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4.33/5 (sur 3 notes)

Nationalité : France
Né(e) : 1962
Biographie :

Poète et écrivain français né en Aquitaine en 1962

Source : alain-bernaud.com
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Le troupeau

Il vient de l’ouest comme le vent. Nous sommes tous sur le seuil de la porte, face au champ, tournés vers la rumeur grandissante tandis que des aboiements de chiens semblent monter de plus loin que la route.
Le temps s’immobilise au coeur de cette journée.
On me dit que les bêtes ont franchi la croisée des chemins et qu’elles vont apparaître dans un instant au bout de l’allée.
Dans cette affirmation, qui semble provenir d’un autre espace de vie que celui que nous avons tous en partage, et dans lequel on est heureux et triste, il y a quelque chose d’incroyable et de grave, d’inévitable et de beau comme l’arrivée d’une saison.
Soudain, c’est la première tache blanche, silencieuse, qui franchit le fossé ; puis deux, puis trois ; et puis on ne peut plus compter ; ça gagne avec une tranquille détermination, ça fait, de droite à gauche, virer le champ du vert au blanc comme une neige . Ca se déplace d’un seul corps. Ca ondule là où le champ accuse cette légère déclivité, au creux de laquelle, d’habitude, je joue dans la paix des hautes herbes.
Un homme apparaît à l’abri d’un grand chapeau noir.
Il salue dans notre direction d’un geste vif du bâton.
Il pousse quelques cris à l’adresse des chiens.
Immobile, appuyé contre le ciel, c’est un signe d’une écriture première sur la page des éléments.



III Carnets du sac à dos
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Cabaner

Dans la paix des après-midi d'août, ma mère passait dans chaque pièce de la maison pour fermer tous les contrevents de la façade blanchie par le plein Sud, ne laissant du grand jour qu'une colonne vertébrale de feu au centre des fenêtres. Pour ce geste, elle avait un verbe: cabaner. Pétale de sens, qui a chuté dans un puits, et dont, durant l'enfance, j'ai suivi de tous mes yeux l'éclat, intense d'abord, puis de plus en plus faible, avant sa disparition. Peut-être ce verbe a-t-il présidé à ma passion des cabanes: constructions éparpillées dans le vignoble, souvent délabrées, aux toits faisant ciel (comme on dit d'un navire qui fait eau), avec parfois, dans les brouillards épais de novembre, l'irruption d'un refuge, intact, qui, porte poussée, s'ouvrait sur un caractère, sur une nature; comme si, en un regard, il avait été donné de lire dans la carrière à ciel ouvert de l'âme humaine: intimité de quelqu'un dont l'oeil, le plus souvent, était clair, et le coeur juste et bon.
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Et les maisons contre lesquelles pèsent les vents de tout leur poids
ne sont guère moins précaires :
papier de soie les vitres des fenêtres —
la moitié du dehors entre dedans :
silence et vastité continentale
infusent.
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Sur les pelages saisonniers de la toundra
gisent métaux incisifs au dernier front de rouille
disloqués par l'espace — châssis de l'air ! essieux du vent ! —
sublimes, les fourvoiements de la lumière !
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