce discours est celui d'un homme politique qui dénonce avec force une idéologie qui a préfiguré celle de la barbarie totalitaire du XXè siècle, ses atrocités commises par une race prétendue supérieure.

Les massacres, déportations, humiliations, sévices, enfermement et esclavagisme infligés par des Blancs convaincus de leur supériorité "de race" à des individus qualifiés de primitifs, cela relève d'une idéologie qui fut défendue pendant des siècles pour justifier l'exploitation de millions d'êtres humains. Tous se sont entendus pour rabâcher les mêmes âneries: militaires, politiciens, membres du clergé, académiciens, intellectuels, scientifiques. L'homme Blanc est le seul qui sache allumer le flambeau de la Civilisation et il a le devoir d'aller éduquer, évangéliser, instruire, "pacifier" les sauvages qui vivent comme des bêtes.

Cette idéologie a servi à justifier les pillages et la quasi destruction de nombreuses cultures, à effacer des langues, des coutumes, à imposer le joug colonial.

Ce n'est pas dans Mein Kampf qu'on trouve la phrase suivante: "Nous aspirons, non pas à l'égalité, mais à la domination. Le pays de race étrangère devra redevenir un pays de serfs, de journaliers agricoles ou de travailleurs industriels. Il ne s'agit pas de supprimer les inégalités parmi les hommes, mais de les amplifier et d'en faire une loi." Renan, dans La Réforme intellectuelle et morale.

Déjà, tout était là, prêt à servir les intérêts de la dictature nazie.
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Cahier d'un retour au pays natal

Grand texte. le texte d'un grand poete. D'un tribun. D'un prophete.







Aime Cesaire veut quitter la France, l'ecole normale, et revenir en Martinique, chez lui. Il se chasse lui-meme de France: “Va-t-en, gueule de flic, gueule de vache, va-t-en je deteste les larbins de l'ordre et les hannetons de l'esperance''. Il veut quitter ‘'l'ambiance crepusculaire'' de l'Europe et retourner a son ile, une ile revee, ‘'un fleuve de tourterelles et de trefles''. Mais ce retour est traumatique. Son ile s'avere etre l'amas de detritus, physiques et humains, qu'il avait oublie. Sa ville n'est que desolation, ses maisons puent de l'interieur, la mer qui fouette les plages n'arrive pas a les laver de leurs amas d'immondices, et les habitants, de noirs sont devenus des negres, soumis, et acceptant cette soumission comme une fatalite, comme si leur amoindrissement faisait partie d'un ordre cosmique cree par Dieu. “Au bout du petit matin, la grande nuit immobile, les etoiles plus mortes qu'un balafon creve, le bulbe teratique de la nuit, germe de nos bassesses et de nos renoncements''.







Que peut faire le poete? Il n'a que la parole, que des mots. Et on se moque de lui: que peuvent les mots? Mais face aux mots-cravaches des colons: “(les negres-sont-tous-les-memes, je-vous-le-dis / les vices-de-tous-les-vices, c'est-moi-qui-vous-le-dis / l'odeur-du-negre, ca-fait-pousser-la-canne / rappelez-vous-le-vieux-dicton: / battre-un-negre, c'est le nourrir)'', il ne perd pas confiance: ‘'Je retrouverais le secret des grandes communications et des grandes combustions. Je dirais orage. Je dirais fleuve. Je dirais tornade. Je dirais feuille. Je dirais arbre. Je serais mouille de toutes les pluies, humecte de toutes les rosees. [...] Qui ne me comprendrait pas ne comprendrait pas davantage le rugissement du tigre''.







Le poete essaira alors de faire revivre une grandeur africaine, mais il y renonce vite: ‘'Non, nous n'avons jamais ete amazones du roi de Dahomey, ni princes de Ghana avec huit cents chameaux, ni docteurs a Tombouctou'', et c'est dans les nouveaux peuples des caraibes qu'il cherchera a infuser une nouvelle grandeur, une nouvelle foi en leur humanite. La filiation africaine ne suffit pas. Il lui faut reveiller ‘'ceux qui n'ont explore ni les mers ni le ciel / mais ils savent en ses moindres recoins le pays de souffrance / ceux qui n'ont connu de voyages que de deracinements / ceux qui se sont assouplis aux agenouillements''.







