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3.98/5 (sur 40 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Saint-Pont (Allier) , le 12/01/1915
Mort(e) à : Lapalud (Vaucluse), , le 21/12/1962
Biographie :

Alain Borne est un poète français.

Il participe en 1946 au Comité National des Écrivains. Il côtoie Aragon qui lui dédie un poème dès 1941 : Pour un chant national. Il était avocat à Montélimar et vécut relativement ignoré des milieux littéraires parisiens. Mais il était très lié avec Pierre Seghers.

Il trouva la mort dans un accident de voiture, à une cinquantaine de kilomètres au nord d'Avignon.

La moitié de son œuvre a paru depuis.

Le lycée général de Montélimar porte son nom.

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Alain Borne. Quand je serai mort.


Citations et extraits (51) Voir plus Ajouter une citation
SOIR DE PLUIE

Ne regrette pas que la nuit soit venue plus tôt avec l'ondée
le beau noir pluvieux du velours de l'été
enserre la terre
ne regrette pas la lumière....
les formes sont mortes
les arbres se figent au-delà des vitres

Il n'y a plus que la petite lampe de la chambre
et ce papier où je vois trembler d'autres temps
écoute le sable blessé :
plus aucun pas sur l'allée
écoute l'air :
plus aucun vol, plus aucun vent
écoute la pensive pluie aveugle tâtonner

" Voici, dit- elle, la terre tiède
voici ses feuilles et ses maisons
voici l'odeur de ses moissons
et la margelle brûlée des puits
voici dit-elle, je viens avec la nuit
blanche sur son front noir"

écoute le destin entravé qui frappe
ta vie se ferme : ouvre la porte à ton enfance.
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Penser à toi
reste mon silence le plus précieux
le plus long le plus orageux silence.
Tu es en moi toujours
comme mon coeur inaperçu
mais comme un coeur qui ferait mal
blessure qui ferait vivre.
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Je t'aime
Il n'y a rien pour mieux le dire
tout est infirme
le mot le baiser l'étreinte.

Pourtant je t'aime
je veux dire que je brûle
et seulement de toi
je veux dire qu'il faudrait
que la mort nous devienne ensemble.

Pourtant je t'aime
je veux dire que seule ta chair
fait un corps de mon corps
je veux dire que toi seule panse
la blessure de vivre.
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Alain Borne
Mes lèvres ne peuvent plus s'ouvrir
que pour dire ton nom
baiser ta bouche
te découvrir en te cherchant.
Tu es au bout de chacun de mes mots
tu les emplis, les brûles, les vides.
Te voici en eux
tu es ma salive et ma bouche
et mon silence même est crispé de toi.
Je me couche dans la poussière, les yeux fermés
La nuit sera totale, tant que l'aube
et le grand jour de ta chair
ne passeront pas au-dessus de moi
Comme un vol de soleils.
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Alain Borne
Noël


Du village nocturne naissent les mille tours d’une cité
des paons blancs tristement
parcourent les cours
où l’eau retient le ciel d’étoiles
où la lune s’écoule des seaux
au frisson hésitant du vent.

Le bruit des attelages secoue les granges infinies
les verrous glissent sans bruit
et les portes soupirent
libérant l’ombre des chevaux

Pâles avec une lenteur de songe
du ciel tombent
les pétales des routes de minuit

Qui donc pose aux marguerites de l’hiver
la question d’amour ?
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Alain Borne
Les orties, la fumée,
Les épines fleuries,
La cendre, l’herbe
dans tant d’absence éparse,
une dépouille humaine,
une rencontre nue,
un écho de plaisir,
une fleur animale,
deux yeux perdus,
un été familier,
une mesure d’ombre,
un soleil limité.
Boire très calme
la foudre inattendue ;
la tige découverte après l’étang de pierre,
et revenir encore à l’incendie parfait,
rêveur sous la paille,
et vénérer la paille où l’incendie se fait,
tenter contre la mort ce simple appareillage
Où ne pendent aux mâts que des voiles de flammes
Quelqu’un au bord du vertige,
une doublure agile,
un miroir de blessures.
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Si tu disparais de mes yeux
trop longtemps
je n'aurai de toi dans la nuit de ma tête
que le pâle clair de lune de ton image
je n'aurai
qu'un reflet de tes yeux
traversant des nuages
le mot double de ta bouche
illisible sur la page de ta face.

Si tu disparais de mes yeux je n'aurai
rien que leur envers incertain
perchoir où se pose
chaque vague souvenir et bientôt
je ne saurai
si c'est ton ombre que je retiens
ou un rêve déchiré
ou un passé qui jette de sa cendre
la dernière étincelle.

Si tu disparais je n'aurai
que le frisson au bout des doigts
de ta chair
fleur gardée fraîche par le désir
et que le souvenir
de tes dents derrière mes lèvres.
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Alain Borne
J'écris un poème pour mourir plus doucement
pour laisser après moi une sorte de feuillage
pour que des yeux voyant mon petit automne
se demandent s'il reste un peu de sève dans l'arbre
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Alain Borne
Je pense
à Paul Vincensini


Je pense que tout est fini
Je pense que tous les fils sont cassés qui retenaient la toile
Je pense que cela est amer et dur
Je pense qu'il reste dorénavant surtout à mourir
Je pense que l'obscur est difficile à supporter après
la lumière
Je pense que l'obscur n'a pas de fin
Je pense qu'il est long de vivre quand vivre n'est plus
que mourir
Je pense que le désespoir est une éponge amère
qui s'empare de tout le sang quand le cœur est détruit
Je pense que vous allez me renvoyer à la vie qui est
immense
et à ce reste des femmes qui ont des millions de visages
Je pense qu'il n'y a qu'un visage pour mes yeux
Je pense qu'il n'y a pas de remède
Je pense qu'il n'y a qu'à poser la plume
et laisser les démons et les larves continuer le récit
et maculer la page
Je pense que se tenir la tête longtemps sous l'eau
finit par étourdir
et qu'il y a de la douceur à remplacer son cerveau
par de la boue
Je pense que tout mon espoir que tout mon bonheur
est de devenir enfin aveugle sourd et insensible
Je pense que tout est fini.
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Quand je serai mort
vous ne penserez plus à moi
-silence et absence-
un nom sur une marguerite d'os
que je ne serai plus là pour effeuiller.
Je t'aime un peu beaucoup
passionnément
brisez vos douces mains à soulever la dalle
soulevez la dalle car je suis là
je n'ai plus en guise de lèvres et d'yeux
qu'un peu de terre d'où jaillit le blé.
Le blé est mon regard

le blé est mon baiser
je suis moins que le coquelicot
je suis moins que le duvet du rossignol
qui fut l'été.

Eté ma grande saison
amour ma grande journée
et Vous
le seul rêve qui ait pu m'éveiller.

Je m'endors et je meurs.

Quand je serai mort
vous ne penserez plus à moi
avec moi mourra ma musique
et si des lèvres vives la chantent encore
ce seront-elles que vous aimerez.
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