AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

4.75/5 (sur 8 notes)

Né(e) à : Termez , ?
Mort(e) à : Termez , le vers 910
Biographie :

Al-Hakim al-Tirmidhi, de son nom entier AbūʿAbd Allāh Muḥammad ibn ʿAlī al-Ḥakīm al-Tirmidhī al-Ḥanafī, mort vers 910, est l'un des plus anciens mystiques du soufisme.

Ajouter des informations
Bibliographie de Shaykh al-Hâkim at-Tirmîdhi   (9)Voir plus

étiquettes

Citations et extraits (4) Ajouter une citation
– Par quel processus la bienveillance d’Allah parvient au serviteur en cette station, au point qu’en lui disparaît sa volonté ?

– Si je ne désirais répondre à cette question qu’aux gens pouvant la comprendre, je serais dans mon droit. Cependant mon cœur éprouve de la sympathie pour toi, et je pense qu’en toi il y a de la crainte sincère pour Allah. Lorsqu’une miséricorde du royaume de la miséricorde parvient à l’être, son Seigneur l’abreuve et l’enivre par elle au point qu’il en oublie sa propre volonté.

– Quel est ce breuvage ?

– La boisson de l’amour.

– En quoi consiste-t-elle ?

– Cela te suffit ! Le serviteur se met à avoir un étant dans lequel il n’est plus conscient des choses. Son intérieur est ivre, et son extérieur est perplexité et stupéfaction. La volonté qui l’habitait a disparu dans l’ivresse. Quand son ivresse diminue, il appelle Allah tout affolé et dépouillé, c’est alors que la miséricorde arrive, le saisit et le dépose devant Lui.

– Pourquoi appelle-t-il en hurlant ?

– Parce qu’il sent un souffle parfumé dès que son ivresse diminue.

– Qu’est-ce que ce souffle parfumé ?

– Ne vois-tu pas l’enfant qui recherche sa mère, il pleure et s’étonne des visages qu’il voit, il se sent isolé car il ne trouve pas sa mère. Il ne dort pas et ne laisse pas les autres dormir, jusqu’à ce qu’il sente le parfum de sa mère, alors il crie de bonheur.

– Ô maître ! Ce que tu viens de nous décrire est un exemple extrême, que signifie-t-il ?

– Sois perspicace ! Lorsque l’Immense dans toute Sa Majesté rapproche ce serviteur, Il le fait sortir de la sphère d’influence qu’a sur lui sa volonté, par la voie de l’amour, de la charité (al-râ’fah) et de la tendresse. Lorsqu’il parvient en ce lieu, son ivresse diminue mais persiste quand même de sorte qu’elle efface sa volonté propre. (pp. 211-213)
Commenter  J’apprécie          60
La cause la plus importante de déséquilibre potentiel dans les relations humaines résulte du non respect des nuances à tous les niveaux, en particulier celui des jugements portés à partir des actes ou des attitudes des autres, sur ce qui constitue le fond de leur personnalité et l'essence de leur être. Le tout premier effort de discernement doit s'appliquer, dans cette optique, à la perception de cet "autre", composé, tout comme celui qui l'examine, d'une âme ou "moi" qui, en raison de sa tendance naturelle à l'égocentrisme, incite au mal et d'un cœur qui appelle au bien. De ce fait, traiter quelqu'un a priori comme une entité monolithique, c'est blesser gravement son cœur, alors que seul son moi égoïste est responsable des actes néfastes qu'il peut commettre. Tirmidhî ajoute que, même au cas où l'on s'aperçoit que, chez quelqu'un, ce moi domine totalement le cœur, il convient de toujours conserver à son égard une attitude empreinte de miséricorde, sorte de bénéfice du doute à l'avantage de ce cœur dont nul, hormis Celui qui l'a créé, ne connaît le secret ultime. Dans cette perspective, les hommes ne peuvent espérer comprendre leurs semblables qu'à travers les actes qu'ils posent : "Les actes sont apparents. Or, ce qui est apparent dépend de ce qui est à l'intérieur." Par conséquent, le deuxième conseil du Livre des nuances consiste en une incitation à se montrer prudent au cours de cette observation, dans la mesure où deux actes totalement identiques en apparence peuvent renvoyer à des buts, des intentions et, plus profondément, à des motivations radicalement opposées.
Commenter  J’apprécie          60
incipit :
Gloire à Dieu, Seigneur de tous les univers, je te demande ton aide, ô Dieu unique qui n'as pas d'associé.
L'imâm Abû 'Abd Allâh Muhammad Ibn 'Alî al-Hakîm al-Tirmidhî a dit, que Dieu le prenne en sa miséricorde : - Gloire à Dieu, maître et possesseur de la gloire ('izza) et prières sur son prophète Muhammad et sur sa famille. Tu m'as questionné sur la cause de l'ambivalence des actes (sabab mushtabih al-af'âl) et sur ce qui permet d'établir clairement les nuances (furûq) qui les différencient. sache que la cause sur laquelle tu t'interroges réside dans le fait que les actes (af'âl) qui sont extériorisés au moyen des membres du corps proviennent d'une poitrine divisée en deux : un coeur sain et une âme déficiente. Celui des deux qui l'emporte en l'homme, c'est à lui que revient l'acte (fi'l). Ainsi, les actes sont clairement distincts du point de vue de l'intériorité, alors qu'ils peuvent être tout à fait semblables en apparence.
Commenter  J’apprécie          60
Ainsi que l’a dit le Messager de Dieu – Dieu prie sur lui et lui donne la paix ! : « Les actes valent seulement par les intentions ». Et le Messager de Dieu – Dieu prie sur lui et lui donne la paix ! – de donner ce commentaire : l’acte que l’âme accomplit, sa valeur s’élève seulement de par l’intention du cœur et son autorité.