Mais rehumaniser le negre n'est pas deshumaniser le blanc. ‘'Donnez-moi la foi sauvage du sorcier / donnez a mes mains puissance de modeler / donnez a mon ame la trempe de l'epee/ [...] Mais les faisant, mon coeur, preservez-moi de toute haine / [...] car pour me cantonner en cette unique race / vous savez pourtant mon amour tyrannique / vous savez que ce n'est point par haine des autres races''







Le chantre de la negritude s'avere un chantre de l'humanite. Un prophete d'un nouvel humanisme. Et un enorme poete. Son ‘'Cahier'' a traverse les annees sans s'essouffler. C'est le lecteur qui risque de s'essouffler a gravir ses cimes. Il faut donc le lire et le relire pour s'habituer a l'athmosphere d'un humanisme qui defie le temps.







‘'Eia pour la joie / Eia pour l'amour / Eia pour la douleur aux pis de larmes reincarnees.''







Eia pour le grand homme! Eia pour Aime Cesaire!
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Cahier d'un retour au pays natal

"Au bout du petit matin"... une île se dévoile, rues en terre battue, cases éparpillées et coqs chantant, avant qu'on ne leur torde le cou. Une île où l'on mange, où l'on travaille, une île odorante, bruyante, vivante, animée par la nature, soufflée par les tornades, brûlée par le soleil.

"Au bout du petit matin"... Aimé Césaire, étudiant à la Sorbonne dans les années 30, loin de son île, prend du recul et écrit sur la Martinique un long poème de révolte, d'espoir et de désarroi, et se fera ainsi le chantre de l'écriture "noire" francophone.

Césaire nous dresse ici un portrait vivant de cette île encore sous le joug de la France, des Blancs. Ce portrait est souvent violent, critique; la population est majoritairement illettrée et pauvre et parfois passive face aux traitements qu'elle subit.

Césaire n'est pas seulement Martiniquais, il est tous les Noirs, tous les peuples opprimés, dominés, soumis à l'esclavage, maltraités, fouettés, humiliés mais aussi ceux qui se sont battus, révoltés, tel Toussaint Louverture.

Ce recueil se voulait manifeste pour la cause des Noirs, contre le colonialisme et toute forme d'oppression. Le texte est merveilleusement beau et riche, autant dans les propos que dans l'écriture.

Il faisait partie de la sélection des tous premiers textes imposés en cours de Lettres, en Terminale, au Bac littéraire. Une riche idée, qui ouvre le regard sur la poésie contemporaine mais aussi sur un passé encore tout frais.



(Re)Lu dans le cadre du Challenge Poésie 2014-2015
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Discours sur le colonialisme - Discours sur..

La plume d'Aimé Césaire a ceci d'incroyable qu'elle dit précisémment les actes les plus barbares sant jamais les décrire. Ode à la vie, puissant chant aux tonalités africaines, appel à la compassion et recherche de sa propre identité, c'est ce Discours sur le colonialisme qui permet à certains aujourd'hui de relever la tête et d'affirmer son droit à la différence.



Cultivé à faire rougir bien des blancs, fin observateur d'une culture dans laquelle il a étudié et qu'il aime profondément, Césaire a su comme aucun autre manier et sublimer la langue française.
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La Poésie

La poésie de Césaire n'est pas des plus accessibles ! Résolument moderne, très teintée de surréalisme (au moins dans les premiers ouvrages de l'auteur) et véhiculant un double discours : engagement politique anticolonial d'une part ; ode à la beauté, et surtout l'identité noire, d'autre part.



Cet ouvrage regroupe la quasi totalité des écrits poétiques de Césaire. On pourrait juste regretter que ces textes ne soient pas datés : pour pouvoir les apprécier totalement, il faudrait parfois pouvoir se replonger dans le contexte historico-politique de leur naissance...



La lecture n'est pas toujours des plus fluides, mais ces moments laborieux sont rapidement effacés par des fulgurances poétiques qu'on a envie de déclamer.



Un recueil de référence !
Lien : http://michelgiraud.fr/2020/..
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Discours sur le colonialisme - Discours sur..

Suivi du Discours sur la négritude.

Véritable acte d'accusation du colonialisme sous toutes ses formes. Dénonçant point par point la colonisation occidentale : ses motivations, ses effets, ses justifications , et l'idéologie qui en découle. Un texte majeur.



26/08/2009
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La tragédie du roi Christophe

Une saga dramatique sur la révolution haïtienne et de la vie après révolution.

