AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

3.88/5 (sur 29 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Paris , le 02/06/1944
Biographie :

Alain Caillé est docteur en économie et en sociologie.

Jeune étudiant, il suit les cours, notamment, de Raymond Aron et rédige une thèse, sur la planification comme idéologie de la bureaucratie, sous sa direction. À l'âge de 23 ans, il devient l'assistant en sociologie de Claude Lefort à l'Université de Caen.

En parallèle, il rédige une autre thèse, dans le domaine économique : essai sur l'idéologie de la rationalité économique et le concept de capitalisme

Il a fondé le MAUSS (Mouvement Anti-utilitariste dans les sciences sociales) en 1981, et dirige La Revue du MAUSS, publiée aux Editions La Découverte.

Il a produit des études anthropologiques et sociologiques sur l'économie vue sous l'angle du don. Il a participé à la redécouverte de Marcel Mauss dont les analyses avaient parfois été délaissées au profit de celles d'Émile Durkheim.

Il est professeur émérite de sociologie à l'Université Paris Ouest Nanterre La Défense. Il y a dirigé la spécialité Société, Économie, Politique et Travail (SEPT) du Master Science sociale et sociologie (École doctorale "Économie, Organisations et Société", dont il était, par ailleurs membre du directoire) et a animé le GÉODE (Groupe d'Étude et d'Observation de la Démocratie), laboratoire de sociologie politique qui a fusionné avec le laboratoire de philosophie politique contemporaine de Paris X-Nanterre pour constituer le SOPHIAPOL (Sociologie, philosophie anthropologie politiques).

En juin 2013, Alain Caillé est à l’origine du Manifeste convivialiste, texte signé par une soixantaine de personnalités du monde entier.
+ Voir plus
Source : Wikipedia
Ajouter des informations
Bibliographie de Alain Caillé   (45)Voir plus

étiquettes
Videos et interviews (5) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de

Anthropologie du don. Entretien avec Alain Caillé, Professeur émérite d'économie et de sociologie, réalisé au cours de la réédition de l'ouvrage "Gérer les ingérables" aux Editions ESF.


