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Et si au lieu de raconter l'histoire de ce que nous connaissons, nous faisions l'histoire de ce que nous ignorons ? Une histoire de l'ignorance, en somme. Croyez-moi, la tâche est immense et très importante !
« Terra Incognita. Une histoire de l'ignorance » d'Alain Corbin, c'est aux éditions Albin Michel.
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Dans certains cimetières américains, certains défunts demandent que l'on plante un arbre sur leur tombe. Sans doute ces gens pensent-ils qu'ils ne mourront pas tout à fait si leur ADN passe dans l'arbre dont les racines vont s'enfoncer dans la tombe, proliférer, faire des rejetons... Le fantasme de l'immortalité revisité par la science !
-Le Point n°2126-
Désormais il est difficile de faire silence, ce qui empêche d'entendre cette parole intérieure qui calme et apaise. (...)
Certes, quelques randonneurs solitaires, des artistes et des écrivains, des adeptes de la méditation, des femmes et des hommes retirés dans un monastère, quelques visiteuses de tombes et, surtout, des amoureux qui se regardent et se taisent sont en quête de silence et restent sensibles à ses textures. Mais ils sont comme des voyageurs échoués sur une île, bientôt déserte, dont les rivages sont rongés. (p. 11)
"Dans ce balbutiement, de cette pauvre esquisse d'une révolution oubliée, seule reste à nu la cruauté, dans le ressac des sentiments."
Au cours de l'été 1880, la mauvaise odeur atteint, dans Paris, une telle intensité que l'opinion s'émeut. "On ne s'abordait plus que d'un mot : "Sentez-vous ? Quelle puanteur !" C'tait comme une calamité publique. Le Parisien était affolé, le préfet tourmenté, le ministre agacé."
Les nombreux écrits consacrés au fléau permettent de saisir sur le vif la hiérarchie des répulsions. Ils manifestent l'archaïsme de la perception et de la persistance des anxiétés anciennes. Spontanément, c'est à la présence de l'ordure et de l'excrément dans l'espace public que l'opinion attribue, à tort, le fléau, on ne songe guère à incriminer les odeurs industrielles.
La terre très ancienne, indifférente aux êtres qui l’habitent, revêt une sublimité nouvelle ; le bruit blanc, ininterrompu des vagues, sans cesse reproduites, pourra dire désormais l’éternité du monde.

" "le silence, écrit-il, n'est pas seulement absence de bruit. Nous l'avons presque oublié. Les repères auditifs se sont dénaturés, affaiblis, désacralisés. La peur, voire l'effroi, suscités par le silence se sont intensifiés.[...]L'évocation dans ce livre, du silence, de sa richesse et de la force de sa parole peut contribuer à réapprendre à être soi". Pour ce faire, il en appelle aux auteurs du passé, car qui dit Histoire dit la manière dont les hommes du temps jadis ont vécu le silence. Aussi Corbin nous demande-t-il, sur le conseil de Valéry, d'écouter ce que l'on entend quand rien ne se fait entendre. Et sur son propre conseil, d'entrer dans les églises, les bibliothèques, les forteresses, les prisons, les corridors, les cloîtres, les cabinets de travail, les déserts, les ruines, les maisons endormies, les chambres dont Rodenbach fut l'auguste célébrateur.
L'historien n'oublie pas non plus le discours silencieux des objets. Le silence des bêtes. La loi du silence. La minute de silence. Joseph, le père adoptif de Jésus, auquel les quatre évangiles ne donnent jamais la parole. Le cinéma muet. Le silence de la nature. La méditation. La prière. La contemplation. La peinture (Silence qui parle pour max Picard). La page blanche de l'écrivain, imprégné d'un silence qui trace un invisible "trait d'union entre le néant et la création"." Anne-Marie Mitchell, La Marseillaise 26.04.2016
Ici s’élabore, à destination des classes de loisir, une fac¸on neuve d’éprouver son corps en tentant d’en extirper les de´sirs qui le perturbent.Sur les bords de l’océan on tente de clamer des anxiétés nées de la perte de la vigueur, de l’étiolement, de la pollution, de l’immoralité citadines.
La littérature galante enregistre avec rapidité la disqualification du musc. Il y a beaucoup d'hygiène et d'ablutions dans l'érotisme de Rétif. L'eau de rose dispose ici d'un étonnant monopole; elle rafraîchit sans cesse les pieds, le cul et le "conin" de Conquette-Ingénue. Le bidet est devenu l'auxiliaire du plaisir. Le récit casanovien reflète la même monotonie olfactive; le lavage du corps de la femme à l'eau de rose y fait figure de rite.
A proximité de l’estran, lieu de l’indécision et de la transition biologiques, peut se lire avec une clarté particulière les liens qui unissent l’homme aux règnes minéral, végétal et animal.
La fraîcheur de l’émerveillement, l’engagement du corps, l’exaltation caractérisent cette aube du tourisme de groupe le long du littoral de l’océan.