Dans les premiers moments du texte, un hommage est rendu aux grandes figures de la révolution haïtienne Toussaint Louverture et Jean-Jacques Dessalines. Ensuite Aimé Césaire nous illustre la vie déjà gangrenée de l'après révolution. On découvre que les même acteurs qui ont chassés les tyrans de la colonisation avec toute leur tyrannie n'ont fait qu'hériter de cette nature purement inhumaine. Les révolutionnaires se métamorphosent peu à peu à des tyrans. Des tyrans dont la tyrannie est bien plus exigeante que celle des premiers bourreaux.

Mon premier contact avec ce texte s'est fait par un merveilleux spectacle joué par un mélange de comédiens africains et européens. J'en ai eu la chair de poule. J'ai beaucoup été fascinée par le rôle du roi Christophe tel qu'il a été rendu.

Un texte d'une sévérité où se dégage la profondeur de son auteur Aimé Césaire. N'empêche qu'on y retrouve de l'humour à côté des tensions dramatiques.... Un chef d'oeuvre!!!
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Cahier d'un retour au pays natal

C’est avec plaisir et nostalgie que je retrouve mes notes de lecture et d’études de ce monument sur la négritude qu’est le Cahier d’un retour au pays natal d’Aimé Césaire.

La « Négritude » est un mouvement qui rassemble à Paris, dans les années 1930, plusieurs poètes et intellectuels venus des colonies, avec comme figure principale Aimé Césaire et aussi, même s’il les éclipse un peu, Léon-Gontran Damas et Léopold Sedar Senghor. La négritude francophone a aussi pour origines le mouvement américain Harlem Renaissance porté par les musiciens de jazz autour de Duke Ellington.



Le Cahier d’un retour au pays natal, entre poésie et texte prosaïque, est l’œuvre la plus célèbre de Césaire ; élaboré dès 1935, le recueil a connu plusieurs versions avant sa publication définitive en 1956. Il s’agit d’un texte vraiment décisif pour la littérature antillaise, qui exprime un cri de révolte et rejette toute la littérature doudouiste. Césaire est en totale rupture avec les clichés paradisiaques sur les Tropiques ; dans ce cahier, il nous parle de la misère matérielle et psychique de la Martinique dans un profond réalisme à la fois métaphorique et flamboyant. Il remet les faits historiques à leur juste place, depuis la traite des esclaves jusqu’à l’Histoire des Antilles françaises, amnésiques, privées de mémoire par des siècles de déni. Il y a dans ce cahier une réelle volonté de rétablir la chronologie historique, de redonner un passé aux anciens esclaves dont l’identité et les origines ont été effacées.



Au niveau de l’écriture et de la forme, je ne peux que citer le poète lui-même, plutôt que d’essayer de la définir : « Le Cahier, c'est le premier texte où j'ai commencé à me reconnaître ; je l'ai écrit comme un anti-poème. Il s'agissait pour moi d'attaquer au niveau de la forme la poésie traditionnelle française, d'en bousculer les structures établies ».

Le lecteur est forcément surpris et envouté par le langage châtié, recherché avec des mots qu’il faut chercher dans le dictionnaire et des métaphores alambiquées. On s’est interrogé sur ce choix de la langue française plutôt que du créole ; en fait Césaire voulait aller au-delà de l’oralité et donner à ses mots toute la force de la langue écrite. Ainsi, son long et étrange poème devient-il fondateur car son auteur nous transmet sa profonde confiance dans le potentiel du langage…

Césaire choisit la tonalité de la révolte et de l’invective. Il constate et dénonce, puis met en avant une affirmation identitaire ; je garde toujours en mémoire le passage sur la négritude, véritable définition dynamique, d’abord toute en formulation négative, puis en action et en mouvement : « ma négritude n’est pas une pierre, sa surdité ruée contre la clameur du jour / ma négritude n’est pas une taie d’eau morte sur l’œil mort de la terre / ma négritude n’est ni une tour ni une cathédrale / elle plonge dans la chair rouge du sol / elle plonge dans la chair ardente du ciel / elle troue l’accablement opaque de sa droite patience ».

Je me souviens aussi du lexique de la maladie pour parler de la misère des Martiniquais, de l’alternance entre les passages de révolte et de refus et les envolées lyriques de l’affirmation identitaire, de beaux passages narratifs, de moments contradictoires, d’acceptation des tabous historiques quand il faut bien parler des bateaux négriers et de l’assimilation…

C’est une écriture de la confrontation au traumatisme de l’esclavage et, en ce sens, elle ne peut laisser indemne. Le texte propose également une ouverture sur l’avenir, met en avant des postures volontaires et conquérantes : « Vienne le colibri / Vienne l’épervier / Vienne le bris de l’horizon/ Vienne le cynocéphale / Vienne le lotus porteur de monde ».