Citations et extraits (21) Voir plus Ajouter une citation
Une société régie uniquement d'en haut et à partir du passé, par la règle et l'obligation, doit s'effondrer dans la stérilité, le formalisme ou l'horreur.
Commenter  J’apprécie          180
Depuis l'origine, les sociétés huamaines s'organisent en rendant obligatoire un don qui n'est ni un achat ni un sacrifice. Quel est donc de don intermédiaire entre l'achat et le sacrifice, ce don proprement humain, par trop humain au sens de Bourdieu, pas supra-humain au sens de Derrida? Comment fonctionne-t-il? Le texte de Marcel Mauss [Essai sur le don], par sa réflexion anthropologique sur les sociétés premières, peut nous aider à le comprendre.
Le don "premier" qui structure de part en part la triple obligation de donner / rendre / recevoir, n'est pas de l'ordre de la charité ni de l'amour. Il est, pour Marcel Mauss, de l'ordre de la rivalité. Dans cette société première, chacun rivalise pour donner, chacun se bat avec l'autre pour donner. A qui sera le plus généreux? Nuançons: à qui se montrera le plus généreux, car l'est-il réellement? Les motivations de cette lutte de tous contre tous pour donner sont bien évidemment des motivations "interéssées", comme le dit très crûment Marcel Mauss. Il s'agit d'apparaître le plus beau, le plus fort, le plus généreux, le plus splendide - ce qui est d'une égocentrisme radical.
Cependant, ce don se marie de manière toujours complexe avec ce qu'on pourrait appeler un don partage. Il y a d'un côté le partage et de l'autre la rivalité pour donner. De ce mélange, triomphent malgré tout des valeurs d'amitié, d'union, qui prennent le pas sur les valeurs de guerre et d'hostilité. La dimension de liberté, de générosité, de spontanéité prend le pas sur la dimension d'obligation rituelle.
Un autre trait fondamental du don archaïque pratiqué dans les sociétés premières est le caractère politique du don, au sens où ce don est le ressort constitutif de la société. Il se pratique sur le mode de l'alliance. Ce don est d'une part un don horizontal qui est fait entre les jeunes guerriers, entre les jeunes mâles qui jusque-là se défiaient par les armes; alors qu'ils étaient dans le registre de la guerre, ils décident de suspendre le combat et, au lieu de se défier, ils choisissent de se confier. Le don est en quelque sorte l'opérateur premier qui permet de passer de la défiance généralisée - dans tous les sens du mot défiance; on se défie, on se méfié - à la confiance. On dépose les armes et on passe du registre de la guerre à celui de la paix. Le don apparaît donc ici comme un convertisseur de guerre en paix par le biais de l'alliance.
Comme l'avait vu Marcel Mauss mais surtout, dans son village, le grand anthropologue Claude Lévi-Strauss, cette alliance horizontale se pratique à titre principal entre les jeunes guerriers et se conclut par le don des femmes (des soeurs et des filles). C'est en contractant un mariage que l'on sort du registre de la guerre, de l'inimitié et de l'étrangeté pour basculer dans le registre de l'amitié et de la familiarité.
Avec ce don des femmes pratiqué par les guerriers pour passer de la guerre à la paix, de la défiance à la confiance, s'ouvre un deuxième registre de l'alliance; un alliance verticale, intertemporelle, entre les générations passées (les ancêtres) et les générations futures, puisque les femmes donnent la vie et la font circuler à travers les générations dans le cadre de la parenté.
Puis, à des degrés variables, on voit apparaître dans les sociétés humaines un troisième registre de l'alliance, qu'on pourrait qualifie de diagonal. Il concerne l'alliance avec les entités supérieures ou les divinités. Cette troisième alliance ouvre l'axe du religieux; les divinités auxquelles on sacrifie le cas échéant, pour obtenir des bienfaits en retour.
Voici donc le mécanisme du donner / recevoir / rendre, les trois dimensions constitutives de tout rapport social, en tout cas dans la société dite première. C'est en ce sens que le don doit être considéré comme un opérateur proprement politique. Il est ce qui fait que la société se constitue comme société.
Commenter  J’apprécie          20
Il est vain, nous objecte-t-on parfois, de chercher une "essence" du don. Critique à laquelle la réponse est au fond assez aisée. Si les sciences humaines et sociales ne tentaient pas d'établir l'existence d'invariants anthropologiques, sociologiques ou culturels, elles feraient bien de fermer aussitôt boutique et de cesser d'ennuyer le monde avec leurs histoires.
Commenter  J’apprécie          40
Pour avoir exposé un certain nombre de thèmes de ce livre devant des publics très variés ces dernières années, je vois bien tout d'abord qu'une des difficultés principales qui s'opposent à la compréhension et à la réception d'un "paradigme du don" est le mot don lui-même. Quelques précautions que l'on prenne pour rappeler que le don étudié par Marcel Mauss et sur lequel se fonde le paradigme est au moins au départ un don agnostique, une guerre, un défi ou un match de générosité et de splendeur, l'acceptation religieuse du terme est si fortement implantée dans les esprits que rien ne permet de la dissiper.
Commenter  J’apprécie          30
LE TIERS PARADIGME
Le terme de "paradigme du don", quoique juste, est cependant trop restrictif et donc potentiellement trompeur. Nous venons de le suggérer à l'instant, il serait tout autant possible de parler de paradigme de l'alliance et de l'association. Or la pensée de l'alliance et de l'association n'est qu'une autre dimension de la pensée de ce que nous avons appelé par ailleurs le politique.
Commenter  J’apprécie          20
Tout à coup, face à cet homme, je fis le contraire de la charité. Au lieu de lui dire “Viens, je vais t’aider, te donner quelque chose”, je lui ai dit “Écoute, de toute façon, tu n’as plus rien à perdre, viens plutôt m’aider”.
Commenter  J’apprécie          20
Par-dessus tout, je veux m’attacher à montrer ceci : les deux tiers de l’humanité peuvent encore éviter de traverser l’âge industriel s’ils choisissent dès à présent un mode de production fondé sur un équilibre post-industriel, – celui-là-même auquel les nations sur-industrialisés vont être acculées par la menace du chaos
Commenter  J’apprécie          10
Pour redonner vie à l’idéal démocratique en évitant qu’il ne fasse des soubresauts d’un extrême à l’autre — du déni des identités à leur exaltation, de l’égalitarisme à l’inégalitarisme extrêmes, de la clôture des peuples sur eux-mêmes à leur dilution, etc. —, et ne s’auto-détruise, il faut le mettre en mesure d’affronter à la fois la panique identitaire, la panique économique et la panique écologique. Cela ne pourra se faire que si nous prenons clairement conscience que ces trois paniques sont alimentées par la domination mondiale d’un capitalisme rentier et spéculatif légitimé par l’idéologie néolibérale. Cette domination a crée un nouveau type de société fonctionnant sur le mode de ce que j’ai proposé d’appeler un totalitarisme à l’envers, ou encore un parcellitarisme.
Commenter  J’apprécie          00
L’homme a besoin d’un outil avec lequel travailler, non d’un outillage qui travaille à sa place. Il a besoin d’une technologie qui tire le meilleur parti de l’énergie et de l’imagination personnelles, non d’une technologie qui l’asservisse et le programme
Commenter  J’apprécie          10
Tandis que le pouvoir se polarise, l’insatisfaction se généralise. La chance qui nous est donnée de créer pour tout le monde plus de bonheur avec moins d’abondance est reléguée au point aveugle de la vision sociale
Commenter  J’apprécie          10

Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Alain Caillé (81)Voir plus

Quiz Voir plus

le diable au corps

1. Quel âge a le narrateur au début de la guerre ?

12 ans
15 ans
8 ans
20 ans

9 questions
525 lecteurs ont répondu
Thème : Le Diable au corps de Raymond RadiguetCréer un quiz sur cet auteur
¤¤

{* *} .._..