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3.54/5 (sur 28 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Sissonne, Aisne , 1963
Biographie :

Aïssa Lacheb-Boukachache est né en 1963 à Sissonne dans l'Aisne. En 1990, il est condamné à dix ans de réclusion criminelle pour vol avec port d’arme. En sortant de prison, il obtient son diplôme d’infirmier et exerce encore aujourd’hui à Reims. Il est l'auteur de "Plaidoyer pour les justes" paru en 2001, "L’éclatement" paru en 2003, "Mon cahier d’Henry Crotter paru en 2006 et "Le Roman du souterrain" paru en 2007.
"Dans la vie" est son cinquième roman.

Source : Babelio
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Aïssa Lacheb : "Scènes de la vie carcérale" par France Info


Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
[En prison] les gars nazillons qui se revendiquaient du FN n'en menaient pas large. C'était bien beau de casser de l'Arabe et du Black le soir dans la rue à trois contre un, il fallait se montrer aussi "vaillant" une fois en prison. Ce qui était loin d'être le cas. Ces nazes au crâne rasé se laissaient vite repousser les cheveux, n'allaient aux douches qu'accompagnés de matons, ne sortaient pas de leurs cellules sinon rapidement. Faut dire, il y en avait de l'Arabe et du Black à casser là-dedans mais c'était plus la même chanson. Ils se ratatinaient, ces abrutis finis, ils mettaient un pansement pour planquer leur croix celtique tatouée sur le bras, cette croix qu'ils usurpaient au fier, noble et tolérant peuple celte. Cette croix qu'ils accolaient à la croix gammée sur les tombes des cimetières musulmans et juifs qu'ils saccageaient, ces nécrophages. Leur vie était réellement en danger ; certains Blacks et Beurs voulaient les tuer. Ils n'attendaient qu'une occasion de les choper dans un coin, souvent les escaliers au moment de la cohue pour descendre aux promenades, et les égorger au rasoir, tels des moutons, comme des cochons. Ils étaient doublement punis, en quelque sorte : une fois par la société, qui condamnaient leurs actes - souvent des agressions contre des étrangers ou des non-de-souche plus faibles qu'eux croisés la nuit dans une rue déserte - et les emprisonnait, et une seconde fois par les détenus, qui les obligeaient à se terrer dans la taule et à survivre peureusement tels des maudits rats.
(p. 51-52)
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C'est en prison qu'on voit la personne telle qu'elle est réellement. Plus d'artifices ici, plus d'oripeaux, plus de masques. La promiscuité subie finit par faire passer toute velléité de comédie sociale et c'est l'âme à poil qu'on entre dans sa cellule et qu'on en sort quotidiennement. Ainsi j'ai vu des soi-disant durs et costauds, tatoués et tout le bling-bling, s'effondrer en chiffes molles, et des malingres sans posture à grosses lunettes de myope cerclées d'écaille terroriser jusqu'à la direction. (p. 43)
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[prison]
J'y pense parfois à ces tordus, ces sous-merdes, qui se prennent pour des justiciers en prison, qui harcèlent le "pointeur" [= pédophile], comme ils disent. Même dans le trou, quand on est soi-même écrasé, il faut trouver quelqu'un à écraser, ça doit bien donner l'impression qu'on n'est pas le dernier, qu'il y a un plus pourri que soi, un qu'on est en droit d'achever puisqu'on serait moins pourri, etc.
(p. 13)
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[un ancien notaire incarcéré pour le meurtre de sa femme]
- (...) je n'ai plus de cabinet, plus rien, même les gosses se sont barrés, à cause de cette salope.
Faut dire, il l'avait canée alors qu'elle rentrait au petit matin de chez son amant. Il l'attendait derrière la porte. Pan et pan et pan à terre, trois coups de feu, ce qui lui valut assassinat et non homicide volontaire, malgré ses dénégations.
- Elle croyait que j'étais pas là, cette salope...
- N'empêche, cher maître, z'avez tout foutu en l'air pour une salope, comme vous dites.
- M'en fous, m'en fous ! Je la tuerais encore, cette salope, je la tuerais !
- Mais tu l'aimais ou quoi?
- Non, je l'aimais pas. Mais j'aime pas qu'on me fasse cocu, c'est tout.
(p. 49)
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(...) les mecs la troussaient dans les caves, sur l’herbe, n’importe où et moi j’écrivais seul dans mon coin des «je t’aime» et je glissais ça dans sa boîte aux lettres, dans sa main même et j’attendais si c’était beau, si c’était même très beau, très très beau, et puis autre chose aussi, j’attendais qu’elle me sourie vrai et pas par pitié (oh c’était du mépris aussi, j’en suis sûr maintenant que j’y réfléchis), qu’elle dise j’en ai marre de prendre des coups, j’en ai marre qu’on me traite comme une moins-que-rien qu’on me salisse, qu’on me dise jamais des mots bien, qu’on me dise jamais rien, je veux qu’on me pare comme toi, je veux qu’on m’aime comme toi, je veux toi, c’était pas compliqué à dire «je veux toi», elle le disait pas, elle partait, j’en crevais, elle fuyait tout près de moi, même en bougeant pas elle fuyait (...)
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Je reste souvent le soir dans le noir. Je reste allongé sur mon lit dans le noir. Dans le silence. J'écoute le silence mais il me dit rien. Je ferme les yeux, j'essaye de voir.
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Même quand on est innocent, on gagne pas contre une multinationale, c'est comme ça, c'est une loi qui est pas écrite mais c'est une loi.
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- C'est à ça qu'on reconnaît les grands médecins...
- A quoi donc ? avait-il demandé.
- A la longueur de la prescription. Tu te rappelleras, Franck, plus c'est court, plus le médecin est bon.
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(...) si l'on me parle de la prison (où j'ai été enfermé toutes ces années) je dirai que j'ai tout oublié sauf que c'est un lieu de perdition. (p. 151)
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Chaque jour qui passe, je m’étonne d’être encore vivant.
J’ai des velléités de suicide mais je n’ose faire le grand
saut. Je crois que je suis lâche. D’ailleurs, à un b près
mon nom s’écrit ainsi. Lacheb-lâche, lâche-Lacheb,
c’est simple, non ? C’est une ironie, sans doute. Une
ironie du sort, bien sûr. Je me déteste. C’est incroyable
comme je me déteste. Je me chie dedans comme on
dit en argot notoire. Je suis une vermine. La dernière
des vermines. Une putain aussi. Je prostitue mon
âme. Et aujourd’hui, j’ai appris à écrire pour le dire.
C’est dire si je suis pourri. Enfin… Chacal ! Il n’y a
que ça à exprimer : chacal ! Se taire et puis crever. Va,
dévôt, tu prieras peut-être pour moi. Dans ta chapelle
ou dans ta chambre, je te verrai à genoux, tu diras des
mots entre tes dents. Toi, je te respecterai toujours,
tu es trop bête pour être vraiment méchant. C’est ça
la vie. Ainsi va le monde. Il y a deux sortes de gens :
les bons puis les méchants.
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