Il est intéressant de relever le passage progressif du JE au NOUS, du ressenti individuel à la dimension collective et identitaire.



Cette poésie m’a d’abord profondément touchée par ses rythmes et sonorités, ses formules anaphoriques et incantatoires et ses ambiances…

L’étude de sa complexité, de ses mots à double-sens, de ses métaphores et de son caractère épique est venue après. Toutes les pages de mon exemplaire sont annotées, notamment par les définitions des mots rares et inconnus…

Pour celles et ceux que ce texte difficile pourrait rebuter, je recommande la reprise de quelques passages par Arthur H. et Nicolas Repac dans l’album « L’Or Noir ».

Je conclurai mon billet comme je l’ai introduit : ce cahier est un monument…

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Discours sur le colonialisme - Discours sur..

Aimé Césaire dénonce dans ce pamphlet écrit en 1950 la violence et la barbarie coloniale. Cette violence extrême, toute entière au service de la bourgeoisie française (et dont le point culminant furent les massacres de Sétif, en Algérie, et de Madagascar, en 1945) permettait d'imposer aux peuples colonisés une exploitation féroce, et la ré-orientation de toute leur économie au profit de l'industrie coloniale. Les impérialistes européens n'ont apporté ni civilisation, ni droits, ni libertés, comme l'auto-proclame les colonisateurs, mais l'oppression et la haine, le racisme, et une forme de fascisme.

Césaire oppose donc, à cette légende qui cherchait à se donner bonne conscience, des territoires aux économies naturelles, coopératives et à la mesure de l'homme, détruites par l'impérialisme ; des peuples brutalisés et méprisés ; « des sociétés vidées d'elles-mêmes, des cultures piétinées, des formes originales d'institutions minées, des terres confisquées, des religions assassinées, des magnificences artistiques anéanties, d'extraordinaires possibilités supprimées ».

L'auteur s'insurge particulièrement contre la torture infligée par l'armée française aux malgaches, aux vietnamiens et aux algériens.

Il critique ainsi objectivement la classe bourgeoise qu'il qualifie de décadente, car ne connaissant plus de limites dans les crimes et les préjudices qu'elle commet au travers du système économique capitaliste.

C'est un excellent petit livre, qui dénonce avec justesse les rapports entre colonisateurs et colonisés, et résume à lui seul toute la morgue que constituait la colonisation.
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Cahier d'un retour au pays natal

Pour une fois, j'ai lu les critiques des autres babelionautes avant d'écrire la mienne.

J'ai choisi cet ouvrage dans le cadre du thème du cercle des lecteurs de ma bibliothèque, mais j'éprouve souvent de la difficulté avec la poésie, et cette lecture me le confirme, hélas.

Et pourtant,que les paroles d'Aimé Césaire sur la négritude sont fortes, que la description de son île natale, allant crescendo, du village au département entier, est évocatrice !

Ce fut pour moi, malgré la peine, une découverte intéressante.

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Cahier d'un retour au pays natal

Sans doute le texte le plus fort de la "négritude". Puissance toujours renouvelée.



Publié en 1939, ce poème de 75 pages est probablement la réalisation littéraire la plus puissante conçue dans le mouvement de la négritude, à partir de 1934.



Sans doute moins académique et ampoulé que Senghor, plus ample que Damas, le texte fondateur de Césaire se lit et se scande à voix haute, alternant des moments calmes d'énergie ramassée, concentrée, rassemblée en un poing fermé prêt à frapper, et des moments d'exorde libérateur, de rage déversée, orientée, tumultueuse, pour clamer la différence revendiquée de l'homme noir, son refus des canons imposés par les canonnières, et son rêve éveillé d'une histoire autre, qui n'a jamais signifié l'absence d'histoire - comme certains dirigeants européens particulièrement réfractaires à l'inteliigence pouvaient encore vouloir le proclamer à Dakar en 2007...



Relu attentivement à plus de vingt ans de distance à l'occasion d'une soirée 'Littératures antillaises" à la librairie Charybde, le texte porte une force toujours renouvelée. À peine sa lecture achevée monte désormais une envie difficilement répressible de s'y plonger à nouveau, de se baigner dans cette langue riche, précise, affûtée où même les affèteries occasionnelles semblent porter un sens caché.