Le cœur, dans la main de l’âme, ne serait pas une miséricorde [venant] du Dieu Très-Haut. En effet, le cœur est le roi, et l’âme le royaume ainsi que le Messager de Dieu – Dieu prie sur lui et lui donne la paix ! – l’a dit : « La main est aile, les pieds courrier, les yeux cause de bien, les oreilles entonnoir, le foie miséricorde, la rate rire, les reins ruse et le poumon souffle. Lorsque le roi est bon, ses soldats sont bons. Lorsque le roi se corrompe, ses soldats se corrompent ». Le Messager de Dieu – Dieu prie sur lui et lui donne la paix ! – l’a exposé : le cœur est le roi et la poitrine, pour le cœur, est comme l’hippodrome (maydân) pour le cavalier.

Il a ainsi exposé – sur lui la paix ! – le bon état des membres est fonction du bon état du cœur, et leur corruption est fonction de la corruption du cœur. Le cœur équivaut à la lampe et le bon état de la lampe est fonction de la lumière, cette lumière étant la lumière de la crainte et de la certitude. En effet, lorsque le cœur est vide de cette lumière, il équivaut à un lampadaire de la lampe duquel la lumière s’est éteinte. Aucun acte provenant de l’âme à partir d’autre chose qu’un cœur ne sera considéré lors du jugement de l’au-delà. On ne s’en prendra pas à son auteur s’il s’agit d’un acte de désobéissance, et il ne sera pas récompensé s’il s’agit d’un acte d’obéissance. Ainsi le Dieu Très-Haut a-t-Il dit : « Il s’en prendra à vous selon ce que vos cœurs auront acquis ». [Qur’ân, sourate al-Baraqa n°II, 225.] (pp. 87-89)
Commenter  J’apprécie          30

Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Shaykh al-Hâkim at-Tirmîdhi (20)Voir plus

Quiz Voir plus

Morales de La Fontaine (1)

Dans quelle fable de J. de La Fontaine trouve-t-on cette morale: « Rien ne sert de courir, il faut partir à point » ?

Le renard et le bouc
Le laboureur et ses enfants
Le lièvre et la tortue
L’ours et l’amateur des jardins

8 questions
188 lecteurs ont répondu
Thèmes : poésie françaiseCréer un quiz sur cet auteur
¤¤

{* *}