Une très grande œuvre (dont on peut aussi goûter plusieurs extraits superbement mis en musique et en voix par Arthur H et Nicolas Repac dans l'album de poésie "L'or noir").



"Tiède petit matin de chaleur et de peur ancestrales je tremble maintenant du commun tremblement que notre sang docile chante dans le madrépore.



Et ces têtards en moi éclos de mon ascendance prodigieuse !

Ceux qui n'ont inventé ni la poudre ni la boussole

ceux qui n'ont jamais su dompter la vapeur ni l'électricité

ceux qui n'ont exploré ni les mers ni le ciel

mais ils savent en ses moindres recoins le pays de souffrance

ceux qui n'ont connu de voyages que de déracinements

ceux qui se sont assouplis aux agenouillements

ceux qu'on domestiqua et christianisa

ceux qu'on inocula d'abâtardissement

tam-tams de mains vides

tam-tams inanes de plaies sonores

tam-tams burlesques de trahisons tabides



Tiède petit matin de chaleurs et de peurs ancestrales

par-dessus bord mes richesses pérégrines

par-dessus bord mes faussetés authentiques

Mais quel étrange orgueil tout soudain m'illumine ?

vienne le colibri

vienne l'épervier

vienne le bris de l'horizon

vienne le cynocéphale

vienne le lotus porteur du monde

vienne de dauphins une insurrection perlière brisant la coquille de la mer

vienne un plongeon d'îles

vienne la disparition des jours de chair morte dans la chaux vive des rapaces

viennent les ovaires de l'eau où le futur agite ses petites têtes

viennent les loups qui pâturent dans les orifices sauvages du corps à l'heure où à l'auberge écliptique se rencontrent ma lune et ton soleil



il y a sous la réserve de ma luette une bauge de sangliers

il y a tes yeux qui sont sous la pierre grise du jour un conglomérat frémissant de coccinelles



il y a dans le regard du désordre cette hirondelle de menthe et de genêt qui fond pour toujours renaître dans le raz-de-marée de ta lumière

(Calme et berce ô ma parole l'enfant qui ne sait pas que la carte du printemps est toujours à refaire)"

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Discours sur le colonialisme - Discours sur..

Aimé Césaire nous offre ici une critique incisive et volcanique du colonialisme et de ses maux. C’est un de ces courts, "dangereux" tracts qui devrait non seulement être sur la bibliothèque de chaque personne pensante, mais aussi qu'il faudrait lire et relire jusqu’à ce que son message soit enraciné. Nous vivons encore dans un monde où trop de gens ne sont pas disposés à faire face aux réalités du passé colonial, permettant aux dirigeants de rétablir les empires.



Les travaux de Césaire jettent non seulement les bases des théories critiques postérieures de la race et du postcolonialisme, mais ils ajoutent aussi à l’importante conversation critique sur l’aveuglement racial dans la philosophie marxiste. Césaire croyait que « la révolution à venir ne se posait pas en termes de capitalisme contre socialisme… mais en termes de renversement complet et total d’un système raciste et colonialiste qui ouvrirait la voie à un monde tout à fait nouveau » (9). Il affirme de façon essentielle que le racisme ne doit pas être éclipsé par la lutte des classes, parce que les blancs de la classe ouvrière se rangent toujours du côté de leur race contre le prolétariat noir (23). En conséquence, il envisage la révolution venant d’un tiers monde unifié au lieu d’un prolétariat unifié, et que cette unification du tiers monde serait construite sur l’expérience partagée de la colonisation blanche (27). Aimé Césaire a également eu une influence notable sur le travail de son élève et collaborateur, Frantz Fanon.
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Une tempête, d'après La Tempête de Shakespeare

"Une tempête" est une adaptation d'Aimé Césaire datant de 1969 de la pièce de théâtre de Shakespeare écrite en 1611. Là où la pièce de Shakespeare comprenait cinq actes, Aimé Césaire l'a réduite à trois actes. "Une tempête" est une oeuvre, parmi tant d'autres d'Aimé Césaire, visant à exprimer l'horreur de l'esclavage. C'est un cri perçant, celui du peuple noir, pour l'émancipation, un cri de liberté. On connait tous les combats menés par Aimé Césaire pour la reconnaissance des crimes contre l'humanité commis pendant plusieurs siècles par les nations européennes, les Etats-Unis et les pays arabes. Tous participèrent à la Traite des noirs durant très longtemps. Dans son texte Aimé Césaire change le caractère des personnages. La dimension tragique est fondatrice ici. Ariel devient un esclave mulâtre, Caliban un esclave nègre et Eshu un personnage, dieu-diable "nègre", créé par l'auteur dramaturge. Magnifiquement écrit, ce texte extrêmement court, porte en lui une colère sourde qui s'intensifie jusqu'au dénouement et cet appel à la liberté du peuple noir. On connait tous le rôle majeur joué par Aimé Césaire et son ami Léopold Sédar Senghor dans la définition de la notion de "négritude." Prospéro est duc et magicien tandis que Caliban (que l'on peut rapprocher de Malcom X) s'inscrit dans une lutte viscérale et violente pour se libérer du joug de Prospéro. Ariel lui se rapproche de Martin Luther King par son choix de la non violence. Deux méthodes, deux façons d'envisager la lutte pour le peuple noir. Un récit qui n'a rien perdu de sa force, de sa puissance d'évocation. C'est très court mais intense de par les questionnements soulevés ici par Aimé Césaire.
Lien : https://thedude524.com/2022/..
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La Poésie

Très tôt rattachée au courant surréaliste, la poésie d'Aimé Césaire plonge ses racines dans la part refoulée de l'identité noire des Caraïbes, dans le récit des origines africaines mais aussi dans un moment crucial, celui d'où émerge la conscience de la situation coloniale et du traumatisme de l'esclavage.



L'écriture est abrupte, radicale, sans compromis, qui se lit comme un manifeste à cœur ouvert, le lieu d'une irruption immense, violente, qui rompt et déborde la prise du lecteur sur le réel et sur le sens.

Au fil des pages, il y a toujours cette insurrection de la pensée, une confluence de sens, un rythme, une intensité perdue qui resurgit, qui rend son écriture parfois déroutante mais tellement singulière et remarquable.



Aimé Césaire nous révèle que la poésie ne saurait être une pensée mièvre, figée, convenue, mais qu'elle est aussi transgression des normes du langage, ouverture de la conscience vers des dimensions insoupçonnées, imprévues, celles qui abordent le lointain, l'inconnu, l'incertitude. De là naît la beauté de la poésie.



SOMMATION -



" Toute chose plus belle

la chancellerie du feu

la chancellerie de l'eau

Une grande culbute de promontoires

et d'étoiles

Une montagne qui se délite en

orgie d'îles en arbres chaleureux

les mains froidement calmes du soleil

sur la tâte sauvage d'une ville détruite



Toute chose plus belle toute chose plus belle

et jusqu'au souvenir de ce monde y passe

un tiède blanc galop ouaté de noir

comme d'un oiseau marin qui s'est oublié en plein vol et

glisse sur le sommeil des pattes roses



toute chose plus belle en vérité plus belle

ombelle

et térebelle

la chancellerie de l'air

la chancellerie de l'eau

tes yeux un fruit qui brise sa coque sur le coup de minuit

et il n'est plus MINUIT



L'espace vaincu le Temps vainqueur

Moi j'aime le temps le temps est nocturne

et quand l'Espace galope qui me livre

le Temps revient qui me délivre

Le Temps le Temps

ô claie sans venaison qui m'appelle



intègre

natal

solennel "



(extrait de "Cadastre - Corps perdu")

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Discours sur le colonialisme - Discours sur..

Brève et éclatante, une énorme claque imparable sur cinquante-deux pages. Ce discours dit tout, et le dit bien. Sur l'Occident impardonnable. Sur le capitalisme cause affichée de cette abomination. Sur le racisme de classe, d'Etat, d'institution. Sur les préjugés bourgeois, les horreurs dont ils se réjouirent, la vision de l'Autre comme une bête. Sur la soif de sang, de profit, indissociables, et sur l'état moribond de telles sociétés.



Sans doute qu'à l'époque ce fut un nécessaire cri de révolte et d'espoir en l'humain (sait-on jamais). Je ne sais pas s'il est encore question d'espoir aujourd'hui, et surtout si l'on a vraiment réalisé que la colonisation, le rapport colonial au reste-du-monde, ne se sont jamais, jamais arrêtés, mais en tout cas ce livre est indispensable. S'il n'en fallait qu'un...



(Des passages vraiment difficiles moralement, qui peuvent faire penser par leur dureté et leur caractère édifiant au "Code Noir", tout aussi bref et tout aussi nécessaire).
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Cahier d'un retour au pays natal

Un texte magnifique, puissant, passionné, poétique... celui écrit en 1939 par un homme révolté, Aimé Césaire, qui après de brillantes études (Ecole Normale Supérieure) rentre au "pays natal", dans son ile de la Martinique. Il dénonce avec violence les traumatismes liés à l'esclavage et au colonialisme sur le peuple noir, mais s'insurge face à la soumission silencieuse et à la passivité de ses compatriotes antillais. Les termes avec lesquels ils les interpellent sont éloquents :

"Et voici ceux qui ne se consolent point de n'être pas faits à la ressemblance de Dieu mais du diable, ceux qui considèrent que l'on est nègre comme commis de seconde classe : en attendant mieux et avec possibilité de monter plus haut..."



Et surtout il les appelle à une prise de conscience de leur valeur et à un sursaut intense vers la dignité et l'égalité.

"Je cherche pour mon pays non des coeurs de datte, mais des coeurs d'homme qui c'est pour entrer aux villes d'argent par la grande porte trapézoïdale, qu'ils battent le sang viril,..."



Le texte d'Aimé Césaire est dense, violent mais d'une grande poésie avec de longues envolées lyriques, de nombreuses métaphores, des répétitions émouvantes ; il mélange vers libres, versets et prose. le vocabulaire est recherché, élégant mais je l'ai trouvé parfois ardu quelque peu hermétique. Que de mots savants voire techniques et scientifiques qui rendent l'accès difficile au lecteur lambda... Une ou plusieurs relectures s'imposent.



Néanmoins ce "Cahier" d'Aimé Césaire, ce long poème passionné, tel un cri de fureur, demeure une oeuvre de référence, un appel au réveil de ses compatriotes antillais et par extension de tous les peuples noirs ou opprimés afin qu'ils renouent avec leurs traditions et leurs cultures ancestrales, et se réapproprient leur identité.

Aimé Césaire est ainsi associé au concept de négritude tout comme Léopold Sedar Senghor.



#Challenge Riquiqui 2023

#Challenge illimité des départements français en lectures (972 - Martinique)
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Discours sur le colonialisme - Discours sur..

Aimé Césaire a été un immense poète, un penseur martiniquais et un homme politique de premier plan. A la lecture de son oeuvre immense servi par une langue, un talent d'écriture, de réflexion sur le colonialisme et la négritude d'une profonde acuité. C'est dans son discours sur la Négritude, néologisme fruit de sa pensée sur cette question dont il fût l'un des principaux fondateurs. Ce discours sur la Négritude fût prononcé en 1987 à l'Université internationale de Floride (Miami). Ce discours sur la Négritude est l'antithèse des mots maladroits du "Discours de Dakar" écrit par Henri Guaino et prononcé par le président Nicolas Sarkozy en juillet 2007. Ce dernier affirma que "L'homme africain n'est pas assez rentré dans l'histoire." Une ineptie. le "Discours sur le colonialisme" est lui publié pour la première fois en 1950. Aimé Césaire y pourfend le colonialisme mené par "la bourgeoisie européenne" afin d'exploiter, pour les spolier, les peuples d'Afrique. La richesse de l'Afrique, les différentes cultures qui la composent, son histoire, creuset de l'humanité, la volonté légitime de reprendre en main ce dont l'Afrique a été spolier culturellement (avec le souhait des colonisateurs européens de rompre avec plusieurs millénaires d'histoire africaine afin d'y importer de force le modèle européen). Cette soi-disant "mission civilisatrice" a été menée pendant des siècles avec l'usage de la violence, le prix du sang, de l'esclavage, des massacres notamment perpétrés par la Belgique au Congo à la fin du XIXème siècle. Ces accès de violence sont monnaie courante alors. On souhaite effacer, on dédaigne les différentes cultures qui ont façonnés l'Afrique. le texte d'Aimé Césaire est un cri puissant, le souhait d'un prise de conscience, d'une prise de pouvoir de la destinée de l'Afrique par les Africains. Nous sommes dans les années 1950 et le mouvements de décolonisation est engagé et aboutira à l'indépendance de nombreux Etats africains. Une texte majeur d'Aimé Césaire qui m'amène à vouloir en lire d'autres.


Lien : https://thedude524.com/2022/..
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